vendredi 22 novembre 2019

EN GRÈVE



(Edition 22.11.19)


ACTUALITÉ

Branle-bas de combat avant la grève du 5 décembre 2019 

Les Français s’attendent à de grandes difficultés dans les transports à l’occasion de la grève de la SNCF et de la RATP prévue contre la réforme des retraites. Voire les jours suivants. Vélo, télétravail, location de voiture... chacun tente de trouver la parade.

HISTORIQUE 1 : États-Unis

Le plus marquant de ces épisodes se produit dans l’État d’Arkansas à l’initiative de Ben Patterson. Suite à l’appel de Humphrey, Patterson, arrivé récemment en Arkansas, tente d’organiser une grève des ouvriers agricoles noirs qui sont presque exclusivement des cueilleurs de coton. 

Le 20 septembre, le mouvement démarre dans le comté de Lee lorsque des ouvriers agricoles de l’exploitation du colonel H.P. Rodgers, dont Patterson, exigent une augmentation de salaire. Ils sont immédiatement renvoyés et expulsés de l’exploitation. Ils commencent alors à faire le tour du comté pour rallier d’autres cueilleurs de coton à leur cause.

Le 25 septembre, deux ouvriers sont tués sur une plantation lors d’un affrontement entre grévistes et non-grévistes. Le 28, deux grévistes tuent Tom Miller, le gérant d’une plantation appartenant au planteur J.F. Frank. Le 29, les meneurs de la grève prennent la fuite et sont poursuivis par un posse, un groupe armé payé par les planteurs blancs. Durant la semaine qui suit, la chasse aux grévistes fera 15 morts, dont Patterson, et 6 grévistes seront emprisonnés. Un an plus tard, il ne restera quasiment plus rien de l’Alliance.

Dans l’ensemble du pays, les grèves, mal organisées et durement réprimées, seront des échecs : les grévistes sont licenciés et emprisonnés et l’ordre est vite rétabli. L’échec de cet appel à la grève, émanant de la plus puissante organisation noire des États-Unis au XIXe siècle, a mis fin à cette tentative originale de syndicalisme noir.

HISTORIQUE 2 : Europe

Au Moyen Âge, des grèves éclatèrent en Europe, d'essence corporative. Le refus de travail est le fait d'une catégorie précise d'artisans ou d'ouvriers, ayant monopole pour défendre leurs intérêts particuliers. Ces actions, souvent violentes, sont en général réprimées très durement. 

Parmi ces conflits, on peut citer, par exemple, en 1280, à Rouen, une grève des drapiers qui se termine par l'assassinat du maire.
En 1511, les ouvriers chargés d'assécher les fondations du chantier de la cathédrale de Bordeaux cessent le travail et sabotent les installations pour obtenir des chanoines de meilleures rémunérations et conditions de travail. 
En 1539, la grève des imprimeurs de Lyon est restée célèbre pour sa dureté. Les ouvriers n'obtiennent pas satisfaction, mais l'agitation persistera jusqu'en 1544.

Dans les années qui ont précédé la Révolution de 1789, les grèves se multiplient dans des corporations très diverses (imprimeurs, relieurs, bonnetiers, peintres, charpentiers, etc.). La loi Le Chapelier de juillet 1791, en supprimant les corporations et en interdisant toute coalition ouvrière, rend la grève illégale. Les mouvements revendicatifs reprendront à partir de la Restauration avec des caractéristiques nouvelles.

HISTORIQUE 3: Egypte

Le 29 décembre, les ouvriers n’ont rien reçu depuis 18 jours. Ils cessent le travail, marchent vers les temples (symboles du pouvoir), franchissent cinq postes de contrôle en criant "Nous avons faim" puis commencent un sit-in derrière le temple de Thoutmosis III. Un temple leur transmet cinquante pains.
Une conciliation échoue . Les ouvriers occupent alors le secteur, paralysant les activités. Ils font remonter aux autorités les causes de leur mouvement :
" Si nous en sommes arrivés à ce point, c’est à cause de la faim et de la soif ; il n’y a plus de vêtements, plus d’onguents, ni de poissons, ni de légumes ; écrivez au pharaon, notre bon seigneur, sur ce sujet, et écrivez au vizir, notre supérieur, pour que les provisions nous soient données".

Les grévistes exigent de disposer des rations accaparées par les prêtres et autres intermédiaires du pharaon, entreposées dans un temple.
La grève se poursuit. Le deuxième et le troisième jours de grève, les travailleurs occupent l’enceinte sacrée entourant le temple funéraire de Ramsès II, provoquant la fuite des gardiens, soldats et comptables.Diverses promesses leur sont faites mais ne sont pas tenues.

Les grévistes campent alors dans le temple funéraire de Ramsès III durant un jour et une nuit. Le restant dû des mois précédents leur est alors octroyé.
Le travail reprend durant quinze jours.
Cependant, une deuxième puis une troisième grève vont éclater peu après pour le paiement de leur dû et pour dénoncer la corruption des chefs locaux, le non respect des obligations dues aux dieux.

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