jeudi 26 juillet 2018

CACHEZ CE THÉÂTRE que je ne saurais voir


(Edition 28.07.18) 

ACTUALITE 

Radio-Canada info 26.07.18 

La pièce Kanata devait être présentée à Paris, au Théâtre du Soleil, à partir de décembre avant de partir en tournée vers 2020. 

Kanata entendait présenter une relecture de l'histoire du Canada à travers les rapports entre les Blancs et les Autochtones. L'absence de comédiens issus des communautés autochtones avait créé ces derniers jours une controverse autour du spectacle. 
 
Cette annulation intervient après celle de SLAV,  une autre production de Robert Lepage. La production présentée au Théâtre du Nouveau Monde avait été accusée d’utiliser l’héritage culturel de la communauté noire dans un spectacle sur l'esclavage créé par des Blancs pour des Blancs.

Robert Lepage avait alors dénoncé un « coup porté à la liberté d'expression artistique ». 

HISTOIRE-1

1830 La bataille d'Hernani


Drame romantique de Victor Hugo, Hernani déclenche au moment de sa sortie une polémique si forte qu’on la qualifie de "bataille". Le 25 février 1830, à la Comédie-Française, les défenseurs de Victor Hugo s’opposent violemment à ceux qui réclament l’arrêt de la pièce pour outrage au bon goût. Au nom de la liberté du créateur, Victor Hugo ne respecte aucune des trois unités chères au théâtre classique : sa pièce ne se passe pas dans un seul lieu, ni sur une période de temps réduite, et l’intrigue n’est pas unique. Hugo refuse aussi le rythme classique de l’alexandrin au nom du respect du naturel : ses personnages ne parlent pas en vers et ne font pas de rime ! 

HISTOIRE-2

1664 Le Tartuffe 

 
C'est la première œuvre censurée de Molière. En effet, le personnage principal étant un dévot mais aussi un hypocrite et un libertin, elle est censurée par le Roi sous la pression de la Cabale des Dévots qui se sent offensée et plus jouée pendant cinq ans. Il décide alors de se faire oublier et écrit Dom Juan en 1666 qui fait un scandale et est aussi censurée. Malgré cela, il reste sous la protection du Roi et crée ensuite plusieurs autres pièces comme George Dandin et Le Malade Imaginaire. 

Il meurt en 1673 mais n'ayant pas abjuré sa profession de comédien, il échappe de peu à la fosse commune grâce à l'intervention du Roi. 
C'est avec des œuvres comme Tartuffe et Dom Juan que Molière s'est hissé au rang de plus grand artiste de son époque. 

HISTOIRE-3

1536  Les Clercs de la Basoche (on désignait par clercs de la basoche ou basochiens les juges, avocats, procureurs et tous gens de justice, cette espèce de corporation ayant été formée au début du XIVe siècle) 


...les collégiens, comme les clercs de la Basoche, jouaient des comédies. Ces représentations au XVIe siècle étaient devenues d’un usage fréquent et général. Les associations laïques de la province suivaient l’exemple des basochiens de Paris. 

Le Parlement avait été obligé, dans plusieurs circonstances, d’interposer son autorité pour faire respecter la morale, outrageusement attaquée dans les farces et sotties. Les mesures qu’il prenait indisposaient souvent les clercs de la Basoche. Ils cherchaient par tous les moyens possibles à éluder les difficultés sans braver ostensiblement les défenses qui leur étaient faites. Ils avaient imaginé de prendre des masques représentant les traits de la personne qu’ils voulaient mettre en scène, et ils ajoutaient des écriteaux qui donnaient le véritable sens aux phrases équivoques glissées dans leurs pièces. Ces écriteaux avaient pour objet principal l’explication de certaines situations qu’ils n’osaient pas cependant exposer aux yeux des spectateurs.

Cette tentative fut réprimée par un arrêt du Parlement du 20 mai 1536 qui punissait les contrevenants du bannissement et de la prison. En 1538, la Cour, touchée de l’obéissance des basochiens, leur permit de jouer à la manière accoutumée, avec la condition, toutefois, qu’ils remettraient au Parlement leurs manuscrits quinze jours avant la représentation. Cet arrêt est du 23 janvier 1538 ; il accorde aux basochiens la permission de faire jouer leurs pièces à la Table de marbre, ainsi qu’il est accoutumé, en observant d’en retrancher les choses rayées : 

« Du mercredy 25 janvier 1538.

Après avoir vu par la Cour le cry ou le jeu présenté à icelle par les receveurs de la Basoche, pour jouer jeudy prochain, la dite Cour a permis auxdits receveurs iceluy cry ou jeu faire jouer à la Table de marbre en la manière accoustumée, ainsi qu’il est à présent, hormis les choses rayées ; leur a fait défenses, sous peine de prison et de punition corporelle, de faire jouer autre chose que ce qui est, hormis les dites choses rayées ; et pour l’avenir à ce que les dits receveurs ou leurs successeurs ne se mettent en frais frustratoirement, la dite Cour leur a inhibé et défendu faire faire aucun cry ou jeu que premièrement ils n’ayent la permission de ce faire de la dite Cour ; et à cette fin bailler quinze jours auparavant leur requeste à la dite Cour. »

La censure se continua par la suite, et le Parlement maintint sa prohibition à l’égard des basochiens par un arrêt du 7 mai 1540. « Toutefois, y est-il dit, n’entend leur défendre qu’ils se réjouissent honnestement et sans scandale. 

A VOUS DE JOUER 

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