vendredi 30 octobre 2020

LES OEUVRES DES AUTRES



(Edition 31.10.20)

ACTUALITÉ

https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-larcheologie/antiquites-du-sang-quand-pillage-et-pandemie-font-bon-menage

La pandémie a en effet affecté la surveillance des sites culturels et des musées, entrainant notamment une augmentation des fouilles illégales de sites archéologiques. Parallèlement, des chercheurs signalaient l’accroissement des ventes illicites en ligne de biens culturels issus de fouilles clandestines.

Syrie et Irak, mais aussi Yémen, dont on parle si peu, Sahel et Libye sont à l’origine de ses antiquités de sang. Rappelons que l’archéologie aurait constitué le deuxième poste des recettes du groupe terroriste Daesh et qu’aujourd’hui nombre de ses vestiges archéologiques sont conservés dans des ports-francs comme Genève, Bangkok ou les Emirats. Après la drogue et les armes, biens culturels et antiquités sont au troisième rang des commerces illicites mondiaux.

HISTORIQUE 1 : en Irak

https://www.liberation.fr/evenement/2003/04/26/enquete-sur-l-etrange-pillage-du-musee-de-bagdad_462768

Pour comprendre ce qui s'est passé au Musée de Bagdad, il faut reprendre le fil des événements. Lundi 7 avril, les combats font déjà rage dans la partie occidentale de Bagdad où se trouve le bâtiment. Les tanks américains convergent vers le Tigre et le palais présidentiel, un peu plus au sud. … Des pièces d'artillerie irakiennes avaient été postées dans le jardin du musée ; il y reste encore un petit bunker aménagé sous terre et entouré de sacs de sable. Le siège de la garde républicaine est situé à quelques centaines de mètres seulement. Un tank américain débouche au coin de la rue et tire sur tout ce qui bouge. …

Le gros du pillage a, semble-t-il, eu lieu les jeudis 10 et vendredi 11. Le dimanche, en fin de matinée, Donny George et les autres responsables du musée venaient constater les dégâts. Lorsqu'il en parle, il est encore agité par l'incrédulité et la colère : «Je ne comprends pas. Nous avons prévenu les Américains, ils ont mis quatre jours à venir protéger le musée alors que dès le premier jour, ils se sont installés devant le ministère du Pétrole. Il suffisait d'un tank et d'une demi-douzaine d'hommes pour éviter cette catastrophe.»,,, L'armée américaine ne peut pourtant pas prétendre avoir été prise par surprise : après la guerre du Golfe de 1991, 4 000 pièces avaient disparu dans le sud de l'Irak à l'occasion des pillages qui avaient suivi l'intifada chiite. 

HISTORIQUE 2 : en Amérique

https://www.voyage-perou.com/info/art-culture/patrimoine

Plusieurs incidents ont eu lieu, dont deux vols au Museo Carlos Zevallos Menéndez (Guayaquil, Equateur) en 1979 et en 1987-88. Lors de ce dernier pillage, les voleurs ont provoqué un incendie dans le musée même afin de créer une diversion. De nombreuses pièces ont ainsi été détruites ou dérobées et n’ont jamais été récupérées.

Les pendentifs aigle en or, entre autres pièces d’orfèvrerie du Costa Rica et du Panama, connaissent le même sort. En février 2003, une grande partie de la collection des œuvres en or et en argent du Museo Antropológico Reina Torres de Araúz (ville de Panama) a été dérobée. La plupart des pièces, datant de 400 à 1500 apr. J.C. ont été récupérées en mai 2003. Mais d’autres n’ont pas encore été trouvées. Les pierres à meuler ajourées et les pendentifs en jade sont d’autres objets fréquemment pillés en Amérique centrale.

HISTORIQUE 3 : Napoléon

https://www.lepoint.fr/histoire/quand-napoleon-pillait-l-europe-pour-remplir-le-musee-du-louvre-14-10-2019-2341180_1615.php#

En 1797, on passe à la vitesse supérieure quand le pape Pie VI est contraint de puiser dans ses trésors après le traité de Tolentino : aux 15 millions de livres s'ajoutent « cent tableaux, bustes, vases ou statues, au choix des commissaires qui seront envoyés à Rome ». La razzia continue sur Venise qui doit céder ses chefs-d'œuvre, dont les fameux chevaux de la basilique Saint-Marc, eux-mêmes saisis au XIIIe siècle par les Vénitiens sur l'hippodrome de Constantinople. Ce butin de guerre fera même l'objet d'un immense triomphe dans les rues de Paris, en 1798, avec des chars couverts de lauriers, de couronnes de fleurs, accompagnés de tigres et de lions exposés dans des cages, un défilé tout droit sorti d'un péplum hollywoodien…

 HISTORIQUE 4 : à Rome

https://journals.openedition.org/siecles/4250

 Les Romains ont développé une véritable passion pour les statues en pierre, en marbre, en bronze, qu’ils installent partout dans les rues, sous les portiques, sur les places publiques, dans leurs demeures à la ville et à la campagne, dans les sanctuaires. Pline l’Ancien cite quelques exemples de cette passion pour les statues grecques acquises, elles aussi, par pillage. Marcus Aemilius Scaurus, tribun militaire de Pompée pendant la troisième guerre de Mithridate, puis légat de la nouvelle province de Syrie, leva le siège de Pétra en échange d’un énorme tribut, grâce auquel, en 58 avant notre ère, pour les jeux qu’il organisa à Rome, il fit construire un théâtre éphémère de quatre-vingt mille places, dont le mur de scène était orné, dit-on, de trois mille statues. Même si on ne peut accorder de crédit à la valeur absolue des chiffres, ils indiquent un ordre de grandeur. Mummius, après la conquête de l’Achaïe, qui acheva la conquête de la Grèce en 146 avant notre ère, en s’emparant de Corinthe qu’il pilla et détruisit, remplit la ville de Rome de statues. Pline cite encore les frères Lucullus qui en transportèrent aussi beaucoup. Nous savons que l’un fut le vainqueur de Mithridate et l’autre gouverneur de Macédoine. Non seulement les Romains rapportent à Rome les statues grecques, mais ils les reproduisent aussi en de multiples exemplaires.

A VOUS DE JOUER


Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Vous avez des histoires à ajouter ?