samedi 22 juillet 2017

ENTERRER UN (projet de) CIMETIÈRE

(Publié 22.07.17)

ACTUALITÉ

Charles Lecavalier | Journal de Québec
19.07.17

Justin Trudeau s'est porté à la défense du projet de cimetière musulman lors de son passage dans la capitale nationale mercredi.
«On a des familles, des citoyens musulmans au Canada depuis des années. On s’attend à ce que les enfants, les petits enfants puissent aller visiter leur proche décédé dans leur pays», a lancé le premier ministre du Canada lors d’un point de presse à Québec.

HISTOIRE-1

Le cimetière, créé au Moyen âge, réintégrait les morts au cœur des villes, en le plaçant autour de l’église... Il s'agissait alors de sites fourmillant de ...vie.
 Tandis que la société Antique tient ses morts à bonne distance de la cité, le Moyen âge invente le cimetière, je dirai convivial. Il jouxte l'église, pénètre au cœur des villes et des villages. On y trouve même des ateliers de potiers, des étals de bouchers, etc...

Des maisons sont bâties à proximité des sépultures. La population se réunit souvent sur l'aire du cimetière à l'occasion d'assemblée de justice pour conclure un accord.

Marchés, foires, spectacles jeux, et divertissements faisaient, du champ funéraire, un lieu de sociabilité et de rencontres pour les vivants...
Certes le cimetière forme un espace vide, mais il y a plus, les vivants désirent la présence des morts, le cimetière était le domaine des proches et des ancêtres.

Mais dès le XIIIème siècle, le jeu, le commerce, les assemblées, la danse (et même la prostitution) y sont interdits. L'église en fait un espace de prières.
Le cimetière fut dès lors, moins le lieu où les ancêtres confortaient les actes des vivants, que celui effrayant où les vivants devaient contempler leur mort future.

HISTOIRE-2

Le cimetière moderne tel qu'il existe depuis le XIXe siècle en France est le reflet de notre imaginaire collectif sur la Mort. La mort est un sommeil éternel, qu'il convient aux vivants de ne pas troubler. On rassemble donc les morts dans un lieu qui leur soit propre ("champs ou jardin des morts"), on les protège ainsi du tumulte du monde ("champs de repos"), mais on les garde aussi à distance pour émonder leur capacité de nuisance sur les vivants. Le cimetière est un lieu clos de mûrs, et fermé sur le monde vivant par une grille.

HISTOIRE-3

Le tout premier cimetière de Montebello était situé près de l’église. “En 1859, la fabrique acheta, au prix de cinq cents francs, un terrain de l’Honorable Papineau pour un nouveau cimetière qui est une partie du cimetière actuel [celui de 1928]. Mais ce ne fut qu’en 1864 que l’on obtint de l’évêque un décret permettant la translation des corps. Ce changement occasionna bien des misères au curé [Médard Bourassa, le septième curé de Montebello]. Aussi, il faut avouer que cet acte ne fut pas un grand coup d’état. C’eut été beaucoup plus pratique et beaucoup plus conforme aux coutumes chrétiennes du temps de garder l’ancien cimetière, sis près de l’église, seulement il fallait en égoûter [sic] le terrain.”

CHAMBERLAND, Michel. Histoire de Montebello1825-1928, Société historique Louis-Joseph-Papineau inc., Transcontinental Gagné, Louiseville, 2003, page 196.

HISTOIRE-4
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