vendredi 7 décembre 2018

PARIS BARRICADES



(Edition  08.12.18)

ACTUALITÉ


Plus de 400 interpellations, des centaines de feux, des barricades, des commerces pillés, des dégradations à l'Arc de Triomphe, 133 blessés à Paris (263 en France) et près de 10.000 grenades (lacrymogènes, GLI-F4 et de désencerclement) tirées selon des bilans consultés par Libération: la mobilisation des gilets jaunes du samedi 1er décembre a été émaillée d'importantes violences dans certains quartiers de la capitale, en marge de protestations pacifiques.

Les scènes de samedi dernier font craindre aux autorités un même déroulé pour "l'acte IV' de la mobilisation des gilets jaunes dans deux jours. Mercredi soir, la présidence a fait savoir à l'AFP "avoir des raisons de redouter une très grande violence". Malgré l'annonce de la suspension des hausses des taxes sur les carburants et des tarifs du gaz et de l'électricité, des dizaines d'appel à manifester se font encore entendre.

HISTOIRE-1
1588 Le Duc de Guise et la Ligue catholique contre le roi

Le 12 mal, par l'ordre de Henri III, quatre mille Suisses et deux mille gardes, mèche allumée, tambour battant, entrent dans Paris et s'emparent des ponts et des places principales.

A cette agression déclarée, l'union s'agite , les prédications retentissent  : la bourgeoisie était prête  : de toutes parts elle s'arme ; les écoliers de l'université, réunis sur la place Maubert, où on n'avait pas placé de gardes, donnent le signal et l'exemple de l'insurrection.

Les chaînes se tendent dans les rues ; en quelques heures des barricades s'élèvent jusqu'aux portes du Louvre aux cris de : Vive l'union ! vive la sainte Ligue !  

Le tocsin sonne à toutes les églises appelant les ligueurs au combat.

Bientôt les soldats du roi sont vigoureusement attaqués ; on les cerne de tous côtés, on les isole, on les sépare de leurs chefs, et, abandonnés à eux-mêmes, sans vivres, sans munitions, bloqués dans des rues étroites où ils ne peuvent répondre aux balles qu'on leur envoie, ils sont obligées de reculer et de capituler pour échapper au massacre.

Le soir, la Ligue, qui avait eu tout le succès de cette journée, demeurait maîtresse de Paris et tenait le roi assiégé dans son palais ; encore un effort, elle s'emparait de Henri III.

Celui ci, épouvanté, délibéra avec son conseil durant toute la nuit sur le parti auquel il fallait se résoudre, et sa mère le décida à fuir plutôt que d'accepter les dures conditions que lui faisait le chef de la Ligue.

HISTOIRE-2
1827-1851 l’ère des barricades

A l’époque où la barricade constitue un sujet nouveau dans la peinture et la littérature, son rôle devient systématique dans les événements politiques. Des insurgés érigent des barricades en 1827, 1830, 1832, 1834, 1839, 1848 (février et juin), 1849, 1851, et c’est alors que le terme acquiert son sens moderne. Sur vingt-cinq ans, toute une génération de jeunes républicains tels que Louis-Auguste Blanqui (1805-1881) ou François-Vincent Raspail (1794-1878) a fait son éducation politique au sommet des barricades en luttant contre les Bourbons et les Orléans, a acquis une maturité dans les combats de la Deuxième République et a été écrasée par le coup d’État de 1851.

1830, par son ampleur et son succès, constitue réellement la révolution des barricades. Pendant les journées des 27, 28 et 29 juillet, leur nombre aurait dépassé 4 000, dans les quartiers populaires de Paris. En février 1848 encore, on compte 1 512 barricades. Entre ces deux révolutions, les soulèvements suscités par des sociétés secrètes de tendance républicaine, comme la Société des Droits de l’Homme, voient l’implantation des barricades dans la ville se reproduire avec une extraordinaire continuité. Ainsi se confirment les remarques des contemporains : les barricades parisiennes réapparaissent comme par magie, au même endroit, d’une insurrection à l’autre.

HISTOIRE-3 
1944 : la libération de Paris

Grâce notamment à l'intervention du consul de Norvège Raoul Nordling et du président du conseil municipal de Paris, Pierre Taittinger, 3200 prisonniers politiques sont libérés, une nouvelle trêve est décidée mais elle ne fait pas l'unanimité au sein de la Résistance. Des affrontements sporadiques se poursuivent.

Le 21, le CNR décide de rompre la trêve et des barricades sont érigées dans plusieurs quartiers de la capitale. Le 22, les combats s'intensifient.

Les forces alliées sont à une centaine de kilomètres. De crainte de représailles allemandes qui transformeraient la ville en un champ de ruines, après bien des hésitations de la part du commandement américain, la 2e DB est finalement autorisée, le 22 août au soir, à foncer sur la capitale pour prêter main-forte aux FFI.

Décision hautement symbolique que de laisser des soldats français entrer les premiers dans Paris, ce qui satisfait le général de Gaulle, soucieux d'asseoir son autorité sur les territoires libérés où l'influence des communistes est souvent prépondérante.

A VOUS DE JOUER 

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