vendredi 12 juillet 2019

SORTIS (de force) DE L'AUBERGE

(Édition 13.07.19)

ACTUALITÉ

Agence France-Presse 12.07.19

(Washington) « Ils sont venus illégalement, nous les renvoyons légalement. C’est très simple » : Donald Trump a confirmé vendredi qu’une vaste opération d’expulsion de migrants sans-papiers allait débuter ce week-end.

HISTORIQUE 1 : les Juifs de France

Joseph Ha-Cohen insiste dans La Vallée des pleurs (1575) sur le bénéfice que la collectivité en général tira de la spoliation des juifs : « En l’année 4946 — c’est-à-dire en 1182 — le roi Philippe Auguste fit saisir les juifs dans toutes les provinces de son royaume, ravit leur argent et leur or et les chassa de son pays.

Beaucoup abjurèrent leur foi et retrouvèrent par là leur fortune et leurs biens, se mêlèrent aux chrétiens et vécurent comme eux. Les synagogues, Philippe en fit des églises pour son Dieu ; et avec ce qu’il avait pris il éleva de nombreux édifices, le palais de l’hôtel de ville, le mur de la forêt de. Vincennes près de Paris et les Champeaux où se tient le marché de Paris. Les Juifs de France étaient alors deux fois plus nombreux que ceux qui sortirent d’Egypte. Ils émigrèrent par sept chemins de ce pays devenu cruel pour eux et Israël devint extrêmement malheureux. »

HISTORIQUE 2 : les Maurisques
Yabiladi.com 29.03.19

Population musulmane ayant choisi, après la chute d’Al-Andalus en 1492, de rester en Espagne, les Morisques du pays ibérique étaient installés dans plusieurs régions, comme Grenade ou encore Valence. Mais en 1609, ils sont contraints d’abandonner leurs terres et de quitter l’Espagne suite à un décret promulgué par le roi Philippe III.

Ces expulsions avaient touché entre 120 000 et 130 000 personnes sur une population d'environ 400 000. Des milliers de Morisques avaient été tués dans des affrontements précédant le refoulement, d’autres assassinés près des ports alors que leurs enfants avaient été enlevés. Certains devaient aussi se convertir au christianisme pour rester en Espagne.

Conséquence de l’accomplissement de la Reconquista, l’exode morisque n’était pas seulement à destination du Maroc qui avait accueilli à bras ouverts des milliers d’hommes, dont ceux qui fonderont la République de Salé. Certains Morisques avaient préféré s’établir en France. Mais deux ans après les édits d’expulsions de Philippe III, la France procèdera elle aussi, à l’expulsion de Morisques venus s’installer sur ses terres.

HISTORIQUE 3: les Acadiens

En 1753, avec l’arrivée de Charles Lawrence comme lieutenant-gouverneur, l’attitude des Anglais envers les Acadiens se durcit. Leur présence est perçue comme une menace et un frein à l’établissement d’une colonie britannique. En 1754, la reprise de la guerre contre les Français en Amérique incite Lawrence à mettre son plan à exécution : déloger les Acadiens pour céder leurs terres à des sujets britanniques. À cette époque, l’expulsion d’une communauté au lendemain d’une conquête n’est pas une mesure exceptionnelle. Ce qui caractérise cette déportation est le fait qu’elle a lieu plus de 40 ans après la conquête de l’Acadie par la Grande-Bretagne et que les Acadiens sont des sujets britanniques depuis 1713.

L’ancienne colonie française subit son coup de grâce en 1755 avec la déportation systématique de la population acadienne. Les soldats traquent et capturent des milliers de personnes, puis procèdent à l’embarquement des prisonniers à partir du 10 septembre en direction de la Nouvelle-Angleterre. Chassées de leurs habitations et dépossédées de leurs terres, leurs biens saisis ou détruits, les familles sont entassées sur des bateaux, dépouillées de tout sauf de quelques effets personnels. Dans l’empressement et la confusion, plusieurs familles sont séparées. Mais ce ne sont pas tant les opérations militaires que les voyages sur les navires qui sont la cause d’un grand nombre de décès. Les naufrages ainsi que la malnutrition, l’entassement et la maladie, notamment une épidémie de petite vérole, font de nombreuses victimes. La situation des survivants dans les colonies demeure précaire. La plupart sont à la charge de l’État et ils ne reçoivent pas un accueil favorable de la part d’une population majoritairement anticatholique.

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