(Edition 24.02.18)
ACTUALITÉ
Les employés d’entretien
de la Société de transport de Montréal (STM), qui négocient un renouvellement
de convention collective, ont voté dimanche à 98 % pour un bassin de six jours
de grève pouvant être utilisés « au moment jugé opportun ».
+ Le Monde.fr avec AFP et Reuters 26.02.18
La CFDT-Cheminots, quatrième syndicat à la SNCF, propose aux trois autres organisations syndicales représentatives une « grève reconductible à partir du 14 mars », a-t-elle annoncé lundi soir dans un communiqué. « Le gouvernement démontre aujourd’hui qu’aucune négociation n’est envisagée, les décisions étant visiblement déjà prises », a déclaré la CFDT, qui estime que « les cheminots ont subi une attaque sans précédent ».
HISTOIRE-1
En France
Les historiens ont
cependant montré que ce mouvement social de mai-juin 1936 n'avait pas ce
caractère révolutionnaire que leur a prêté la bourgeoisie de l'époque.
Au contraire, les grèves
sont apparues le plus souvent spontanées et les syndicats n'étaient pas
toujours à l'origine des arrêts de travail. Ils eurent d'ailleurs beaucoup de
mal à encadrer et canaliser le mouvement. Les grèves de mai-juin 1936 ont
surtout marqué les esprits car elles se se sont accompagnées d'occupations
d'usines par les ouvriers. C'est la "grève sur le tas" qui permet
d'éviter toute tentative de "lock-out" de la part du patronat et de
maintenir la cohésion et l'unité des grévistes.
Pour le patronat, ces
occupations d'usines constituent une véritable atteinte au droit de propriété
et une remise en cause de leur autorité. Lors de ces occupations d'usines, les
travailleurs se montrent toutefois particulièrement respectueux du matériel et
des locaux, ce qui une fois encore, permet de nuancer le caractère
insurrectionnel du mouvement.
L'objectif pour les
ouvriers n'est pas de tout détruire et de se révolter mais simplement de
revendiquer une nouvelle place au sein de l'entreprise, de connaître une
amélioration de leur représentation et de leurs conditions de travail, de
montrer que l'usine n'appartenait pas qu'au patron. Cette occupation d'usine se
déroule le plus souvent dans une atmosphère de fête, qui est restée dans la
mémoire ouvrière, et dont la philosophe Simone Weil a laissé une bonne
description dans son ouvrage La condition ouvrière : "indépendamment des
revendications, cette grève en elle-même est une joie. Une joie pure". Des
pique-niques prolongés sont improvisés dans les cours d'usines, des bals
organisés au son de l'accordéon.
HISTOIRE-2
En Grèce
Les guerriers grecs
obéissaient à Agamemnon. Mais Achille, lui, dirigeait sa propre armée.
La rivalité entre les deux
puissants chefs était grande. Lors d’une conquête, Achille captura une jeune
fille pour en faire sa compagne. Mais Agamemnon, jaloux, réclama que celle-ci
le rejoigne. Achille dut céder à son rival.
Blessé dans son orgueil,
il entra dans une colère noire et prit une décision irrévocable :
« Puisque qu’Agamemnon m’a
enlevé Briséis, je me retire des combats. Nous verrons s’il est capable de
battre seul les Troyens. »
Achille s’isola sous sa
tente.
Les jours, puis les
semaines passèrent. Sans lui et son armée, les Troyens progressaient vite. Pour
les Grecs, c’était la débâcle.
Patrocle, son ami fidèle,
demanda alors à Achille s’il pouvait combattre à sa place.
Celui-ci accepta et, en
signe d’amitié, lui prêta son armure.
Courageusement, Patrocle
parvint, pendant un temps, à mettre en déroute l’ennemi. Mais un jour, lors
d’un combat héroïque contre Hector, le prince troyen, Patrocle fut tué.
Bientôt, Achille apprit la
mort de son ami. En proie au désespoir, il organisa des funérailles grandioses
:
« Patrocle, mon cher ami,
fidèle et loyal… ton sang n’aura pas coulé pour rien, je vengerai ta mort.
Aujourd’hui même je reprends les armes, Hector mourra de ma main, je t’en fais
le serment. »
HISTOIRE-3
En Égypte
Sous le règne de Ramsès
III (1198 à 1166 avant notre ère), le scribe Amennakt rend compte sur papyrus
d’un mouvement social qui s’est déroulé à Deir el-Médineh à l’Ouest de Thèbes
(Louxor), près de la Vallée des reines….
Le 29 décembre, les
ouvriers n’ont rien reçu depuis 18 jours. Ils cessent le travail, marchent vers
les temples (symboles du pouvoir), franchissent cinq postes de contrôle en
criant « Nous avons fait » puis commencent un sit-in derrière le temple de
Thoutmosis III. Un temple leur transmet cinquante pains.
Une conciliation échoue.
Les ouvriers occupent alors le secteur, paralysant les activités. Ils font
remonter aux autorités les causes de leur mouvement :
" Si nous en sommes
arrivés à ce point, c’est à cause de la faim et de la soif ; il n’y a plus de
vêtements, plus d’onguents, ni de poissons, ni de légumes ; écrivez au pharaon,
notre bon seigneur, sur ce sujet, et écrivez au vizir, notre supérieur, pour que
les provisions nous soient données".
Les grévistes exigent de
disposer des rations accaparées par les prêtres et autres intermédiaires du
pharaon, entreposées dans un temple.
Le deuxième et le
troisième jour de grève, les travailleurs occupent l’enceinte sacrée entourant
le temple funéraire de Ramsès II, provoquant la fuite des gardiens, soldats et
comptables.
Diverses promesses leur
sont faites mais ne sont pas tenues.
Les grévistes campent
alors dans le temple funéraire de Ramsès III durant un jour et une nuit. Le
restant dû des mois précédents leur est alors octroyé.
Le travail reprend durant
quinze jours.
Cependant, une deuxième
puis une troisième grève vont éclater peu après pour le paiement de leur dû et
pour dénoncer la corruption des chefs locaux, le non-respect des obligations
dues aux dieux.
A VOUS DE JOUER