vendredi 12 avril 2019

COUPS D'ÉTAT ANNONCÉS

(Édition 13.04.19)

ACTUALITÉ : TRUMP

Agence France-Presse 10.04.19 (La Presse Mobile)

(Washington) L'enquête russe terminée, Donald Trump passe à la contre-attaque : son gouvernement a annoncé mercredi vouloir se pencher sur sa genèse pour vérifier si le FBI n'avait pas «espionné» illégalement la campagne du milliardaire républicain.

Les investigations sur une possible collusion entre Moscou et son entourage lors de l'élection présidentielle de 2016 étaient «une tentative de coup d'État», a lancé Donald Trump lors d'un échange avec des journalistes dans les jardins de la Maison-Blanche.

HISTOIRE-1 : ERDOGAN

Quand, dans la foulée de la tentative de coup d’Etat raté du 15 juillet 2016, le président de la République Recep Tayyip Erdogan avait paru sur les écrans et qualifié de « bénédiction de Dieu » les terribles événements ayant occasionné des tirs contre les civils, des centaines de morts et le bombardement de l’Assemblée nationale par des avions de guerre, le sens de ces propos nous avait quelque peu échappé.

Le 20 juillet, lorsque l’état d’urgence fut proclamé et que le coup d’Erdogan s’abattit sur nous de tout son poids, nous comprîmes que ce 15 juillet « béni » pour Erdogan était une malédiction du diable pour la Turquie. Car ce putsch raté – encore sombre et douteux par bien des aspects – a permis au pouvoir d’asseoir le régime d’un seul homme en écrasant toute forme d’opposition, de mettre fin à l’Etat de droit en lui confiant les rênes du pouvoir judiciaire, et de s’acheminer vers un ordre politique et social islamo-fasciste.

HISTOIRE-2 : HITLER

Le 4 février, sous le prétexte de lutter contre la «menace communiste», les nazis obtiennent du vieux président Hindenburg la promulgation d'une ordonnance autorisant l'État à interdire toutes réunions et publications qui menaceraient sa sécurité. En Prusse notamment, la police, dirigée par Göring, multiplie les arrestations, qui touchent dabord les communistes, et épure l'administration de ses éléments démocrates. Rapidement, de nombreux SS et SA sont engagés comme «policiers auxiliaires».

L'incendie du Reichstag, le 27 février, entraîne la publication par le président du Reich d'une ordonnance «Pour la protection du peuple et de l'État», qui instaure de fait l'État d'urgence et donne tous les pouvoirs au gouvernement. La répression se systématise, et frappe désormais les sociaux démocrates et l'ensemble des Allemands hostiles au nazisme; beaucoup sont assassinés dans les premiers camps de concentration ouverts pour y interner les nombreux opposants.

HISTOIRE-3 : CICERON

Au printemps 64, une poignée de nobles et quelques chevaliers, accablés de dettes, prêtent serment de soutenir le projet de l'un d'entre eux, Catilina, et de prendre le pouvoir à Rome par tous les moyens, y compris la violence. Ils veulent non seulement se rendre maîtres des rouages de l'État, magistratures et sacerdoces, mais aussi s'emparer de la fortune des plus riches et réviser à la baisse les dettes dont souffrent de larges catégories de la population romaine. Devant l'échec de Catilina, en 64 puis en 63, aux élections consulaires pour 63 et 62, le complot se durcit et s'élargit à plusieurs régions italiennes, Étrurie, Picenum, Apulie. Les conjurés tentent même de gagner à leur cause les Allobroges de Gaule transalpine. Leur plan comporte l'assassinat du consul Cicéron, l'incendie de Rome, et le soulèvement des régions d'Italie dans lesquelles des hommes armés ont été rassemblés. Mais l'affaire s'ébruite. Quelques dames de la noblesse dont les salons s'ouvraient aux conjurés, des individus plus ou moins impliqués dans un premier temps, ébranlés par l'ampleur du complot, informent Cicéron et l'assemblée sénatoriale...

Le talent oratoire de Cicéron fait le reste : il convainc le peuple et le Sénat de l'importance du danger encouru, obtient les pleins pouvoirs pour les consuls, l'envoi de troupes dans les régions d'Italie infiltrées par les conjurés, puis l'arrestation des principaux protagonistes du complot qui se trouvaient à Rome.

Les cinq hommes, dont deux sénateurs, déclarés ennemis publics, ne bénéficient pas d'un procès. Alors que Catilina a pris la fuite, leur sort est scellé le 5 décembre 63, dans une séance fameuse du Sénat qui finit par voter la mort sur proposition de Caton d'Utique, soutenu par Cicéron, contre l'avis de César plaidant pour leur relégation à vie dans des municipes italiens et la confiscation de leurs biens. Le soir même, Cicéron fait procéder à leur exécution par étranglement. Cette action lui vaut l'ovation du peuple et l'octroi du titre de « père de la Patrie » réservé aux sauveurs de la République. Peu après, en janvier 62, Catilina, qui avait rejoint les troupes des insurgés en Étrurie, meurt courageusement en combattant à leur tête.

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