vendredi 24 avril 2020

PORTE VOIX


(Édition 25.04.2020)

ACTUALITÉ


"Hygiaphone"… si le mot (marque déposée devenue substantif) vous est peut-être inconnu, vous avez forcément été amené à croiser l'objet à de multiples reprises dans votre quotidien ; surtout en ces temps de crise sanitaire, où les miasmes circulent de postillons en postillons. Il s'agit de cette double vitre, dotée d'une membrane acoustique, qui sépare deux personnes à un guichet de gare, de poste, de banque… Le dispositif, inventé il y a plus de 70 ans, semble aujourd'hui avoir influencé des équipements de protection contre le Covid-19, comme ces écrans en plexiglas fabriqués grâce à des imprimantes 3D par des industriels ou des particuliers, qui n'hésitent pas parfois à les baptiser "visières hygiaphone" ; et ce malgré le fait qu'elles ne dispensent en aucun cas du port du masque.

HISTORIQUE 1 :1675 : mégaphone

A l’origine le mégaphone n’était bien évidemment pas électronique. On date la première apparition de porte-voix aux alentours de 1675. Dans son oeuvre, le Codex Canadensis, décrivant la faune et la flore de ce qui se nommait alors la Nouvelle France, Louis Nicolas mentionne l’utilisation du porte-voix par les populations Amérindiennes. Ce porte-voix était alors fabriqué à partir d’écorce de bouleau.

La version plus scientifique du porte-voix voit le jour au 17ème siècle avec Samuel Morland. Ce dernier mena plusieurs expériences avec différentes cornes et différents matériaux. Son modèle le plus important était capable de porter la voix à une distance de 2,4 km.

HISTORIQUE 2: 1879 dentaphone

En 1879, pour les surdités de transmission, on préféra le dentaphone ou ostéophone au cornet acoustique. Cette prothèse consistait en une membrane fixée au bout d’une tige dont l’autre extrémité était tenue entre les dents. Les sons étaient ainsi transmis à l’oreille interne par conduction osseuse. Le célèbre musicien Ludwig Von Beethoven (1770-1827) devenu sourd à l’âge de 26 ans utilisait cette technique. En appuyant fermement une tige de bois sur son piano, il réussissait à entendre les vibrations acoustiques de son instrument en tenant solidement l’autre bout de la tige entre ses dents. Ce principe de conduction osseuse était connu des Grecs depuis 200 ans avant J.C.

HISTORIQUE 3: masques du théâtre antique

Les fards et les masques symbolisent l’âge, la situation et le caractère des personnages.
Les masques servaient pour les changements de rôle et l'identification rapide des personnages sur scène, au théâtre.
Les masques anciens ne couvrent que le visage. Par la suite, ils s'agrandissent vers le sommet du crâne, afin d’y fixer des perruques ou au contraire, à laisser voir un crâne chauve. Le masque est percé aux yeux et à la bouche, pour permettre au comédien de se déplacer et de s'exprimer librement. De plus les masques servaient peut-être de porte-voix grâce à leur bouche évasée, les spectateurs pouvaient alors suivre parfaitement la scène même s’ils étaient éloignés. On trouve différents masques : Le masque tragique est plutôt réaliste.

Le masque du drame satyrique porte une barbe, des oreilles pointues et un crâne chauve. Il y a deux trous pour les yeux et un pour la bouche.

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vendredi 17 avril 2020

CARENCES VOUS AVEZ DIT... CARENCES



(Édition 18.04.20)

ACTUALITÉ


Coronavirus : peut-on craindre une carence en vitamine D ?

Pendant au moins quinze jours, les Français sont confinés chez eux. Ces restrictions de circulation peuvent-elles engendrer des carences ? Éléments de réponse avec Florence Foucaut, nutritionniste.
Bonne pour les os, bonne pour le cœur, la vitamine D joue un rôle essentiel dans la structure osseuse du corps humain. Elle est nécessaire pour que le calcium se fixe dans l’organisme et que le phosphore soit correctement absorbé par l’intestin. L’insuffisance en vitamine D est très fréquente puisque près de 80% des Français seraient concernés. Quand la concentration sanguine en vitamine D est inférieure à 20 nanogrammes par mL de sang, elle est alors considérée comme insuffisante. La source principale de vitamine D c’est le soleil et ses rayons ultraviolets. Mais le confinement décidé pour tous les Français depuis ce mardi 17 mars pour lutter contre l’épidémie de coronavirus peut-il engendrer des carences en vitamine D ?

Enfin, la vitamine D se trouve évidemment en forte concentration dans l’huile de foie de morue. “Si peu de personnes en raffolent, certaines marques vendent des foies de morue aromatisés au piment d’Espelette. Sur du pain grillé, c’est une alternative délicieuse pour un apéritif”, suggère Florence Foucaut. Apéritif qui, pendant ces prochaines semaines, ne pourra se faire que… par Skype.

HISTORIQUE 1: Maladie suédoise des immigrés

Dans un article sur rfi.fr, Benoît Derrier souligne les difficultés auxquelles doivent faire face les immigrés venant d’Afrique ou du Moyen-Orient vivant en Suède… ils souffrent de la «maladie suédoise»: un manque d’ensoleillement et donc des carences en vitamines D.

La «maladie suédoise»
En décembre 2007 Växjö, une ville suédoise, n’avait bénéficié que de 22 minutes de soleil dans tout le mois, explique le blog Welcome to Sweden. Cela constitue un grave problème particulièrement pour les populations immigrées. En effet, leur peau est généralement plus pigmentée, elle serait donc moins perméable aux rayons du soleil. Or, ce sont ces rayons qui fixent la vitamine D. Il est donc nécessaire pour chaque être humain de s’exposer au soleil tous les jours, mais comme l’explique Benoît Derrier, «les besoins peuvent être multipliés par dix -soit cinq ou six heures de soleil par jour- pour un individu à la peau très sombre».

Depuis 2006, un médecin, Hjördis Fohrman, a mené des recherches dans la ville de Göteborg, peuplé à 90% d’immigrés du Moyen-Orient. Selon lui, 60% de ses patients souffrent de carences en vitamine D. Il précise: «On ne peut pas simplement donner à un patient carencé la dose qui lui manque. Il faut lui en donner plus, mais combien? Deux fois, trois fois, quatre fois plus? On ne sait pas, et les autorités sanitaires ne se sont toujours pas prononcées.»


HISTORIQUE 2: Fet et Inuits

Une carence en fer frappe le quart des petits Inuits pendant leur première année de vie. L'anémie est un problème majeur de santé chez les nourrissons du Nunavik, révèle une étude qui vient de paraître dans le Canadian Journal of Public Health. À l'âge de six mois, près de la moitié des enfants inuits du Grand Nord québécois souffrent d'anémie et environ le quart ont une sérieuse carence en fer, ont découvert les chercheurs Éric Dewailly, de la Faculté de médecine de Laval, et ses collègues Noreen Willows et Katherine Gray-Donald, de l'Université McGill.

Des répercussions sérieuses
"Les médecins qui pratiquent au Nunavik savaient qu'il y a un problème d'anémie chez les enfants inuits, mais aucune étude n'avait encore documenté l'ampleur du phénomène, pas plus que ses causes", souligne Éric Dewailly. Les carences en fer peuvent avoir des répercussions sérieuses chez les jeunes enfants, notamment au plan du développement intellectuel. Le taux d'anémie observé au Nunavik dépasse amplement le taux "normal" de 2,5 % rapporté chez les enfants vivant dans une population qui n'a pas de carence en fer.

Le type d'anémie dont souffrent les jeunes Inuits provient d'une déficience prolongée en fer, estiment les chercheurs. Il peut provoquer des retards dans le développement psychomoteur et des problèmes d'apprentissage. De plus, il prédispose à l'absorption de plomb par l'organisme lorsque les conditions du milieu s'y prêtent. C'est le cas au Nunavik où les chasseurs utilisent des cartouches de plomb, dont les éclats sont parfois consommés avec la viande du gibier. "Le plomb provoque lui aussi des problèmes de développement et il empêche l'absorption de fer, ce qui accentue l'anémie. C'est une spirale infernale. C'est pourquoi la prévention des carences en fer est essentielle chez ces enfants afin de minimiser l'absorption de plomb", insiste Éric Dewailly.


HISTORIQUE 3: Révolution industrielle

Le rachitisme est défini comme condition liée à la déformation osseuse due à la minéralisation insuffisante dans des os croissants. Quoique quelques cas sont provoqués par la maladie rénale, utilisation de médicament ou les syndromes héréditaires spécifiques, insuffisance nutritionnelle est la plupart de cause classique du rachitisme, en particulier dans le monde en voie de développement.

Le rachitisme était au commencement en mi-1600 s rapporté, quand les enfants qui ont vécu dans les villes industrialisées polluées de l'Europe du Nord ont développé une maladie de os-formation sévère caractérisée par des défauts de forme et le retard de croissance. Glisson et ses collègues ont décrit des découvertes particulières de déformation osseuse avec courber des pattes.

Au 19ème siècle, Sniadecki était premier pour identifier la signification de l'exposition au soleil pour la prévention et la guérison du rachitisme. Cette observation a été étendue par Palm qui a introduit l'utilisation systémique des bains du soleil. Au début des années 1900, la vitamine D s'est avérée l'élément essentiel de pétrole de foie de morue, qui s'est avéré efficace en traitant cette maladie.

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vendredi 10 avril 2020

QUATRIÈME RĖVOLUTION INDUSTRIELLE


(Édition 11.04.20)

ACTUALITÉ

(Agence France-Presse 08.04.20)

La pandémie, qui chamboule les chaînes d’approvisionnement des entreprises, a réalisé en quelques semaines ce que les partisans et les prouesses de la quatrième révolution industrielle ont peiné à faire depuis 40 ans : provoquer un emballement susceptible d’accélérer l’adoption de l’imprimerie 3D bien au-delà du cercle restreint des universités et des start-ups.

HISTORIQUE 1: Première révolution industrielle

Le transport est l'un des secteurs clé du développement, tout commence avec la mise au point de la machine à vapeur (James Watt en 1782). Cette invention a été suivie par le bateau à vapeur (Fulton en 1807), ces bateaux vont se spécialiser comme par exemple le bateau frigorifique (Tellier en 1876) pour la nourriture. Ainsi l'Europe va rapidement se couvrir de chemins de fer. Le transport a une grande influence sur l'essor industrielle, en effet, on transporte des volumes importants de marchandises et plus rapidement vu que le transport accélère le déplacement des hommes mais aussi la régularité vu que les bateaux sont indépendants du vent, il va aussi renforcer la fabrication de l'acier et la métallurgie ainsi que l'industrie minière vu qu'il faut du charbon pour faire marcher les machines mais aussi de la matière pour les construire, ainsi, on va essayer de raccourcir les chemins d'où la mise en place du canal de Suez (Ferdinand de Lesseps en 1869). En plus de cela, l'isolement régional va être cassé vu que le transport permettra un marché national et le développement de la concurrence.

HISTORIQUE 2: Deuxième révolution industrielle

En Europe et aux États-Unis, avec des innovations comme l'utilisation de l'électricité et du pétrole, l'industrie chimique, les chemins de fer et bateaux à vapeur etc.

La seconde moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle voient le développement d'innovations successives qui autorisent des gains de productivité importants.

Il s'agit notamment de la production mécanique d'électricité et du moteur à explosion utilisant le pétrole, de l'industrie chimique, de moyens de communication comme le télégraphe puis le téléphone, de moyens de transport comme les chemins de fer ou les bateaux à vapeur. Ces moyens de communication et de transport favorisent les échanges internationaux et l'entrée dans un nouvel épisode de mondialisation qui s'interrompt en 1914.

Cette période est marquée également par l'émergence de nouvelles puissances économiques comme les États-Unis, l'Allemagne ou le Japon (ère Meiji).

HISTORIQUE 3: Troisième  révolution industrielle

Alors que le pétrole, les automobiles et les appareils électriques ne sont plus novateurs, Rifkin parle désormais de la troisième révolution industrielle. Comme on peut en douter, cette nouvelle révolution est partie d’Internet. Effectivement, Rifkin parle d’un Internet de la communication, l’Internet de l’énergie et l’Internet du transport. Combinés ensemble, ces trois éléments constituent ce que Rifkin baptise «l’Internet des choses»….

Cette troisième révolution industrielle donnera évidemment naissance à une nouvelle ère économique. En théorie économique, le coût marginal est le prix qu’une firme doit débourser pour produire une nouvelle unité de vente. Normalement, il s’agit d’un coût important à considérer pour les compagnies dans la production de leurs produits. Cependant, dans cette nouvelle ère technologique de l’Internet Rifkin fait réaliser que notre économie se transforme rapidement en un environnement dans lequel le coût marginal est de zéro.

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samedi 4 avril 2020

UNE ÉPIDÉMIE PEUT...en cacher bien d'AUTRES





(Edition 04.04.20)

ACTUALITÉ


Peste porcine : l'autre pandémie en cours.
Là aussi, on applique des mesures de quarantaine inédites, on subit d'énormes dégâts socio-économiques et on fait la course au vaccin. Il ne s’agit pas de la pandémie de Covid-19, mais d’une autre terrible épidémie mondiale qui touche actuellement… les cochons.

D’accord, il est inoffensif pour les humains. Mais le virus de la la peste porcine africaine qui circule actuellement menacerait de tuer, selon certaines estimations, un quart des porcs dans le monde. Le pathogène se transmet via les sangliers qui côtoient parfois certains élevages, les tiques, la viande ou bien encore les équipements d’élevage et outils vétérinaires.

Apparue en 2007 en Géorgie, cette souche ultra virulente, dont le taux de mortalité approche les 100 %, a vu sa propagation s’accélérer ces dernières années au gré des échanges commerciaux. Débarquée en août 2018 en Chine, elle aurait déjà emporté la moitié des effectifs –que ce soit par la maladie elle-même ou abattage massif pour éviter la propagation. En Asie, spécialement au Vietnam, c’est même tout le système d’élevage familial qui s’en trouve bouleversé.

HISTORIQUE 1: Grippe porcine ou aviaire

La grippe aviaire est apparue en 1997 avec une éclosion à Hong Kong. Après que de la volaille locale ait contracté le virus H5N1, la maladie s’est propagée aux humains et a tué 60 % des animaux infectés.
Ce virus affecte plus communément la volaille, mais elle peut s’attaquer à toutes les espèces d’oiseaux. Des pigeons ont été infectés et ont propagé la maladie à travers le monde en Europe, en Afrique et à d’autres parties d’Asie.

D’autres souches de la grippe aviaire ont été rapportées et de nouvelles éclosions apparaissent aux quelques années. La grippe porcine représente moins un risque de pandémie que la grippe aviaire, mais elle a quand même créé de la panique en 2009.

La majorité des virus de la grippe infectant les cochons sont incapables de survivre chez les humains. Cette version du H1N1 a toutefois été transmise à un garçon de 10 ans en Californie. Après cette première infection, le virus est sorti de l’état pour se propager pendant plus d’un an à travers l’Amérique du Nord.

Le CDC n’avait aucune expérience avec ce type de virus grippal. La souche montrait que la maladie provenait des cochons même si les personnes infectées n’avaient eu aucun contact avec ces animaux.

L’Organisme mondial de la Santé déclara en juin la grippe porcine une pandémie mondiale. Celle-ci prit fin l’année suivante. Cette souche étrange du virus fait maintenant apparition quelque part dans le monde à chaque saison grippale..

Les animaux ne causent pas toutes les pandémies mondiales. En fait, certains animaux peuvent même contribuer à prévenir la propagation de la maladie en avertissant les habitants locaux. Des singes hurleurs de la forêt tropicale brésilienne agissent comme une alarme qui devient silencieuse lorsque la fièvre jaune fait apparition dans la région.

HISTORIQUE 2: La peste bubonique

Au XIVe siècle, la peste noire a tué 25 millions d'hommes en Europe, près du tiers de la population. Mais la maladie n'a pas disparu avec le Moyen Age. Au début du XXe siècle, elle a tué des dizaines de millions d'hommes, y compris en Europe. Et elle tue encore aujourd'hui. Aux Etats-Unis, ses dernières victimes datent de 1996 et, depuis cinq à dix ans, il y a recrudescence de l'infection en Afrique, en Asie et en Amérique.

Voilà pourquoi l'article publié par Matt Keeling et Chris Gilligan dans la revue Nature (19 octobre 2000) est particulièrement intéressant. Ces chercheurs de Cambridge (Grande-Bretagne) ont mis au point un modèle mathématique qui explique les épidémies du passé et permet de prévoir celles de demain. Leur modèle s'appuie sur ce qui se passe dans les populations de rats. La forme la plus fréquente de la maladie (la peste bubonique) est en effet transmise à l'homme par la morsure de puces qui ont d'abord piqué des rongeurs infectés et transportent donc la bactérie Yersinia pestis. La peste est essentiellement une maladie des rats (des rongeurs en général, et parfois des chats). Elle ne passe chez l'homme que dans certaines circonstances: essentiellement quand les puces n'ont plus assez de rats à piquer.

Deux scénarios. Imaginez les égouts et les caves d'une grande ville, et les millions de rats qui habitent cette cité souterraine. Premier scénario: la proportion de rats susceptibles d'attraper la maladie (parce que non immunisés par une épidémie précédente) est élevée: plus de 80 %. Si le bacille de la peste entre dans cette population de rats, apporté par exemple par un rongeur sauvage, la maladie va se répandre comme une traînée de poudre, les puces portant le bacille vont se multiplier, la majorité des rats infectés va mourir et, en quelques semaines, les puces vont sauter sur les hommes et leur apporter la peste.

Deuxième scénario: la proportion de rats vulnérables

est faible (de 25 à 50 %). La maladie ne touchera que ces rats-là et ne passera pas chez l'homme. «A Bombay par exemple, explique Matt Keeling, il semble que 70 % des rats soient résistants à la peste.»

HISTORIQUE 3: Crise de la vache folle

La crise de la vache folle est une crise sanitaire, puis socio-économique caractérisée par l'effondrement de la consommation de viande bovine dans les années 1990 quand les consommateurs se sont inquiétés de la transmission de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) à l'homme via l'ingestion de ce type de viande.

Cette maladie est une infection dégénérative du système nerveux central des bovins. C'est une maladie mortelle, analogue à la tremblante des ovins et des caprins, causée par un prion. Une épizootie importante a touché le Royaume-Uni, et dans une moindre mesure quelques autres pays, entre 1986 et les années 2000, infectant plus de 190 000 animaux, sans compter ceux qui n'auraient pas été diagnostiqués.

Cette épidémie trouverait son origine dans l'utilisation pour l'alimentation des bovins de farines animales, obtenues à partir de parties non consommées des carcasses bovines et de cadavres d'animaux. L'épidémie a pris une tournure particulière quand les scientifiques se sont aperçus en 1996 de la possibilité de transmission de la maladie à l'homme par le biais de la consommation de produits carnés.

La maladie a fait, au 24 janvier 2017, 223 victimes humaines dans le monde — dont 177 au Royaume-Uni et 27 en France —1, touchées par des symptômes proches de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, une maladie de même nature que l'ESB.

Relayée auprès du grand public par les médias, la crise éclate en 1996. Elle mêle à la fois des aspects éthiques, avec la prise de conscience des consommateurs de certaines pratiques courantes en élevage mais qu'ils ignoraient comme l'utilisation des farines animales, et économiques du fait de la chute de consommation de viande bovine qui en suivit et du coût des différentes mesures adoptées.

Diverses mesures ont été prises pour enrayer l'épidémie et préserver la santé humaine, comme l'interdiction d'utiliser les farines animales dans l'alimentation du bétail, le retrait de la consommation des produits considérés à risque, voire de certains animaux (animaux âgés de plus de 30 mois au Royaume-Uni), le dépistage de la maladie en abattoir et l'abattage systématique des troupeaux où un animal malade a été observé.

Aujourd'hui, l'épidémie est presque complètement[pas clair] enrayée, malgré 37 cas bovins encore diagnostiqués au Royaume-Uni en 2008.

Le 23 mars 2016 un nouveau cas de vache folle est détecté en France dans le département des Ardennes. Il s'agit du troisième cas isolé d’ESB de ce type détecté en Europe depuis 20152.

D'autres cas humains pourraient néanmoins apparaître dans le futur car le temps d'incubation de la maladie peut être long. La crise de la vache folle laisse comme héritage une amélioration des pratiques dans la filière bovine, à travers le retrait de certaines parties de la carcasse à l'abattoir lors de la découpe, mais aussi une traçabilité renforcée des animaux. En santé publique, cette crise a également entraîné le renforcement du concept de principe de précaution.

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