vendredi 30 octobre 2020

LES OEUVRES DES AUTRES



(Edition 31.10.20)

ACTUALITÉ

https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-larcheologie/antiquites-du-sang-quand-pillage-et-pandemie-font-bon-menage

La pandémie a en effet affecté la surveillance des sites culturels et des musées, entrainant notamment une augmentation des fouilles illégales de sites archéologiques. Parallèlement, des chercheurs signalaient l’accroissement des ventes illicites en ligne de biens culturels issus de fouilles clandestines.

Syrie et Irak, mais aussi Yémen, dont on parle si peu, Sahel et Libye sont à l’origine de ses antiquités de sang. Rappelons que l’archéologie aurait constitué le deuxième poste des recettes du groupe terroriste Daesh et qu’aujourd’hui nombre de ses vestiges archéologiques sont conservés dans des ports-francs comme Genève, Bangkok ou les Emirats. Après la drogue et les armes, biens culturels et antiquités sont au troisième rang des commerces illicites mondiaux.

HISTORIQUE 1 : en Irak

https://www.liberation.fr/evenement/2003/04/26/enquete-sur-l-etrange-pillage-du-musee-de-bagdad_462768

Pour comprendre ce qui s'est passé au Musée de Bagdad, il faut reprendre le fil des événements. Lundi 7 avril, les combats font déjà rage dans la partie occidentale de Bagdad où se trouve le bâtiment. Les tanks américains convergent vers le Tigre et le palais présidentiel, un peu plus au sud. … Des pièces d'artillerie irakiennes avaient été postées dans le jardin du musée ; il y reste encore un petit bunker aménagé sous terre et entouré de sacs de sable. Le siège de la garde républicaine est situé à quelques centaines de mètres seulement. Un tank américain débouche au coin de la rue et tire sur tout ce qui bouge. …

Le gros du pillage a, semble-t-il, eu lieu les jeudis 10 et vendredi 11. Le dimanche, en fin de matinée, Donny George et les autres responsables du musée venaient constater les dégâts. Lorsqu'il en parle, il est encore agité par l'incrédulité et la colère : «Je ne comprends pas. Nous avons prévenu les Américains, ils ont mis quatre jours à venir protéger le musée alors que dès le premier jour, ils se sont installés devant le ministère du Pétrole. Il suffisait d'un tank et d'une demi-douzaine d'hommes pour éviter cette catastrophe.»,,, L'armée américaine ne peut pourtant pas prétendre avoir été prise par surprise : après la guerre du Golfe de 1991, 4 000 pièces avaient disparu dans le sud de l'Irak à l'occasion des pillages qui avaient suivi l'intifada chiite. 

HISTORIQUE 2 : en Amérique

https://www.voyage-perou.com/info/art-culture/patrimoine

Plusieurs incidents ont eu lieu, dont deux vols au Museo Carlos Zevallos Menéndez (Guayaquil, Equateur) en 1979 et en 1987-88. Lors de ce dernier pillage, les voleurs ont provoqué un incendie dans le musée même afin de créer une diversion. De nombreuses pièces ont ainsi été détruites ou dérobées et n’ont jamais été récupérées.

Les pendentifs aigle en or, entre autres pièces d’orfèvrerie du Costa Rica et du Panama, connaissent le même sort. En février 2003, une grande partie de la collection des œuvres en or et en argent du Museo Antropológico Reina Torres de Araúz (ville de Panama) a été dérobée. La plupart des pièces, datant de 400 à 1500 apr. J.C. ont été récupérées en mai 2003. Mais d’autres n’ont pas encore été trouvées. Les pierres à meuler ajourées et les pendentifs en jade sont d’autres objets fréquemment pillés en Amérique centrale.

HISTORIQUE 3 : Napoléon

https://www.lepoint.fr/histoire/quand-napoleon-pillait-l-europe-pour-remplir-le-musee-du-louvre-14-10-2019-2341180_1615.php#

En 1797, on passe à la vitesse supérieure quand le pape Pie VI est contraint de puiser dans ses trésors après le traité de Tolentino : aux 15 millions de livres s'ajoutent « cent tableaux, bustes, vases ou statues, au choix des commissaires qui seront envoyés à Rome ». La razzia continue sur Venise qui doit céder ses chefs-d'œuvre, dont les fameux chevaux de la basilique Saint-Marc, eux-mêmes saisis au XIIIe siècle par les Vénitiens sur l'hippodrome de Constantinople. Ce butin de guerre fera même l'objet d'un immense triomphe dans les rues de Paris, en 1798, avec des chars couverts de lauriers, de couronnes de fleurs, accompagnés de tigres et de lions exposés dans des cages, un défilé tout droit sorti d'un péplum hollywoodien…

 HISTORIQUE 4 : à Rome

https://journals.openedition.org/siecles/4250

 Les Romains ont développé une véritable passion pour les statues en pierre, en marbre, en bronze, qu’ils installent partout dans les rues, sous les portiques, sur les places publiques, dans leurs demeures à la ville et à la campagne, dans les sanctuaires. Pline l’Ancien cite quelques exemples de cette passion pour les statues grecques acquises, elles aussi, par pillage. Marcus Aemilius Scaurus, tribun militaire de Pompée pendant la troisième guerre de Mithridate, puis légat de la nouvelle province de Syrie, leva le siège de Pétra en échange d’un énorme tribut, grâce auquel, en 58 avant notre ère, pour les jeux qu’il organisa à Rome, il fit construire un théâtre éphémère de quatre-vingt mille places, dont le mur de scène était orné, dit-on, de trois mille statues. Même si on ne peut accorder de crédit à la valeur absolue des chiffres, ils indiquent un ordre de grandeur. Mummius, après la conquête de l’Achaïe, qui acheva la conquête de la Grèce en 146 avant notre ère, en s’emparant de Corinthe qu’il pilla et détruisit, remplit la ville de Rome de statues. Pline cite encore les frères Lucullus qui en transportèrent aussi beaucoup. Nous savons que l’un fut le vainqueur de Mithridate et l’autre gouverneur de Macédoine. Non seulement les Romains rapportent à Rome les statues grecques, mais ils les reproduisent aussi en de multiples exemplaires.

A VOUS DE JOUER


vendredi 23 octobre 2020

PAROLES ET DÉCAPITATION


(Edition 24.10.20)

ACTUALITÉ

https://www.journaldemontreal.com/2020/10/19/de-mahomet-en-cours-a-la-decapitation-retour-sur-les-11-jours-qui-ont-conduit-a-la-mort-de-samuel-paty-1

Retour sur les 11 jours ayant conduit à l'assassinat de l'enseignant d'histoire-géographie, qui a provoqué une vague d'émotion et d'indignation en France, cinq ans après l'attentat contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Mahomet en cours

Lundi 5 octobre. Samuel Paty fait cours à ses élèves de 4e au collège du Bois d'Aulne, un établissement scolaire réputé calme au coeur d'un quartier pavillonnaire de Conflans-Sainte-Honorine. Écoutez le chroniqueur Alain Pronkin avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:  Ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans veut illustrer ses propos sur la liberté d'expression en montrant deux caricatures du prophète Mahomet publiées par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

La première est la une du journal publiée juste après l’attentat de janvier 2015, la seconde montre le prophète nu et accroupi avec une étoile sur les fesses, avec pour légende «Une étoile est née». Selon plusieurs témoignages, l'enseignant demande auparavant aux enfants musulmans de sortir de la classe s'ils le souhaitent afin de ne pas être choqués par une caricature du prophète nu.

«Vous avez le nom du prof»

Cette demande passe mal auprès de certains élèves et, par ricochets, certains parents. Dès le lendemain, le 6 octobre, «une mère de famille contactait la principale en pleurs, lui rapportant que sa fille avait été "mise à l'écart" dans le couloir sous prétexte qu'elle était musulmane», selon une note des agents locaux du renseignement diffusée par les quotidiens Libération et Le Parisien.

Écoutez le chroniqueur de politique internationale Loïc Tassé avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio: Le 7 octobre, toujours selon cette note, la principale du collège reçoit un courriel anonyme qui dénonce un «climat d'islamophobie» et accuse l'établissement de «diviser» dès «le plus jeune âge.» Le même jour, sur Facebook, un parent d'élève publie un message dans lequel il évoque un professeur qui «dit en se vantant à ma fille qu'il a participé à la marche de Charlie». «Vous avez l'adresse et nom du professeur pour dire STOP», ajoute-t-il. Les autorités éducatives préciseront plus tard que la fille de ce père de famille n'était pas présente au cours du 5 octobre. Il se rend au collège, accompagné par le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui. Il est reçu par la principale.

Plaintes réciproques

Le 8 octobre, le père de famille diffuse sur Facebook une nouvelle vidéo mettant en cause le professeur et porte plainte au commissariat avec sa fille pour diffusion d'images pornographiques. La vidéo prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux et est partagée par de nombreux comptes, y compris par celui de la grande mosquée de Pantin (nord-est de Paris), qui reconnaîtra après coup «une maladresse». Quatre jours plus tard, le 12 octobre, Samuel Paty est convoqué au commissariat et porte plainte en retour contre le père de famille pour diffamation publique. Une nouvelle vidéo prenant pour cible l'enseignant est diffusée le même jour sur YouTube.

Tête coupée

Vendredi 16 octobre. Samuel Paty quitte le collège pour rentrer chez lui. Il est tué près de l'établissement par Abdoullakh Anzorov, un Russe tchétchène de 18 ans, qui lui coupe la tête. À l'arrivée de la police, l'agresseur tire dans leur direction, les policiers ripostent et le tuent. Dès le lendemain et pendant tout le week-end, des manifestations sont organisées dans toute la France, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes brandissant pour certaines des pancartes «Je suis Samuel».

HISTORIQUE 1 : Trois pays procèdent encore a la décapitation

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9capitation

Au xxie siècle, trois pays procèdent encore à ce mode d'exécution officielle, toujours publique, à l'aide d'un sabre :

l'Arabie saoudite - les Émirats arabes unis - le Qatar

Au début du xxie siècle, la décapitation est utilisée par certaines organisations dans le but de terrifier leurs adversaires. Cette pratique est particulièrement utilisée par l'organisation criminelle Los Zetas au Mexique.

Pendant la guerre d'Irak et la guerre civile syrienne, de nombreuses décapitations de prisonniers et d'otages sont commises par les djihadistes d'Al-Qaïda en Irak, puis de l'État islamique, aussi bien de manière improvisée pendant les combats que lors de mises en scène filmées et diffusées sur Internet afin de terrifier leurs adversaires et de galvaniser leurs troupes. Dans ces vidéos, l'État islamique se caractérise par le soin apportée à la mise en scène macabre de ces exécutions et leur médiatisation mondiale grâce à Internet.

Au sein d'Al-Qaïda, en revanche, les décapitations ne font pas l'unanimité, même si quelques exécutions de ce type sont rapportées. Cette pratique n'est ainsi pas approuvée par Oussama ben Laden. En 2005, Ayman al-Zawahiri, alors numéro deux d'Al-Qaïda, écrit à Abou Moussab Al-Zarqaoui, le chef d'Al-Qaïda en Irak, pour lui demander notamment d'arrêter les décapitations. En décembre 2014, Nasser bin Ali al-Ansi (en), haut responsable d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), condamne également les décapitations d'otages qu'il qualifie de « barbares ».

Lors des conflits irakien et syrien, des cas de décapitations commis par des soldats de l'armée irakienne ou des miliciens pro-gouvernementaux par des soldats de l'armée syrienne et des chabiha par des rebelles syriens par des miliciens chiites pro-iraniens et par des mercenaires russes du Groupe Wagner sont également signalés. 

HISTORIQUE 2 : Alan Henning

https://ca.reuters.com/article/ofrtp-irak-syrie-islamistes-execution-idFRKCN0HS1YE2014100

Des djihadistes de l’Etat islamique ont mis en ligne vendredi une nouvelle vidéo montrant la décapitation d’un homme présenté comme l’otage britannique Alan Henning, volontaire humanitaire enlevé en décembre dernier alors qu’il participait à un convoi acheminant de l’aide vers un hôpital dans le nord de la Syrie. La vidéo, publiée sur YouTube et relayée sur un compte Twitter soutenant Daech, montre un homme vêtu d’un uniforme orange similaire à ceux des détenus américains et se tenant à genoux. Un homme entièrement habillé de noir est debout à ses côtés.

Dans ce document d’une minute et 11 secondes intitulé “Un nouveau message à l’Amérique et ses alliés”, l’otage déclare: “la décision de notre Parlement d’attaquer l’Etat islamique fait que moi, en tant que Britannique, vais devoir maintenant payer le prix de cette décision”. Une voix masculine intervient alors pour affirmer: “le sang de David Haines (otage britannique exécuté le 13 septembre) est sur tes mains (David) Cameron.” Puis, elle ajoute: “Alan Henning va également être exécuté mais son sang sera sur les mains du Parlement britannique”. La vidéo montre ensuite les images d’un corps vêtu d’une combinaison orange allongé sur le ventre avec une tête tranchée posée sur le dos.

Puis, l’homme vêtu de noir présente à la caméra un nouvel otage qu’il identifie comme étant le ressortissant américain Peter Edward Kassig.Il s’adresse alors à Barack Obama et dit: “vous avez commencé vos bombardements aériens sur la Syrie qui continuent de frapper notre peuple. Il est donc normal que nous continuions à trancher le cou de vos compatriotes”. Le président américain est intervenu dans la soirée pour “condamner fermement ce brutal assassinat” et pour promettre que justice sera rendue à Alan Henning.

HISTORIQUE 3 : Steven Sotloff

https://www.journaldemontreal.com/2014/09/02/la-video-de-la-decapitation-de-steven-sotloff-rendue-publique

Les jihadistes de l'État islamique ont revendiqué mardi l'exécution par décapitation d'un second journaliste américain, Steven Sotloff, dans une vidéo qui a provoqué «l'écoeurement» des Occidentaux. Dans cette vidéo intitulée «deuxième message à l'Amérique», on peut voir Steven Sotloff, à genoux, vêtu d'une blouse orange. Debout à côté de lui, un homme masqué, vêtu de noir et armé d'un couteau condamne l'intervention des États-Unis en Irak et porte son arme à la gorge du journaliste de 31 ans. 

Le bourreau, qui s'exprime avec un accent britannique, présente ensuite à la caméra un autre otage, un Britannique identifié comme David Cawthorne Haines, et menace de l'exécuter. «Je suis de retour, Obama, et je suis de retour à cause de ton arrogante politique étrangère envers l'État islamique», déclare l'homme masqué dans cette vidéo de cinq minutes.

Cette mise en scène est en tout point semblable à celle de la vidéo diffusée le 19 août - premier message à l'Amérique - où un insurgé à l'accent britannique décapitait le journaliste américain James Foley, âgé de 40 ans. L'homme avait ensuite indiqué que Sotloff - également montré dans cette première vidéo - serait le prochain, si les frappes aériennes n'étaient pas interrompues.

Le président américain a ordonné mardi l'envoi de 350 troupes supplémentaires à Bagdad, ce qui porte à 820 le nombre de soldats américains déployés en Irak depuis le lancement début juin de l'offensive éclair des jihadistes de l'État islamique (EI).

«Horrible tragédie»

Sotloff, porté disparu depuis douze mois, aurait été kidnappé le 4 août 2013 à Alep, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie, mais son enlèvement avait été tenu secret.

Sa famille, par l'intermédiaire d'un porte-parole, a fait savoir mardi qu'elle était «au courant de cette horrible tragédie et qu'(elle) pleure sa mort dans l'intimité». «Il n'y aura aucun commentaire en public de la famille pendant cette période difficile», a-t-il précisé.

Shirley Sotloff, la mère du journaliste, s'était adressée directement au chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, pour le supplier de libérer son fils, dans une vidéo diffusée le 27 août.

HISTORIQUE 4 : Premier roi Saoudien

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdallah_ben_Saoud_ben_Abdelaziz 

Le 21 avril 18011 ou 1802 (le jour de l'anniversaire de l’événement de Ghadir Khumm et de l'Achoura), une armée wahhabite forte de 12 000 hommes envahit la ville de Kerbala dans l'eyalet de Bagdad, tuant sans distinction plusieurs milliers d'habitants et détruisant le tombeau d'Al-Hussein ibn Ali, le petit-fils du prophète Muhammad. Cette attaque dura huit heures et fut menée par Saoud, le père d'Abdallah. Par la suite, de nombreuses personnes furent tuées à la Mecque et Médine par son armée, qui endommagea même la mosquée du Prophète (le second lieu saint de l'islam). Cela mit les Ottomans extrêmement mal-à-l'aise car ils étaient les dirigeants officiels de la péninsule arabique. De plus, leur chef avait le titre de calife depuis 1517 et se devait donc de garantir la sécurité des lieux saints du culte musulman.

Par ailleurs, Abdallah, un salafiste, prononça le kufr sur la personne de l'empereur, qui suivait lui l'école maturidiste6.

L'exécution d'Abdallah semble donc avoir été motivée à la fois par les crimes de son père (massacres de civils, attaques contre les villes saintes et les mosquées), mais aussi par son takfir de Mahmoud II.

Son exécution se voulut donc particulièrement humiliante. Tout d'abord elle eut lieu le 24 décembre 1818, soit la veille d'une ancienne fête païenne (célébrée depuis par les chrétiens catholiques sous le nom de Noël), particulièrement honnie par les musulmans. Enfin, Abdallah fut conduit à son lieu d'exécution (en face de la mosquée Sainte-Sophie) enchaîné, sous les coups et les insultes de la foule. Lorsque vint l'heure de la mise à mort, il se vit d'ailleurs obligé d'écouter la mélodie du luth (alors que les instruments à corde sont interdits en islam). Sa tête fut finalement tranchée au milieu d'un feu d'artifice, puis jetée dans les eaux du Bosphore.

HISTORIQUE 5 : saint Jean Baptiste

https://eglise.catholique.fr/decollation-de-saint-jean-baptiste-fete-29-aout/  

Mémoire du martyre de saint Jean Baptiste, que le roi Hérode Antipas maintint en prison dans la forteresse de Machéronte et qu’il ordonna de décapiter le jour de son anniversaire, à la demande de la fille d’Hérodiade. Comme une lampe qui brille, le précurseur du Seigneur a rendu témoignage à la vérité aussi bien dans sa mort que dans sa vie.


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vendredi 16 octobre 2020

CENSURE UNIVERSITAIRE


(Edition 17.10.20)

ACTUALITÉ

https://www.lapresse.ca/actualites/2020-10-15/l-etudiant-a-toujours-raison.php

Université d’Ottawa : Mme Lieutenant-Duval n’a pas dit n-word pour protéger les oreilles sensibles. Comme il s’agissait de citer le mot en exemple, dans un contexte pédagogique, elle l’a prononcé dans son entièreté…Ses étudiants, voyez-vous, avaient besoin d’un safe space, un espace sécurisé, pour discuter tranquillement de son sort. Lui feraient-ils perdre son cours ou pas ?

Ça s’est passé mercredi après-midi, sur Zoom, en présence de quatre employés de l’Université d’Ottawa. Il ne manquait que la principale intéressée, qui n’a pu produire qu’une lettre d’excuses pour toute défense...Au cours de la réunion, les employés ont offert aux étudiants de poursuivre la session avec un autre prof. Mais certains ont jugé cette peine nettement insuffisante…La liberté de l'enseignement ? Rien à foutre. Désormais, on veut des espaces sécurisés pour se mettre à l’abri des micro-agressions, pas des espaces de liberté pour s’exprimer sur tous les sujets sans subir de pressions.

Désormais, on préfère la censure.

HISTORIQUE 1 : CHINE 1970

https://boowiki.info/art/mouvements-politiques/gardes-rouges-revolution-culturelle.html#Le_violenze

Les étudiants se livrent à des aventures originales ou de violences graves. Ils modifient les noms des rues et des magasins en utilisant l'attaque des « mots révolutionnaires » et humilient ceux qui habillés ou coiffés d'un « bourgeois ».

Aussi connu en Occident sont les photos des victimes, en particulier les professeurs, un panneau avec le nom et les « crimes » le visage sale de l'encre dans la tête d'un chapeau d'âne, le cou. Les contraintes pour les heures de rester en équilibre debout sur une chaise, s'inclinent devant les « masses », à la rupture musculaire. Parfois, le signe est une planche de bois lourd plusieurs livres, ce qui provoque des blessures au cou. Certains cheveux sont coupés. Dans la position « avion », les bras sont tendus et enfermés derrière son dos, forçant la victime à incliner la tête. Célèbre est les images dans cette position de Wang Guangmei l'épouse de Liu Shaoqi, humilié à l'Université technique de Pékin (Qinghua). La littérature décrit diverses autres formes de torture et de violence.

Les chapeaux d'âne sont inspirés par l'écriture de Mao Rapport d'enquête sur le mouvement paysan dans le Hunan, où il est rapporté que les agriculteurs qui les ont mis dans la tête aux propriétaires fonciers. Beaucoup de maisons sont fouillées et endommagées à la recherche des victimes ou des preuves de culpabilité des articles de luxe, des livres ou des documents. Meurtres, passages à tabac et la torture, ce qui contribue à un climat de terreur qui a été comparé à un géant chasse aux sorcières [6]. De même, de nombreux suicides sont, causés par la persécution et la pression psychologique. Les gardes rouges, avec leurs familles, sont à la fois oppresseurs et les victimes, à cause du factionnalisme qui conduit à inverser les rôles. Par rapport à ceux de la nazisme, la violence se caractérisent par l'improvisation et sporadique plutôt que par la précision et de manière systématique.

 

HISTORIQUE 2 : Allemagne 1933

https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/book-burning

Dans un acte symbolique, le 10 mai 1933, les étudiants de l’université brûlèrent plus de 25 000 livres « non allemands », annonçant une ère de censure et de contrôle de la culture par l'Etat. Le soir du 10 mai, dans la plupart des villes universitaires allemandes, des étudiants de droite protestèrent « contre l’esprit non allemand » lors de défilés aux flambeaux. De hauts fonctionnaires nazis, des professeurs, des recteurs d’université et des représentants des étudiants d'université s'adressèrent aux participants et aux spectateurs selon un rituel préétabli. Lors de ces meetings, les étudiants jetèrent au feu les livres « indésirables » de manière cérémonielle, au son de la fanfare et en prononçant des « serments de feu ». À Berlin, au moins 40 000 personnes se rassemblèrent pour écouter Joseph Goebbels déclarer avec hargne : « Non à la décadence et à la corruption morale ! » et « Oui à la décence et à la moralité dans la famille et dans l'État ! 

HISTORIQUE 3 : Grèce -399

https://www.jesuismort.com/tombe/socrate#biographie

En 399 Socrate est accusé par Anytos et deux acolytes dans les termes suivants : "Socrate est coupable du crime de ne pas reconnaître les dieux reconnus par l'Etat et d'introduire des divinités nouvelles ; il est de plus coupable de corrompre la jeunesse". Le châtiment demandé est la mort. Socrate refuse le secours de Lysias et de la plaidoirie qu'il avait préparée, pour se défendre seul. Après délibération, Socrate est déclaré coupable par 281 voix contre 278.

L'institution judiciaire athénienne voulait que le condamné fît une contre-proposition pour sa condamnation ; or Socrate, au lieu de s'humilier comme le faisaient habituellement les condamnés, propose pour sa conduite passée... d'être nourri au prytanée (honneur suprême ! ) pour le restant de ses jours. Cette réponse apparut comme un outrage aux juges et la condamnation à mort de Socrate fut votée avec 80 voix de plus que ne l'avait été sa culpabilité. Socrate dit alors un dernier adieu à ses juges en leur promettant un châtiment beaucoup plus pénible : celui de voir croître ses disciples (le récit de ce procès se trouve dans l'Apologie de Socrate de Platon).

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vendredi 9 octobre 2020

Enlèvement Politique

 


Édition 10.10.20

ACTUALITÉ

 https://www.journaldemontreal.com/2020/10/08/des-membres-dune-milice-inculpes-pour-un-projet-denlevement-dune-gouverneure-democrate

Six personnes liées à un groupe américain d’extrême droite ont été accusées d’avoir voulu enlever la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, qui s’oppose fermement au président Donald Trump.

Adam Fox, Barry Croft, Ty Garbin, Kaleb Franks, Daniel Harris et Brandon Caserta ont conspiré pour enlever la gouverneure de sa maison de vacances, dans le nord du Michigan selon une plainte déposée mardi. Les six hommes, considérés comme des « extrémistes violents » par le procureur du district Ouest du Michigan, Andrew Birge, avaient prévu la kidnapper avant l’élection présidentielle du 3 novembre puis de la juger pour « trahison ».

Il ne s’agissait pas du tout d’une idée en l’air, selon le FBI. En guise de préparatifs, ces derniers ont participé à des entraînements de tir et ont surveillé la maison de la gouverneure à deux reprises, rapportent plusieurs médias américains. Le FBI a appris l’existence de ces six hommes en interceptant des messages cryptés et parce qu’il avait des agents infiltrés qui travaillaient avec le groupe.

 

HISTORIQUE 1 : L'affaire Patricia "Patty" Hearst https://www.parismatch.com/Actu/International/Patricia-Hearst-Kidnapping-1974-prison-1979-Archives-1609731

Le 4 février 1974, la petite-fille du magnat de la presse William Randolph Hearst, Patricia Hearst, est enlevée par l'Armée de libération symbionaise, un mouvement armé d'extrême gauche américain, au campus de l'Université de Berkley, en Californie. Après le refus d'un échange contre la libération de membres emprisonnés appartenant au groupe, l'ALS, au lieu d'une rançon, réclame que le père de Patricia pourvoie en nourriture les quartiers pauvres de Los Angeles. Au cours de sa détention, la jeune femme alors âgée de 20 ans est gagnée par le syndrome de Stockholm et se joint à la cause de ses ravisseurs. Elle participe à plusieurs braquages et finit par se faire arrêter par les services secrets. Elle sera condamnée à sept années de prison, peine réduite à deux ans par le président américain de l'époque, Jimmy Carter, sous prétexte qu'elle aurait agi sous les pressions de ses ravisseurs. Toutefois, il apparait clairement sur les vidéos prises par les caméras de surveillance des banques braquées qu'elle aurait pu s'enfuir maintes fois. Elle se mariera avec son gardien de prison. La sexagénaire vit aujourd'hui dans l'État américain du Connecticut.

HISTORIQUE 2 : Ingrid Betancourt

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=1012

Íngrid Betancourt est une femme politique colombo-française qui, lors d'un meeting qu'elle tenait le 23 février 2002 dans le cadre de la course à l'élection présidentielle de 2002, a été capturée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), en conflit avec le régime au pouvoir au pays. Son enlèvement est fortement médiatisé, et notamment en France en raison de sa double nationalité, ce qui en fait un otage de forte valeur pour ses tortionnaires. Après six ans de vie en captivité dans la jungle amazonienne et de vains pourparlers, elle est enfin délivrée le 2 juillet 2008 en compagnie de 14 autres otages à la suite de l'opération Jaque menée par l'armée nationale colombienne. Elle s'inscrit maintenant dans le processus de paix amorcé entre le régime colombien et les FARC.

HISTORIQUE 3 : Pierre Laporte

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/laporte-pierre

Enlèvement et meurtre par le Front de libération du Québec (FLQ)

Quelques mois seulement après l’élection, le gouvernement de Bourassa est confronté à une série d’événements aujourd’hui connus sous le nom de « crise d’octobre ». Le 10 octobre 1970, Pierre Laporte est enlevé par des membres de la cellule Chénier du Front de libération du Québec alors qu’il joue au football avec un neveu sur sa pelouse. Armés de fusils, les membres du FLQ s’arrêtent au domicile de Pierre Laporte, sur la rive sud de Montréal, et le forcent à monter sur la banquette arrière de leur voiture.

Suivant l’enlèvement de Pierre Laporte, Robert Bourassa demande au premier ministre Pierre Trudeau d’intervenir, et le gouvernement fédéral invoque la Loi sur les mesures de guerre. Sept jours plus tard, le 17 octobre, le corps de Pierre Laporte est retrouvé dans le coffre d’une voiture laissée près de l’aéroport Saint-Hubert Longueuil. La voiture appartient à Paul Rose, membre du FLQ. Il est plus tard reconnu coupable du meurtre de Pierre Laporte. 

HISTORIQUE 4 : Aldo Moro

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=411

Le président de la Démocratie chrétienne (DC), Aldo Moro, est enlevé par les Brigades rouges qui abattent son chauffeur et ses gardes du corps. Moro sera retrouvé mort, le 9 mai, dans une voiture volée abandonnée dans une rue secondaire de Rome.

Aldo Moro joue un rôle clef dans l'entente que viennent de conclure la DC et le Parti communiste dans le but de briser l'impasse qui paralyse le gouvernement italien depuis plusieurs semaines. L'enlèvement de cet ex-président du Conseil, et le meurtre de ses gardes du corps, le 16 mars, secouent l'opinion publique et la classe politique. Pour les Brigades rouges, un groupe terroriste formé à la fin des années 60, il s'agit d'un coup d'éclat sans précédent. En échange de la vie de leur prisonnier, ils demandent la libération d'une dizaine de leurs membres qui font face à la justice. Malgré les lettres que Moro leur fait parvenir, les autorités refusent de céder à ces exigences. Au terme d'un procès « du peuple » à huis clos que ses ravisseurs lui font subir, Moro est exécuté. La découverte de son cadavre dans une voiture volée, le 9 mai, soulève la réprobation générale. Les partis politiques s'unissent pour dénoncer le terrorisme et des manifestations publiques d'envergure sont organisées. Ce fléau continuera toutefois de miner la vie politique italienne pendant plusieurs années. Avec le temps, plusieurs théories seront avancées pour expliquer les motivations derrière l'enlèvement d'Aldo Moro, dont celle d'un complot plus complexe dans lequel les Brigades rouges n'auraient pas été les seuls acteurs.

 

A VOUS DE JOUER

 

vendredi 2 octobre 2020

QUAND L'HISTOIRE COMPLOTE

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(Édition 03.10.20) 

ACTUALITÉ

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1691511/conspiration-qanon-covid-etats-unis-fausse-nouvelle-clinton-trump-theories-enfants

Le président fera alors jouer en boucle pendant des heures sur tous les téléviseurs du pays les aveux de citoyens américains – pour la plupart des stars hollywoodiennes, des journalistes et des politiciens du Parti démocrate – dans lesquels ils admettront leurs crimes sordides. Au menu : satanisme, trahison, prélèvement de sécrétions corporelles dans des cadavres d'enfants pour en fabriquer une drogue psychotrope. En parlant de tunnels, de nombreux lecteurs nous ont aussi envoyé un article intitulé Près de 100 000 enfants et cadavres ont été retrouvés dans un tunnel arrivant à la Fondation Clinton de New York. Le billet, partagé plus de 11 000 fois, affirme qu'un tunnel reliant la fondation de l'ancien président Bill Clinton et de sa femme, Hillary Clinton, au port de New York a été découvert, et que 100 000 enfants affamés et terriblement maltraités ont été retrouvés morts ou sauvés dans celui-ci.

HISTORIQUE 1 : au Québec

https://www.journaldemontreal.com/2020/09/11/il-y-a-des-complotistes-depuis-au-moins-200-ans

Tout au long du XIXe siècle, des «élites francophones ont accusé le gouvernement anglais de vouloir affaiblir la [population] canadienne-française par l’introduction de maladies infectieuses», souligne l’historien et professeur associé à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal (UdeM) Denis Goulet.

C’est que l’arrivée massive d’immigrants par bateau au pays, encouragée par la colonie britannique, a souvent coïncidé avec le début d’épidémies dans les villes qui bordent le Saint-Laurent.

De là à considérer qu’il s’agit d'un geste planifié pour affaiblir le poids démographique des francophones, il n’y avait qu’un pas à franchir pour les conspirationnistes.

«La théorie du complot allait dans les deux sens, parce que le pouvoir anglais accusait les Canadiens français d’être malpropres et donc responsables de l’épidémie de variole», remarque le spécialiste en histoire de la médecine.

HISTORIQUE 2 : en France

https://notionsdhistoire.wordpress.com/2019/04/03/les-5-citations-historiques-preferees-des-complotistes-et-ce-quelles-veulent-vraiment-dire/

« L’Histoire est une somme de mensonges »Un peu plus subtile que d’autres citations, celle-ci a le mérite d’être claire et de faire éviter les contre-sens.

Il faut toutefois savoir que c’est souvent une citation tronquée. La version complète est : « L’Histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d’accord.” Il s’agit d’une citation de Napoléon Bonaparte, rapportée par Honoré de Balzac dans Maximes et pensées de Napoléon, de 1838.

Il faut cependant comprendre que ce recueil de propos tenus par Napoléon est à contextualiser et à assimiler en lien avec la vie politique de l’empereur français et non dans un cadre de vérité générale. Ceci dit en passant, Napoléon n’était pas un historien et n’avait pas la prétention avec cette phrase de fournir un propos scientifique. Il s’agissait bien plus de fournir une réflexion sur ses propres campagnes et le roman national qu’il en faisait pour constituer sa légende et l’identité nationale de l’Empire français.

HISTORIQUE 3 : à Rome

https://www.futura-sciences.com/sciences/dossiers/histoire-neron-plus-celebres-empereurs-romains-1313/page/4/

C'est également sous le règne de Néron que deux figures importantes du christianisme furent exécutées : saint Pierre et saint Paul. Dans plusieurs sources bibliques, Néron est cité comme l'Antéchrist. Le célèbre « nombre de la Bête » (666) serait un code secret signifiant « Néron ». Cela lui donne une dimension mystique très importante dans le christianisme : l'Antéchrist est un personnage dont le retour est attendu par les chrétiens.

Ainsi, Néron a dépassé le cadre purement historique pour devenir une figure mythique et surnaturelle. Aujourd'hui encore, un mélange de textes écrits par ses détracteurs et de tradition chrétienne laissent de Néron l'image d'un monstre sanguinaire, et c'est ainsi qu'il est perçu dans la culture populaire.https://giphy.com/gifs/m47IJde7R0Iso/html5

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