vendredi 21 février 2020

AMÉRINDIENS ET EUROPÉENS : les rencontres



(Édition 22.02.20)

ACTUALITÉ



Consacrés constitutionnellement et validés par la Cour suprême du Canada, les droits des communautés autochtones se trouvent encore aujourd'hui au cœur de crises à répétition. L’absence de mécanismes de résolution de ces conflits fait durer le statu quo.
Après Oka, Ipperwash, Lac Barrière, Elsipogtog et bien d’autres mémorables bras de fer entre l'État et des communautés autochtones, le scénario se répète avec les manifestations des chefs héréditaires Wet’suwet’en et de leurs partisans.
Le conflit né dans cette communauté autochtone du nord-ouest de la Colombie-Britannique s’est propagé telle une traînée de poudre dans d’autres régions du pays, avec son lot de perturbations
Il y a dans cet éternel recommencement le signe d’un malaise profond et généralisé. On y retrouve aussi un air de déjà-vu : des images fortes de barricades et de slogans enflammés, des face-à-face tendus entre manifestants et policiers. En toile de fond, des autorités politiques qui, comme prises au dépourvu, se débattent dans l'urgence de gérer une crise de trop.

HISTORIQUE 1 : génocide  ?

(Normand Lester) Est-ce à dire qu’il n’y a jamais eu de génocide ou de tentatives de génocide contre des autochtones?  Absolument pas.

Du fait des Anglais, il y a deux cas manifestes.  Le général Jefferey Amherst, gouverneur général du Canada et commandant en chef des troupes britanniques en 1760, a donné l’ordre de distribuer des couvertures infectées de variole à des tribus en rébellion, sachant la faiblesse immunitaire des autochtones. Selon Peter d’Errico, professeur à l’Université de Pennsylvanie, les directives de Amherst indiquent clairement une intention génocidaire. Et il y a le cas des Anglais de Terre-Neuve qui ont exterminé jusqu’au dernier les Béothuks, qui habitaient l’île à leur arrivée. La dernière représentante de cette tribu est morte en 1829, esclave d’une famille terre-neuvienne. C’est ce qui explique qu’il n’y ait plus d’autochtone sur l’île.

Un autre cas patent de génocide est la destruction de la Huronie par les Mohawks (1649-1650) dans la région du lac Supérieur. Les rares survivants hurons ont obte nu la protection des Français contre leurs ennemis mohawks et la permission de se réfugier à Lorette près de Québec.

...

Et comment se fait-il que les autochtones, victimes de génocide, soient la population dont la croissance est la plus rapide au Canada?

HISTORIQUE 2: en Nouvelle Espagne

Au Mexique, les Espagnols débarquent en 1519. Ils sont tout d'abord bien accueillis par l'empereur aztèque, mais de nombreuses révoltes suivent et des combats éclatent entre Amérindiens et Espagnols. Puis les Espagnols combattent les Incas au Pérou en 1532.

En 1550, l'empereur Charles Quint ordonne d'interrompre les conquêtes du Nouveau Monde pour des raisons morales. Lors d'un grand procès (la controverse de Valladolid), l'Église catholique reconnaît que les Amérindiens « possèdent une âme » et disposent donc des mêmes droits que les autres hommes. Les colons devront alors trouver une autre source de main d'œuvre, et pratiquer sur une grande échelle la traite des noirs provenant d'Afrique.

Toutefois, les Amérindiens ont souffert durant les XVIe et XVIe siècles. Certains ont été réduits en esclavage ou déportés, d'autres sont morts en raison de virus et de maladies (comme la coqueluche ou la rougeole) introduits par les Européens. Certains historiens pensent que, dans les années 1620, la peste a pu tuer 10 millions d'Amérindiens sur le continent.

HISTORIQUE 3: en Nouvelle-France


Comment désigner cette guerre en Amérique opposant Français, Amérindiens,

Britanniques de 1754 à 1765 ? Guerre de Sept Ans (1756-1763) selon sa durée en europe ? French indian War du point de vue des Britanniques ? Guerre de la Conquête selon celui des Canadiens ? Quelle période ? Les guerriers des Premières Nations ont combattu pour la défense de leurs pays contre l’invasion européenne de 1754 à 1765, c’est-à-dire, après la défaite française, encore cinq ans sous le leadership de Pontiac.Au cours du conflit, la majorité des nations se sont rangées du côté des Français jugés moins menaçants et capables de les soutenir. Les tensions furent néanmoins nombreuses entre alliés. Pour vaincre les Français dont la force tenait à leur alliance avec les Amérindiens, les Britanniques ont travaillé avec succès à briser celle-ci. La participation amérindienne à cette guerre fut majeure : raids de frontières, petite guerre, embuscades, rôles d’éclaireurs et d’espions. Les guerriers ont toujours refusé leur intégration dans les troupes et la manière européenne de faire la guerre. ils ont
été 1200 à 1800 à défendre Québec en 1759. Les sources distinguent régulièrement troupes régulières d’une part et, de l’autre, « Canadiens et Sauvages ». Les Canadiens ont combattu l’envahisseur avec la dernière énergie. Une identité canadienne a émergé et la proximité physique et culturelle avec les Amérindiens en constitue un trait certain. Cela fut source de tensions pour les conquis placés dans l’œil du vainqueur dont la tradition était celle de l’apartheid, non pas du métissage. enfin, si les Canadiens furent conquis, les Amérindiens ne le furent pas, cependant leur position dans le rapport de force s’en trouva grandement affaiblie.

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