(Édition 12.09.20)
ACTUALITÉ
La collection Duplessis: des œuvres
volées, retrouvées et... exposées!
Après avoir été volées au musée en mai 1965 et recherchées pendant quatre ans, certaines des œuvres prestigieuses de la collection de Maurice Duplessis, dont un Renoir, rarement montrées au public, retrouvent les murs du Musée national des beaux-arts.
L’Alcôve-école du musée, un tout nouvel espace du pavillon Gérard-Morisset dédié à des projets exploratoires des étudiants de l’Université Laval, présente Pouvoir(s), exposition réalisée par les étudiantes au DESS en muséologie Valérie Boulva et Christyna Fortin. Léguée au musée en 1959 par la succession de Maurice Duplessis, la collection comprend 65 œuvres d’artistes canadiens du 19e siècle tels Camille Corot et William Turner, mais aussi d’artistes québécois comme Krieghoff, Clarence Gagnon, Suzor-Côté. La collection de Duplessis était exposée dans trois salles à la suite de la donation. Entre la nuit du 2 et 3 mai 1965, 23 de ces tableaux ont été dérobés pendant que deux gardiens étaient ligotés dans la chambre aux fournaises.
Ce fut le plus important vol d’œuvres d’art de l’histoire du musée. Elles ont été retrouvées en 1969 à Limoilou lors d’une tentative de recel qui a échoué. Outre en 1990, elles n’ont pratiquement jamais été montrées au public dans la capitale. L’exposition Pouvoir(s) montre 16 des œuvres de la collection Duplessis, et met en contraste les goûts artistiques de l’homme politique avec la peinture qui se créait à son époque. On y trouve entre autres l’œuvre de petit format Nature morte, du célèbre Auguste Renoir, volée un an auparavant, en 1964, par un gardien du musée qui avait été limogé. Il a tenté d’y mettre le feu lorsque la police est débarquée chez lui. L’œuvre abîmée est donc exposée à plat, pour mieux la préserver. «C’est très rare qu’on présente une œuvre qui n’est pas en bon état, a commenté la directrice des collections du MNBAQ, Annie Gauthier. [...] Mais ça démontre que l’histoire a toujours un revers.» Rotation de 111 œuvres.
HISTORIQUE 1 : La Joconde, Léonard
de Vinci
https://www.kazoart.com/blog/les-5-plus-grands-vols-doeuvres-dart/
Nous sommes en 1911 quand l’artiste Louis Béroud s’écrie « On a volé la Joconde ! » au Musée du Louvre. Stupéfaction dans l’assemblée. Et pour cause, la Mona Lisa de Léonard de Vinci a toujours attiré l’œil et les détracteurs. Une enquête de grande ampleur est lancée pour retrouver le coupable d’une telle infraction. Alphonse Bertillon, criminologue expert, parvient à découvrir une empreinte de pouce sur la vitre qui protégeait la toile. Le personnel du musée est alors interrogé et le directeur va même jusqu’à démissionner ! Les soupçons se tournent progressivement vers Guillaume Apollinaire qui déclarait plutôt vouloir brûler le Louvre. On accuse même Picasso ! Relaxés peu de temps après, la chasse à l’homme se poursuit et la Société des Amis du Louvre propose une récompense de 25 000 francs à celui qui parviendra à retrouver La Joconde. Mais personne ne se manifeste. Mais où est donc passée Mona Lisa ? Il faudra attendre deux ans avant que l’enquête prenne un nouveau tournant. Un antiquaire italien prévient la police qu’un homme s’est présenté pour lui revendre le tableau tant convoité. Le voleur est enfin démasqué : Vincenzo Perrugia. Il s’agit d’un ancien vitrier qui avait justement œuvré pour Le Louvre. Il connaissait donc toutes les ficelles de la mise sous verre des toiles.
Pendant plusieurs mois, La Joconde se trouvait dans son appartement parisien, entreposée dans le double-fond d’une valise sous son lit. 18 mois de prison sont requis contre le voleur de la Mona Lisa qui retourne au Louvre en 1914. Depuis plus d’un siècle, le chef-d’œuvre de De Vinci bénéficie d’une sécurité particulièrement importante.
HISTORIQUE 2 : Le concert, Johannes
Vermeer
https://catherineloranger.com/le-concert-de-johannes-vermeer/
La nuit du 18 mars 1990, deux hommes vêtus d’un uniforme de policier ont volé 13 œuvres du musée Isabella Stewart Gardner Museum situé à Boston au Massachusetts. La valeur de ce vol s’élève à plus de 500 millions de dollars et à ce jour, aucune arrestation n’a été effectuée et les œuvres restent toujours introuvables. Parmi les biens dérobés ce trouve la toile de Johannes Vermeer; Le Concert créé en 1964. Cette peinture évaluée à 200 000 000$ serait l’une des pièces de plus grande valeur jamais volée. Elle représente trois musiciens et mesure 72.5 centimètres de haut par 64.7 centimètres de large. Afin de redonner vie à cette peinture majestueuse, Erik Almas, une photographe d’origine norvégienne, a accepté le défi de reproduire l’œuvre en utilisant uniquement des images provenant d’Adobe Stock, une banque de milliers de photos pouvant être utilisées à différentes fins en déboursant pour les droits d’auteur. Après trois mois de travail, Erik Almas parle de son travail comme étant toujours inachevé. Pourtant, le résultat est impressionnant. Il a utilisé 240 photos Adobe Stock et son fichier Photoshop comporte 898 couches. Selon ces dires dans l’article de Complex, il a débuté par le fond de la scène et a avancé petit à petit vers l’avant-plan.
Le plus difficile fut la création des visages puisqu’ils sont singuliers et qu’il est impossible d’obtenir une réplique exacte. Certaines parties de la reproduction sont un mélange inattendu de plusieurs éléments. Par exemple, la jupe de la dame assise au piano est en fait créée à partir d’un chemisier d’une femme sur une image Adobe Stock. Erik Almas en est venu à cette solution puisque le tissu était idéal et la lumière de haute qualité. Il a pris le temps de remodeler la forme de la blouse pour reproduire la jupe. Si le cheval servit essentiellement à la guerre pendant plus de 4 000 ans, il eut de nombreux emplois pacifiques, notamment dans l’agriculture. En Europe, il supplanta le bœuf pour cultiver la terre au XVIIIème siècle alors qu’ au Moyen-Orient et en Asie, il était impensable d’employer les coûteux et nobles chevaux à des tâches aussi basses. Aujourd’hui, le tracteur remplace le cheval. Bien sûr, le premier avance plus vite que le second mais pollue l’atmosphère et contrairement au cheval, ne peut pas se reproduire, ni fabriquer un produit naturel, fertilisateur des sols !
HISTORIQUE 3 :
La malédiction des fleurs de pavot : mais pourquoi ce tableau de Van Gogh est-il volé régulièrement ?
Depuis sa mort il y a plus d'un siècle, Vincent Van Gogh est devenu l'archétype de l'artiste maudit. Sa vie fut tourmentée et tragique, la maladie mentale et l’angoisse le menèrent à une crise de folie désormais célèbre : se couper l'oreille et l'envoyer en cadeau à une dame (mal)chanceuse.
Ce n'est pas son œuvre la plus célèbre, mais c'est un
Van Gogh caractéristique, un chef d'oeuvre post-impressionniste représentant
des fleurs jaune vif (et trois fleurs rouges) dans un vase de couleur sombre
sur un arrière-plan sombre également. De
1886 à 1890, Van Gogh essaya de capturer dans ses huiles la vivacité des coquelicots
qui fleurissent dans les champs du sud de la France chaque année à la fin du
printemps. Il commença à peindre des natures mortes à Paris, avant d'évoluer
vers les paysages de champs fleuris quand il prit résidence dans la campagne
provençale. La peinture en question fait partie de la première période.
C'est une nature morte que l'artiste a peint alors qu'il vivait avec son frère à Montmartre. Quelques temps après la mort de l'artiste, “Fleurs de pavot” fit son chemin de Paris au Caire, où la toile fut installée comme morceau de choix dans l'impressionnante collection du Musée Mohamed Khalil. C'est ici que le destin des pavots a pris un mauvais tournant. Le 4 juillet 1977, “Fleurs de pavot” disparaît. Il est impossible de savoir ce qui s'est réellement passé étant donné que le gouvernement égyptien n'a jamais révélé les détails de l'affaire, mais on pense que la peinture a disparu lors du déménagement du musée, entre deux palais. Le gouvernement est resté silencieux jusqu'à aujourd'hui alors que les coupables présumés seraient un trio d’Égyptiens. Peu importe qui étaient ces bandits, la toile fut finalement retrouvée et récupérée dans un lieu non révélé au Koweït.
On peut imaginer le soupir de soulagement des conservateurs du musée Mohamed Khalil lorsque leur Van Gogh fut réinstallé à sa place. Mais il semble qu'ils aient été un peu trop laxistes depuis le retour de leur peinture-prodige. Un samedi d'août 2010, “Fleurs de Pavot” fut volé une nouvelle fois, cette fois-ci en plein jour. Première d'une série de révélations spectaculaires sur le vol : le suspect (ou les suspects, on l'ignore encore), aurait poussé un canapé contre le mur pour découper la toile et l'ôter de son cadre et aurait ensuite tranquillement quitté le musée.Rien de tout cela n'aurait apparemment attiré l'attention du personnel du musée, ni déclenché la moindre alarme. Etant donné l'importance de certaines pièces de la collection du musée – on y trouve des œuvres de Monet, Renoir et Degas – une faille de sécurité aussi magistrale parait impossible. Les négligences sont encore pires. D'après les autorités égyptiennes, au moment du vol, seules sept des quarante-trois caméras de sécurité du musée fonctionnaient, et aucune des alarmes de sécurité du musée n'était activée.
Les jours suivants, l'affaire provoqua une frénésie générale puis les Italiens disparurent rapidement des actualités (on suppose qu'ils ont finalement été autorisés à rentrer chez eux). On ignore s'il existe encore des pistes sérieuses mais un mois après cette fatidique journée d'août, le ministre de l'Intérieur égyptien, Habib Al-Adly, déclara au Daily News d'Egypte que le scénario le plus probable pour le vol du Van Gogh impliquait une complicité en interne. “De nombreux éléments entourant le vol des 'Fleurs de pavot' indiquent qu'un employé du musée a participé au vol ou l'a même volé lui-même", a déclaré Habib Al-Adly. “Le lieu et sa localisation dans le musée le confirment.” Peu importe qui possède le Van Gogh, il a fait de ce bien mal acquis un secret bien gardé, ce qui doit être difficile – encore plus difficile que le vol lui-même – étant donné que l'œuvre est estimée à 50 millions de dollars. Chaque année, les coquelicots continuent de fleurir dans le sud de la France, tout comme ils le faisaient lorsque Van Gogh les capturait sur ses toiles il y a plus d'un siècle. Mais depuis six ans, ses "Fleurs de pavot" sont restées silencieuses et ont disparu sans laisser de traces.
HISTORIQUE 4: œuvres d'art pillage
nazi
Entre 1941 et 1945,Hitler ordonna le vol à grande échelle des richesses artistiques privées et publiques en France. Non sans résistances. Cette entreprise de pillage sera menée à grande échelle dans le domaine de l'art. Hitler, peintre raté, voulait créer un grand musée de l'art européen, l'art véritable, celui qu'il opposait à l'art «dégénéré». Lancé officiellement en mars 1939, le projet devait se concrétiser par la construction, à Linz, en Autriche, non loin de sa ville natale, du Führermuseum, un vaste complexe architectural de style IIIe Reich. La guerre, finalement, l'empêchera de voir le jour. En préparant son offensive à l'ouest, Hitler avait pensé à tout: la Wehrmacht possédait la liste des œuvres dont elle devait s'emparer à Amsterdam, à Bruxelles ou à Paris. Chaque pays, toutefois, avait pris ses précautions dans la mesure de ses moyens: au Louvre ou à Versailles, dès la déclaration de guerre, en août 1939, les œuvres les plus précieuses avaient été emballées et transportées vers des musées ou des châteaux privés de l'ouest et du sud-ouest du pays. Non sans difficulté: le transport du Radeau de la Méduse, tableau de 5 m x 7 m, impossible à rouler parce que Géricault avait utilisé du bitume pour rigidifier la toile, a tenu à lui seul d'une aventure, a fortiori quand, en mai 1940, devant l'avancée allemande, le tableau a dû quitter son premier abri au milieu du flot chaotique de l'exode.
En juillet 1940, quinze jours après l'armistice, le pillage des œuvres d'art commence. Mais les nazis, reportant à plus tard la récupération de ce qu'ils convoitent dans les collections publiques, s'en prennent aux collections privées et aux galeries dont les propriétaires sont juifs. Otto Abetz, ambassadeur du Reich en France et fin connaisseur de la vie artistique parisienne, adresse à la Gestapo une liste de premières cibles: Alphonse Kann, Bernheim-Jeune, Paul Rosenberg, Seligmann, Wildenstein, Edouard de Rothschild. Perquisitions (souvent nocturnes), saisies: les œuvres s'entassent à l'ambassade d'Allemagne, rue de Lille, dont les locaux s'avèrent bientôt trop petits. Des salles du Louvre sont alors réquisitionnées, puis le musée du Jeu de paume, place de la Concorde. A partir de l'automne 1940, la machine tourne à plein. Alfred Rosenberg, théoricien nazi, est placé à la tête d'une émanation du parti national-socialiste, l'Einsatz-stab Reichsleiter Rosenberg für die besetzten Gebiete (ERR), organisme chargé de rafler les œuvres d'art dans les pays occupés par le Reich. A Paris, le musée du Jeu de paume lui sert de dépôt central: les œuvres spoliées y sont classées et réparties en fonction de leur destination dans le Reich. Beaucoup sont préemptées pour le futur Führermuseum, mais de grands services de l'Etat nazi sont également servis, sans compter tous les hauts dignitaires du régime, à commencer par le maréchal Göring, collectionneur compulsif, qui se rendra plusieurs fois en personne au Jeu de paume. Pour être des voleurs, les nazis ne sont pas fous: ils s'emparent sans gêne des œuvres que leur discours officiel traite de «dégénérées» (Picasso, Matisse, Van Gogh…), et les stockent au Jeu de paume où elles servent de monnaie d'échange avec des marchands français ou étrangers dénués de scrupules, qui font ainsi des affaires en or. La législation antisémite de Vichy prévoyait que les biens juifs placés sous séquestre seraient vendus au bénéfice du Secours national. Une sordide course de vitesse se tient alors entre le commissariat aux questions juives, organisme vichyste, et l'administration allemande en vue de la saisie des œuvres d'art, l'occupant rejetant toutes les protestations qui lui sont présentées par les Français.
4 000 œuvres appartenant aux Rothschild sont saisies Le
plus gros des saisies se déroule jusqu'en 1941, même si le système se
maintiendra jusqu'en 1944. En quelques mois, la plupart des collections
appartenant à des Juifs ont été spoliées, mais parfois aussi des biens dont les
propriétaires n'étaient pas juifs, et parfois encore des collections publiques
(comme celles desœœœœ départements d'Alsace). Quelquefois encore, la situation
se complique du fait que les musées nationaux, en 1939, ont accepté, afin de
les protéger, de prendre la garde d'œuvres privées appartenant à des Juifs, ce
qui est le cas avec les Rothschild. Plus de 200 collections et près de 30 000
objets sont ainsi volés (tableaux, dessins, gravures, meubles, bijoux,
argenterie, objets de valeur), 38 000 appartements privés ayant été visités.
La fabuleuse collection de ces derniers, propriétaires de tableaux signés Vermeer, Vélasquez, Rembrandt, Goya ou Rubens, est évidemment emblématique des tribulations des œuvres d'art sous l'Occupation. En 1939, les Rothschild ont dispersé leurs tableaux en province, en ont caché une partie dans leurs propriétés, en ont fait passer une autre partie en Espagne et en ont confié encore une autre au Louvre sous couvert d'une donation. Vichy ayant annoncé que les biens des Rothschild allaient être saisis et mis en vente, les Allemands de l'ERR se mettent en chasse et s'emparent de 4 000 œuvres appartenant à la célèbre famille. En février 1941, le butin quitte la France pour l'Allemagne: 19 caisses marquées H pour le Führer et 23 caisses marquées G pour Göring.
Collection David-Weill, collection Bernheim, collection Schloss… Plus de 200 collections et près de 30 000 objets sont ainsi volés (tableaux, dessins, gravures, meubles, bijoux, argenterie, objets de valeur), 38 000 appartements privés ayant été visités. Entre 1941 et 1944, 29 convois quittent Paris pour le Reich, représentant un total de 138 wagons remplis de 4 170 caisses: le plus grand pillage d'œuvres d'art de tous les temps. Au Louvre, Jacques Jaujard, directeur des Musées nationaux, déjoue autant que faire se peut les ordres de Vichy et la convoitise des hommes de Rosenberg. Au Jeu de paume, Rose Valland, une attachée de conservation, dresse secrètement un inventaire des collections qui passent par le musée et s'efforce de connaître leur destination: son travail, après-guerre, s'avérera sans prix quand il faudra récupérer les œuvres. Dans le monde de l'art aussi, on trouve des hommes et des femmes qui ont dit non.
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