(Édition 01.02.20)
ACTUALITÉ
Déjà, les manœuvres d’intimidation ont commencé.
Fidèle à sa méthode, Boris Johnson entend attaquer l’UE à la hussarde, en
pressant le calendrier et en jouant de la manière forte. C’est pour cela qu’il
exclut une prolongation de la période de transition au-delà de la fin de
l’année, alors que les délais paraissent très serrés. Imposer son rythme afin
d’obtenir des concessions, c’est ce qu’il a fait en octobre dernier pour
arracher son «deal» et cela lui a plutôt réussi. L’UE semble en avoir pris
acte, en prévenant qu’il faudra de ce fait définir des priorités. L’essentiel
du combat va se mener autour du niveau de «divergence» du Royaume-Uni avec les
règles européennes. Plus elle sera importante, plus il y aura de distance dans
la relation future, a averti Bruxelles.
HISTORIQUE 1: les Allemands
Ayant perdu son principal allié, la Grande-Bretagne
reste seule avec ses Dominions, et attend l'invasion allemande. Usant de toute
son éloquence, Churchill rallie son peuple et répète que la Grande-Bretagne est
décidée à faire face à toute la furie et à toute la puissance de l'ennemi.
C'est vraiment un ennemi terrible. Du nord de la Norvège jusqu'aux Pyrénées, toute
la côte de l'Europe abrite des sous-marins, des navires et des avions ennemis
qui menacent les voies de communication maritimes de la Grande-Bretagne; dans
les airs, l'aviation allemande est trois fois plus nombreuse. Heureusement,
Hitler hésite et remet à la mi-septembre l'Opération Sea Lion - l'invasion de
la Grande-Bretagne.
Cependant, avant de tenter la traversée de la Manche,
les Allemands devront venir à bout de la Royal Air Force. Le 12 août 1940,
l'aviation allemande, la Luftwaffe, se lance contre la Grande-Bretagne,
attaquant les stations de radar, bombardant les aérodromes et livrant des
combats aux chasseurs britanniques en vue d'obtenir la suprématie des airs.
Puis, au lieu de poursuivre cette stratégie qui pourrait lui assurer la victoire,
la Luftwaffe entreprend des raids massifs, de jour, contre Londres; ceci donne
aux chasseurs le répit nécessaire et ils peuvent infliger des pertes énormes à
la Luftwaffe. Incapable d'acquérir la maîtrise des airs, Hitler remet
indéfiniment l'Opération Sea Lion. La bataille d'Angleterre est terminée.
HISTORIQUE 2: les Espagnols
Elle est entrée dans l’Histoire comme la plus
fantastique flotte de guerre jamais mobilisée. L’Invincible Armada de l’Espagne
catholique allait en finir avec les prétentions maritimes de l’Angleterre
hérétique. Dans son palais de l’Escurial aux airs de monastère, Philippe II,
raide comme l’étiquette et froid comme le marbre, avait tout prévu : 130
navires de guerre gagneraient le pas de Calais pour embarquer les 100 000
hommes du duc de Parme, gouverneur de Hollande, les débarquer près de Londres
et chasser du trône Elisabeth, la reine vierge qui collectionnait les amants.
Madrid régnait sur les mers. C’était gagné d’avance.
En effet, le 30 juillet 1588, l’incroyable escadre entre dans la Manche. Un
ouragan de voiles blanches à croix rouges, de pavillons, de drapeaux et de
bannières aux effigies de tous les saints de toutes les Espagnes. Des châteaux
forts ambulants surchargés de canons avancent comme une troupe d’éléphants que
rien n’arrêtera. Et là, miracle, la flotte anglaise est coincée dans la baie de
Plymouth. Vent et marée l’empêchent d’en sortir. La mer est calme, sobre comme
une vieille dame. Les jeunes capitaines se précipitent en chaloupe sur le
navire amiral. Il suffit d’entrer dans la rade, de pilonner les galions anglais
au mouillage et la fière Albion sera envoyée par le fond une fois pour toutes.
Le duc de Medina Sidonia est malheureusement d’une prudence de chanoine et
d’une obéissance d’enfant. On lui tend l’enveloppe de la victoire et il ne la
décachette même pas. Suspendu à la feuille de route royale comme le lustre à
son crochet, il s’en tient aux ordres et file au nord.
La chance ne reviendra pas. Car, retardés par les
insurgés du prince d’Orange, les troupes de Flandre ne sont pas au rendez-vous.
Et impossible de les attendre sans s’abriter dans un port. Les Anglais
attaquent à coups de bateaux suicides emplis de goudron, de poix, d’étoupe et
de poudre que la marée jette sur la flotte ancrée le long des plages. Il faut
rentrer. La Manche barrée par Francis Drake, il ne reste qu’à contourner les
îles anglaises. Et là, le calvaire commence. Les falaises escarpées, les vents
d’automne, les brisants, les embruns glacés, les vagues accourues d’Amérique,
les déferlantes hautes comme les collines, le brouillard à couper aux hélices,
la famine... En mer, les semaines comptent double, ou triple, voire plus. L’Armada
n’est plus qu’un gibier traqué que le vent rabat sur les brisants et que la
côte éventre. Irlandais et Écossais se partagent la viande autour du feu.
Quinze mille hommes vont périr sans que les Anglais aient fait autre chose que
sortir les griffes.
HISTORIQUE 3: les Normands
Né en 1027, Guillaume est le fils du duc de Normandie
Robert le Magnifique et d’Arlette (ou Herlève ou encore Herlotte). Cette
dernière n’est pas une maîtresse de passage, mais la concubine tout à fait
officielle du duc ; les deux parents ne sont simplement pas mariés. Au XIe
siècle, le mariage n’est d’ailleurs pas encore entré dans les mœurs et il
faudra des années de bataille pour que l’Eglise catholique parvienne à
l’imposer.
Oui mais. Rappelons les faits : le roi d’Angleterre
Edouard le Confesseur meurt en janvier 1066, sans laisser d’enfant. Son trône
est convoité par trois personnes : Harold (un puissant baron du royaume),
Harald (le roi de Norvège) et Guillaume. Les trois ont de bonnes raisons d’y
prétendre ; Harold parce qu’il a été choisi officiellement par les nobles
anglais, Harald en raison d’un ancien accord passé entre l’Angleterre et la
Norvège, et Guillaume parce que, de son vivant, Edouard lui aurait promis le
trône. Oui, lui aurait promis. Et d’ailleurs, à part le duc de Normandie,
personne ne s’en souvient vraiment (et surtout pas Harold).
En septembre 1066, Harald (le Norvégien, donc) et ses
troupes débarquent en Angleterre et occupent York. Harold et son armée vont à
leur rencontre 25 septembre. Pour la faire courte : Harald meurt, les Anglais
gagnent. Trois semaines après, les Normands débarquent à leur tour, mais cette
fois dans le sud. C’est donc une armée anglaise déjà affaiblie qui est obligée
en urgence d’aller s’opposer à Guillaume. L’affrontement a lieu à Hastings le
14 octobre. Le combat est d’abord incertain, mais la mort d’Harold – il reçoit
une flèche dans l’œil – donne la victoire aux Normands. Guillaume devient «Le
Conquérant», roi d’Angleterre.
HISTORIQUE 4: les Romains et les
Anglosaxons
Du 1er siècle av. J.-C. au 1er siècle après J.-C., les
Romains colonisent la Grande-Bretagne. Les nouveaux occupants apportent leur
culture et leurs traditions artistiques, sources de brillantes réalisations
jusqu'à la fin du VIe siècle. Au Ve siècle, commence " l'âge des ténèbres"
: Bretons et Anglo-Saxons se disputent la possession du pays. Malgré le
renouveau de la culture celtique, les Anglais sont les vainqueurs de cet
affrontement définitif entre deux civilisations.
De la fin du VIe au VIIIe siècle, alors que l'autorité
romaine est complétement évincée par la puissance des chefs bretons qui ont
reconstitué leurs royaumes, les Anglo-Saxons débarquent sur les côtes
anglaises. Après avoir combattu aux côtés des Bretons contre les Pictes, les
Anglosaxons obtiennent le statut d'alliés fédérés. Cette reconnaissance de
leurs droits est le signal d'une ascension irrésistible qui les conduit à la
domination de l'île à laquelle ils imposent leurs civilisations.
A
VOUS DE JOUER
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