vendredi 3 juillet 2015

CADEAU DE (...AUX) GRECS


ACTUALITÉ
l'OBS 01/07/15

S'ils approuvent dimanche 5 juillet les propositions de leurs créanciers européens en échange de nouveaux prêts, les Grecs, déjà laminés par la crise économique, devront endurer de nouvelles hausses d'impôts, de nouvelles mesures d'austérité.
Mais s'ils rejettent ces offres, le pays risque de faire faillite. Voire de sortir de la zone euro, les plongeant dans une crise qui, selon beaucoup d'économistes, risque d'être pire encore.
Alors que le dialogue – à moins que ce ne soit la partie de poker menteur ? – a repris in extremis entre Athènes et Bruxelles, qui s'échangent de nouveau propositions et contre-propositions depuis mardi comme ils l'ont fait depuis 5 mois, le pays semble hésiter entre deux votes. Celui de la colère, – dire "non" aux créanciers qui dictent des conditions jugées "humiliantes". Et celui de la peur, – dire "oui" à de nouvelles mesures de rigueur pour éviter le saut hors de l'euro, dans l'inconnu.

Ce qui se passe présentement à Athènes ressemble t-il à ce qui s'est passé il y a plus de 2000 ans ?

HISTOIRE-1
Athènes tient à son argent (-470)

Au début de la ligue de Délos, seules quelques cités s’allient à Athènes mais petit à petit Athènes voit ses alliés croitre…et enrichir par conséquent le trésor de la ligue. Parallèlement à la constitution, Simon mène des conquêtes et ainsi élargi la puissance d’Athènes. Il remporte une victoire, au sud de la Turquie actuelle, en Cynécie, la bataille de l’Eurymedon. Cette bataille marque la puissance de la mer d’Athènes. Beaucoup de cités se regroupent à Délos, notamment lycie. Au lendemain de 478, on double le nombre des alliés, du tribut et par conséquent de la flotte. Les alliés de la première heure commencent à dire que sans menace, on n'a plus besoin de verser un tribut.

HISTOIRE-2

Peu à peu, cette fédération se transforme en empire athénien. La flotte devient ainsi quasi-exclusivement athénienne. Les alliés doivent prêter serment de fidélité à Athènes et modeler leurs institutions sur les siennes. Athènes impose l’usage de sa monnaie et de celui de son système de poids et mesures. Parfois une garnison athénienne s’installe sur place pour appuyer l’autorité de 
son envoyé spécial (épiskopoi) chargé de surveiller les alliés. Ceux-ci sont soumis au tribut (phoros) à Athènes, fixé tous les quatre ans par la boulê athénienne. Ce tribut est considérable : environ 500 talents par an. Les retards de versement donnent lieu à l’envoi de percepteurs, parfois appuyés par la force. Les alliés doivent participer aux fêtes des divinités athéniennes. Progressivement, les tribunaux athéniens deviennent seuls compétents pour les affaires intéressant les citoyens des cités alliées. Toute ville qui rompt l’alliance est coupable de trahison.

HISTOIRE-3

Une réaction démocratique ?
Athènes a perdu sa puissance économique et financière. La guerre et les épidémies ont décimé la population. Beaucoup d'esclaves ont été vendus ou confisqués, d'autres se sont enfuis et les mines du Laurion manquent de bras. Plus grave, la ligue de Délos est dissoute et la cité ne dispose plus du phoros que lui versaient ses alliés. Les campagnes sont dévastées et les classes paysannes moyennes qui s'étaient développées depuis l'époque des Pisistratides en sont les premières victimes. Le fossé se creuse à nouveau entre les plus riches et les plus pauvres.
Pourtant, les tentatives de restauration oligarchique cessent, on n'assiste à aucun trouble civil majeur et la démocratie athénienne va trouver les ressources suffisantes pour survivre encore, avec les mêmes institutions, pendant plus de la moitié du siècle suivant.

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