vendredi 8 mars 2019

LE POLITIQUE ET LE RELIGIEUX


(Edition 19.03.09)

ACTUALITÉ

Agence FrancePresse 06/03/19 

Beaucoup de bouddhistes tibétains redoutent que Pékin cherche à imposer son choix pour le successeur de l'actuel Dalaï-Lama, après la mort du chef spirituel des Tibétains.

L'inconnue demeure sur le fait de savoir comment et s'il y aura même un tel successeur, la tradition vieille de plusieurs siècles voulant que des responsables monastiques tibétains interrogent plusieurs centaines de jeunes garçons pour en désigner un comme étant la réincarnation du Dalaï-Lama.

Mais l'actuel Dalaï-Lama, le 14e, a annoncé en 2014 qu'il pourrait bien être le dernier, cherchant ainsi à prévenir toute tentative de Pékin de nommer son successeur.

Le Parti communiste chinois, qui prône pourtant officiellement l'athéisme, a répété à plusieurs reprises qu'il disposait du droit à contrôler le processus de réincarnation du Dalaï-Lama.

HISTOIRE-1 : 15ième siècle

Les Ottomans observaient « le modèle byzantin des relations entre le basileus (empereur) et l'Église orthodoxe. Cette relation fut appelée par les historiens le césaropapisme ». L'empereur concentrait les pouvoirs civil, militaire et religieux tandis que le patriarche, à la tête de l'Église, lui était soumis.

Dès la chute de Constantinople en 1453, « les Ottomans ont progressivement importé cette dualité relative, contraire à la tradition sunnite, en créant un chef religieux appelé le grand mufti. Personnage clé de l'empire après le sultan et le grand vizir, il détenait donc officieusement le pouvoir religieux tout en dépendant du calife ».

Ce rapport à l'Empire romain d'Orient était donc très étroit pour les Ottomans et un élément capital pour asseoir la légitimité de leur empire à prétention universelle. Mehmet II le Conquérant, celui qui fit tomber Constantinople, s'arrogea le titre de « Successeur des Césars ». Au-delà de ses exploits militaires, Mehmet II le Conquérant avait compris qu'il fallait compiler les textes juridiques. À la manière des Compilations de Justinien Ier, « il fit rédiger un corpus législatif totalement séculier et donc séparé du Coran et de la shariah appelé Kanun-il-osmani ou le Code Ottoman. » Le plus célèbre Code Ottoman reste celui de Soliman le Magnifique qui lui valut le surnom de « Sultan Législateur ».

HISTOIRE-2 : 12ième siècle

Au douzième siècle, l’Europe chrétienne atteint son apogée. C’est le siècle des premières croisades et des premières cathédrales. Mais entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, le conflit est incessant.

Entre 1160 et 1180, une véritable guerre va mettre aux prises un empereur d’Allemagne tout-puissant, Frédéric Barberousse, et un pape sans moyens dont l’histoire a presque oublié le nom, Alexandre III.

Quel est l’enjeu de ces batailles ? La domination de l’Europe pour l’Empereur ; l’indépendance du Saint-Siège pour Alexandre.

L’assassinat de Thomas Becket, la destruction et le sac de Milan – la plus grande ville européenne de l’époque –, le soutien par la Sicile et la France du combat d’Alexandre, la défaite des armées de Frédéric écrasées au nord de l’Italie par une armée lombarde sortie de terre, tout cela va scander un combat qui va ébranler l’Europe durant ce douzième siècle finissant.

La scène finale se déroulera à Venise. L’Empereur devra s’agenouiller devant Alexandre, sous les regards sidérés de la foule vénitienne qui contemple pour la première fois de son histoire un pape et un empereur.

Au lendemain de ces vingt ans, l’Église ne sera plus tout à fait la même.

HISTOIRE-3 : la Rome impériale


Le grand pontife était beaucoup plus qu'un simple prêtre. Nous avons vu les immenses prérogatives détenues par les Pontifes : le premier d'entre eux exerçait certes une autorité religieuse (Il présidait les comices chargées d'élire les prêtres et les Vestales, nommait les flamines et le rex sacrorum, et détenait toute autorité sur l'ensemble du clergé.) mais aussi et surtout politique. Outre le fait qu'il pouvait cumuler le sacerdoce avec un mandat, un seul exemple suffira à s'en convaincre : le grand pontife était responsable du calendrier romain, auquel il pouvait ajouter des mois intercalaires afin de synchroniser l'année civile avec les saisons. Or, le mandat d'un magistrat correspondant justement à une année civile, un pontife avait la possibilité de prolonger l'année lorsque l'un de ses alliés politiques ou lui-même était au pouvoir, ou au contraire refuser de l'allonger lors du mandat d'un adversaire. On imagine aisément les abus possibles, et surtout l’intérêt que pouvait revêtir la charge eux yeux d'une personnalité de premier plan. Jules César, notamment, devint pontife en 73 avant J.C. et grand pontife dix ans plus tard - charge qu'il occupa jusqu'à sa mort.

Suite à l'assassinat de Jules César en 44 avant J.C., son allié Lépide obtint la charge de grand pontife. Personnage falot, il tomba en disgrâce après la guerre entre Octave / Auguste et Marc Antoine mais, bien qu'exilé par le nouvel Empereur, il conserva la fonction sacerdotale jusqu'à sa mort en 13 avant J.C. Auguste fut alors choisi pour lui succéder. L'Empereur contrôlait donc la vie religieuse officielle et nommait les autres pontifes, de sorte que le bureau impérial avait désormais la main-mise sur l'ensemble de la religion romaine, et l'obtention de la charge et l'accession au sacré collège étaient considérées comme un signe de la faveur impériale.

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