jeudi 23 mai 2019

"MÉCHANT" SERPENT


(Édition 25.05.19)


ACTUALITÉ

Genève | L’Organisation mondiale de la santé a dévoilé jeudi un plan pour réduire de façon importante les décès causés par les morsures de serpents, en réclamant notamment une hausse de la production d’anti-venins.
Chaque année, près de trois millions de personnes sont mordues par des serpents venimeux qui font entre 81 000 et 138 000 morts.  
Quelque 400 000 survivants conservent en outre des handicaps graves, selon l’OMS.  
Dans un rapport, l’agence spécialisée de l’ONU encourage la communauté internationale à s’attaquer à ce fléau, qu’elle a classé il y a deux ans comme «maladie tropicale négligée».  
Elle se fixe pour objectif de réduire de moitié le nombre de décès et de handicaps causés par les serpents d’ici 2030. 

HISTOIRE 1 : en avion

Un avion d’Egyptair s’est posé d’urgence lundi dernier après la découverte d’un serpent à bord qui s’était échappé du bagage à main d’un passager.

L’A320-200 d’Egyptair entre Le Caire et Kuwait City avait un passager clandestin, et pas des moins dangereux, puisqu’il s’agissait d’un cobra, selon les quotidiens locaux, un animal dont la morsure peut être mortelle. D’ailleurs, c’est en s’échappant du sac à main où l’un des passagers, un Egyptien de 48 ans, l’avait dissimulé au milieu de vêtements, qu’il a commencé à épouvanter les 91 passagers. Il mord au passage son propriétaire, obligeant le pilote à se dérouter pour un atterrissage d’urgence à Hurgada (Egypte).

Selon des quotidiens égyptiens, l’homme aurait refusé de se faire soigner à l’hôpital, la blessure se révélant heureusement pour lui, superficielle –mais était-ce bien un cobra, comme le disent les médias locaux alors ? L’avion est ensuite reparti pour une arrivée au Koweit avec plus  de quatre heures de retard.

En octobre dernier, des employés de l’aéroport de Glasgow ont retrouvé un serpent non venimeux de 45 centimètres sous les sièges d’un avion qui revenait de Cancun au Mexique. Et en avril dernier, un pilote d’un avion de fret australien a eu la peur de sa vie en découvrant un serpent dans le cockpit, l’obligeant à se poser d’urgence. « Alors que l’avion était en train de se poser, je pouvais sentir le serpent contre ma jambe. J’avais peur », expliquera-t-il une fois à terre.

HISTOIRE 2 : Cléopâtre

Connue pour sa beauté et 2.040 ans après sa mort (selon les calendriers officiels), la reine Cléopâtre fascine toujours. Un historien rattaché à l’université de Trèves (Allemagne), Christoph Schaefer, a enquêté sur place, consultant d’anciens textes médicaux et interrogeant des experts en serpents : selon lui, une femme aussi attachée à son aspect physique, même au-delà de la mort, n’a sans doute pas pu opter pour une morsure de serpent, comme le veut la légende.

La morsure du cobra d’Égypte (Naja haje) entraîne une mort lente, douloureuse et risque d’altérer tissus et traits du visage. Or le mélange d’opium, de ciguë et d’aconitum (plante contenant des alcaloïdes toxiques) était un poison radical très en vogue à l’époque, et paraît une solution bien plus vraisemblable.

C’est en tout cas la théorie qu’a exposée lors de plusieurs émissions de TV le chercheur, auteur d’un best-seller sur Cléopâtre. Une théorie qui ne bouleverse pas les données généralement admises par les historiens concernant la belle souveraine, Cléopâtre VII Théa Philopator de son vrai nom, qui se serait suicidée en 30 avant JC après la défaite et la mort de son amant Marc Antoine.

HISTOIRE 3 : chez les Hittites

Les Hittites divisent l’univers en trois strates, le monde supérieur, le monde terrestre et le monde souterrain, faisant correspondre chacune de ces parties à un animal différent : l’Aigle à la partie supérieure de l’univers, l’Abeille à la terre, le Serpent au monde souterrain. L’univers est symbolisé par un arbre magique dont le serpent encercle les racines. La mythologie relate la lutte cosmique du Serpent Illuyanka et du dieu de l’Orage qui reflète le monde céleste. Doté d’une force exceptionnelle, le serpent parvient, dans un premier temps, à vaincre le dieu de l’Orage qui ne prendra sa revanche que grâce à l’intermédiaire de sa fille Inara, la déesse du monde sauvage ou du fils naturel qu’il a eu avec une mortelle. Le texte date de l’époque vieux-hittite (XVIe s. av. J.-C.). Un relief de Malatya, du Xe s., a conservé le souvenir de ce combat cosmique. Sur cet orthostate, on voit le dieu de l’Orage qui abat avec sa lance un serpent géant.

HISTOIRE 4 : dans la Bible

Il est évident que l'auteur a choisi le serpent à cause de sa valeur symbolique. Contrairement aux autres animaux, le serpent n'a pas de pattes, il apparaît à l'improviste; c'est un animal mystérieux qui, dans les religions anciennes, a de nombreux liens avec la sagesse et la sexualité. Chez plusieurs cultures, le serpent est associé au mystère de la vie et de la mort. On est donc dans la même ligne interprétative que les deux arbres dans le jardin de Gn 2, un qui donne la vie, l'autre qui donne la mort. Le serpent change régulièrement de peau, ce qui suggère un renouveau constant ou un rajeunissement. La plupart des gens ont peur de cet animal, aussi parce qu'il est venimeux.  Les voisins d'Israël adoraient le serpent pour obtenir fertilité et fécondité, et il y a des traces de ce culte en Israël (cf. Nb 21,4-9; 2 R 18,1-5; Sg 16,5-14). Cette double signification est aussi présente dans le récit de l'Éden : le serpent promet la connaissance (3,5) et la vie (3,4), mais malheureusement il ne donnera qu'une pauvre connaissance (3,7) et la mort (3,22). L'identification du serpent avec le démon ou Satan n'est pas dans le sens de l'auteur et a été développé tardivement dans la tradition biblique (cf. Sg 2,24; Ap 12,9; 20,2).


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