samedi 16 novembre 2019

MANQUE DE... POT


(Édition 16.11.19)


ACTUALITÉ


Le milliardaire québécois Guy Laliberté, qui a été arrêté en Polynésie française pour culture de cannabis, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

Après la première comparution devant le juge d’instruction mercredi, «aucune accusation de trafic n’a été retenue contre lui» a précisé une porte-parole de Lune Rouge, l’entreprise de l’homme d’affaires, par communiqué.

HISTORIQUE 1 : en Nouvelle-France

Au Canada, il semblerait que le cannabis fut importé très tôt par les Français, soit dès 1609 par l'apothicaire Louis Hébert, qui a transporté dans ses bagages nombre de plantes médicinales. Le chanvre était cultivé pour approvisionner l'industrie navale qui avait grand besoin de la fibre textile de cette plante pour fabriquer les cordages des navires. Il semble qu'on ne la consommait pas comme drogue.

HISTORIQUE 2 : de Rabelais à Napoléon

En Europe, son usage en tant que psychotrope est resté méconnu jusqu'au dix septième siècle sauf par Paracelse et Rabelais (qui décrivit au seizième siècle le « pantagruélion » dont les caractéristiques suggèrent qu’il s’agit du chanvre) alors que ses fibres étaient d'une importance stratégique (cordages). 

La connaissance de ses effets se répandit en Europe, en France, après la campagne napoléonienne d’Égypte, pays où il était largement consommé sous forme de haschich, et, en Angleterre, après la conquête des Indes. 

Un décret de Bonaparte du 8 octobre 1800 tenta de prohiber son commerce et son utilisation en Égypte mais il suscita néanmoins l’intérêt de scientifiques ayant accompagné Bonaparte dans ce pays comme Sylvestre de Sacy, Aubert Roche et Jacques Moreau de Tours. Ce dernier, psychiatre, l’étudia scientifiquement, le testa pour traiter ses malades et publia Du Haschich et de l’Aliénation Mentale, ouvrage qui devait avoir un grand retentissement. Il fit connaître le haschich à Théophile Gauthier et à d’autres écrivains et artistes comme Charles Baudelaire, Alexandre Dumas, Gérard de Nerval, Delacroix etc. 

De leurs soirées naquit le club des haschichins réunissant à l’hôtel Pimodan l’intelligentsia de l’époque. Ils y expérimentèrent les effets du haschich sous forme de dawamesk. Les écrits de T. Gauthier comme le Club des Haschichins ou de C. Baudelaire comme Les Paradis artificiels populariseront ces soirées.

HISTORIQUE 3 : Antiquité

Le chanvre est mentionné sur le papyrus Ebers de l’Égypte pharaonique (1550 av. J.-C.), où il voisine avec l’opium, la jusquiame et la mandragore.
Les Assyriens utilisaient le cannabis comme encens : c’était le qunubu ou quannabu, terme dérivé du persan kanaba, terme peut-être d’origine scythe.

La médecine grecque hérite largement de la tradition égyptienne. Dioscoride souligne les propriétés psychotropes de la plante qui « fait venir au-devant des yeux des fantômes et illusions plaisantes et agréables ». Galien redoute qu’« elle ne blesse le cerveau quand on en prend trop » mais rapporte son usage comme enivrant et livre des formules de galettes soporifiques contenant du cannabis. La plante n’entrait-elle pas aussi dans la formule du Népenthès chanté par Homère?

Pour les Romains, le cannabis participait à la formation d’électuaires variés, à des vertus magiques, ainsi que dans la composition de nombreux médicaments. Ils utilisaient également ses fibres pour fabriquer les cordages des navires, et les importaient de Gaule (notamment du IVe siècle av. J.-C. au IIe siècle de notre ère).

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