jeudi 22 février 2018

RETRAIT DE SERVICE : "je TE (ME)...nace"



(Edition 24.02.18)

ACTUALITÉ


Les employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM), qui négocient un renouvellement de convention collective, ont voté dimanche à 98 % pour un bassin de six jours de grève pouvant être utilisés « au moment jugé opportun ».

+ Le Monde.fr avec AFP et Reuters 26.02.18

La CFDT-Cheminots, quatrième syndicat à la SNCF, propose aux trois autres organisations syndicales représentatives une « grève reconductible à partir du 14 mars », a-t-elle annoncé lundi soir dans un communiqué. « Le gouvernement démontre aujourd’hui qu’aucune négociation n’est envisagée, les décisions étant visiblement déjà prises », a déclaré la CFDT, qui estime que « les cheminots ont subi une attaque sans précédent ».

HISTOIRE-1

En France


Les historiens ont cependant montré que ce mouvement social de mai-juin 1936 n'avait pas ce caractère révolutionnaire que leur a prêté la bourgeoisie de l'époque.

Au contraire, les grèves sont apparues le plus souvent spontanées et les syndicats n'étaient pas toujours à l'origine des arrêts de travail. Ils eurent d'ailleurs beaucoup de mal à encadrer et canaliser le mouvement. Les grèves de mai-juin 1936 ont surtout marqué les esprits car elles se se sont accompagnées d'occupations d'usines par les ouvriers. C'est la "grève sur le tas" qui permet d'éviter toute tentative de "lock-out" de la part du patronat et de maintenir la cohésion et l'unité des grévistes.

Pour le patronat, ces occupations d'usines constituent une véritable atteinte au droit de propriété et une remise en cause de leur autorité. Lors de ces occupations d'usines, les travailleurs se montrent toutefois particulièrement respectueux du matériel et des locaux, ce qui une fois encore, permet de nuancer le caractère insurrectionnel du mouvement.

L'objectif pour les ouvriers n'est pas de tout détruire et de se révolter mais simplement de revendiquer une nouvelle place au sein de l'entreprise, de connaître une amélioration de leur représentation et de leurs conditions de travail, de montrer que l'usine n'appartenait pas qu'au patron. Cette occupation d'usine se déroule le plus souvent dans une atmosphère de fête, qui est restée dans la mémoire ouvrière, et dont la philosophe Simone Weil a laissé une bonne description dans son ouvrage La condition ouvrière : "indépendamment des revendications, cette grève en elle-même est une joie. Une joie pure". Des pique-niques prolongés sont improvisés dans les cours d'usines, des bals organisés au son de l'accordéon.

HISTOIRE-2

En Grèce


Les guerriers grecs obéissaient à Agamemnon. Mais Achille, lui, dirigeait sa propre armée.
La rivalité entre les deux puissants chefs était grande. Lors d’une conquête, Achille captura une jeune fille pour en faire sa compagne. Mais Agamemnon, jaloux, réclama que celle-ci le rejoigne. Achille dut céder à son rival.
Blessé dans son orgueil, il entra dans une colère noire et prit une décision irrévocable :
« Puisque qu’Agamemnon m’a enlevé Briséis, je me retire des combats. Nous verrons s’il est capable de battre seul les Troyens. »
Achille s’isola sous sa tente.
Les jours, puis les semaines passèrent. Sans lui et son armée, les Troyens progressaient vite. Pour les Grecs, c’était la débâcle.

Patrocle, son ami fidèle, demanda alors à Achille s’il pouvait combattre à sa place.
Celui-ci accepta et, en signe d’amitié, lui prêta son armure.
Courageusement, Patrocle parvint, pendant un temps, à mettre en déroute l’ennemi. Mais un jour, lors d’un combat héroïque contre Hector, le prince troyen, Patrocle fut tué.
Bientôt, Achille apprit la mort de son ami. En proie au désespoir, il organisa des funérailles grandioses :
« Patrocle, mon cher ami, fidèle et loyal… ton sang n’aura pas coulé pour rien, je vengerai ta mort. Aujourd’hui même je reprends les armes, Hector mourra de ma main, je t’en fais le serment. »

HISTOIRE-3

En Égypte


Sous le règne de Ramsès III (1198 à 1166 avant notre ère), le scribe Amennakt rend compte sur papyrus d’un mouvement social qui s’est déroulé à Deir el-Médineh à l’Ouest de Thèbes (Louxor), près de la Vallée des reines….
Le 29 décembre, les ouvriers n’ont rien reçu depuis 18 jours. Ils cessent le travail, marchent vers les temples (symboles du pouvoir), franchissent cinq postes de contrôle en criant « Nous avons fait » puis commencent un sit-in derrière le temple de Thoutmosis III. Un temple leur transmet cinquante pains.
Une conciliation échoue. Les ouvriers occupent alors le secteur, paralysant les activités. Ils font remonter aux autorités les causes de leur mouvement :
" Si nous en sommes arrivés à ce point, c’est à cause de la faim et de la soif ; il n’y a plus de vêtements, plus d’onguents, ni de poissons, ni de légumes ; écrivez au pharaon, notre bon seigneur, sur ce sujet, et écrivez au vizir, notre supérieur, pour que les provisions nous soient données".
Les grévistes exigent de disposer des rations accaparées par les prêtres et autres intermédiaires du pharaon, entreposées dans un temple.
Le deuxième et le troisième jour de grève, les travailleurs occupent l’enceinte sacrée entourant le temple funéraire de Ramsès II, provoquant la fuite des gardiens, soldats et comptables.
Diverses promesses leur sont faites mais ne sont pas tenues.
Les grévistes campent alors dans le temple funéraire de Ramsès III durant un jour et une nuit. Le restant dû des mois précédents leur est alors octroyé.

Le travail reprend durant quinze jours.
Cependant, une deuxième puis une troisième grève vont éclater peu après pour le paiement de leur dû et pour dénoncer la corruption des chefs locaux, le non-respect des obligations dues aux dieux.


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vendredi 16 février 2018

QUAND HÉRITER IRRITE: les enfants de Johnny



(Edition 17.02.18)

ACTUALITÉ


Le sujet indiffère les uns, passionne les autres. Une chose est sûre : l'héritage de Johnny Hallyday fait couler beaucoup d'encre dans la presse spécialisée ces derniers jours. Même si des failles se dessi­naient lors des obsèques de la star, la famille recom­po­sée du rockeur s'est montrée unie dans la douleur.

Mais depuis lundi 12 février, ce qui se murmurait en coulisses a éclaté au grand jour : la guerre des clans a été officiellement déclenchée par les avocats de Laura Smet. D'un côté, Laura Smet, donc et David Hallyday, les laissés-pour-compte ; de l'autre la Biterroise Laeticia, l'épouse de Johnny, qui a hérité de tout.

HISTOIRE-1
Charlemagne

Charlemagne s’est éteint le 28 janvier 814 à l’âge de 72 ans, au terme de 46 années de règne. Il fut enterré dans la basilique d’Aix-la-Chapelle, accompagné de ses attributs impériaux (Couronne, sceptre et manteau pourpre).

Pas plus que le royaume de Clovis, l’empire de Charlemagne ne va résister longtemps à l’emprise du temps. Dans un premier temps, la succession de Charlemagne ne pouvait susciter de conflit puisque, depuis le décès prématuré de Pépin en 810, il ne lui restait qu’un seul fils, Louis 1er, déjà associé au gouvernement de l’empire depuis 813.

Mais les choses simples ne restent jamais simples très longtemps ! Un coup d’œil à la généalogie des Carolingiens permettra de situer les différents acteurs qui ne tarderont pas à se disputer une part de ce magnifique héritage

HISTOIRE-2
Alexandre

Selon Plutarque, lorsqu’Alexandre, mourant, reçoit la question de Perdiccas : « À qui entends-tu léguer l’Empire ? », il lui fait cette réponse : « Au plus digne ». La scène - réelle ou non - laisse en tous cas augurer des déchirements qui vont opposer ses généraux après que son corps a été rapporté à Alexandrie. Dans un premier temps Philippe III Arrhidée et Alexandre IV lui succèdent avec pour régent Antipater. Cependant l’appétit de pouvoir des généraux sera plus forte que la fidélité dynastique... Les Diadoques sont les généraux d’Alexandre qui se partagèrent sa succession : Antigone le Borgne (ancêtre des Antigonides), Ptolémée Lagos ou Sôter (ancêtre des Lagides) et Séleucos (ancêtre des Séleucides). Les différentes composantes de l’empire d’Alexandre - pour leur partie occidentale - ne seront plus réunies sous la même puissance pendant deux siècles, jusqu’à l’Empire romain.

HISTOIRE-3
 Isaac

Ésaü et Jacob étaient les deux fils jumeaux d’Isaac et de Rébecca. Isaac affectionnait Ésaü, qui était un habile chasseur et rapportait du gibier pour les siens. Mais Rébecca préférait Jacob qui, lui, était un garçon tranquille, paisible.

Abraham, leur grand-père, vivait encore. Jacob devait l’écouter de toutes ses oreilles quand il parlait de Jéhovah. Abraham est mort à 175 ans. Les jumeaux avaient alors 15 ans...

Puis un jour il arriva une chose qui dressa Ésaü contre son frère Jacob. Le temps était venu où Isaac devait bénir son fils aîné. Étant l’aîné, Ésaü comptait sur cette bénédiction. Il oubliait qu’un jour il avait vendu à Jacob le droit à la bénédiction paternelle. D’autre part, dès avant la naissance des jumeaux, Dieu avait annoncé que la bénédiction serait donnée à Jacob. C’est ce qui arriva. Isaac accorda la bénédiction à son fils Jacob.

Quand Ésaü apprit la chose, il fut en colère contre Jacob. Si grande était sa colère qu’il parlait de tuer son frère.

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samedi 10 février 2018

LES JEUX QUI FONT CHIER : la gastro olympique



(Édition 10.02.18)

ACTUALITÉ

A deux jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver, la ville sud-coréenne de Pyeongchang, et plus largement l’ensemble du pays, s’inquiète de voir les derniers préparatifs perturbés par la propagation d’un virus de gastro-entérite et une température bien, bien plus froide que prévue.
Dans le premier cas, plus de 1 200 agents de sécurité privés ont été obligés de quitter le site olympique après qu’une trentaine d’entre eux ont souffert de diarrhées et de vomissements. Ils ont été temporairement remplacés par 900 militaires.

HISTOIRE-1
LONDRES 2017

...l’histoire d’Isaac Makwala est sans doute la plus étrange des championnats du monde d’athlétisme, qui se déroulent cette semaine à Londres. Elle a connu son épilogue ce mercredi soir, avec la scène insolite d’un athlète seul face au chronomètre sur un demi-tour de piste se qualifant pour les demi-finales.

Cet athlète de 30 ans, natif du Botswana était annoncé comme le principal adversaire du Sud-Africain Wayde van Niekerk sur 200 et 400 m. Autrement dit, l’une des possibles vedettes de ces Mondiaux.

Lundi, Makwala, victime de l'épidémie de gastro-entérite ayant contaminé une trentaine d’athlètes logés dans le même hôtel londonien, est absent des séries du 200 m – distance sur laquelle il possède le meilleur temps de la saison (19 s 77). Mardi après-midi, il est également annoncé non-partant dans la finale du 400 m, point d’orgue de la soirée londonienne.

Pourtant, en début de soirée mardi, Isaac Makwala se présente aux portes du stade dans son survêtement bleu ciel aux couleurs du Botswana, ses pointes dans le sac à dos, dans l’espoir de contester le sacre annoncé de Wayde van Niekerk. Les officiels l’empêchent d’entrer, suivant les ordres donnés par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).

« Conformément aux règles sanitaires britanniques, il a été demandé que [Makwala] reste en quarantaine dans sa chambre pour une période de quarante-huit heures », déclare l’IAAF dans un communiqué, notant que la gastro-entérite a été diagnostiquée lundi et que sa période de quarantaine expirera mercredi à 14 heures. « Ces procédures ont été recommandées par l’Agence sanitaire britannique et ont été clairement expliquées, par écrit, aux équipes. »
Makwala exprime immédiatement sa colère sur Facebook, affirmant qu’il est guéri, et se plaint de ne pas avoir été examiné par un médecin de la Fédération internationale.

L’affaire fait gloser les télévisions toute la soirée et suscite l’incompréhension sur les réseaux sociaux. Consultant pour la BBC, la légende du tour de piste Michael Johnson va jusqu’à évoquer un complot de l’IAAF pour favoriser Wayde van Niekerk, vendu comme la prochaine star de l’athlétisme.

HISTOIRE-2
Au Moyen-Âge

Au Moyen Age, la médecine n’est pas encore très développée. On ne sait pas très bien soigner les maladiesIl y a beaucoup d’épidémies car l’eau était souvent polluée par l’ensemble des déchets des habitants des villes et des campagnes.

Il n’y avait pas d’eau courante dans les maisons et les gens buvaient un peu n’importe quelle eau.
Les toilettes étaient souvent situées juste au-des ruisseaux qui traversaient les villes.
Les gens du Moyen Age pensent que ces épidémies comme la peste sont une punition de Dieu. Ils cherchent des coupables comme les Juifs et les brûlent sur des bûchers.

Les médecins pensent que l’air est empoisonné et disent aux gens de rester chez eux et de se réfugier dans les hauteurs.

Les morts sont déposés devant les maisons la nuit, recouverts d’un drap et il seront ramassés ensuite.

Les trois maladies que l’on retrouve le plus souvent au Moyen Age sont la peste, la lèpre et le choléra.
Les causes sont le manque d’hygiène, il y avait beaucoup de rats et on ne ramassait pas les ordures.
Pour se laver, les gens se mettent dans un baquet et se versent l’eau sur le corps

Au 14e siècle, un tiers de la population européenne a succombé à une épidémie de peste.

HISTOIRE-3
Fin des jeux antiques

L’Olympisme antique aura duré près de 1200 ans…

Personne n’aurait pu prédire cette fin et pourtant bien que la Grèce fut à son apogée vers 500 avant J-C, entre autre grâce à la fin des guerres médiques contre les perses (victoires de Marathon), l’histoire fit qu’elle se déclina peu à peu à cause de la guerre entre Spartes et Athènes.

Cette décadence se confirma avec l’ère macédonienne. La compétition finit par tourner dès lors en un spectacle mercantile. Bien après, ce fut au tour de Rome de se mêler aux Jeux. La Grèce fut annexée en 146 avant J-C, les romains marquèrent peu d’intérêt aux Jeux jusqu’à ce que les souverains finissent par y participer. Avec l’influence romaine (cirques romains et combats de gladiateurs) très éloignée de Olympie, les Jeux ont complètement perdu leur raison d’être.

Le dernier vainqueur connu est Varazdates (385 après J-C) qui remporta l’épreuve de boxe.

En 393, l’empereur Théodose 1er, empereur de Byzance (chrétien) décida de faire abolir les Jeux à cause de leurs liens païens et cela dans l’indifférence la plus totale. En 426, Théodose II confirma leur abolition et fit détruire les temples du sanctuaire.

Mais les Jeux ont survécu après qu’Olympie ait perdu sa gloire. La venue du Christianisme entraîne des réformes sociales et religieuses radicales ? On réutilise alors les matériaux des bâtiments d’Olympie pour construire une forteresse.

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jeudi 1 février 2018

TÉ KI, TOÉ ? ou l'appel identitaire

(Edition 03.02.18)

ACTUALITÉ



...Philippe Couillard a prononcé un discours autrement plus important dans lequel il a proposé une inquiétante vision de l’histoire du Québec. Cette conception a des conséquences politiques.
Citons-le, comme rapporté par la Presse canadienne : « On est tous venus d’ailleurs rejoindre les Premières Nations, il n’y a que la date qui change. Et cette date ne détermine pas notre niveau de citoyenneté ».

Comment ne pas reconnaître ici une réécriture de l’histoire pour la soumettre au dogme multiculturaliste selon lequel nous serions « tous des immigrants ».

On comprend le message : pour Philippe Couillard, les colons qui ont fondé et construit la Nouvelle-France n’ont représenté en fait qu’une vague d’immigration parmi d’autres. Les 60 000 habitants présents lors de la Conquête n’étaient pas un peuple, ils n’avaient pas créé une société. Ils étaient les premiers migrants dans une longue chaîne appelée à se poursuivre jusqu’à aujourd’hui.
C’est un déclassement symbolique majeur, conforme, sans surprise, au multiculturalisme canadien.
Dans cet esprit, la majorité historique francophone n’est qu’une communauté parmi d’autres et non plus le cœur identitaire du pays.
Cela a des conséquences sur notre conception de l’intégration des immigrés.
De quel droit pourrions-nous leur demander de prendre le pli identitaire des Québécois francophones si ces derniers ne sont qu’un groupe parmi d’autres arrivés au fil d’une histoire dont le fil conducteur serait un incessant mouvement migratoire ?

Poussons plus loin : pourquoi assurer ici un statut particulier au français s’il s’agit de la langue d’un groupe parmi d’autres s’étant installé dans un territoire sans âme nommé Québec ?
Lorsqu’on va au bout de cette logique débilitante, on en arrive à dire que Montréal est un territoire amérindien non cédé. Québec solidaire, l’allié idéologique objectif du PLQ, n’hésite pas à aller jusque-là.

Aurait-on l’idée d’expliquer que les Roumains, en Roumanie, ne sont qu’un groupe culturel parmi d’autres ? Dirait-on la même chose aux Italiens en Italie et aux Grecs en Grèce ? Dirait-on la même chose aux Marocains au Maroc ?

HISTOIRE-1

Canada-francais: résister aux invasions



   « Notre doctrine, écrivait Groulx, elle peut tenir en cette brève formule : nous voulons reconstituer la plénitude de notre vie française. Nous voulons retrouver, ressaisir dans son intégrité, le type ethnique qu’avait laissé ici la France et qu’avait modelé cent-cinquante ans d’histoire. Nous voulons refaire l’inventaire des forces morales et sociales qui, en lui, se préparaient alors à l’épanouissement. Ce type, nous voulons l’émonder de ses végétations étrangères, développer en lui, avec intensité, la culture originelle, lui rattacher les vertus nouvelles qu’il a acquises depuis la conquête, le maintenir surtout en contact avec les sources vives de son passé pour ensuite le laisser aller à sa vie personnelle et régulière. » (Notre doctrine, AF, janvier 1921)

HISTOIRE-2

Bretagne :  la singularité




Toute identité collective est une représentation sociale chargée de beaucoup d'émotion, et non pas une réalité concrète invariable dans l'espace et dans le temps. L'identité bretonne ne fait pas exception. Les matériaux dont elle est constituée, images mentales d'origine parfois très ancienne, ont toujours été et sont encore à présent un objet de luttes symboliques dont l'enjeu varie selon les époques mais relève toujours de la politique, au sens large du terme. Et si la figure du breton sauvage, qui forme en quelque sorte l'envers de la représentation du français civilisé, est profondément ancrée dans les esprits, cela s'explique par l'action de ces puissantes institutions de socialisation que sont la famille et l'école.

 En quelques décennies, l'appréciation de l'identité bretonne a beaucoup changé. D'abord déconsiderée, elle a ensuite été revendiquée avant de devenir prisée. Cependant, la société bretonne actuelle garde vivantes les traces de cette histoire récente. Ainsi, l'identité négative n'a pas totalement disparu ; des stigmates honteux subsistent chez une minorité de bretons surtout féminine, agricole, et basse-bretonne. De plus, le renversement symbolique n'a pas toujours donné les résultats escomptés, ou n'a pas terminé de porter ses fruits.

Quant au rapprochement entre les milieux économiques et culturels, s'il paraît susceptible d'être fécond, il n'en est encore qu'à ses prémices. Les bretons ne sont pas particulièrement fermés sur eux-mêmes. Ce que l'on appelle leur forte identité résulte au contraire d'une création permanente largement ouverte aux influences extérieures. Peu sensibles aux charmes de l'autonomisme, ils n'en sont pas moins très profondément attachés à leur singularité. Et les propos qu'ils tiennent aujourd'hui à l'égard de l'état français évoquent davantage un mariage de raison que de l'amour. Enfin, grâce, vraisemblablement, à des réminiscences de catholicisme et à leur culture de résistance, ils parviennent à conserver, malgré les difficultés contemporaines, un mode de vie relativement paisible.

HISTOIRE-3

La Gaule post-romaine



L'arrivée des Huns et la peur qu'ils inspirent déclenche de gigantesques migrations. Dès l'année 406, en flot ininterrompu, Alains, Suèves, Vandales franchissent le Rhin avec femmes, enfants et troupeaux, entraînant dans leur marche les Francs, les Burgondes et les Alamans, déjà installés sur le Rhin.

D'autre part, les Wisigoths, venant d'Italie où, fuyant également les Huns, sont arrivés par les Balkans et se répandent en Gaule Méditerranéenne. Bientôt, les Romains les installent avec un statut de peuple fédéré, entre Loire et Pyrénées et dans la péninsule Ibérique, où pénètrent aussi les Vandales et les Suèves.

Simultanément, les Francs restent en pays Rhénan et s'incrustent entre Somme et Escaut et les Burgondes s'installent dans la vallée du Rhône. Tout cela s'accompagne de destructions, de massacres, de pillages et naturellement de saisies de domaines. Mais assez vite, autochtones et envahisseurs coexistent dans une paix relative. Peu à peu, les éléments Germains et Latins fusionnent.
Après avoir combattu quelque temps certains groupes de Barbares (les Burgondes), le général et consul Aetius a la sagesse d'organiser leur installation. Aussi obtient-il l'alliance des Wisigoths, des Francs, des Burgondes quand les Huns déferlent en 451.

C'est ainsi que Attila et ses hordes barbares sont vaincus aux champs Catalauniques par une coalition plus forte de Barbares que de Gallo-Romains.


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