ACTUALITE-1
Depuis quelques jours, Angela Merkel et David Cameron
partagent un nouveau point commun: ils font partie du club restreint des
leaders qui ont réussi à se faire réélire malgré la crise. Tout en ayant pris
soin de ne pas se mêler de la campagne britannique, la chancelière s'est
félicitée de la victoire des tories le 7 mai. Elle s'est aussi dite «réjouie»
de recevoir David Cameron vendredi à Berlin. À la Chancellerie, le premier
ministre britannique aura droit aux honneurs militaires. Angela Merkel veut montrer
l'importance des liens entre la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Union
européenne. Elle entend aussi entretenir la relation particulière qu'elle a
nouée avec David Cameron, un allié et un partenaire pour elle.
HISTOIRE-1
Pour sortir de l'isolement, la Grande-Bretagne commence
dans les années 1890 à envisager de se rapprocher de grandes puissances
européennes, d'abord avec l'Allemagne sous l'influence grandissante de
Chamberlain qui est ministre des colonies à partir de 1895 et est une figure
incontournable du Cabinet jusqu'à sa démission en 1903. Joseph Chamberlain est
convaincu qu'il existe des "affinités raciales" entre Anglais et
Allemands, et donc qu'il devrait exister une alliance naturelle entre le
Royaume-Uni et l'Allemagne. L'alliance avec l'Allemagne permettrait de contrer
la Russie en Europe et en Extrême Orient et de surveiller la France qui a été
durant tout le XIXème siècle l'élément instable de l'Europe.
En 1898, Chamberlain ouvre des négociations avec
l'Allemagne à titre personnel, les négociations officielles s'ouvrant en 1901.
Toutefois les Allemands demandent au Royaume-Uni d'entrer dans une alliance
formelle, de créer une nouvelle Quadruple Alliance composée de l'Allemagne, de
l'Autriche-Hongrie, de l'Italie et de la Grande-Bretagne. Cette attitude est
typique de la diplomatie allemande post-bismarckienne voulant rompre avec une
diplomatie de la nuance, du compromis, les dirigeants allemands pour des motifs
d'ordre intérieur mènent une politique étrangère "cassante", où l'on
peut clairement identifier les ennemis des alliés. L'Allemagne s'obstine à
demander une alliance avec la Grande-Bretagne alors que, comme le fait remarquer
Henry Kissinger, "ce n'était pas une alliance qu'aurait dû demander la
Grande-Bretagne mais une neutralité bienveillante en cas de guerre
continentale", l'Allemagne était suffisamment forte militairement pour ne
pas avoir besoin d'une alliance offensive avec l'Angleterre. Dès lors, toutes
les négociations entre 1898 et 1914 avec l'Allemagne échouent car la
Grande-Bretagne ne veut pas accorder une alliance qui l'obligerait à entrer en
guerre sur le continent européen et l'Allemagne exige cette alliance.
L'attitude arrogante de la diplomatie post-bismarckienne en
Allemagne est donc à l'origine de l'échec de toute entente anglo-allemande.
Face à Hatzfeld, l'ambassadeur allemand à Londres qui plastronne et estime que
l'Angleterre ne peut pas se passer d'une alliance avec l'Allemagne sous peine
d'être dangereusement isolée, Lord Salisbury répond dans le mémorandum du 29
mai 1901 : "Il ne serait guère avisé de notre part de nous attirer des
obligations nouvelles et extrêmement lourdes dans le but de nous prévenir d'un
danger dont nous n'avons aucune raison de croire par notre expérience
historique qu'il existe". Il est alors évident que le Royaume-Uni
recherche "les avantages de l'amitié sans les risques de l'alliance"
pour reprendre l'expression de Paul Kennedy, c'est en voulant forcer le
Royaume-Uni a entrer dans une alliance formelle que l'Allemagne fait échouer
toute tentative de rapprochement.
HISTOIRE-2
En 1936 le gouvernement conservateur a craint l’extension
du communisme au reste de l’Europe. Stanley Baldwin, le premier ministre
britannique, partagea ce souci et fut assez compréhensif du soulèvement
militaire en Espagne contre le gouvernement du Front populaire de gauche. Léon
Blum, le premier ministre du gouvernement du Front populaire en France, accepta
initialement d’envoyer des avions et de l’artillerie pour aider l’armée
républicaine en Espagne. Cependant, après avoir subi des pressions de Stanley
Baldwin et d’Anthony Eden en Grande-Bretagne, ainsi que de plusieurs membres de
droite de son propre cabinet, il changea d’épaule. Baldwin et Blum appelèrent
maintenant tous les pays d’Europe à ne pas intervenir dans la guerre civile
espagnole. Un accord de non-intervention fut préparé et signé par la suite par
27 pays, dont l’URSS, l’Allemagne et l’Italie. Cependant, Adolf Hitler et
Benito Mussolini ignorèrent ouvertement l’accord et envoyèrent un gros montant
de soutien militaire, y compris des troupes, au général Francisco Franco et ses
forces nationalistes.
Quand Chamberlain remplaça Stanley Baldwin comme premier
ministre, il continua la politique de non-intervention. À la fin de 1937, il
prit la décision controversée d’envoyer Sir Robert Hodgson à Burgos pour
devenir le lien du gouvernement britannique avec le gouvernement nationaliste.
Le 13 mars 1938, Léon Blum retourna au ministère en France. Quand il commença à
plaider pour la fin de la politique de non-intervention du pays, Chamberlain et
le ministère des Affaires étrangères rejoignirent avec la presse de droite
française et des figures politiques comme Henri-Philippe Pétain et Maurice
Gamelin afin de le renverser. Le 10 avril 1938, Léon Blum fut remplacé par
Édouard Daladier, un politicien qui était d’accord non seulement avec la stratégie
espagnole de Chamberlain, mais aussi avec sa politique étrangère qui plus tard
devint connue comme apaisement.
Chamberlain crut que l’Allemagne avait été mal traitée par
les Alliés après sa défaire de la Première Guerre mondiale. Il pensa donc que
le gouvernement allemand avait de véritables réclamations et celles-ci devaient
êtres adressées. Il pensa également cela en étant d’accord sur certaines des
demandes faites par Adolf Hitler et Benito Mussolini, il pensait ainsi pouvoir
éviter une guerre. Anthony Eden, le ministre des Affaires étrangères de
Chamberlain, ne fut pas d’accord avec la politique d’apaisement et démissionna
en février 1938. Eden fut remplacé par Lord Halifax qui soutenait entièrement
cette politique. … L’union de l’Allemagne et de l’Autriche (Anschluss) avait
été spécialement interdite par le traité de Versailles. Quelques membres de la
Chambre des Communes, dont Anthony Eden et Winston Churchill, appelèrent
maintenant Chamberlain à agir contre Adolf Hitler et son gouvernement nazi. …
La tension internationale augmenta quand Adolf Hitler
commença à demander que le territoire des Sudètes en Tchécoslovaquie soit sous
le commandement du gouvernement allemand. Pour résoudre la crise, les chefs du
gouvernement allemand, britannique, français et italien se réunirent à Munich
en septembre 1938. Le 29 septembre 1938, Chamberlain, Adolf Hitler, Edouard
Daladier et Benito Mussolini signèrent l’accord de Munich qui transféra à
l’Allemagne le territoire des Sudètes, une région frontalière fortifiée qui
englobe une large population germanophone.
Quand Eduard Benes, le chef d’État tchécoslovaque, qui
n’avait pas été invité à Munich protesta de la décision, Chamberlain lui dit
que la Grande-Bretagne serait peu disposée à faire la guerre au sujet du
territoire des Sudètes. L’accord de Munich fut populaire en Grande-Bretagne
parce qu’il semblait avoir empêché une guerre avec l’Allemagne nazie.
Cependant, quelques politiciens, dont Winston Churchill et Anthony Eden,
désapprouvèrent l’accord…
En mars 1939, l’armée allemande a pris le reste de la
Tchécoslovaquie. En prenant cette option, Adolf Hitler a cassé l’accord de
Munich. Chamberlain réalisait maintenant qu’il ne pouvait pas avoir confiance
en Adolf Hitler et que sa politique d’apaisement s’achevait maintenant. Après
l’invasion de la Pologne, Chamberlain a été forcé de déclaré la guerre à
l’Allemagne.
HISTOIRE-3
Au début du quatorzième siècle, en 1337, le roi
d'Angleterre, Édouard III, un Plantagenêt, revendique le trône de France à son
cousin, Philippe VI, un capétien. C'est le début d'un conflit qui opposa la
France à l'Angleterre pendant 116 ans, et que l'on appellera la guerre de Cent
Ans.
En 1336, Édouard III entre en rébellion et se déclare
l'héritier du trône de France le 7 octobre 1337. L'année suivante, Philippe VI
prononce la confiscation de la Guyenne. Édouard III riposte en faisant la
première phase de la guerre (1338-1389).
Édouard construit des alliances et lutte à travers des
petits princes français. En 1338, l'empereur Louis IV le nomme vicaire général
du Saint-Empire romain germanique et lui promet son soutien
En 1338, Édouard III parvient à nouer aux Pays-Bas et en
Allemagne de nombreuses alliances qui visent à encercler la France. Puis les
défaites françaises se succèdent : après la victoire navale anglaise de
l'Écluse (1340), le déclenchement de la guerre de succession de Bretagne (1341)
permet à Édouard III de disposer d'un nouveau point d'appui sur le continent.
Le 26 août 1346, Édouard III écrase les Français à Crécy,
puis s'empare de Calais (août 1347). C’est le début d’une longue liste de
victoires Anglaises sur les Français.
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