(Édition 05.09.20)
ACTUALITÉ
"Justice sera faite". Voilà le message qu'a tenu à faire
passer ce lundi Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de
l'Alimentation, face à la multiplication des actes de mutilations sur
des chevaux, poneys, juments et ânes, qui relèvent "d'une incroyable
barbarie, d'une incroyable cruauté".
HISTORIQUE 1 : aux États-Unis
Pour retracer l'histoire de ces mutilations, il
faut remonter à la première manifestation du phénomène, aux Etats-Unis. Nous
sommes au milieu des années 1970, dans une Amérique encore secouée par le
Watergate et la guerre du Viet Nam qui touche à sa fin. Dans de nombreuses
fermes de l'Ouest et du Midwest, des éleveurs bovins (et parfois des
propriétaires de chevaux) découvrent, avec effroi, le corps de leurs animaux
sans vie, au milieu de leurs ranchs. Pire, ils constatent d'étranges
lacérations sur le corps de leurs bœufs et vaches…
Le mode opératoire est souvent le même. « Les yeux,
les oreilles, les mamelles, l'anus et les organes génitaux sont excisés ou
évidés d'une précision chirurgicale », décrit l'historien américain Michael J
Goleman dans la revue de l'Agricultural
History7 Society.
Il était déjà difficile de deviner comment ces mutilations étaient apparues : «
Les zones autour des animaux mutilés ne montraient pas de traces de pas ou de
pneus, et les restes de chair que laissent habituellement les charognards
étaient souvent absents », poursuit-il.
Dans les deux décennies qui suivent, la fièvre des
mutilations se répand en Europe. Dans un rapport, une unité de la Metropolitan
Police, spécialisée dans les crimes contre les équidés, dénombre au moins 160
attaques et/ou mutilations de chevaux entre 1983 et 1993 au Royaume-Uni, raconte le Guardian. Même chose en Allemagne, où environ 300
mutilations et 89 meurtres de chevaux ont été commis entre 1992 et
1998, selon un numéro de Horse Talk (un magazine spécialisé dans les
chevaux) de l'époque.
HISTORIQUE 2 : la Grande Guerre
http://www.academiedeladombes.fr/L-histoire-du-Cheval
Si le cheval servit essentiellement à la guerre
pendant plus de 4 000 ans, il eut de nombreux emplois pacifiques, notamment
dans l’agriculture. En Europe, il supplanta le bœuf pour cultiver la terre au XVIIIème
siècle alors qu’ au Moyen-Orient et en Asie, il était impensable d’employer les
coûteux et nobles chevaux à des tâches aussi basses.
Aujourd’hui, le tracteur remplace le cheval. Bien sûr, le premier avance plus
vite que le second mais pollue l’atmosphère et contrairement au cheval, ne peut
pas se reproduire, ni fabriquer un produit naturel, fertilisateur des
sols !
Autre source :
En plus du lourd bilan humain (9 millions de morts
au cours du conflit), on oublie souvent que la Grande Guerre a entraîné
d’énormes pertes animales. Les chevaux ont été les plus touchés,
avec environ 10 millions de chevaux tués entre 1914 et 1918.
Une fois la guerre terminée, beaucoup de
« rescapés » ont dû être abattus en raison de leurs blessures, de
leur grand âge, ou simplement parce qu’on ne leur trouvait plus d’utilité. En Australie par exemple, sur 13 000 chevaux
enrôlés, 15 % ont été euthanasiés à l’issue du conflit car on ne savait
pas où les placer. Une bien triste fin pour ces héros de guerre…
HISTORIQUE 3 : le cheval d’Alexandre
http://www.revue-circe.uvsq.fr/bucephale-compagnon-dexception-dalexandre-la-construction-dun-mythe/
Selon
tous les auteurs, c’est la bataille contre Pôros qui a eu raison du cheval.
Selon Plutarque (Vie d’Alexandre, LXI, 1-2) citant Onésicrite, Bucéphale
est mort peu après la bataille du fait de son épuisement et de son vieil âge,
plus que de ses blessures. Selon l’œuvre du Pseudo-Callisthène (Le Roman
d’Alexandre, III, 3, 9) l’animal s’écroule d’épuisement durant la bataille.
Chez ces deux auteurs, la mort de Bucéphale est dramatique pour le roi. Dans
le Roman d’Alexandre, le roi cesse même de combattre pour
pleurer la mort de son cheval adoré. Enfin, pour Quinte-Curce (Histoire
d’Alexandre, VIII, 14), Arrien (Anabase, V, 14, 4), et Strabon
(Géographie, XV, 1, 29)24,
Bucéphale meurt durant la bataille, tué par les blessures infligées par
l’ennemi.
A VOUS DE
JOUER
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