L'État-Islamique
et sa tactique: être un ennemi partout et invisible, cela ne vous rappelle
rien? Une défaite américaine peut-être...
ACTUALITÉ
http://www.atlantico.fr/decryptage/etat-islamique-vases-communicants-recul-tikrit-mais-progres-vers-damas-alain-rodier-2075973.html/page/0/1
ATLANTICO-L'EI est aussi à l'attaque dans le Sinaï et dans
de nombreux autres lieux stratégiques syriens. Comment contrer ces attaques
fluides et sporadiques ? Sont-elles si imprévisibles ?
ALAIN RODIER-Le Sinaï est le terrain de jihad extérieur
privilégié par Daech depuis que le Ansar Baït al-Maqdiss (aussi connu sous le
nom d’Ansar Jérusalem) lui a fait officiellement allégeance le 10 novembre
2014. Ce mouvement rebaptisé la « Vilayat Sinaï » mène des opérations de
guérilla meurtrières depuis 2011, la dernière en date ayant eu lieu le 2 avril
à l’est d’el-Arich. Elle s’est soldée par la mort de 32 personnes dont au moins
15 militaires égyptiens.
Globalement, les autorités des pays engagés dans cette
guerre sont confrontées à la problématique des conflits asymétriques.
L’adversaire a l’avantage de l’initiative attaquant là et quand il a l’avantage
et se dissolvant ensuite dans la nature pour échapper à la riposte de l’armée
et des forces de police. Les cibles potentielles sont tellement nombreuses
qu’il est totalement impossible de les protéger correctement dans leur
ensemble. De plus, le « faible » utilise de nombreux moyens non conventionnels
dont le premier est le kamikaze dont l’action est difficilement parable.
Stopper un individu qui a décidé de mourir relève de la gageure et met
directement en péril ceux qui lui barrent la route. L’avantage est
invariablement du côté de l’assaillant. La seule solution réside dans
l’acquisition de renseignements. Il convient d’infiltrer les groupes rebelles
pour renseigner les autorités de l’intérieur.
HISTOIRE-1
En 1968 Les Nord-Vietnamiens lancèrent la fameuse offensive
de Têt contre les Sud-Vietnamiens et les armées américaines. Ils visaient entre
autres Hué, l’ancienne capitale du Viêtnam, une cité de grande importance
religieuse pour le peuple vietnamien.
Les Nord-Vietnamiens désignaient poétiquement cette
stratégie sous le nom de «l’éclosion du lotus». Elle est ancrée dans la pensée
militaire asiatique et s’applique bien
au-delà du champ de bataille. Au lieu de se concentrer sur les fronts
effrayants de l’ennemi et de prendre des points clés à la périphérie de la
défense adverse afin d’ouvrir une brèche (l’approche occidental
traditionnelle), la stratégie du lotus vise d’abord et avant tout le centre, ce
cœur fragile et vulnérable. Le but est de faire passer dans ce centre des
soldats et des confédérés par tous les moyens possibles, et d’attaquer ce cœur
en premier afin de semer la panique. Plutôt que de tenter de pénétrer
frontalement les défenses, il s’agit de les infiltrer, de s’y insinuer. On vise
donc aussi les esprits des soldats et officiers ennemis. Cela consiste à les
agacer, à déstabiliser leur capacité de raisonnement et à les affaiblir de
l’intérieur.
Robert Greene;(2014); Stratégie, les 33 lois de la guerre:
Les 33 stratégies les plus efficaces prouvées historiquement !) pour vaincre le
jeu social et subtil de notre quotidien. p424
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