jeudi 29 novembre 2018

EXPLORER L'INCONNU


(Edition 02.12.18)

ACTUALITÉ

France 24 - 26 novembre 2018

Après sept mois de voyage dans l'espace, la sonde américaine InSight doit enfin toucher lundi la surface de la planète Mars à l'issue d'une descente à haut risque, et couronner ainsi sept ans de travail

C'est la première fois depuis 2012 qu'un engin tente de se poser sur Mars, depuis le véhicule Curiosity de la Nasa, le seul encore actif sur cette planète voisine de notre Terre. Jusqu’ici, seuls les États-Unis ont réussi à y poser des robots. L'URSS a écrasé plusieurs atterrisseurs, tout comme les Européens, tout récemment en 2016.

HISTOIRE-1
Vers l’Asie

1271 : Départ de Marco Polo vers la Chine

Deux ans après leur retour à Venise, Matteo et Niccolo Polo décident de repartir vers l’Empire Mongol afin que Kubilaï Khan ne s’impatiente pas. Les hommes, chargés de ramener avec eux des érudits pour enseigner le savoir latin aux Mongols, ont été retardés par la mort du Pape Clement IV en 1269. Grégoire X, élu en 1271, fera partir deux moines vers la Chine mais les troubles dans les pays à traverser les feront renoncer. Agé de seulement dix-sept ans, Marco Polo suit son père Niccolo pour un voyage qui durera 24 ans et qui lui inspirera le « Livre des merveilles du Monde ».

HISTOIRE-2
Sous les mers

Les cloches de Plongées La première utilisation historique d'une cloche de plongée (conçue par Aristote au 4ème siècle Av JC) est rapportée par Alexandre le Grand. La cloche de plongée était fixée à partir de la surface par des câbles. La cloche de bois cerclée de cuivre (322 av JC) devait être lestée pour descendre, et pendant sa descente, elle emprisonnait et comprimait l'air. Les plongeurs nageaient alors vers le bas de la cloche et l'utilisaient comme réserve d'air frais. Les cloches étaient toutefois rapidement remplies de gaz carbonique et devaient être remontées à la surface pour être rechargées en air frais. Ces premières cloches avaient plus une fonction de réserve d’air en vue d’une activité autonome qu’une fonction d’exploration.

HISTOIRE-3
En Méditerranée

Colaios, le Samien (seconde moitié du VIIe). Il prit la voile un beau jour pour l’Egypte… et ne l’atteint jamais. Poussé par les vents loin vers l’ouest, il traversa toute la Méditerranée d’est en ouest et poussa même au-delà des Colonnes d’Heraclès pour jeter l’ancre chez les Tartessiens et leur depuis mythique roi Arganthonios. Il faut par conséquent le premier Grec à pénétrer dans l’Atlantique, et à découvrir les richesses de la Bétique (cuivre, argent…). Il put rentrer à Samos avec la cargaison la plus rentable jamais ramenée sur un seul navire, selon Hérodote. De plus, il a profité de son voyage de retour pour mettre en place les premiers jalons d’une nouvelle route commerciale, via Théra et Cyrène. Suite à la découverte des richesses ibériques, les Phocéens vont coloniser la Méditerranée occidentale afin de disposer de relais jusqu’à Arganthonios. Dès 600, un emporion est installé à Massalia, et en deux génération, le réseau sera en place, depuis l’Ibérie (Héméroscopéion, Emporion), la Gaule (Agathé, Massalia), l’Italie (Aléria, Vélia), accompagné par une alliance avec les Chalcidiens qui contrôlent le détroit de Sicile.

A VOUS DE JOUER

jeudi 22 novembre 2018

UN HOMME À REMPLACER


Edition 24.11.18


ACTUALITÉ


Carlos Ghosn, qui dirige l'alliance des constructeurs automobiles Renault, Nissan et Mitsubishi Motors, a été arrêté à Tokyo lundi pour malversations, rapporte la télévision japonaise NHK.

Selon le constructeur japonais Nissan, l’homme d’affaires de 64 ans et un de ses administrateurs, Greg Kelly, auraient utilisé de l'argent du groupe automobile à des fins personnelles.

Les deux hommes auraient également menti au fisc pendant plusieurs années en minimisant leurs revenus pour payer moins d'impôts.

HISTOIRE-1
France: pour cause de "maladresse"


Né à Versailles le 9 octobre 1757, Charles X était le quatrième fils du dauphin Louis (fils de Louis XV, mort en 1765 sans avoir régné). Frère cadet du duc de Berry futur Louis XVI et , Monsieur, frère du roi et comte de Provence futur Louis XVIII, il porte d’abord le titre de comte d’Artois… Dans la crise de 1789, jeune comte d’Artois soutint le parti de la réaction, ce qui lui attira tant d’impopularité qu’après le 14 juillet son frère Louis XVI lui conseilla de quitter le pays.

Au printemps de 1814, il rentra en France à la suite des armées alliées en Lorraine, cherchant à provoquer, sans grand succès, un mouvement en faveur des Bourbons.

Au cours de la première Restauration, son rôle fut négligeable. Mais, après le second retour du roi, Monsieur, frère du roi, étant l’héritier du trône, devint le chef et l’espoir du parti ultraroyaliste qui combattait la politique conciliante et modérée de Louis XVIII. Toutefois, lorsqu’il succéda à son frère le 24 septembre 1824, Charles X connut quelques mois d’une véritable popularité.

Une tentative malencontreuse de coup d’État (25 juillet 1830) provoqua le soulèvement de la population parisienne. Après trois jours de combats les 27, 28 et 29 juillet 1830, qu’il ne sut pas diriger, réfugié à Rambouillet Charles X fut contraint d’abdiquer en faveur de son petit-fils, le jeune duc Henri de Bordeaux ; il se résigna à quitter une troisième fois la France en montrant une dignité exemplaire.

HISTOIRE-2
France: pour cause de "sensibilité"

Lorsque Philippe naît, en 1640, deux ans avant la mort de son père Louis XIII, sa mère la régente Anne d’Autriche l’habille en fille. Et elle l’appellera « ma fille » jusqu’à l’adolescence, suivant ainsi le conseil de Mazarin qui craignait de voir Philippe se dresser en rival de son frère aîné, Louis XIV, comme Gaston d’Orléans avait comploté contre son frère Louis XIII.

Philippe sera élevé de la manière la plus efféminée, afin qu’il ne puisse jamais devenir un chef de parti et prétendre au trône. Est-ce cette éducation de fille qui a été la cause de l’homosexualité de « Monsieur le frère du roi » ? Non, sans doute, et prenons garde aux idées toutes faites : si Monsieur est très coquet, porte de nombreux bijoux et collectionne les antiquités, ce n’est pas pour autant une folle.


Remarquable combattant, il se couvre de gloire sur les champs de bataille et sa bravoure est reconnue par ses soldats qui disaient de lui qu’« [il craignait] plus le hâle du soleil que de recevoir un boulet ! », faisant allusion à l’aversion des aristocrates pour un bronzage qui trahissait le travailleur des champs.


HISTOIRE-3
Bavière : pour cause de folie


Le 13 juin 1886, les corps de Louis et de son psychiatre sont retrouvés noyés sur les rives du lac de Stanberg. S’agit-il d’un meurtre ou d’un suicide? Le mystère reste entier même aujourd’hui. Pour ses contemporains, le roi destitué aurait assassiné son psychiatre avant de se suicider. Une mort qui semble pourtant arranger le gouvernement.


Car le roi est devenu fou pour ses ministres et ils ne tardent pas à comploter contre lui pour le faire interner. Or Louis a un nouveau projet de château et lorsqu’il demande à son premier ministre de lui débloquer un prêt de 6 millions de marks de sa caisse personnelle, son ministre refuse. Louis décide de se tourner vers le parlement. Le ministre craint alors que le parlement accorde ce prêt à Louis II, le décrédibilisant ainsi ou bien a contrario, que le parlement l’accuse d’avoir laissé le roi et la Bavière s’endetter. On cherche donc à faire déposer le roi en prouvant sa folie. On commence à se servir de sa famille, sa tante ayant été internée, ainsi que son frère Otto souffrant de graves problèmes psychologiques. Enfin, le gouvernement se sert du journal intime de Louis II qui révèle tout son mal-être. Mais le gouvernement a besoin d’une caution médicale et fait donc appel à un psychiatre condamnant le roi à l’internement.

Il est arrêté à Neuschwanstein le 10 juin 1986 et est emprisonné au château de Berg jusqu’au jour fatal où il est retrouvé mort avec son médecin au bord du lac. Il serait parti en promenade avec ce dernier, sans autre accompagnement. Personne ne sait ce qu’il est advenu par la suite. Les deux individus ont été retrouvés morts trois heures plus tard, le médecin étranglé et Louis noyé. S’agit-il d’un complot dans lequel on aurait tenté d’assassiner Louis II qui se serait défendu ? Louis a-t-il essayé de s’échapper en supprimant son médecin pour ensuite se suicider? Autant de questions encore dans réponses aujourd’hui.

A VOUS DE JOUER

DE LA VERTU DE CEUX QUI JUGENT


(Edition 17.11.2018)
ACTUALITÉ
Les étudiants et l’Université voudraient profiter de l’occasion pour régler un vieux contentieux dans l’établissement : le comité de discipline qui traite les plaintes contre un professeur et décide des sanctions est uniquement formé de professeurs. « Des chums qui jugent des chums », dénoncent les étudiants.
Direction et étudiants voudraient remettre en question la composition du comité de discipline pour toutes les affaires non académiques : harcèlement psychologique, violence physique, intimidation, vol…
Hors de question, répond le syndicat des professeurs, qui estime que le sujet des violences sexuelles doit être traité de façon distincte, comme prescrit par la loi. Par ailleurs, les professeurs rappellent qu’ils ont un droit de veto sur tout changement au comité de discipline et que cela relève de la convention collective.

La Charte canadienne des droits et libertés stipule que toute personne accusée d’un crime passible d’une peine maximale de cinq ans ou plus peut demander un procès devant jury. La seule exception concerne les affaires qui relèvent du droit militaire, qui sont jugées par un tribunal militaire.

Toutefois, une clause spéciale de la loi sur la défense nationale prévoit que des causes civiles, telles que des agressions sexuelles et des meurtres, peuvent être considérées comme du droit militaire, même si l’infraction présumée ne concerne pas le service militaire de l’accusé.

En conséquence, lorsque M. Beaudry a demandé que sa cause soit entendue par un jury, la requête a été rejetée et il a été déclaré coupable par une cour martiale.

Toutefois, dans une décision majoritaire rendue la semaine dernière, la Cour d’appel de la cour martiale a déterminé que «les infractions civiles ne sont pas des infractions de droit militaire». Cela accorde le droit à M. Beaudry et aux autres militaires accusées de crimes graves de subir un procès devant jury.

HISTOIRE-2
La noblesse canadienne devant les tribunaux

(Mémoire de maîtrise « La noblesse montréalaise devant les tribunaux (1750-1793) » Par Marie Zissis , Département d’Histoire, Université de Montréal)

Entre la fin du régime français et l’adoption de l’Acte constitutionnel par le Parlement de Londres en 1791, le rapport que la noblesse canadienne entretient avec le système judiciaire de la colonie change a priori de façon majeure. En effet, les Canadiens doivent s’adapter au nouveau système mis en place par l’administration impériale. En NouvelleFrance, les nobles canadiens présentaient leurs différends juridiques devant le Tribunal royal1 , régi notamment par la Coutume de Paris ; à partir de la Cession (1763)2 , ce sont les lois britanniques qui s’appliquent à la toute nouvelle Province de Québec. Après quelques adaptations3 , la Cour des Plaidoyers communs, tribunal de première instance traitant des litiges civils dont le montant dépasse 10 £4 , devient le tribunal de prédilection des Canadiens, et, par conséquent, des nobles. Cette popularité de la Cour des Plaidoyers communs auprès des « nouveaux sujets » s’explique par le fait que les jugements peuvent être rendus sous la juridiction de la Common Law ou sous celle de la Coutume de Paris, en anglais et/ou en français. Le système judiciaire constitue un élément important de l’étude de l’évolution de la colonie. L’attitude d’une population, ici de la caste élitaire, face à ses tribunaux, montre sa capacité d’adaptation et son degré d’implication dans la vie sociale.

HISTOIRE-3
L’Inquisition
Juridiction indépendante, parallèle à la justice civile, l’Inquisition médiévale est une institution d’Église. Ses agents ne dépendent que du pape : les évêques doivent seulement leur faciliter la tâche. La procédure qu’ils ont à appliquer n’a pas été définie par la constitution Excommunicamus. C’est empiriquement, et avec de grandes disparités selon les régions, que des règles se sont fixées. Désignés parmi les prêtres expérimentés, les inquisiteurs doivent avoir une solide formation théologique et posséder les dispositions psychologiques adéquates. Il existe de nombreux cas d’inquisiteurs qui ont été punis ou révoqués parce qu’ils ont failli à leur responsabilité. L’exemple le plus célèbre est celui de Robert Le Bougre, qui officie dans le nord de la France : en 1233, ce dominicain prononce des sentences si sévères qu’elles amènent trois évêques à protester auprès du pape. Suspendu, le fautif retrouve ses pouvoirs six ans plus tard, mais recommence à appliquer une méthode particulièrement brutale ; en 1241, il est démis de ses fonctions et condamné à la prison perpétuelle.

La mission de l’inquisiteur est ponctuelle. Arrivé dans une localité qui lui a été désignée, il commence par une prédication générale, exposant la doctrine de l’Église avant d’énumérer les propositions hérétiques. L’inquisiteur publie ensuite deux édits. Le premier, l’édit de foi, oblige les fidèles, sous peine d’excommunication, à dénoncer les hérétiques et leurs complices. C’est la rupture matérielle avec les lois de l’Église qui est coupable : si l’erreur ne s’exprime pas extérieurement, il n’y a pas matière à procès. Le second, l’édit de grâce, accorde un délai de quinze à trente jours aux hérétiques pour se rétracter afin d’être pardonnés. Ce délai expiré, l’hérétique présumé est justiciable du tribunal inquisitorial.

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vendredi 9 novembre 2018

QUAND LES ÉLITES ABUSENT


(Édition 10.11.18)

ACTUALITÉ


Déjà, Alain Bellemare (président de Bombardier)  chiffrait hier à 250 millions US les gains anticipés de la suppression de 5000 postes à l'échelle mondiale. Des gains qui vont permettre aux dirigeants de Bombardier d'atteindre leurs objectifs financiers qu'ils pourront monnayer contre de plantureux bonis de performance, ce qui va encore une fois déchaîner les passions, la colère et le cynisme d'un large pan de la population québécoise.

HISTOIRE-1

France 1789  Changer d'élite. Espoirs et illusions.
"Votre confusion présente, a atteint telle une paralysie, les sources mêmes de la vie. Tous ceux qui parmi vous étaient faits pour obéir à l'honneur ont été déchus et humiliés... Mais cette génération de la noblesse sera bientôt éteinte. Celle qui doit la suivre ne pourra plus être distinguée des charlatans et des bouffons, des agioteurs, des usuriers et des Juifs qui seront toujours ses compagnons et parfois même ses maîtres.Croyez-m'en, Monsieur, ceux qui prétendent niveler n'instaurent jamais l'égalité. Dans toutes les sociétés composées de différentes classes de citoyens, il faut qu'il y en ait une qui tienne le premier rang. C'est pourquoi les niveleurs ne font que changer et que pervertir l'ordre naturel des choses " 
(Edmund Burke en 1790 dans ses Réflexions sur la Révolution de France, Pluriel Histoire, paris 2004, p. 62).

HISTOIRE-2

La réforme protestante dans le monde germanique XVième siècle
Inévitablement, de plus en plus de personnes remarquèrent que cette situation ne pouvait plus durer. Le népotisme et la corruption étaient en constante augmentation, les charges ecclésiastiques vendues au plus offrant. Des taxes et des impôts étaient exigés.
De grosses sommes d’argent furent transmises à Rome : au nord des Alpes les gens déploraient de devoir financer l’inefficacité du Sud et le luxe des princes et de la bureaucratie ecclésiastique dans la lointaine Italie. Toute éventuelle analogie avec la redistribution européenne est purement fortuite…

Les gaspillages firent augmenter le besoin d’argent. Ainsi, le commerce des lettres d’indulgences prit de l’ampleur. L’argent permettait d’être exonéré du châtiment divin ; plus grave le péché, plus haut le prix…

La manière de réagir des puissants est fascinante : on ne s’attaque pas aux abus, mais aux personnes émettant des critiques. On ne veut pas éliminer les abus, mais les voix discordantes. Ainsi s’évanouissent les dernières chances d’amélioration et la quête de bonnes solutions.

Cette évaluation erronée a de graves conséquences. Le mécontentement concernant la situation existante est déjà répandu. Dans les milieux dirigeants, on se réconforte mutuellement, il n’y a rien à changer, tout va bien ; il s’agit juste de quelques fauteurs de troubles, d’agitateurs voulant influencer une partie du peuple prétendument stupide.

L’élite vit dans un autre monde, méconnait les problèmes de la population, et parle une autre langue, littéralement.

HISTOIRE-3

Rome 1er siècle avant notre ère. Cicéron contre Verres
Le procès Verres reste une affaire exemplaire, le modèle des procès de corruption en politique. De quoi s'agit-il ? le puissant et influent magistrat romain Verrès est accusé, en 70 av. J.-C, d'abus de pouvoir, de détournement de fonds, de vol d'œuvres d'art. Pour l'époque, son comportement n'a rien d'exceptionnel. Mais Verrès joue de malchance. D'abord il a devant lui un accusateur exceptionnel, Cicéron, dont les plaidoiries sont restées célèbres. Ensuite, et c'est le plus important, le droit et la justice finiront par triompher.

«La province de Sicile a été pendant un espace de trois ans ravagée par Verrès ; il a dévasté les cités des Siciliens, il a fait le vide dans les maisons, il a dépouillé les lieux consacrés : tels sont les dires des plaignants. C'est par moi qu'ils vous demandent secours, à vous et aux lois du peuple romain ; c'est moi qu'ils ont désiré avoir pour écarter d'eux leurs calamités, pour les venger des injustices qu'ils ont souffertes, pour être le mandataire de leur droit, pour agir en justice dans leur cause tout entière. » Un gouverneur malhonnête et dépravé, un jeune avocat mettant tout son talent à défendre une province spoliée, voici résumé un des procès les plus exemplaires de l'histoire romaine, qui, par l'intermédiaire de discours demeurés célèbres, les Verrines, a permis de redéfinir les devoirs de ceux qui gouvernent.

Le point de départ de cette affaire fut relativement banal. En 70 av. J.-C, Verrès, propréteur* de Sicile depuis 73 av. J.-C, fut accusé de concussion à la fin de son mandat par toutes les cités siciliennes, à l'exception de Messine et de Syracuse. Les sujets de plaintes des Siciliens étaient nombreux : prévarications de toute sorte, pillage organisé de la province, violences inadmissibles. Ce genre de procès était chose courante à Rome. Lorsqu'ils passaient dans une province, beaucoup de gouverneurs y trouvaient un moyen commode de s'enrichir facilement et de renflouer leurs finances souvent obérées par les frais des campagnes électorales qui leur avaient permis d'atteindre ces hautes fonctions. Si Verrès fut à coup sûr un administrateur détestable, il eut surtout la malchance d'être jugé dans des circonstances politiques exceptionnelles et d'être affronté à un non moins exceptionnel accusateur, Cicéron, qui devait le transformer pour la postérité en archétype du mauvais gouverneur.
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vendredi 2 novembre 2018

LE PRIX D'UN DÉPART pour les autres

(Edition 03.11.18)

ACTUALITÉ


En plus d'une pension, les anciens gouverneurs généraux peuvent obtenir du financement de l'État pour des dépenses professionnelles et des voyages. Le programme existe depuis 1979 et s'appuie sur la notion voulant que les représentants de la reine ne prennent jamais complètement leur retraite.
Mme Clarkson a ainsi facturé au gouvernement plus de 100 000 $ à 9 reprises au cours des 13 années écoulées depuis qu'elle a quitté Rideau Hall, le 27 septembre 2005.


HISTOIRE-1
En France

Nicolas Sarkozy va percevoir au minimum 6.000 euros bruts par mois, l'allocation "de base" actuellement versée aux anciens chefs de l’État français, en l’occurrence Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac et ce, quelle que soit la durée de leur présence à l’Élysée.

Comme eux, il va également pouvoir devenir membre de droit et à vie du Conseil Constitutionnel et, à ce titre, percevoir une rémunération supplémentaire de… 11.500 euros nets par mois.

Selon le magazine "Challenges", l’ancien président pourrait toucher au minimum 17.500 euros mensuels, somme à laquelle s’ajoute ce qu’on appelle pudiquement des "primes de sujétion spéciales", dont le montant est tenu secret. Ces primes ont officiellement pour objectif de "compenser les contraintes subies dans l’exercice de leurs fonctions" par les chefs de l’État… sans qu’aucune de celles-ci ne soit curieusement précisée

Enfin, Nicolas Sarkozy, âgé de 57 ans, pourrait également toucher des traitements liés aux différents mandats qu’il a exercés comme député, mais également comme maire de Neuilly et en tant que président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, lorsqu’il aura atteint lui-même l’âge légal de la retraite. Une somme que l’on peut facilement évaluer à plusieurs milliers d’euros supplémentaires


HISTOIRE-2
Aux États-Unis

Au pays de l’Oncle Sam, le régime de retraite des anciens chefs d’Etat est régi par le Former President Act. Cette loi fédérale, votée en 1958, accorde nombre d’avantages financiers ou en nature. 

Les quatre ex-locataires de la Maison Blanche – Jimmy Carter, Bill Clinton, George Bush père et fils – bénéficient ainsi d’une pension à vie de 205.700 dollars (183.700 euros), de l’assurance maladie, d’un bureau et d’employés personnels défrayés à hauteur de 96.000 dollars (85.000 euros), et même 150.000 dollars (134.000 euros) pendant les 30 premiers mois post-mandat. 

Mais ce n’est pas tout. La loi est complétée par le Former Presidents Protection Act. Ce texte, amendé en 2013 sous Barack Obama, rétablit la mise à disposition des services secrets pour assurer la sécurité des ex-chefs d’Etat, de leurs enfants – s’ils sont âgés de moins de 16 ans – et de leurs épouses. À noter que ces dernières, tout comme les veuves d’anciens présidents, reçoivent elle aussi une pension de retraite. 

HISTOIRE-3
En Espagne

Le vendredi 25 octobre 1555, à Bruxelles, dans la grande salle d’apparat du Palais, Charles Quint abdique : «Epuisé et brisé comme je le suis, j’aurais des comptes à rendre à Dieu et aux hommes si je ne renonçais à gouverner.» Il avait tout et le soleil ne se couchait jamais sur son empire, il choisit de devenir rien et se retire dans un couvent, en Espagne, où il meurt trois ans plus tard. «Une abdication et une retraite inouïes, sans précédent, écrit l’historien Jacques Le Brun, qui bouleversèrent les acteurs, les témoins, tout l’Occident et suscitèrent pendant plus d’un siècle - et encore de nos jours - des réactions innombrables.»

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