samedi 1 septembre 2018

RETOUR DE L'EXODE


(Edition 01.08.18) 

ACTUALITÉ

Migrants: Le Brésil envoie des troupes après des heurts à la frontière vénézuélienne. 
Le gouvernement brésilien a ordonné dimanche l’envoi de troupes à la frontière avec le Venezuela après des heurts entre la population locale et des migrants, des épisodes qui se multiplient dans la région avec l’exode de Vénézuéliens et de Nicaraguayens fuyant leur pays en crise.

Après une réunion ministérielle décidée en urgence par le président brésilien Michel Temer, dimanche à Brasilia, le gouvernement s’est résolu à envoyer un contingent de 120 membres de la Force nationale dans la région.

HISTOIRE-1 

Invasions barbares

Parmi les images d’Epinal du Moyen Age, on trouve les fameuses « invasions barbares », un déferlement violent de peuples divers. Qu’en est-il vraiment ?

On ne parle plus d’invasions barbares mais de grandes migrations. C’est un des clichés qui ont été complètement revisités par l’archéologie – sans tomber non plus dans le piège inverse car ­Attila n’était pas un enfant de chœur… mais il a été élevé à Rome ! Ce ne sont pas des débarquements soudains, massifs, mais de longs mouvements migratoires de groupes diversifiés, qui commencent dès le IIe siècle et s’accélèrent au Ve siècle – au ­début du premier Moyen Age – où l’on passe en masse le Rhin.

Tout cela s’est fait de manière progressive mais un des déclencheurs serait une crise climatique en Asie centrale qui va pousser des peuples à migrer vers l’ouest.

Quid de la violence ?

Certains épisodes sont violents – il y a toujours eu appât du gain, pillages, luttes de pouvoir et piraterie – mais la plupart des installations vont se faire dans le cadre de pactes pacifiques. Très tôt, l’Empire romain intègre des Barbares – mot qui désigne les peuples qui ne sont ni grecs ni romains – et des élites étrangères à des postes de responsabilité dans l’armée.

Certains, comme les Francs, les Alamans, les Burgondes, les Wisigoths, passent des contrats avec Rome, qui leur accordent le droit de s’installer sur les terres romaines tout en conservant leurs lois, leurs coutumes, leurs langues, en échange de services : ils vont ­défendre la terre et la cultiver.

HISTOIRE-2 
Exode tibétain de 1959

Selon la terminologie de l'Organisation des Nations unies1 et du gouvernement tibétain en exil2, l'exode tibétain de 1959 désigne l'exode d'une partie du peuple tibétain qui a débuté après le soulèvement tibétain de 1959. Après le soulèvement, 80 000 personnes réussirent à atteindre l'Inde. Il y a eu deux vagues de migration, la première en 1959, et la seconde qui débuta vers 19806.

L'Assemblée générale des Nations unies, à travers sa Résolution 1723 de 1961, qualifie d'« exode massif » la vague de réfugiés vers les pays voisins en raison des violations des droits fondamentaux du peuple tibétain et des mesures prises pour détruire son particularisme culturel et religieux. La Résolution 2079 de 1965 reprend le terme d'« exode », tout comme le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en 2000.

En 2009, 127 935 Tibétains ont été recensés à l'extérieur du Tibet dont 94 203 en Inde, un grand nombre d'entre eux dans des camps de réfugiés, et 13 514 au Népal7. Souvent oubliés, ils ont peu profité de l'aide internationale. Depuis lors, et en dépit de la fermeture en 1960 de la frontière du côté chinois, les Tibétains continuent de traverser l'Himalaya, un voyage périlleux qui dure plusieurs semaines. Cependant, Edward J. Mills en 2005 et le dalaï-lama en 2009 estiment à au moins 150 000 le nombre réfugiés tibétains en exil9,10.

HISTOIRE-3 

Début d'un exode massif d'exilés cubains 1980 

Avec l'autorisation du président Fidel Castro, 125 000 Cubains quittent leur île par le port de Mariel pour trouver refuge aux États-Unis. Cet exode massif posera plusieurs problèmes aux Américains qui y mettront un terme après deux mois.

Le 3 avril 1980, six Cubains entrent de force à l'ambassade du Pérou à La Havane pour s'y réfugier. Les autorités cubaines demandent leur retour sans succès. Voulant donner une leçon au Pérou, le président Castro fait retirer les gardes protégeant l'ambassade. Celle-ci est submergée par plus de 10 000 personnes qui sont vite aux prises avec des problèmes de salubrité et le manque de nourriture. Pendant que d'autres ambassades sont envahies (Costa Rica, Espagne), la communauté cubano-américaine entreprend une campagne de support. Voulant récupérer le mouvement, Castro annonce le 23 avril une politique de porte ouverte pour ceux qui veulent quitter Cuba. 

Il invite les Cubains habitant aux États-Unis à venir chercher leurs proches au port de Mariel. Cet exode, qui se fait avec 17 000 navires de toutes sortes, implique environ 125 000 personnes, en grande partie des gens de la classe ouvrière, des Noirs et des jeunes. Son envergure reflète un profond mécontentement face à l'économie cubaine et la baisse de la ferveur révolutionnaire. D'abord favorables à cet exode, les États-Unis sont vite débordés. Le 14 mai, le président Jimmy Carter fait établir un cordon de sécurité pour arrêter les navires. 

Placés dans des camps militaires et des prisons fédérales, les réfugiés sont interrogés à leur arrivée. Parmi eux, on retrouve des criminels et des malades mentaux qui ont quitté avec le soutien des autorités cubaines, ce qui a un effet négatif sur la population. Carter cherche à remplacer l'exode maritime par un pont aérien avec un quota de 3000 personnes par année. Mais aucun accord n'est conclu avec Cuba. Submergées par un exode en provenance de Haïti, les autorités américaines mettront fin à l'exode cubain le 20 juin 1980.
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