vendredi 25 octobre 2019

INFANTICIDE: quand l'actualité imite la mythologie

(Édition 26.10.19)


ACTUALITÉ


Un père de famille âgé de 40 ans aurait sauvagement abattu ses deux enfants en bas âge avant de s’enlever la vie, mardi soir, à Montréal.  
L’identité de l’homme a été révélée, il s’agit de Jonathan Pomares.  
Selon nos informations, ce serait la mère des enfants, la conjointe de l’homme, qui aurait fait la macabre découverte à son retour du travail, vers 21 h.   

HISTORIQUE 1 : Cronos

Ainsi Cronos régna à la place d'Ouranos ; mais rapidement, il devint aussi brutal que son père. Il emprisonna de nouveau les Géants et les Cyclopes dans la terre, et ayant été averti que l'un de ses propres enfants le détrônerait de la même façon qu'il avait, lui-même, détrôné son père, il les avalait un par un, au fur et à mesure qu'ils naissaient. 

Sa femme, Rhéa, une Titanide, et aussi sa sœur, donna naissance successivement à Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus. Cronos parvint à les manger tous, à l'exception de Zeus, que Rhéa avait confié à sa mère Gaïa; elle lui substitua une grosse pierre enveloppée de langes, que son père dévora à sa place.

HISTORIQUE 2 : Oedipe

Dans la mythologie grecque, Œdipe était le fils de Laïos et Jocaste. Pour échapper à la prédiction d’Apollon, qui prétendait qu’il serait tué par son propre fils, Laïos ordonna à un serviteur d’abandonner l’enfant sur le Mont Cithéron, avec ses deux pieds cloués. Mais au lieu de cela, le serviteur le confia à un berger, qui plus tard le donna à Polybe, roi de Corinthe, et à sa femme Mérope qui n’avaient pas de descendance. Ils l’appelèrent Œdipe – Oidipos signifiant pieds enflés – et l’élevèrent comme leur fils.

Le mythe commence par un infanticide, le père faisant tuer son enfant en l’exposant pour qu’il soit dévoré par les bêtes sauvages, ce qui était un supplice courant dans l’Antiquité. Il est probable que le serviteur ait en réalité obéi à son maître et cloué les pieds de l’enfant, car sans cela ses parents adoptifs ne lui auraient pas donné le nom de pieds enflés. Vraisemblablement, un berger aura trouvé l’enfant agonisant et l’aura délivré par compassion. Il est donc hautement significatif que le mythe d’Œdipe ait été popularisé comme l’histoire d’un fils qui tue son père, alors que les faits montrent exactement le contraire.

HISTORIQUE 3 : Médée

Le mythe de Médée date d’environ 2000 ans avant J.-C. On ne connaît ni la date précise de sa rédaction ni le texte original. Mais en voici le résumé, aussi court que possible !

Médée est fille du roi de Colchide – détenteur de la Toison d’Or – et de l’Océanide Idye. Elle est donc à la fois d’ascendance royale et divine. Médée est une puissante magicienne et elle est prêtresse de la déesse Hécate (représentante de la lune noire, symbole de la mort).

Lors de la venue des Argonautes en Colchidie, qui sont à la recherche de la Toison d’Or, elle tombe éperdument amoureuse de Jason. Elle l’aide alors dans sa quête, en opposition à son père. Y étant parvenus, Médée s’enfuit alors avec Jason, non sans assassiner au préalable et dépecer son propre frère !

Une fois parvenus en Thessalie, le roi Pélias refuse le trône à Jason malgré sa réussite dans la quête de la Toison d’Or. Usant de ses pouvoirs magiques, Médée parviendra à le fera assassiner puis manger par ses propres filles !

Médée et Jason se réfugient ensuite à Corinthe où ils auront deux enfants. Au bout de quelques années, Jason répudie Médée pour épouser Glaucé la fille du roi. Médée tue alors la prétendante, incendie le palais et égorge ses propres enfants avant de s’enfuir sur un char céleste.

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vendredi 18 octobre 2019

BREXIT: quand les Anglais prennent la porte



Edition 19.10.19)


ACTUALITÉ


Boris Johnson, chef de file des « brexiteers » et biographe de Churchill, a souvent cherché l’inspiration et une justification pour ses arguments en faveur du Brexit dans l’histoire de mai-juin 40. Endossant le rôle de son héros, il se bat contre ce qu’il considère comme une nouvelle forme de menace venant du continent au point de déclarer que l’objectif poursuivi par l’Union européenne, dirigée par une Allemagne qui a retrouvé ses ambitions d’hégémonie, était semblable à celui de l’Allemagne nazie : l’établissement d’un « super-Etat » européen.

Face à ce danger, Johnson appelait ses compatriotes à reprendre le rôle des « héros de l’Europe » comme en 1940 et de « libérer » le pays de l’UE. L’autre tête de la campagne en faveur du Brexit, Nigel Farage, chef de l’UKIP, a parlé du risque, en cas d’un Brexit « light » où la Grande-Bretagne resterait membre du marché unique et de l’union douanière, de voir le pays réduit à une sorte de « Grande-Bretagne de Vichy ».

HISTORIQUE 1 : 2e guerre mondiale (1940)

La bataille comme telle a débuté le 21 mai 1940. Les armées française et anglaise ont vite été surprises par l’ampleur de l’attaque et la vitesse d’exécution des Allemands. Ce sursaut a été d’autant plus déstabilisant qu’il est survenu après neuf mois d’une guerre quasi immobile. Qui plus est, cette façon d’attaquer faisait appel à des moyens inconnus jusque-là.

Une sortie compliquée et meurtrière.

Le 26 mai, l’évacuation des troupes alliées va plus lentement que prévu… Le port de Dunkerque ayant été détruit, de petites embarcations sont mises à profit aux côtés des gros navires de guerre afin de faire sortir les soldats de l’enfer du champ de bataille. Toutefois, l’aviation allemande fait des ravages notables dans la campagne autour de Dunkerque.

Le 28 mai, les opérations d’évacuation s’accélèrent. Au moins 200 000 soldats peuvent quitter les lieux du combat durant ces 3 jours. Après le 4 juin, plus de 320 000 hommes ont été secourus.

HISTORIQUE 2 : blocus continental (1806)

Bon gré mal gré, la domination napoléonienne a également donné naissance à l’idée qu’il pouvait exister une unité économique européenne. Les États européens ont alors commencé à sentir que des liens économiques pouvaient les rattacher les uns aux autres. Napoléon a ouvert des brêches dans bien des murailles qui entravaient le commerce international et, par là-même, il a été le précurseur d’une évolution ultérieure. Sauf en ce qui concerne le sucre et le café, les Européens s’habituèrent à se passer des marchandises britanniques, à se passer aussi des marchés d’outre-mer qui, au XVIIIe siècle avaient permis le prodigieux développement du grand commerce international. Ils comprirent aussi qu’il était également possible d’améliorer les échanges entre les différentes régions économiques du continent.

Malgré l’égoïsme économique de Napoléon, son époque vit s’installer une solidarité entre les différentes nations européennes. Les Anglais ne s’y trompèrent pas qui finirent, dans leurs statistiques, par désigner toute l’Europe, y compris la Turquie, par l’expression, « continent soumis au Blocus ». Les Européens soumis à la loi du Blocus furent astreints à une utilisation aussi rationnelle que possible des matières premières et des débouchés que leur laissaient l’exclusion des produits anglais et la fermeture des mers. Ils prirent conscience qu’il pouvait exister entre eux une communauté très réelle des intérêts et ce, malgré, l’égoïsme français dont ils étaient les victimes.

HISTORIQUE 3 : guerre de cent ans (1453)

La dernière bataille de la guerre de Cent Ans est celle de Castillon le 17 juillet 1453, au cours de laquelle le chef anglais John Talbot trouve la mort. Avec cette victoire française le roi Charles VII est en passe de reconquérir les possessions anglaises du roi Henri VI. Il ne reste plus qu'à assiéger la ville de Bordeaux pour reprendre ainsi la province de Guyenne dans sa totalité. Au même moment en Angleterre Henri VI perd la raison, ce qui entraîne le pays dans la guerre civile.

Le 19 octobre 1453 Bordeaux, qui ne peut compter sur la venue de secours, capitule. C'est la fin des opérations militaires de la guerre de Cent Ans. Mais ce conflit si particulier -en raison de sa longueur et de son déroulement- à la singularité de ne pas avoir de traité signifiant son terme. Débutée par la confiscation de la Guyenne la guerre de Cent Ans s'achève par sa reprise définitive, 116 ans plus tard.

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samedi 12 octobre 2019

LÂCHÉS par les alliés d'hier



(Édition 12.10.19)


ACTUALITÉ


La tension dans le nord-est de la Syrie est montée d’un cran après l’annonce par la Maison-Blanche, dimanche soir, dans la foulée d’un entretien téléphonique entre M. Trump et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, que les militaires américains stationnés dans la zone seraient retirés en vue d’une opération turque.

Mais accusé jusque dans son propre camp de lâcher des alliés des États-Unis, le président Trump a réorienté lundi son discours en affirmant qu’il « anéantirait complètement l’économie de la Turquie » si celle-ci « dépassait les bornes ». « Nous sommes en train de quitter la Syrie, mais nous n’avons absolument pas abandonné les Kurdes qui sont des gens formidables et de merveilleux combattants », a-t-il renchéri mardi dans un tweet. « Nous aidons les Kurdes financièrement [et en leur fournissant des] armes ». Mais il a aussi souligné que la Turquie était un « partenaire commercial important » des États-Unis et annoncé qu’il accueillerait M. Erdogan à Washington le 13 novembre.

HISTORIQUE 1 : La chute de Saigon et les alliés des États-Uniens

Pour les civils vietnamiens, la fuite est réservée depuis lundi 28 avril 1975 après-midi à un petit nombre de superprivilégiés. Des personnalités que des diplomates américains viennent ramasser à leurs domiciles pour les amener à l'hélicoptère.

Ils étaient deux cents, à deux heures de l'après-midi à bord d'un petit cargo en bon état qui levait l'ancre à New Port, l'ancien port américain sur la rivière de Saigon.

S'ils ne sont pas interceptés, ils seront le 1er mai ou le 2 mai 1975 à l'étranger, en sécurité. Les autres pris au piège.

Les chefs du régime déchu, la petite poignée d'hommes, et avant tout le président Thieu, directement responsables de la catastrophe militaire du Centre-Vietnam puis de l'effondrement politique, avaient strictement et cruellement interdit formellement depuis un mois la délivrance de visas de sortie. Pourtant ils savaient très bien, eux, qu'un avion libérateur les amènerait en toute tranquillité vers leur exil doré avec même, comme à Taipeh, l'honneur du tapis rouge. Les agents de police ont tous disparu mais la police militaire est présente partout et assure l'ordre. Un ordre qui, en fin d'après-midi, n'est nullement troublé. Les policiers militaires suivent des yeux les Jeeps de certains de leurs chefs, mi en civil, mi en uniforme qui fuient avec leurs bagages à toute allure.

On commence à piller un peu. Les locaux tout juste abandonnés des services américains d'information, par exemple. De petits groupes commencent à se former devant les ambassades, pour rechercher non plus l'évacuation, mais l'abri.

HISTORIQUE 2 : La guerre d’Algérie

Cependant le FLN profita des accords d’Evian pour reconstituer ses forces armées et pour étendre leur autorité sur une grande partie du pays et de sa population. L’armée française s’y opposa jusqu’au 14 avril, puis dut y renoncer. A partir du 17 avril 1962, le FLN déclencha une vague d’enlèvements contre la population française, supposée complice de l’OAS, dans les agglomérations d’Alger et d’Oran, mais aussi dans l’intérieur de ces régions. Le 14 mai la Zone autonome d’Alger, dirigée par Si Azzedine, rompit ouvertement le cessez-le-feu en déclenchant une série d’attentats. C’est alors que le président de Gaulle, tout en demandant au GPRA de les désavouer, accepta l’avancement de la date du référendum algérien au 1er juillet proposé par l’Exécutif provisoire. D’autre part, des enlèvements et des massacres avaient été commis après le 18 mars contre d’anciens « harkis", en violation flagrante des clauses d’amnistie des accords d’Evian ; des tracts de l’ALN saisis par l’armée française faisaient craindre qu’une épuration systématique soit déclenchée après le référendum. Le respect de ces accords par le FLN semblait de moins en moins assuré, car le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), réuni à Tripoli en mai et juin, les avait qualifiés de « plateforme néo-colonialiste", puis s’était divisé entre les partisans du GPRA présidé par Ben Khedda et ceux de ses opposants rassemblés dans un « Bureau politique" par Ben Bella. Mais pourtant le référendum du 1er juillet eut lieu dans l’enthousiasme avec la participation du FLN faisant campagne pour le oui.

HISTORIQUE 3 : Lawrence (notre photo) et ses alliés arabes

Enfin, le 1er octobre 1918, devançant l'armée britannique d'Allenby, T. E. Lawrence entre à Damas en compagnie de Fayçal, auquel il destine la couronne de Syrie. L'émir et son chevalier servant sont accueillis par des clameurs de joie.

Deux jours plus tard, pourtant, Lawrence remet sa démission à Allenby. C'est qu'entre-temps, l'officier a vu son rêve exploser sous le poids de ses contradictions.

Les Français et les Anglais ont en effet conclu un accord secret pour le partage du Moyen-Orient : aux premiers le Liban et la Syrie, aux seconds la Mésopotamie (Irak) et la Palestine. Il viole la promesse faite au chérif Hussein.

Pour ne rien arranger, le 2 novembre 1917, le ministre britannique des Affaires étrangères Lord Balfour a publié une lettre ouverte par laquelle il promet la création d'un « foyer national juif » en Palestine. C'est une nouvelle entorse au rêve arabe.

T.E. Lawrence se donne pour mission de sauver ce qui peut l'être, en participant notamment aux négociations de paix qui s'ouvrent à Paris le 18 janvier 1919.

Bientôt va s'épanouir la légende de «Lawrence d'Arabie», à l'initiative du correspondant de guerre américain Lowell Thomas. Fayçal et les Arabes, toutefois, ne partagent pas l'admiration des Occidentaux pour T.E. Lawrence et tendent à le voir comme un traître à leur cause...

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samedi 5 octobre 2019

IMPEACHMENT.... destitution attention !

(Édition 05.10.19)

ACTUALITÉ


L’administration Trump a fustigé samedi le « harcèlement » des démocrates à son encontre, après que l’opposition a sommé la Maison-Blanche de lui fournir des documents dans le cadre de l’enquête parlementaire en vue d’une procédure de destitution de Donald Trump.

Les démocrates, qui ont accusé le président américain d’ » entrave et d’opérations de dissimulation » en refusant de collaborer avec leurs investigations, ont fait monter la pression sur l’exécutif en exigeant aussi du vice-président Mike Pence qu’il leur fournisse des documents.
La présidence a jusqu’au 18 octobre pour obtempérer.

HISTORIQUE 1 : Dix-septième Président des Etats Unis

Le matin du 15 avril 1865 Andrew Johnson est investi en tant que dix-septième président des États-Unis à la suite de l'assassinat du président Abraham Lincoln au début de son second mandat.Le 24 février 1868, la Chambre des Représentants vote la mise en accusation de Johnson, en se concentrant sur sa violation de la "Tenure of Office Act".

Sa politique conciliante envers les anciens rebelles (civils et militaires) et ses vetos contre les droits civils (il soutient les lois ségrégationnistes) n'est pas appréciée du Congrès. Johnson est en conflit permanent avec la frange radicale du parti républicain, qui domine le Congrès qui souhaite des mesures favorables aux anciens esclaves. Le président souhaite la réintégration des États du Sud dans la vie politique.Sa présidence est marquée par le problème de la "Reconstruction" des États sudistes. La doctrine officielle, défendue par Lincoln, refusant d'admettre la sécession il en résulte que les États du Sud reviennent dans l'Union, à la fin de la Guerre civile, de plein droit sans qu'il soit possible de leur imposer de pénalités. En dehors de l'obligation d'abolir l'esclavage au niveau de la Constitution de chacun des États, Andrew Johnson est partisan de les laisser définir leur politique en particulier sur le thème crucial du droit de vote.

Cette politique de pardon généralisé accordé à la très grande majorité des politiciens, militaires, fonctionnaires qui avaient lutté pour la Confédération, ainsi que le soutien de toutes les lois ségrégationnistes, lui attire l'animosité de nombreux députés et sénateurs républicains qui l'avaient amené au pouvoir. C'est ainsi que Johnson est considéré comme traître par les États du Sud car il n'a pas démissionné lors de la Sécession et il est ensuite considéré comme traître par les États du Nord car il oppose son veto aux lois étendant les droits civiques aux Noirs.

Andrew Johnson et le Congrès sont en violente opposition chaque partie utilisant son droit de veto pour bloquer les lois proposées par l'autre partie. Finalement le Congrès entamera une procédure d'"empeachment" (de destitution) à l'égard du président mais celle-ci échoue à une voix près et il termine son mandat sans pouvoir réel et sans penser à une éventuelle réélection.

HISTORIQUE 2 : Démission du président des États-Unis, Richard M. Nixon

Alors que la Chambre des représentants s'apprête à le destituer de ses fonctions, le président des États-Unis, Richard M. Nixon, annonce sa démission. Il devient par le fait même le premier président américain à quitter son poste de cette façon.

Nixon, âgé de 61 ans, annonce ses intentions au peuple américain à la télévision le 8 août. Il quitte la Maison-Blanche le lendemain, après avoir prononcé un discours de 16 minutes dans lequel il défend chacune de ses actions. Le scandale du Watergate, qui est à l'origine de sa démission, remonte à juin 1972. Des membres du Comité pour la réélection de Nixon avaient alors été arrêtés après s'être introduits par effraction dans les bureaux du Parti démocrate à Washington. Une enquête journalistique mena à des révélations étonnantes sur le rôle joué par l'entourage du président dans cette affaire. Pressé par le Comité judiciaire de la Chambre des représentants, Nixon fait face à des accusations d'obstruction à la justice et d'abus des pouvoirs présidentiels, ce qui pourrait entraîner sa destitution (« impeachment »). Sans issu, il démissionne le 9 août. Le vice-président Gerald Ford, un membre de la Chambre des représentants originaire du Michigan, lui succède la même journée. Un mois plus tard, le 8 septembre, il accordera le pardon présidentiel à Nixon.

HISTORIQUE 3 : Le jugement du peuple : le procès Clinton

Sans refaire ici l’historique du procès Clinton, rappelons que le rapport Starr comportait quatre chefs d’accusation repris par le comité judiciaire de la Chambre des représentants. On accusait ainsi le président de s’être parjuré lors de son témoignage devant le grand jury dans l’affaire Paula Jones et au sujet de sa relation avec Monica Lewinsky ; de s’être également parjuré et d’avoir fait un faux témoignage dans ses réponses aux quatre-vingt-une questions écrites posées par le grand jury dans l’affaire Paula Jones ; d’avoir fait entrave à la justice dans l’affaire Paula Jones en cherchant sciemment à cacher certains faits ; et finalement d’avoir abusé de ses prérogatives présidentielles en faisant de fausses déclarations au Congrès. La Chambre des représentants ne retiendra contre le président Clinton que les accusations de parjure lors de ses témoignages devant le grand jury concernant l’affaire Paula Jones au sujet de sa relation avec la stagiaire Monica Lewinsky, et celles d’entrave à la justice dans la même affaire.

Il faut rappeler que la procédure de destitution est automatiquement enclenchée au Sénat dès qu’une accusation est portée par la Chambre des représentants. Or, le Sénat était composé de cinquante-cinq républicains et de quarante-cinq démocrates. Concrètement, cela signifie que, pour destituer le président Clinton, il aurait fallu que douze démocrates votent avec les sénateurs républicains. Compte tenu de la nature hautement partisane de tout le débat, cette destitution était donc fort peu probable. L’idée qu’il s’agissait davantage pour les républicains d’affaiblir la présidence prend là tout son sens.

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