(publié 16.09.15)
ACTUALITE
Selon nos informations, en
tout début de journée, un jeune homme d'environ 25 ans, d'origine marocaine et
arrivé en France depuis environ un mois, s'est rendu au commissariat de
Tarascon en avouant avoir égorgé son père. Il s'est également revendiqué une
appartenance au mouvement djihadiste Daesh. Une patrouille de police vient de
constater qu'il avait bien tué son père.
HISTOIRE-1
(thèse de Patrick
Bissonnette)
Un peu de vocabulaire
Wolfgang (1957) et
Boudouris (1974) ont clairement démontré l'importance de la relation entre la
victime et l'agresseur dans leurs études respectives de 588 et de 6389
homicides. Ce n'est pas par hasard que le nombre d'homicides de personnes
connues de l'agresseur soit si élevé; les homicides impliquent fréquemment une
intense relation personnelle entre deux protagonistes. On peut dès lors
distinguer deux types d'homicide: l'homicide d'une personne connue de
l'agresseur et l'homicide d'une personne étrangère. Il existe deux catégories
lorsqu'il est question d'homicide d'une personne connue: les homicides d'une
connaissance et les homicides intrafamiliaux.
Les trois types
d'homicides intrafamiliaux les plus fréquents sont le meurtre du conjoint
(uxoricide), le meurtre des enfants par la mère ou le père (filicide) et le
meurtre du père ou de la mère (parricide). Ils représentent respectivement 19%,
7% et 3% des homicides résolus au Canada en 2003 (Dauvergne, 2004).
HISTOIRE-2
Mais…Le « parricide » d’un fils selon voltaire
Cet extrait de l'Histoire
abrégée de la mort de Jean Calas se situe dans le chapitre 1 du Traité sur la
Tolérance, écrit par Voltaire en 1763, à l'occasion de l'affaire Calas.
Dans cet essai, Voltaire
ne cherche pas seulement à obtenir la révision du procès mais aussi à combattre
l'intolérance et le fanatisme qui ont poussé les juges à condamner Calas par un
procès non impartial. Ce texte est donc à la fois un plaidoyer et un
réquisitoire, dans lequel Voltaire cherche à la fois à convaincre et persuader
le lecteur (texte représentatif du combat des Lumières).
Histoire abrégée de la mort de Jean Calas (extrait)
Il semble que, que quand
il s’agit d’un parricide et de livrer un père de famille au plus affreux
supplice, le jugement devrait être unanime, parce que les preuves d’un crime si
inouï devraient être d’une évidence sensible à tout le monde : le moindre doute
dans un cas pareil doit suffire pour faire trembler un juge qui va signer un
arrêt de mort. La faiblesse de notre raison et l’insuffisance de nos lois se
font sentir tous les jours ; mais dans quelle occasion en découvre-t-on mieux
la misère que quand la prépondérance d’une seule voix fait rouer un citoyen ?
Il fallait, dans Athènes, cinquante voix au delà de la moitié pour oser
prononcer un jugement de mort. Qu’en résulte-t-il ? Ce que nous savons très
inutilement, que les Grecs étaient plus sages et plus humains que nous. Il
paraissait impossible que Jean Calas, vieillard de soixante-huit ans, qui avait
depuis longtemps les jambes enflées et faibles, eut seul étranglé et pendu un
fils âgé de vingt-huit ans, qui était d’une force au-dessus de l’ordinaire ; il
fallait absolument qu’il eut été assisté dans cette exécution par sa femme, par
son fils Pierre Calas, par Lavaisse, et par la servante. Ils ne s’étaient pas
quittés un seul moment le soir de cette fatale aventure. Mais cette supposition
était encore aussi absurde que l’autre: car comment une servante zélée
catholique aurait-elle pu souffrir que des huguenots assassinassent un jeune
homme élevé par elle pour le punir d’aimer la religion de cette servante ?
Comment Lavaisse serait-il venu exprès de Bordeaux pour étrangler son ami dont
il ignorait la conversion prétendue ? Comment une mère tendre aurait-elle mis
les mains sur son fils ? Comment tous ensemble auraient-ils pu étrangler un
jeune homme aussi robuste qu’eux tous, sans un combat long et violent, sans des
cris affreux qui auraient appelé tout le voisinage, sans des coups réitérés,
sans des meurtrissures, sans des habits déchirés. Il était évident que, si le
parricide avait pu être commis, tous les accusés étaient également coupables,
parce qu’ils ne s’étaient pas quittés d’un moment; il était évident qu’ils ne
l’étaient pas; il était évident que le père seul ne pouvait l’être; et
cependant l’arrêt condamna ce père seul à expirer sur la roue.
HISTOIRE-3
Quand le code de 1791 vient préciser le « parricide »
La Révolution de 1789 a eu
d’importantes conséquences sur le droit pénal et notamment à travers la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen votée le 26 août de cette même
année. Cette déclaration définit une nouvelle société, un nouveau droit dont la
loi est l’unique source1. Elle met notamment fin à l’arbitraire des juges et au
droit de grâce du roi…
Le parricide possède une
définition particulière, il se distingue de l’homicide de droit commun. Il est
défini à l’article 10 de la première section du titre II de la seconde partie
du Code pénal de 1791, disposant que « si le meurtre est commis dans la
personne du père ou dela mère légitimes ou naturels, ou de tout autre ascendant
légitime du coupable, le parricide sera puni de mort (…) ». Deux des éléments
constitutifs de l’infraction apparaissent alors : pour qu’il y ait parricide,
il faut qu’un homicide ait été commis et qu’un ascendant du coupable en ait été
la victime. De plus, il doit avoir été commis volontairement. Le parricide
connaît peu d’excuses.
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