vendredi 27 décembre 2019

ARME FATALE...


(Édition 28.12.19)

ACTUALITÉ

La Russie a annoncé, vendredi, la mise en service de ses premiers missiles hypersoniques Avangard, l'une des nouvelles armes développées par Moscou et vantées par le président Vladimir Poutine comme pratiquement invincibles.

Ce système fait partie d'une nouvelle génération de missiles capables, selon Moscou, d'atteindre une cible quasiment partout dans le monde et de surpasser n'importe quel bouclier antimissile existant, tel que le système déployé par les États-Unis en Europe.

Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a rapporté au président Poutine la mise en service, à 10 h, heure de Moscou, du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard, a indiqué le ministère dans un communiqué cité par les agences russes.

M. Choïgou a félicité les militaires russes, jugeant que le déploiement des missiles était un événement fantastique pour le pays et pour les forces armées.

En décembre 2018, l'armée russe avait indiqué que le premier régiment de missiles Avangard serait déployé dans la région d'Orenbourg, dans l'Oural.

HISTORIQUE 1: l'Arbalète du diable

MEURTRIÈRE. C'est par ce nom d'"arme du diable" que l'arbalète était désignée en Occident au Moyen Âge. Apparue mille deux cents ans plus tôt en Chine, l'une d'entre elle, vieille de 2200 ans, vient d'être découverte sur le site de Xian, dans la province du Shaanxi. C'est la plus complète jamais trouvée et elle gisait aux pieds de l'un des soldats de la célèbre armée de terre cuite du mausolée de l'empereur Qin Shi Huangdi (221-207 avant J.-C.).

Cette arme remettait en cause l'idéal chevaleresque promu par l'Église
Avec les perfectionnements techniques apportés au fil du temps, l’arbalète devint tellement efficace et meurtrière — d’où cette référence au diable —, que le pape Innocent III, lors du Deuxième Concile de Latran (4 au 11 avril 1139), en prohibe l’usage dans les guerres entre… chrétiens ! Une règle qui sera plus ou moins respectée pendant une cinquantaine d’années. "Cette arme remettait en effet en cause l’idéal chevaleresque promu par l’Église", estime Valérie Serdon. L’arbalète fut même cataloguée comme l’arme des « lâches ». "Individuelle et portative, elle mutile ou tue à distance, sans exposer directement le combattant puisqu’elle permettait de viser sans prendre soi-même de risque", explique l’historienne

HISTORIQUE 2: Gaz de guerre

Ce sont les Allemands qui utilisèrent pour la première fois à grande échelle des gaz toxiques mortels. Ce fut le 22 avril 1915, au cours de la deuxième bataille d’Ypres.

Avec l’introduction du gaz toxique, beaucoup de contemporains craignaient que les Allemands n’aient découvert une arme qui leur permettrait de gagner la guerre. Mais l’introduction de masques à gaz de plus en plus efficaces et d’autres précautions contribuèrent à annihiler l’avantage allemand. Les Britanniques répondirent avec leurs propres attaques au gaz en septembre 1915, mais un changement de la direction du vent entraîna la mort de plus de 2000 soldats britanniques qui furent gazés par leurs propres produits chimiques.

HISTORIQUE 3: Bombe Atomique 

C'était le 6 août 1945... à Hiroshima
Le 6 août 1945 au matin, un B-29 de l'armée américaine largue au-dessus de la ville japonaise de Hiroshima l'arme la plus puissante mise au point par l'humanité : la bombe atomique. C'était le début de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. 

Environ 80 % des personnes vivant dans un rayon de 1 kilomètre autour du point d'explosion sont tuées sur le coup. Si quelque 70 000 personnes meurent instantanément, le bilan atteint 150 000 victimes dans les mois suivants, où d'autres personnes sont emportées à la suite de l'exposition aux radiations.

Ce n'est que le 15 août 1945 que l'empereur japonais Hirohito annonce la capitulation de son pays, mettant fin à la Deuxième Guerre mondiale, le conflit le plus meurtrier de l'histoire avec plus de 60 millions de morts. La reddition est officiellement signée le 2 septembre 1945, dans la baie de Tokyo, à bord du navire Missouri, en présence du général américain Douglas MacArthur.

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vendredi 20 décembre 2019

S'ÉVADER EN VILLE... des animaux en balade en ville



(Édition 21.12.19)

ACTUALITÉ


Un alligator en liberté aperçu à Montréal
Une internaute ébahie a publié une vidéo sur son compte Facebook. On y voit l’animal traverser la rue Jarry, près de l’avenue de Chateaubriand. Il appartient à une entreprise chargée d’organiser des évènements de fêtes d’enfants ou des présentations dans les écoles mettant en scène des reptiles.

Deux employés de la compagnie étaient à bord d’une camionnette transportant plusieurs animaux. Alors qu’ils étaient stationnés sur la rue Jarry Est, la porte automatique ne s’est pas refermée convenablement et le savant reptile en a profité pour s’extirper du véhicule. C’est en voyant l’attroupement autour de l’alligator qu’ils se sont rendu compte qu’un de leurs animaux manquait à l’appel. 

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a été appelé sur les lieux vers 13 h. Les policiers n’ont toutefois pas eu à intervenir. Les deux employés se sont occupés de ramener le reptile à l’intérieur du véhicule.

HISTORIQUE 1 : Paris 1984 crocodile


es images d'archives de l'Ina datent du 7 mars 1984. On y voit le commandant Godard, accroupi devant le regard d'un égout, situé sous le célèbre Pont Neuf, à Paris. Le chef pompier raconte que son équipe y a été appelée, la veille, par des égoutiers, tombés nez à nez avec une drôle de bête. « Les premières recherches n'ont rien donné. Puis, on l'a aperçu, le crocodile. Il mesurait entre 70 cm et 80 cm. On a stoppé sa course avec une pelle et des balais et on lui a ficelé le nez ! »

La petite femelle avait peut-être deux ans, s'était sans doute échappée d'une baignoire privée ou d'une animalerie des quais. Jean-Luc Berthier, le vétérinaire de la ménagerie du jardin des Plantes, qui l'a recueillie, ne l'a jamais su. Il a estimé qu'elle avait pu passer entre un ou deux mois dans ces égouts. « Il y fait chaud et elle y trouvait des proies vivantes, des rats. »
« Un peu comme une oeuvre d'art »

Le vétérinaire parisien a rapidement cherché à placer ce bébé du Nil sauvé des « eaux » parisiennes. Il a alors pensé au projet de son ami Denis Konnert. Ce doux dingue avait entrepris de réaliser son rêve d'enfance : ouvrir un aquarium à Vannes. On l'inaugure justement cet été-là, en juillet 1984, sur un nouveau quartier, près du port. « On a encore la fiche d'arrivée, montre l'actuel directeur. L'animal est ici en dépôt, un peu comme une oeuvre d'art », prêtée dans un musée de région.

HISTORIQUE 2 : France 1968 Lion

Prince, une belle bête de 200 kg, devait effectuer un saut au-dessus de deux de ses congénères, mais, emporté par son élan, le puissant animal venait violemment frapper de tout son poids la grille de protection. Il se retrouvait alors, heureusement, face à la seule partie du cirque où ni chaises ni gradins n’étaient installés. Avant de s’échapper tout simplement par la porte d’entrée du cirque.

Aux gens du cirque venaient se mêler les gendarmes, ainsi que quelques courageux volontaires, portant fusils de chasse et carabines. Le félin entamait alors, crinière au vent, son périple dans tout le bourg, parfois repéré par ses poursuivants, mais aussi leur faisant faux bond ! Sa piste était enfin retrouvée dans une cour de ferme, à Kergoalabré, à quelques centaines de mètres du centre-ville.

Les propriétaires s’étaient réfugiés à l’étage de leur habitation. Son dompteur réussissait finalement à le maîtriser dans la laiterie de cette ferme, où il s’était retranché, et sur place, à le remettre dans une cage. Dans la laiterie, il avait tout de même causé des dégâts : évier cassé, pots de yaourts renversés… L’animal s’était bien lêché les babines !

HISTORIQUE 3 : Bagdad 2003 lion

Résumé en français Bagdad, 2003 : trois lions emprisonnés dans le zoo sont libérés lors d'un bombardement de l'armée américaine sur la capitale irakienne. Un jeune mâle dominant, deux femelles d'âges différents et un petit lionceau vont découvrir ainsi que d’autre animaux en cavale, en errant dans la ville dévastée, que cette liberté soudaine s'avère plus dangereuse que leur ancienne prison dorée. Ils seront abattus par des snipeurs de l’armée américaine.

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samedi 14 décembre 2019

UKRAINE ET RUSSIE : amour-haine



(Édition 14.12.19)

ACTUALITÉ



(Paris) Les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, sont convenus lors de leur première rencontre lundi à Paris d’une série de mesures pour relancer le processus de paix en Ukraine, mais ont surtout acté leur désaccord sur son volet politique, se donnant rendez-vous dans quatre mois pour tenter de le surmonter.

HISTORIQUE 1 :IX ième siècle

A partir du VIe siècle, les slaves peuplent l’actuelle Ukraine centrale, occidentale et septentrionale. Au IXe siècle, des Vikings commerçants et guerriers, les Varègues, s’emparent de Kiev (bien située sur les routes commerciales) et en font le cœur d’un Etat puissant, la Rus ou Ruthénie. L’aristocratie kiévienne adopte bientôt le christianisme byzantin. Sous Iaroslav le Sage (978-1054), la Rus de Kiev s’étend de la Baltique à la mer Noire et du confluent de l’Okra avec la Volga au nord des Carpates. C’est beaucoup. Trop pour un contrôle efficace,

HISTORIQUE 2 : 17ième siècle

L'’Ukraine, tout au long du XVIIème siècle, a d’abord cherché à se libérer de la tutelle polonaise qui était dominante dans ces régions et qui se manifestait par les conversions quasiment forcées au catholicisme uniate. La statue dressée sur la Place devant Sainte Sophie représente l’Hetman (désignation de chef des cosaques d’Ukraine à l’époque) Bogdan Khmelnitsky pointant sa masse en direction de Moscou. L’Ukraine s’est libérée de la tutelle « romano-polonaise » grâce aux cosaques d’une part et à l’appui des russes d’autre part…. 

Lorsque l’Ukraine, libérée à cette époque-là, a voulu intégrer l’Etat russe (ancienne principauté de Moscou), il faut savoir que le Zemsky Sobor (la Douma de l’époque) a refusé à trois reprises de l’y introduire et c’est en désespoir de cause que le Tsar a fini par accepter d’intégrer l’Ukraine dans l’Etat russe. De sorte qu’il est bon de rappeler que ce ne sont pas les Russes qui ont voulu mettre la main sur l’Ukraine, mais ce sont les Ukrainiens qui ont voulu intégrer l’Etat ; c’est comme cela que ça s’est passé au XVIIème siècle. 

HISTORIQUE 3 :20ieme siècle


Même à l'époque où elle n'est qu'une république de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), l'Ukraine possède un siège à l'Organisation des Nations unies (ONU). C'est néanmoins à Moscou que se prennent les décisions en matière de politique étrangère. C'est dans le contexte des bouleversements qui secouent le monde communiste que l'Ukraine accède à l'indépendance en 1991. Elle se joint à la Communauté des États indépendants (CEI), la même année. Au cours des années qui suivent l'indépendance, plusieurs questions litigieuses sont débattues entre l'Ukraine et la Russie - statut de la Crimée, contrôle de la flotte de la mer Noire, démantèlement de l'arsenal nucléaire. Des négociations permettent leur règlement au cours de la décennie. Tout en conservant des liens avec les anciens pays du bloc communiste, l'Ukraine se rapproche aussi de l'Ouest. Elle se rapproche de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en joignant les rangs du Partenariat pour la paix, en 1994. 

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vendredi 6 décembre 2019

RELIQUES du passé... dépassées ?


(Edition 07.12.29)


ACTUALITÉ



C'est un heureux retour à la case départ: un fragment de bois issu de la mangeoire dans laquelle fut déposé Jésus à sa naissance retrouvera Bethléem le premier jour de l'Avent. La précieuse relique est un don du Pape François. Elle arrive de Rome, où le berceau est conservé en la Basilique Sainte-Marie-Majeure.

HISTORIQUE 1 : Moyen -Âge

Dès le début du christianisme, les chrétiens occidentaux ont vénéré des reliques ou des images de la Vierge, du Christ ou d’un saint, parfois simple peinture à l’eau sur un petit panneau de bois que l’on possède chez soi, trace de la divinité, aide matérielle à la foi et objet rassurant. L’évêque du haut Moyen Âge, défenseur de sa cité (defensor civitatis), doit assurer la protection de ses habitants en veillant certes au bon état de l’enceinte urbaine, mais aussi en multipliant les sanctuaires contenant les reliques des saints, qui forment autour de la ville une couronne et un rempart spirituel souvent perçus comme plus efficaces que la muraille elle-même. 

À la fin du IXe siècle, Bernward, évêque d’Hildesheim, réussit à repousser les Vikings en faisant ceindre sa cité de murs dotés de tours de guet et en érigeant une chapelle destinée à abriter une relique de la Sainte Croix, offerte par l’empereur du Saint Empire romain germanique, Otton III.

HISTORIQUE 2 : Après les Croisades

La fin des croisades se solda par une véritable rafle de reliques, tout ce qui était rapporté de Terre Sainte étant considéré comme inestimable. On ne pouvait plus se rendre à Nazareth mais on pouvait visiter la maison de la sainte famille à Lorette en Italie ; l’accès à Jérusalem était impossible mais à Paris on pouvait vénérer la Couronne d’épines dans la Sainte-Chapelle, à Bruges quelques gouttes du précieux Sang etc…Evidemment la multiplication des reliques les plus diverses et quelquefois les plus incongrues (le lait de la Vierge à Laon, une dent du Seigneur à Saint Médard etc…) allait jeter le doute sur leur authenticité et le discrédit sur leur vénération. 

HISTORIQUE 3 : au XXe siècle

Le 17 octobre 2010, le frère André était canonisé à Rome. Son reliquaire fut présenté à la foule durant une messe au Stade olympique de Montréal. Les 48 000 personnes se sont levées spontanément et ont applaudi. Depuis ce temps le reliquaire de saint frère André se promène dans plusieurs diocèses au pays. Vous vous rappellez aussi peut-être de la venue du reliquaire de sainte Thérèse de Lisieux au Canada en 2001 qui a attiré près de 2 millions de personnes et qui connaît toujours un succès à travers le monde.

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samedi 30 novembre 2019

LES DONNEURS DE LEÇONS

(Edition 30.11.19)


ACTUALITÉ


Un organisme ontarien opposé à la loi 21 sur les signes religieux était de retour en Cour, mardi, afin de plaider, en anglais seulement, qu’elle devait être mise sur la glace.  
« Nous sommes ici parce que nous avons promis que nous n’arrêterions pas de protéger cette province », a déclaré en anglais Mustafa Farooq, du Conseil national des musulmans canadiens.  

HISTORIQUE 1 : 1759

En juin 1759, la flotte de Wolfe (12 000 hommes) remonte le fleuve en semant la terreur sur son passage. L'armée s'établit alors à l'île d'Orléans où Wolfe déclare que les « laboureurs, colons et paysans, les femmes, les enfants, et les ministres sacrés » seront protégés et épargnés. Il ajoute que le peuple pourra « jouir au milieu de la guerre de toutes les douceurs de la paix. » Les quelques habitants qui font confiance à la parole de Wolfe en paient le prix. Trois hommes sont scalpés et une maison où s'étaient réfugiés des femmes et des enfants est incendiée; les malheureux sont brûlés vifs. Puis, toute la côte sud du fleuve est saccagée et brûlée. Un soldat qui a participé à ces opérations de terreur n'est pas peu fier de noter dans son journal: « Nous avons brûlé et détruit jusqu'à quatorze cents belles fermes, car, pendant le siège, nous étions les maîtres de leur pays, le long de la rive, et nous envoyions presque continuellement des groupes pour ravager la campagne, si bien que cela leur prendra un demi-siècle pour réparer les dégâts. »

HISTORIQUE 2 : 1839


(Rapport du Comte de Durham , gouverneur en chef de l’Amérique du Nord britannique. 1839)

Je n'entretiens aucun doute sur le caractère national qui doit être donné au Bas-Canada ; ce doit être celui de l'Empire britannique, celui de la majorité de la population de l'Amérique britannique, celui de la race supérieure qui doit à une époque prochaine dominer sur tout le continent de l'Amérique du Nord. Sans opérer le changement ni trop vite ni trop rudement pour ne pas froisser les esprits et ne pas sacrifier le bien-être de la génération actuelle, la fin première et ferme du Gouvernement britannique doit à l'avenir consister à établir dans la province une population de lois et de langue anglaises, et de n'en confier le gouvernement qu'à une Assemblée décidément anglaise.

HISTORIQUE 3 : 1910

Mais il y a plus grave encore.  En 1910 les franco-catholiques doivent accepter le choc d'une des pires vagues de racisme de leur histoire.  Le mouvement orangiste ou impérialiste avait déjà pendu les patriotes en 1837, éradiqué le peuple métis avec une insoutenable cruauté avant de s'attaquer méthodiquement, dans chaque province, aux droits des francophones et des catholiques. 

« We Hold the Vaster Empire that Has Never Been » disait alors un timbre canadien unilingue.

En 1910, la frénésie impérialiste canadian atteint une sorte d'apogée.  Enhardie par l'écrasement du valeureux peuple Boers en 1900, satisfait d'avoir expurger l'Ouest canadien du sang québécois, elle s'apprête en 1910 à chasser Wilfrid Laurier du pouvoir et à mettre à sa place l'un des siens : le conservateur Robert Borden, qui emboite immédiatement le pas derrière l'Angleterre impérialiste, en attendant les massacres et les torrents de sang de la Première Guerre mondiale.

Étrangers en leur propre pays, les Québécois ne l'ont jamais autant été qu'en ces jours sombres de 1910, alors que Charles Gill écrit à un ami (Montréal, 1910) :

"Le soleil se couchait; dans une poussière d'or passait la foule cosmopolite.  Ce soleil au couchant, cette rue que j'avais vue il y a vingt ans toute française, cette foule composé de races hostiles à notre étoile, la diversité des langues, notre race représentée là surtout par ses prostitutées de douze ans et ses jeunes ivrognes, tout cela me frappa.  Nous étions demeurés près de la vitrine; j'attirai Albert Ferland jusqu'au bord du trottoir; d'un geste je lui montrai le soleil et de l'autre la foule : regardez Ferland, lui dis-je, regardez mourir le Canada français."

HISTORIQUE 4 : 1911

En 1901, l'Ontario adopte une loi qui fait de l'anglais la seule langue officielle des écoles publiques. En 1911, le gouvernement exerce de nouvelles pressions sur les francophones en adoptant une résolution qui fait de l'anglais la langue d'enseignement dans les écoles publiques et catholiques, sauf dans celles où, de l'avis du Ministre, les élèves ne le comprennent pas.

Face à cette discrimination, les Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens s'unissent afin d'organiser une résistance. En 1910, on crée l'Association canadienne-française d'éducation de l'Ontario (ACFEO). Alors que la nouvelle association commence à peine à exprimer ses revendications en matière d'éducation, le gouvernement impose, en 1912, le Règlement 17 qui interdit l'enseignement en français dans les écoles. Le règlement exige qu'à partir de la deuxième année du primaire, l'enseignement en français soit limité à une heure par jour et que, dès son entrée à l'école, l'élève se mette à l'étude et à la pratique de la langue anglaise. Quant aux enseignantes et aux enseignants, ils doivent avoir la compétence d'enseigner et de communiquer en anglais, sinon ils sont congédiés.

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vendredi 22 novembre 2019

EN GRÈVE



(Edition 22.11.19)


ACTUALITÉ

Branle-bas de combat avant la grève du 5 décembre 2019 

Les Français s’attendent à de grandes difficultés dans les transports à l’occasion de la grève de la SNCF et de la RATP prévue contre la réforme des retraites. Voire les jours suivants. Vélo, télétravail, location de voiture... chacun tente de trouver la parade.

HISTORIQUE 1 : États-Unis

Le plus marquant de ces épisodes se produit dans l’État d’Arkansas à l’initiative de Ben Patterson. Suite à l’appel de Humphrey, Patterson, arrivé récemment en Arkansas, tente d’organiser une grève des ouvriers agricoles noirs qui sont presque exclusivement des cueilleurs de coton. 

Le 20 septembre, le mouvement démarre dans le comté de Lee lorsque des ouvriers agricoles de l’exploitation du colonel H.P. Rodgers, dont Patterson, exigent une augmentation de salaire. Ils sont immédiatement renvoyés et expulsés de l’exploitation. Ils commencent alors à faire le tour du comté pour rallier d’autres cueilleurs de coton à leur cause.

Le 25 septembre, deux ouvriers sont tués sur une plantation lors d’un affrontement entre grévistes et non-grévistes. Le 28, deux grévistes tuent Tom Miller, le gérant d’une plantation appartenant au planteur J.F. Frank. Le 29, les meneurs de la grève prennent la fuite et sont poursuivis par un posse, un groupe armé payé par les planteurs blancs. Durant la semaine qui suit, la chasse aux grévistes fera 15 morts, dont Patterson, et 6 grévistes seront emprisonnés. Un an plus tard, il ne restera quasiment plus rien de l’Alliance.

Dans l’ensemble du pays, les grèves, mal organisées et durement réprimées, seront des échecs : les grévistes sont licenciés et emprisonnés et l’ordre est vite rétabli. L’échec de cet appel à la grève, émanant de la plus puissante organisation noire des États-Unis au XIXe siècle, a mis fin à cette tentative originale de syndicalisme noir.

HISTORIQUE 2 : Europe

Au Moyen Âge, des grèves éclatèrent en Europe, d'essence corporative. Le refus de travail est le fait d'une catégorie précise d'artisans ou d'ouvriers, ayant monopole pour défendre leurs intérêts particuliers. Ces actions, souvent violentes, sont en général réprimées très durement. 

Parmi ces conflits, on peut citer, par exemple, en 1280, à Rouen, une grève des drapiers qui se termine par l'assassinat du maire.
En 1511, les ouvriers chargés d'assécher les fondations du chantier de la cathédrale de Bordeaux cessent le travail et sabotent les installations pour obtenir des chanoines de meilleures rémunérations et conditions de travail. 
En 1539, la grève des imprimeurs de Lyon est restée célèbre pour sa dureté. Les ouvriers n'obtiennent pas satisfaction, mais l'agitation persistera jusqu'en 1544.

Dans les années qui ont précédé la Révolution de 1789, les grèves se multiplient dans des corporations très diverses (imprimeurs, relieurs, bonnetiers, peintres, charpentiers, etc.). La loi Le Chapelier de juillet 1791, en supprimant les corporations et en interdisant toute coalition ouvrière, rend la grève illégale. Les mouvements revendicatifs reprendront à partir de la Restauration avec des caractéristiques nouvelles.

HISTORIQUE 3: Egypte

Le 29 décembre, les ouvriers n’ont rien reçu depuis 18 jours. Ils cessent le travail, marchent vers les temples (symboles du pouvoir), franchissent cinq postes de contrôle en criant "Nous avons faim" puis commencent un sit-in derrière le temple de Thoutmosis III. Un temple leur transmet cinquante pains.
Une conciliation échoue . Les ouvriers occupent alors le secteur, paralysant les activités. Ils font remonter aux autorités les causes de leur mouvement :
" Si nous en sommes arrivés à ce point, c’est à cause de la faim et de la soif ; il n’y a plus de vêtements, plus d’onguents, ni de poissons, ni de légumes ; écrivez au pharaon, notre bon seigneur, sur ce sujet, et écrivez au vizir, notre supérieur, pour que les provisions nous soient données".

Les grévistes exigent de disposer des rations accaparées par les prêtres et autres intermédiaires du pharaon, entreposées dans un temple.
La grève se poursuit. Le deuxième et le troisième jours de grève, les travailleurs occupent l’enceinte sacrée entourant le temple funéraire de Ramsès II, provoquant la fuite des gardiens, soldats et comptables.Diverses promesses leur sont faites mais ne sont pas tenues.

Les grévistes campent alors dans le temple funéraire de Ramsès III durant un jour et une nuit. Le restant dû des mois précédents leur est alors octroyé.
Le travail reprend durant quinze jours.
Cependant, une deuxième puis une troisième grève vont éclater peu après pour le paiement de leur dû et pour dénoncer la corruption des chefs locaux, le non respect des obligations dues aux dieux.

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