vendredi 9 août 2019

UNE "GROSSE" VENTE




(Edition 10.08.19)


ACTUALITÉ


MONTRÉAL — Transat A.T. et Groupe Mach s'affrontent devant le Tribunal administratif des marchés financiers, jeudi, alors que le groupe immobilier tente de faire dérailler la vente du voyagiste québécois à Air Canada.

L'audience découle d'une plainte déposée cette semaine par la société mère d'Air Transat, qui demande aux autorités d'interdire à Mach d'acquérir un important bloc d'actions qui pourrait empêcher son acquisition par la plus importante compagnie aérienne au pays.

Marc Duchesne, l'avocat du groupe immobilier, a demandé au tribunal administratif de laisser les actionnaires décider, citant ce qu’il considérait comme leur «droit fondamental ... de choisir».

HISTORIQUE 1 : la vente de l’Alaska

En 1857, Constantin Nikolaïevitch a envoyé une lettre au ministre des Affaires étrangères Alexandre Gortchakov qui en a informé Alexandre 1er. L'empereur a écrit, concernant le message de son frère, qu'il fallait "réfléchir à cette idée".

Les arguments évoqués dans la lettre étaient très étranges. Constantin Nikolaïevitch, président de la Société géographique de Russie, semblait soudainement découvrir que l'Alaska se trouvait très loin des principaux centres de l'Empire russe. D'où la question: pourquoi vendre précisément l'Alaska? Il y avait Sakhaline, Tchoukotka, le Kamtchatka, mais pour une certaine raison le choix s'est porté sur l'Amérique russe.

Deuxième argument: le trésor était vide. C'était vrai. Mais les 7,2 millions de dollars de la transaction ( à peine plus de 10 millions de roubles à l'époque ) ne changeaient rien. A cette époque, le budget russe s'élevait à 500 millions de roubles. De plus, la dette de la Russie était de 1,5 milliard de roubles.

Troisième point: la Russie aurait été incapable de garder ce territoire en cas de conflit militaire. Le grand-duc fait du mauvais esprit: en 1854 la guerre de Crimée ne se déroulait pas uniquement en Crimée, mais également en Baltique et en Extrême-Orient. A Petropavlovsk-Kamtchatski la flotte a paré une attaque de l'escadre franco-britannique. En 1863, deux escadres ont été envoyées sur ordre du grand-duc Constantin Nikolaïevitch: une à New-York et une autre à San Francisco. Ainsi la Russie a empêché la guerre civile aux USA de dégénérer en conflit international.

Le dernier argument est désarmant de naïveté: la vente à l'Amérique devait conduire à d'excellentes relations avec la Russie. Il était pourtant plus bénéfique de conclure un accord avec le Royaume-Uni car à l'époque la Russie n'avait pas de frontière commune avec les USA.

Cependant, les relations entre les deux pays n'étaient certainement pas amicales — ce dont témoignent le faits et la rapidité de la transaction.

HISTORIQUE 2 : la vente de la Louisiane

En 1803, la France vendait aux Etats-Unis, pour la somme de 15 millions de dollars de l’époque (80 millions de francs), la colonie française de Louisiane. Le traité de cession fut signé à Paris le 30 avril 1803, côté français par le ministre du Trésor, le marquis de Barbé-Marbois, au nom de Napoléon Bonaparte, Premier Consul, et côté américain, par James Monroe et Robert R. Livingston, envoyés du Président des Etats-Unis, Thomas Jefferson.

Ce vaste territoire de plus de 2.144.476 km2 (530.000.000 acres) correspond à 22,3 % de la superficie actuelle des États-Unis, soit bien plus que l’actuel Etat de Louisiane. En effet, il incluait ce qui constitue aujourd’hui l’Arkansas, le Missouri, l’Iowa, l’Oklahoma, le Kansas et le Nebraska ; une partie de la Louisiane, du Texas, du Nouveau Mexique, du Minnesota, du North Dakota, du South Dakota, du Montana, du Wyoming et du Colorado ; ainsi qu’une partie des provinces actuelles de l’Alberta et de la Saskatchewan au Canada.

Au départ, le Président Jefferson avait chargé James Monroe et Robert R. Livingston de négocier l’achat du port de La Nouvelle-Orléans et de la région de la côte septentrionale du golfe du Mexique connue sous le nom de Floride occidentale, pour la somme de 10 millions de dollars. Mais lorsque Napoléon Bonaparte leur proposa de leur vendre l’ensemble de la colonie française de Louisiane, les négociateurs américains s’empressèrent d’accepter. Par cette cession, la jeune Amérique voyait l’étendue de son territoire doubler, s’étendant considérablement vers l’Ouest.

La vente de la colonie française de Louisiane par Napoléon Bonaparte aux États-Unis d’Amérique marqua la fin d’une longue histoire qui s’étend sur trois siècles.  Cependant, la colonisation française en Louisiane a laissé un patrimoine culturel important, et la langue française demeura encore la principale langue parlée en Louisiane jusqu’à la Guerre de Sécession.

HISTORIQUE 3 : l’Ile de Manhattan acheté par un … Belge

Le 4 mai 1626, Minuit débarque sur l'île des Manhattes, où la colonie ne compte encore qu'une trentaine de maisons, alignées le long de rues bien tracées. Un fortin protège la grange où sont stockées les vivres. Le village est entouré de champs et vergers entretenus par des Wallons. Habitué à diriger des groupes, le nouveau gouverneur compose son conseil. C'est à ces huit compagnons qu'il fait part de sa première ambition : acheter l'île aux autochtones. La cérémonie d'achat se serait déroulée le 26 mai, trois semaines après l'arrivée de Minuit en Amérique. 

Pour acquérir l'île, il aurait offert aux Indiens des tissus, des haches, des ustensiles de cuisine. Valeur estimée : 60 florins, l'équivalent d'une semaine de salaire du gouverneur ! Homme entreprenant, Minuit fait croître Nieuw Amsterdam. Le fortin est remplacé par un édifice en dur, protégé par des bastions et des fossés. Les fermes alentour, appelées "bouveries", rappellent les exploitations de Wallonie. Pour faciliter l'acheminement du blé vers le bourg, une route est tracée, Breedweg, futur Broadway. Soucieux de pacifier la région et de nouer de nouveaux contacts commerciaux, Minuit veille à rester en bons termes avec les tribus indiennes voisines de l'île. 

Mais après cinq ans d'efforts, il est suspendu de ses fonctions, victime de l'hostilité du nouveau pasteur de la communauté et des intrigues d'un directeur de la Compagnie, qui cherchait à imposer son neveu au poste de gouverneur. Rappelé dans les Provinces-Unies, il est licencié en 1632. 

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