(Édition
10.11.18)
ACTUALITÉ
Déjà,
Alain Bellemare (président de Bombardier) chiffrait hier à
250 millions US les gains anticipés de la suppression de 5000 postes
à l'échelle mondiale. Des gains qui vont permettre aux dirigeants de Bombardier
d'atteindre leurs objectifs financiers qu'ils pourront monnayer contre de
plantureux bonis de performance, ce qui va encore une fois déchaîner les
passions, la colère et le cynisme d'un large pan de la population québécoise.
HISTOIRE-1
France 1789 Changer d'élite.
Espoirs et illusions.
"Votre
confusion présente, a atteint telle une paralysie, les sources mêmes de la vie.
Tous ceux qui parmi vous étaient faits pour obéir à l'honneur ont été déchus et
humiliés... Mais cette génération de la noblesse sera bientôt éteinte. Celle
qui doit la suivre ne pourra plus être distinguée des charlatans et des
bouffons, des agioteurs, des usuriers et des Juifs qui seront toujours ses
compagnons et parfois même ses maîtres.Croyez-m'en, Monsieur, ceux qui
prétendent niveler n'instaurent jamais l'égalité. Dans toutes les sociétés
composées de différentes classes de citoyens, il faut qu'il y en ait une qui
tienne le premier rang. C'est pourquoi les niveleurs ne font que changer
et que pervertir l'ordre naturel des choses "
(Edmund
Burke en 1790 dans ses Réflexions sur la Révolution de France, Pluriel
Histoire, paris 2004, p. 62).
HISTOIRE-2
La réforme protestante dans le monde
germanique XVième siècle
Inévitablement,
de plus en plus de personnes remarquèrent que cette situation ne pouvait plus
durer. Le népotisme et la corruption étaient en constante augmentation, les
charges ecclésiastiques vendues au plus offrant. Des taxes et des impôts
étaient exigés.
De
grosses sommes d’argent furent transmises à Rome : au nord des Alpes les gens
déploraient de devoir financer l’inefficacité du Sud et le luxe des princes et
de la bureaucratie ecclésiastique dans la lointaine Italie. Toute éventuelle
analogie avec la redistribution européenne est purement fortuite…
Les
gaspillages firent augmenter le besoin d’argent. Ainsi, le commerce des lettres
d’indulgences prit de l’ampleur. L’argent permettait d’être exonéré du
châtiment divin ; plus grave le péché, plus haut le prix…
La
manière de réagir des puissants est fascinante : on ne s’attaque pas aux abus,
mais aux personnes émettant des critiques. On ne veut pas éliminer les abus,
mais les voix discordantes. Ainsi s’évanouissent les dernières chances
d’amélioration et la quête de bonnes solutions.
Cette
évaluation erronée a de graves conséquences. Le mécontentement concernant la
situation existante est déjà répandu. Dans les milieux dirigeants, on se
réconforte mutuellement, il n’y a rien à changer, tout va bien ; il s’agit juste
de quelques fauteurs de troubles, d’agitateurs voulant influencer une partie du
peuple prétendument stupide.
L’élite
vit dans un autre monde, méconnait les problèmes de la population, et parle une
autre langue, littéralement.
HISTOIRE-3
Rome 1er siècle avant notre ère. Cicéron
contre Verres
Le procès
Verres reste une affaire exemplaire, le modèle des procès de corruption en
politique. De quoi s'agit-il ? le puissant et influent magistrat romain
Verrès est accusé, en 70 av. J.-C, d'abus de pouvoir, de détournement de fonds,
de vol d'œuvres d'art. Pour l'époque, son comportement n'a rien d'exceptionnel.
Mais Verrès joue de malchance. D'abord il a devant lui un accusateur
exceptionnel, Cicéron, dont les plaidoiries sont restées célèbres. Ensuite, et
c'est le plus important, le droit et la justice finiront par triompher.
«La
province de Sicile a été pendant un espace de trois ans ravagée par Verrès ; il
a dévasté les cités des Siciliens, il a fait le vide dans les maisons, il a
dépouillé les lieux consacrés : tels sont les dires des plaignants. C'est par
moi qu'ils vous demandent secours, à vous et aux lois du peuple romain ; c'est
moi qu'ils ont désiré avoir pour écarter d'eux leurs calamités, pour les venger
des injustices qu'ils ont souffertes, pour être le mandataire de leur droit,
pour agir en justice dans leur cause tout entière. » Un gouverneur
malhonnête et dépravé, un jeune avocat mettant tout son talent à défendre une
province spoliée, voici résumé un des procès les plus exemplaires de l'histoire
romaine, qui, par l'intermédiaire de discours demeurés célèbres,
les Verrines, a permis de redéfinir les devoirs de ceux qui
gouvernent.
Le point
de départ de cette affaire fut relativement banal. En 70 av. J.-C, Verrès,
propréteur* de Sicile depuis 73 av. J.-C, fut accusé de concussion à la fin de
son mandat par toutes les cités siciliennes, à l'exception de Messine et de
Syracuse. Les sujets de plaintes des Siciliens étaient nombreux :
prévarications de toute sorte, pillage organisé de la province, violences
inadmissibles. Ce genre de procès était chose courante à Rome. Lorsqu'ils
passaient dans une province, beaucoup de gouverneurs y trouvaient un moyen
commode de s'enrichir facilement et de renflouer leurs finances souvent obérées
par les frais des campagnes électorales qui leur avaient permis d'atteindre ces
hautes fonctions. Si Verrès fut à coup sûr un administrateur détestable, il eut
surtout la malchance d'être jugé dans des circonstances politiques
exceptionnelles et d'être affronté à un non moins exceptionnel accusateur,
Cicéron, qui devait le transformer pour la postérité en archétype du mauvais
gouverneur.
À
VOUS DE JOUER
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