(Publié 22.10.2016)
ACTUALITÉ
La Matinale , Le Monde 20.10.2016
Les annonces du ministère de l’intérieur, mercredi 19 octobre,
promettant des « concertations » sur les revendications des policiers – ces
derniers expriment depuis lundi soir leur « ras-le-bol » dans les rues de
Paris, de Nancy, de Marseille et de Nice –, n’ont pas dissuadé environ 500
d’entre eux, pour la plupart en civil, de se rassembler à nouveau mercredi soir
sur la place de la République, à Paris.... Le mouvement des policiers fait
suite à une attaque au cocktail Molotov d’un véhicule de police à
Viry-Châtillon (Essonne) le 8 octobre, lors de laquelle un adjoint de sécurité
de 28 ans a été très grièvement brûlé.
HISTOIRE-1
Le 7 mars (1917), les premières
grèves « de la faim » éclatèrent à Pétrograd ; on pilla quelques boulangeries.
Le commandant militaire fit savoir que la troupe tirerait sur les manifestants.
Comme pour en accroître le nombre, les usines Poutilov furent fermées. La
situation empira du 8 au 10 : il y eut grève générale des usines et des
transports ; faute d’imprimeurs, les journaux cessèrent de paraître. Une foule
immense, encore pacifique, regardait circuler les colonnes de grévistes ; elle
se porta en masse devant la cathédrale de Kazan et y écouta des discours très
violents, sous l’œil des policiers indifférents en apparence. Tout le monde
crut que des policiers déguisés étaient parmi les orateurs les plus excités.
Quand la foule se répandit sur la Perspective Nevsky, les cosaques reçurent
l’ordre de la disperser ; mais ils passèrent en souriant à travers les groupes,
élevant leurs fouets en l’air au lieu de
s’en servir. La foule applaudit. Des soldats sortirent des casernes pour
appuyer les cosaques ; mais ce n’était plus l’armée prétorienne de 1905. Il ne
restait, dans la capitale, que peu de soldats de métier ; presque tous étaient
des soldats-citoyens, attendant leur tour d’aller au front. Ils commencèrent à
fraterniser avec les grévistes et à échanger des plaisanteries avec les
badauds.
HISTOIRE-2
Le janissaire est recruté parmi les prisonniers faits par les Turcs au
cours de l’expansion de l’Empire, soit après les batailles, soit au cours de
raids, ou encore par le système que les ottomans appelaient alors le «
devchirmé » : chaque année, des milliers d’enfants chrétiens, âgés de 10 à 15
ans et d’origine balkanique ou provenant des steppes russo-ukrainiennes pour la
plupart, étaient retirés à leurs parents et envoyés dans des casernes spéciales
pour y apprendre le métier des armes et être convertis à l’Islam ... L’Empire
ottoman entame sa longue descente aux enfers à la fin du XVIIe siècle,
entraînant les janissaires avec lui. Mais de nombreux facteurs internes à ce
qui était alors une réelle institution expliquent la fin brutale que va
connaitre ce corps d’élite. Les anciens soldats des campagnes glorieuses de
l’empire sont souvent affectés par la suite à la garde des
forteresses-frontières de l’Empire, situation statique, ruineuse de moral et
qui détruit à petit feu l’esprit de corps enseigné par la secte des becktachis
(voir plus haut). De plus, la tradition du recrutement d’enfants chrétiens pour
l’armée ottomane disparaît au profit d’un recrutement dans la population
turque...Ils connaissent une fin tragique : irrité par leurs révoltes
incessantes contre son autorité et persuadé par les oulémas – des théologiens
sunnites portant en horreur cette garde personnelle du Sultan, de confession
chiite –, Mahmoud II décide, le 16 juin 1826, le massacre des anciens membres
de sa garde par le reste de l’armée et la populace, qui fusilleront, brûleront
et égorgeront sans pitié quelques 120 000 janissaires.
HISTOIRE-3
La garde prétorienne, c'est en quelque sorte une unité d'élite composée
de soldats chargés d'assurer la sécurité de l'Empereur... Au fil du temps, les
prétoriens ressemblent de plus en plus à des mercenaires, vendant leur loyauté
au plus offrant. A ce titre, les évènements de l'année qui suit la mort de
Néron (68-69, dite année des 4 empereurs) sont édifiants : les prétoriens se
rangent d'abord derrière Galba, moins par conviction que parce que leur préfet
leur a promis en son nom une forte somme d'argent. Mais voilà, Galba refuse de
verser la somme convenue : pas question de payer des mercenaires ! Erreur
fatale, car les prétoriens le lâchent : ils l'égorgent en plein forum et
proclament Othon à sa place. Mais celui-ci, vaincu par les partisans de Vittelius, se suicide. La garde - qui ne sait
plus à quel Empereur se vouer - acclame alors ce même Vittellius, qu'elle
combattait pourtant encore la veille... Cette versatilité atteint son paroxysme
en 193 : Pertinax est littéralement massacré par sa propre garde prétorienne,
qui l'avait pourtant porté au pouvoir ! Pire, les prétoriens mettent
littéralement l'Empire aux enchères, et soutiennent le plus gros payeur - en
l’occurrence, le sénateur Didius Julianus, qui ne règne que quelques semaines
avant d'être assassiné à son tour.
HISTOIRE-4
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