ACTUALITÉ
l'OBS
01/07/15
S'ils
approuvent dimanche 5 juillet les propositions de leurs créanciers européens en
échange de nouveaux prêts, les Grecs, déjà laminés par la crise économique,
devront endurer de nouvelles hausses d'impôts, de nouvelles mesures
d'austérité.
Mais
s'ils rejettent ces offres, le pays risque de faire faillite. Voire de sortir
de la zone euro, les plongeant dans une crise qui, selon beaucoup
d'économistes, risque d'être pire encore.
Alors que
le dialogue – à moins que ce ne soit la partie de poker menteur ? –
a repris in extremis entre Athènes et Bruxelles, qui s'échangent de
nouveau propositions et contre-propositions depuis mardi comme ils l'ont fait
depuis 5 mois, le pays semble hésiter entre deux votes. Celui de la colère, –
dire "non" aux créanciers qui dictent des conditions jugées
"humiliantes". Et celui de la peur, – dire "oui" à de
nouvelles mesures de rigueur pour éviter le saut hors de l'euro, dans
l'inconnu.
Ce qui se
passe présentement à Athènes ressemble t-il à ce qui s'est passé il y a plus de
2000 ans ?
HISTOIRE-1
Athènes
tient à son argent (-470)
Au début
de la ligue de Délos, seules quelques cités s’allient à Athènes mais petit à
petit Athènes voit ses alliés croitre…et enrichir par conséquent le trésor de
la ligue. Parallèlement à la constitution, Simon mène des conquêtes et ainsi
élargi la puissance d’Athènes. Il remporte une victoire, au sud de la Turquie
actuelle, en Cynécie, la bataille de l’Eurymedon. Cette bataille marque la
puissance de la mer d’Athènes. Beaucoup de cités se regroupent à Délos,
notamment lycie. Au lendemain de 478, on double le nombre des alliés, du tribut
et par conséquent de la flotte. Les alliés de la première heure commencent à
dire que sans menace, on n'a plus besoin de verser un tribut.
HISTOIRE-2
Peu à
peu, cette fédération se transforme en empire athénien. La flotte devient ainsi
quasi-exclusivement athénienne. Les alliés doivent prêter serment de fidélité à
Athènes et modeler leurs institutions sur les siennes. Athènes impose l’usage
de sa monnaie et de celui de son système de poids et mesures. Parfois une
garnison athénienne s’installe sur place pour appuyer l’autorité de
son
envoyé spécial (épiskopoi) chargé de surveiller les alliés. Ceux-ci sont
soumis au tribut (phoros) à Athènes, fixé tous les quatre ans par
la boulê athénienne.
Ce tribut est considérable : environ 500 talents par
an. Les retards de versement donnent lieu à l’envoi de percepteurs, parfois
appuyés par la force. Les alliés doivent participer aux fêtes des divinités
athéniennes. Progressivement, les tribunaux athéniens deviennent seuls
compétents pour les affaires intéressant les citoyens des cités alliées. Toute
ville qui rompt l’alliance est coupable de trahison.
HISTOIRE-3
Une
réaction démocratique ?
Athènes a
perdu sa puissance économique et financière. La guerre et les épidémies ont
décimé la population. Beaucoup d'esclaves ont été vendus ou confisqués,
d'autres se sont enfuis et les mines du Laurion manquent de bras. Plus grave,
la ligue de Délos est dissoute et la cité ne dispose plus du phoros que
lui versaient ses alliés. Les campagnes sont dévastées et les classes paysannes
moyennes qui s'étaient développées depuis l'époque des Pisistratides en sont
les premières victimes. Le fossé se creuse à nouveau entre les plus riches et
les plus pauvres.
Pourtant, les tentatives de restauration oligarchique cessent, on n'assiste à aucun trouble civil majeur et la démocratie athénienne va trouver les ressources suffisantes pour survivre encore, avec les mêmes institutions, pendant plus de la moitié du siècle suivant.
Pourtant, les tentatives de restauration oligarchique cessent, on n'assiste à aucun trouble civil majeur et la démocratie athénienne va trouver les ressources suffisantes pour survivre encore, avec les mêmes institutions, pendant plus de la moitié du siècle suivant.
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