jeudi 30 juin 2016

VIOLENCE EN TURQUIE


(Publié 02.07.2016)


ACTUALITÉ


20minutes.fr 29.06.2016

21h30: L'attaque porte «la marque» de Daesh, selon la CIA

L'attentat «méprisable à l'aéroport international d'Istanbul qui a tué des dizaines de personnes et en a blessé bien plus porte sans aucune doute la marque de la dépravation de» Daesh, a déclaré le patron de la CIA, John Brennan lors d'une conférence dans un cercle de réflexion de Washington.

«Dans la plupart des cas, si ce n'est tous», l'organisation terroriste n'a jamais revendiqué les attaques qu'il a lancées en Turquie, a souligné Brennan. Les djihadistes «mènent ces attaques» pour «envoyer un signal à notre partenaire turc», mais ne veulent pas non plus «potentiellement s'aliéner certains des individus en Turquie dont ils pourraient essayer d'obtenir le soutien».

On ne peut comprendre l'importance géopolitique de la Turquie sans revoir l'histoire de l'Empire Ottoman dont la société civile qui vient de subir un si grand choc, ne saurait ignorer l'héritage.... à la fois maudit et fascinant.

HISTOIRE-1: la naissance

Le récit de l’Empire ottoman est à la fois complexe et passionnant. Complexe car il se penche sur une société, une mentalité, une culture qui nous sont en général inconnues, qui séduisent par leur étrangeté, qui ont attiré en tout cas bon nombre d’observateurs européens. Passionnant car la façon dont la dynastie ottomane a surgi de l’obscurité pour régner sur une grande partie de l’Europe et de l’Asie est l’une des aventures les plus remarquables de l’Histoire. Au XIIIe siècle ,les ottomans ne dirigeaient que l’une des nombreuses principautés turcomanes jouxtant l’Etat décadent de Byzance en Anatolie occidentale. 

En deux siècles, ils ont fondé un empire monumental. A cheval sur l’Europe, l’Afrique et l’Asie, cet empire bénéficiera d’une situation géographique exceptionnelle, véritable plaque tournante entre les trois continents. Et cet empire allait durer jusqu’au XXême siècle toujours dirigé par la même dynastie, celle des Osmanli, une particularité qui confère à cette dynastie une pérennité tout à fait unique.


HISTOIRE-2: la puissance

Les bachi-bouzouk sont des cavaliers irréguliers (c’est-à-dire, faisant partie des auxiliaires enrôlés pour une campagne) de l’armée de l’empire ottoman, avec un armement non standardisé et en pratique très léger, et une discipline faible. Ils participèrent notamment au Siège de Vienne.

Le terme signifie « tête cassée » (fêlée) ou « mauvaises têtes »...

Un bon général devait plutôt compter sur eux pour d’autres tâches : information, reconnaissance, poursuite, occupation du terrain, etc., ou des exactions communément associées aux soldats de circonstance.

Le sultan Osmanly remplaça ces bandes par des troupes encore plus redoutables, en armant les Kurdes à l’européenne et en leur faisant donner une solide instruction militaire.

Bachi-bouzouk est une des injures préférées, « tête de Turc », du capitaine Haddock.


HISTOIRE-3: la décadence

La période 1836-1920 est très fertile en événements. « L’homme malade de l’Europe » tel que défini par le Tsar Nicolas 1er en 1853 connaît une séries de conflits qui rétrécissent considérablement son territoire (Grèce 1830, Egypte 1832-1841, Crimée 1856, Russie 1878, Grèce 1896, Crète 1898, Italie 1911, Balkans 1912, 1ère guerre mondiale 14-18). Dans le même temps, les élites ottomanes tentent de contrer cette évolution négative en se livrant à des réformes sociales, politiques, économiques et administratives. 

Le vieil Empire traditionnel disparaît corps et bien au cours de ces décennies d’intense changement politique. La pression extérieure (français, russes, britanniques, italiens, grecs, slaves) se fait si forte, sous l’égide du nationalisme des populations chrétiennes, que l’Empire est contraint d’accorder des indépendances, d’occidentaliser ses pratiques administratives, militaires et politiques (une Constitution est élaborée en 1876). L’histoire impériale est à la fois celle d’un déclin et d’une transformation. L’occidentalisation violente menée par Kemal, qui sabordera l’ensemble des acquis impériaux, ne sera que le dernier avatar de cette évolution. 

HISTOIRE-4

Nous invitons nos lecteurs à nous proposer des sujets ou des additions à des sujets traités. 

N'hésitez pas à aller liker, commenter et partager cet article sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, Google+…

mercredi 22 juin 2016

LA POLITIQUE S'ATTAQUE AUX MURS

(Publié 25.06.2016)

ACTUALITÉ



Depuis le durcissement sur le projet de loi du travail... quelque 120 permanences de députés ou sièges de fédérations PS, selon les recensements du parti, ont été dégradés, vandalisés ou sont la cible d’opposants à la loi travail. Rien que ce week-end, la permanence du député PS de Côte-d’Or  ... a été vandalisée pour la troisième fois, la fédération PS de Paris a vu ses vitres brisées et les locaux de la permanence du Gard ont été ciblés.

HISTOIRE-1

1955 Émeute du Forum



Le 17 mars 1955, un match est programmé au Forum contre Detroit. L'unique sujet de conversation est le sort de Maurice Richard (vedette locale suspendue suite à un accrochage sur la glace), et, plus que le sort du match, chacun attend de savoir si Campbell (président de la Ligue qui a suspendu Richard) osera se montrer, ce qui serait perçu comme une extrême provocation. Effectivement, il fait son entrée. Avec son air pincé et snobinard, avec des jumelles d'opéra pour observer le jeu, il paraît hautain et méprisant. Detroit mène 2-0 mais le public se désintéresse de la rencontre....

Le Forum tourne désormais autour de Campbell, impassible devant les "Va-t-en Campbell" et autres invectives à son égard. Une nuée de projectiles s'abat bientôt sur lui : fruits pourris, œufs, bouteilles vides... Dans l'attirail d'objets emmenés par la foule, il en est un qui met fin au bombardement, alors qu'un spectateur vient de gifler Campbell. Il s'agit d'une bombe lacrymogène, qu'un groupe de jeunes avait obtenu... d'un ami policier !

Dans cette enceinte confinée, la bombe lacrymogène provoque un vent de panique. Les seize mille spectateurs du Forum doivent être évacués. Ceux qui sortent retrouvent... dix mille autres personnes qui s'étaient massées devant le bâtiment pour manifester leur soutien à Maurice Richard.  Entre la panique et l'excitation, l'atmosphère s'embrase, et un esprit d'émeute s'empare de la foule....

Au milieu de la foule immense qui parcourt la rue Sainte-Catherine, comprenant plus de dix mille personnes avec femmes et enfants, se cachent quelques centaines de vandales, dont beaucoup se laissent entraîner par le mouvement. Des voitures sont cabossées, des vitres sont brisées avec des pierres, des vitrines sont pillées. Dans la confusion, dans la griserie de l'évènement, la cause de tout cela a été depuis longtemps oubliée.

HISTOIRE-2

1917 le gouvernement canadien vote la conscription


Si le feu couve dans les campagnes, les centres urbains de la province s’enflamment. La rue parle… depuis trois mois déjà ! À peine rendu public, le projet gouvernemental a provoqué des manifestations dans la plupart des grandes villes, notamment à Québec, Montréal et Hull. Dans la Vieille capitale, une assemblée tenue le 21 mai à Saint-Sauveur, rassemble 10 000 personnes. Un jeune orateur, futur député libéral, Oscar Drouin déclare sous les applaudissements qu’il combattra la conscription jusqu’à la mort.

À Montréal, deux jours plus tard, au cours d’une manifestation monstre, les vitres du journal La Patrie, favorable à l’effort de guerre, volent en éclat. Le lendemain, c’est au tour de La Presse d’essuyer la même vindicte populaire. La foule se rassemble au Champ de Mars et au Parc Lafontaine pour y exprimer son mécontentement

HISTOIRE-3

1849 l'incendie du parlement



Le conflit commence quand le gouvernement responsable du Canada-Uni, cabinet Lafontaine-Baldwin, présente un projet de loi sur l’indemnisation des personnes qui ont subi des pertes pendant la rébellion de 1837-1838 au Bas-Canada (en anglais : The Lower Canada Rebellion Looses Act).

Cette loi vise le dédommagement des habitants du Bas-Canada, qui avaient été, lors « des troubles de 1837-1838 », victimes de représailles de la part des soldats britanniques et des milices anglophones.

En dépit des avertissements des anglophones en colère contre ce qu’ils croyaient être la French , lord Elgin, gouverneur général du Canada-Uni, appose quand même la sanction royale, le 25 avril 1949 et la Loi sur l’indemnisation entre en vigueur... Lorsque lord Elgin se retire après le discours du Trône, les groupes orangistes (anglophones radicaux) lancent sur son carrosse des oeufs, des pierres et autres projectiles...La foule se dirige ensuite vers l’Hôtel du Parlement, situé au cœur du Vieux-Montréal, place D’Youville. À l’aide de torches, on met le feu à l’édifice du parlement aux cris de « À bas le Parlement français (French Parliament) ».

L’édifice fut rapidement brûlé et détruit avec le dépôt d’archives publiques du Canada et avec la bibliothèque parlementaire, constituée de 25 000 volumes en anglais et en français, l’une des meilleures bibliothèques parlementaires du monde à l’époque. Ensuite, les orangistes se promenèrent avec des têtes de cochons au bout de leurs baïonnettes et une mitre d’évêque dessus en scandant «cochons de catholiques». L’armée britannique, sympathique aux tories, n’a rien fait pour empêcher l’émeute même si elle avait été prévenue la veille sur les événements à venir et conseillé de fermer les yeux.Le 26 avril 1849, au lendemain de la mise à feu du parlement, la foule se rassembla devant la maison du premier ministre Louis-Hippolyte Lafontaine et y mit le feu. Cette fois-ci, la situation fut sauvée grâce à l’intervention de l’armée.

HISTOIRE-4

Nous invitons nos lecteurs à nous proposer des sujets ou des additions à des sujets traités. 



N'hésitez pas à aller liker, commenter et partager cet article sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, Google+…

vendredi 17 juin 2016

LES GUEULES MEURTIÈRES



(Publié 18.06.2016)

ACTUALITE


Il n’y a plus d’espoir possible. Le petit garçon happé par un alligator mardi au bord d’une plage de Disney World en Floride, aux États-Unis, a finalement été retrouvé le lendemain. Après de longues battues dans les lacs du célèbre parc d’attractions, les secours ont réussi à mettre la main sur la dépouille de l’enfant de deux ans. Selon les premiers éléments communiqués, son petit corps était "intact" et se trouvait dans l’eau. "Il faudra bien sûr que l’autopsie le confirme mais je suis presque sûr que l’enfant a été noyé par l’alligator", a déclaré le shérif du comté d’Orange, Jerry Demings, lors d’un point presse.

HISTOIRE-1

Eschyle était un dramaturge grec, considéré comme le père de la tragédie grecque. Ironiquement, sa mort tiendrait pourtant plus de l'insolite ou du comique : il serait mort en recevant sur le crâne une tortue lâchée par un rapace alors qu'il se promenait en 456 av. J.-C. dans les contrées siciliennes.
Certains rapaces lâchent leurs proies de haut afin de pouvoir les dévorer plus facilement une fois qu'elles se sont écrasées au sol

HISTOIRE-2

Entre 1764 et 1767, une série de morts mystérieuses sème le trouble dans la région du Gévaudan (actuelle Lozère). Près d’une centaine de personnes, principalement des femmes et des enfants, furent retrouvés décapités ou partiellement déchiquetés. On songea d’abord à un loup, mais la nature des blessures et plusieurs témoignages firent état d’une bête énorme et terriblement agile. De nombreuses battues furent organisées et appuyées par le Roi Louis XV en personne, mais les massacres continuèrent. C’est en 1767 que Jean Chastel, un paysan et chasseur, mit un point final à cette tragédie en tuant la présumée bête. Malheureusement le cadavre du monstre arriva dans un tel état de décomposition à Paris, et il fut impossible de l’analyser. Du coup beaucoup de questions restèrent en suspens concernant la nature de la bête, des décapitations et surtout des témoignages de survivants qui avaient tous aperçu quelque chose de bien plus grand.

HISTOIRE-3

Alexandre Ier de Grèce (1893-1920). Roi des grecs. Mordu par un singe domestique alors qu'il voulait défendre son chien attaqué par un autre singe. La morsure évolua en septicémie. La plaie du souverain est ensuite nettoyée et pansée mais pas cautérisée. De fait, le roi ne prête guère attention à ce qui vient de lui arriver et demande même que la nouvelle de l’incident ne soit pas communiquée. La disparition du souverain cause alors d’importantes difficultés politiques en Grèce et pose la question de la survie de la monarchie, comme de celle du régime vénizéliste.

HISTOIRE-4

Nous invitons nos lecteurs à nous proposer des sujets ou des additions à des sujets traités. 


N'hésitez pas à aller liker, commenter et partager cet article sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, Google+…