(Publié
07.05.2016)
ACTUALITÉ
«On va en discuter avec les syndicats
professionnels et on va essayer de faire mieux, mais on fait déjà beaucoup»,
note William Martinet. De son côté, la CGT assure qu’elle conservera le même
dispositif de maintien de l’ordre. Mais elle demande surtout au gouvernement
«de faire en sorte que les manifestants puissent, pour ce rendez-vous familial,
exercer en toute sécurité leur droit à manifester» sans que des violences
viennent «détourner l’attention des citoyens des vrais problèmes». Et ne
polluent cette «mobilisation qui dure et s’ancre avec détermination». C’est
également afin de protéger les manifestants et isoler «la petite minorité qui
vient en marge pour casser» que le ministère de l’Intérieur cherche à adapter
le dispositif de maintien de l’ordre. Pas de révolution copernicienne pour
autant : le schéma reste «classique», avec un renforcement de la présence sur
certains «points chauds», identifiés localement.
HISTOIRE-1
Lucien Febvre, critique d'un article de Jean
Halperin (Annales 1956)
Tant que l'Occidental a pu s'endormir chaque soir
dans une confiance en Dieu à la fois agissante et inébranlée; que le Ciel est
resté pour lui partie prenante, partie d'abord prenante dans tous les préceptes
d'action, de résignation ou d'espérance qu'on se transmettait de génération en
génération et qu'une société chrétienne avait eu tout le temps de condenser en
formules de poche pour l'usage de ses membres ("Aide-toi, le Ciel t'aidera",
"Si Dieu veut"...); tant que, chaque soir avant de se coucher, chaque
matin avant de se lever, chaque midi avant de prendre sa réfection corporelle,
l'homme s'adonnait, avec un grand sentiment de pacification morale, à la
volonté tutélaire de la divinité - sécurité était un vocable sans signification
- ou plus exactement, d'une signification très différente de celle que nous lui
attribuons. La sécurité résidait essentiellement, et presque exclusivement,
dans la confiance en Dieu.
HISTOIRE-2
Mais la
sûreté de 1789 n'a rien à voir avec la sécurité du bijoutier de Nice...
Elle ne s'entend pas comme la garantie de sécurité physique ou matérielle des
citoyens contre des agressions civiles. Elle est la garantie offerte à chaque
personne que ses libertés individuelles seront respectées contre une
arrestation, un emprisonnement ou une condamnation arbitraire. Elle est
l'affirmation d'une rupture avec l'arbitraire du pouvoir monarchique.
C'est donc au prix d'une lecture erronée - sinon
d'un complet contre-sens - que certains hommes politiques invoquent aujourd'hui
la «sécurité, première des libertés», pour justifier la limitation des libertés
individuelles. Ce qu'expliquait Robert Badinter dans une interview au Monde,
lors de l'examen de la loi Perben en 2004 : «Dans le discours politique actuel,
le terme de sécurité est magnifié. On proclame que c’est la première des
libertés. On entretient ainsi la confusion. Car ce qui est consacré dans la
Déclaration des droits de l’homme, c’est la sûreté, c’est-à-dire l’assurance,
pour le citoyen, que le pouvoir de l’Etat ne s’exercera pas sur lui de façon
arbitraire et excessive. Le droit à la sûreté, c’est la garantie des libertés
individuelles du citoyen.»
HISTOIRE-3
La sécurité s’est imposée ces dernières décennies
comme un thème politique central, d’autant plus central que les menaces, elles,
sont devenues diffuses. Nous ne sommes plus à l’heure de la Guerre froide où le
monde craignait un affrontement tellurique entre capitalisme et communisme,
voire une apocalypse nucléaire. Aujourd’hui la menace vient de partout et elle
est invisible. Elle se cache dans la viande que nous consommons, dans les
convertis au terrorisme que nous côtoyons, dans l’effondrement boursier que
nous alimentons à notre corps défendant, dans l’eau, l’air, etc.
HISTOIRE-4
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