samedi 14 mars 2015

VIENS, QUE JE TE CASSE LE MONUMENT !


ACTUALITÉ

L'ONU a dénoncé samedi la «destruction» de la cité antique de Hatra dans le nord de l'Irak par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) qui depuis plusieurs semaines s'emploie à démolir les trésors du patrimoine irakien.
Soumis à la pression conjuguée des forces irakiennes au sol et de la coalition internationale dans les airs, l'EI multiplie exactions, destructions et pillages dans les zones sous son contrôle notamment dans la région de Mossoul et ses environs. Après avoir réduit en miette d'inestimables collections du musée de Mossoul, puis les joyaux architecturaux de Nimroud, ville phare de l'empire assyrien, l'EI s'en est pris à Hatra, une cité vieille de 2000 ans inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco située à 100 km au sud de Mossoul, selon l'Unesco.
 «La destruction de Hatra marque un tournant dans l'effroyable stratégie de nettoyage cultuel en cours en Irak», a dit dans un communiqué la directrice générale de l'Unesco.
HISTOIRE - 1

 Paris 1793 : L'assemblée nationale ordonne, le 14 août , la destruction immédiate "des monuments, restes de la féodalité existant encore dans les temples et autres lieux publics". Elle se poursuit après la destruction des tombeaux, du 12 au 25 octobre 1793. Il s'agit alors non plus de séculariser des signes, mais d’anéantir les restes mêmes du corps royal en exhument les corps, sous le dallage de l'abbaye. Dom Germain Poirier, témoin de l'opération au nom de la Commission des monuments, en a dressé un procès-verbal impressionnant de précision et de sécheresse.

(Boureau, 2000, Le simple corps du roi, p. 8, Éditions de Paris)


HISTOIRE - 2

Après les palais et les hôtels particuliers, cette purification républicaine s'abat logiquement sur les édifices religieux, et notamment la vénérable basilique royale de Saint-Denis, nécropole de toutes les dynasties françaises depuis la nuit des temps... Ce joyau du style gothique abrite la plupart des tombeaux de souverains depuis plus d'un millénaire ; c'est un immense cimetière de pierre  à l’échelle de toute la basilique, occupant ses cryptes et son sous-sol sur plusieurs strates archéologiques. Une cible de choix pour la jeune République... Ordre est donc donné de briser les tombeaux...

(Ferrand, 2012, Du sang sur l'histoire, p. 146, Flammarion)


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