samedi 29 juin 2019

EN CHALEUR ?



(Édition 29.06.19)

ACTUALITÉ

Le Monde Matinale 22.06.19

Dès dimanche 23 juin, les températures devraient monter à plus de 30 °C dans le sud et le centre de la France, puis la hausse du thermomètre devrait gagner rapidement le reste de l’Hexagone, à l’exception des départements du Morbihan, des Côtes-d’Armor et du Finistère.
Des températures allant de 35 °C à 40 °C sont attendues dans tout le pays à partir de lundi, jusqu’à la fin de la semaine. Le pic de chaleur est prévu de mercredi à vendredi, pour atteindre 39 °C à Paris, à Bordeaux et à Toulouse, et 40 °C à Lyon. La nuit, elles ne passeront pas sous la barre des 20 °C. Le Benelux et l’Allemagne sont aussi concernés.

HISTORIQUE 1 : Moins 66 millions d'années : extinction des dinosaures

On commence en fanfare avec l'espèce de cramage général qui suivit l'atterrissage un peu violent d'une grosse météorite - 10 bornes de diamètre quand même le caillou - sur Terre il y a plusieurs millions d'années (66 pour être à peu près précis). On en trouve des traces encore aujourd'hui, avec l'existence du cratère, appelé Chicxulub, de 177 kilomètres de largeur dans les Caraïbes, au large des côtes du Mexique. Cette immense explosion a entraîné des variations de climat telles qu'elles auraient en partie entraîné l'extinction des dinosaures. On peut, sans trop s'avancer bien sûr, imaginer qu'il a dû faire plutôt chaud du côté des Chicanos et un peu autour dans les heures qui suivirent l'impact...

HISTORIQUE 2 : chez les Romains

Canicule ? Un mot latin, qui signifie « petite chienne », et qui désignait chez les Romains l'étoile la plus brillante de la constellation dite « du grand chien », étoile qu'on appelle aujourd'hui Sirius. L'été venu, en effet, cet astre « s'éveille en même temps que le soleil » et « allume son ardeur »…
C'est ce qu'explique Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle, la monumentale encyclopédie antique qu'il acheva en 77 de notre ère. Une somme en 37 volumes où ce fonctionnaire impérial, mort asphyxié face au Vésuve en éruption, compile tout le savoir de son temps et parle d'absolument tout, aussi bien des animaux qui changent de couleur, de la naissance de l'art du portrait, de l'inventeur des parcs à huîtres, de la reproduction des abeilles, de la façon de construire les pyramides égyptiennes, que de la canicule, donc, « dont les effets sont les plus puissants sur la Terre » (« cuius sideris effectus amplissimi in terra sentiuntur ») Car ce duel cosmique entre la petite chienne et le soleil a des conséquences plutôt inattendues, jugez-en : « Les mers bouillonnent à son lever, les vins fermentent dans les celliers, les eaux stagnantes s'agitent », écrit Pline, ajoutant que, quand apparaît la canicule, les chiens sont aussi « plus exposés à la rage » (« canes quidem toto eo spatio maxime in rabiem agi non est dubium »). On comprend mieux pourquoi l'on parle d'une chaleur... de bête.


HISTORIQUE 3 : au Moyen-Âge

Il faut d'abord noter que, lors des derniers siècles du Moyen Âge, on distingue clairement 3 événements climatiques différents :
 - les fortes chaleurs, sur lesquelles je reviendrais car ce sont nos canicules
 - la sécheresse qui met à mal les récoltes et donc l'approvisionnement
 - la canicule qui est en fait une période de l'été (fin juillet à mi-août) qui correspond à la réapparition de la constellation du chien dans le ciel (si vous ne l'aviez pas remarqué canicule vient du latin canis/chien), période la plus chaude de l'été.
Dans les textes, "grant chaleur" ou "grant chaline" renvoie bien à ce que nous nommons canicule, dans ce sens qu'il s'agit d'épisodes de chaleur exceptionnels…
On vise également à protéger les animaux d'une trop grande chaleur, comme en témoignent les attentions de Jean de Brie dans son traité de bergerie (1379). Il recommande ainsi l'été de les "umbrager et refroider soubz un ourmel ou tilleul ou autre arbre spacieux".
Jean de Brie préconise aussi le nettoyage des étables et bergeries, d'en ôter "le fiens", puis d'en fermer la porte (et oui, on n'ouvre pas les vieilles maisons par grande chaleur) et enfin "pourvoir d'eaue fraiche et froide pour en espandre et geter" près de l'entrée et ailleurs.

A VOUS DE JOUER

vendredi 21 juin 2019

AUX FEUX ... de la SAINT-JEAN !



(Édition 22.06.19)

ACTUALITÉ


Dans la religion chrétienne, Saint-Jean-Baptiste est un cousin de Jésus. Son rôle n'a pas été des moindres puisque, sorte de messager, il annonçait selon la croyance l'arrivée du Royaume du Dieu sur un secteur en baptisant les pèlerins avec l'eau du Jourdain. Saint-Jean-Baptiste a, d'après la Bible, connu une fin tragique : il fut décapité vers 28-29 après Jésus-Christ sur ordre d'Hérode, roi de Palestine. Quand les traditions païennes et chrétiennes ont fusionné, la fête de la Saint-Jean a été fixée au 24 juin, jour de la naissance du Saint et 6 mois avant le réveillon de Noël . Exportée plus tardivement en Amérique, elle est même devenue en 1977 fête nationale du peuple québécois.

Date de la Saint-Jean

Fête fixe de notre calendrier grégorien, la Saint-Jean a toujours lieu à la même date, le 24 juin. Pour autant, elle change de jours de la semaine suivant les années. En 2019, elle tombe un lundi. Jour férié régional au Canada (au Québec, Yukon et Terre-Neuve-et-Labrador), la fête de la Saint-Jean ne l'est pas en France, contrairement à d'autres dates religieuses sur un jour comme le lundi de Pâques, le jeudi de l'Ascension ou le lundi de Pentecôte.

HISTORIQUE 1 : chez les Incas

Le soleil avait une place si importante chez les incas que nous ne pouvions pas parler de la symbolique du solstice d'été sans parler de ce que cela représentait pour les incas. La civilisation Inca était une civilisation incroyablement développée sur l'agriculture et l'astronomie (manière de comprendre le monde qui permettait d'avoir une agriculture efficace) et cette dernière garantissait une bonne santé et un bon développement de la société. C'est pour cette raison que le soleil avait une place très importante dans la société Inca et en son honneur, les dirigeants incas ont fait construire de nombreux temples du soleil dans les plus grosses villes de leur empire.

Lors du solstice d'été les incas célébraient Inti Raymi (célébration du soleil), cette fête durait 9 jours et a été interdite par les espagnols dès qu'ils sont arrivés an Amérique du sud. Cette célébration prenait place sur la place principale de Cusco, trois jours avant que ne commence la fête, la noblesse Inca, le Sapa Inca et l'armée devaient effectuer un jeûne durant lequel il pouvait uniquement s'alimenter de maïs blanc et de chucam. Le jour principal de l'Inti Raymi (24 juin) dans le temple du soleil on allumait le feu sacré, on dansait et on faisait de la musique, les participants se peignaient le visage en jaune (couleur du soleil). Selon Juan Betanzos (explorateur espagnol) pour l'Inti Raymi des enfants de moins de 10 ans étaient sacrifiés ainsi que des lamas noirs à l'aide d'un couteau de cérémonie appelé tumi. Une fois la fête finie, les femmes jetaient des fleurs rouges et des plumes multicolores sur le passage du Sapa Inca.
                                                          
HISTORIQUE 2 : les deux Saint Jean

Jean le Baptiste ouvre la porte estivale et annonce le cycle d’obscuration. Jean l’Évangéliste ouvre la porte hivernale et annonce le cycle d’illumination : la Nativité à la fin du cycle estival et, un peu plus tard, durant le cycle hivernal, la Résurrection du Christ. C’est pourquoi Jean l’Évangéliste rapporte lui-même dans son évangile les paroles du Baptiste : « Il faut que lui grandisse et que je décroisse  ».
Il faut aussi considérer le fait que les deux saints Jean sont des hommes et ils symbolisent, à travers les solstices, le Christ chronocrator, celui qui dirige, qui domine le temps – direction suprême de la vie et de l’univers, fonction céleste entre toutes, que seul un homme peut assumer. (texto !)


HISTORIQUE 3 : en France

Les feux de joie sont traditionnellement au cœur de la fête de la Saint-Jean. Elle est non seulement très populaire dans les campagnes, mais on la retrouve également dans les villes. Certaines communes organisent la construction d’un immense bûcher en bois pouvant aller jusqu’à une dizaine de mètres de hauteur et destiné à être brûlé le soir de la fête. On retrouve notamment cette tradition en Alsace. Jusqu’en 1648, c’est le roi de France qui allume le feu sur l’actuelle Place de l’Hôtel-de-Ville à Paris.

Cette fête occasionne de grands rassemblements de populations autour des feux de joie, veillées au cours desquelles la musique et la danse occupent une place centrale. La Saint-Jean est toujours très proche du solstice d’été, c’est-à-dire du jour le plus long et de la nuit la plus courte de l’année, qui a fréquemment lieu le 21 juin, jour de la Fête de la Musique. La nuit très courte permet de faire la fête jusqu’au petit matin. En fonction des régions et des époques, on retrouve différents rituels pratiqués autour du feu, perdurant ou non de nos jours :

·         Lorsqu’il reste seulement les braises, on saute au-dessus du feu. Les amoureux le font chaque année pour préserver la flamme de leur amour. Les célibataires, eux, doivent tourner neuf fois autour du feu afin de trouver un mari ou une femme.

·         Jeter une pièce dans le feu et la retrouver dans les cendres permettrait de s’assurer prospérité tout au long de l’année.

·         On conserve les cendres du feu pour se protéger de la foudre et préserver les animaux. Excellent engrais, elles sont aussi répandues dans les sols à ensemencer pour favoriser la fertilité des terres. Le proverbe veut d’ailleurs que la Saint-Jean soit le moment de récolter des plantes car « les herbes de Saint-Jean gardent leurs vertus tout l’an » ; bénéficiant de la double influence du soleil et de la lune, celles-ci conservent effectivement leur apparence très longtemps.

A VOUS DE JOUER

jeudi 13 juin 2019

LE DROIT À L'ÉPUISEMENT

(Édition 15.06.19)

ACTUALITÉ

Lundi 27 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait l’entrée du burn-out, un concept qu’on traduit souvent en français par « épuisement professionnel » ou « surmenage », dans la Classification internationale des maladie avant, finalement, de se rétracter le lendemain. C’est une douche froide pour les partisans de sa reconnaissance qui militent depuis plusieurs années pour l’obtenir.

HISTORIQUE 1 : Ankor

Le 22 avril, une femelle éléphant est morte d'épuisement près du temple d'Angkor Vat au Cambodge. Décédé d'une crise cardiaque, l'animal était utilisé depuis 15 ans pour transporter sur son dos des touristes.

Si certains rêvaient encore de se promener à dos d'éléphant, l'histoire de Sambo devrait suffire à les convaincre d'y renoncer. Cette éléphante âgée de 40 à 45 ans est morte le 22 avril dernier près du temple Bakheng à Angkor, l'un des principaux sites touristiques au Cambodge.

HISTORIQUE 2 : Tchekhov

"A vingt ans, nous sommes tous des héros nous entreprenons tout nous pouvons tout mais, à trente ans, nous sommes fourbus et ne valons plus rien. Par quoi expliquer cette fatigue ?"

Ivanov (1887) de Anton Tchekhov

HISTORIQUE 3 : Charles-Quint


Epuisé par ces luttes constantes durant une quarantaine d'année, Charles Quint décide d'abdiquer, en 1555.

Cependant, les conditions politiques ne permettent pas la transmission de l'héritage à une unique personne, il cédera d'abord les Pays-Bas (en 1555) et l'Espagne (en 1556) à son fils Philippe II, puis les possessions autrichiennes et la dignité d'empereur romain germanique à son frère cadet, Ferdinand Ier de Habsbourg, en 1556. Ce dernier est définitivement élu le 24 mars 1558 empereur romain germanique.

HISTORIQUE 4 : karōshi mort par surmenage

Le nombre de demandes de compensation liées à des dècès causés par un excès de travail sont en forte augmentation au Japon. Entre mars 2014 et mars 2015, 1.456 demandes ont ainsi été enregistrées, selon les données fournies par le ministère du Travail.
Ce phénomène du travail excessif causant la mort est tellement fréquent au Japon qu'il a un nom, «Karoshi». Les autorités en distinguent deux types, la mort liée à une maladie cardiovasculaire causée par un excès de travail et le suicide causé par un stress trop important lié au travail. Et leur qualification obéit à des critères précis. Pour les décès liés à une maladie cardiovasculaire, il faut que l'employé ait travaillé 100 heures supplémentaires le mois précédent ou plus de 80 heures au cours de deux ou trois mois lors des six mois précédents. Et un «karoshi» par suicide est considéré comme tel s'il est lié a un excès de travail de 160 heures au moins le mois précédent, ou plus de 100 heures lors de trois mois consécutifs.   
 


A VOUS DE JOUER