Édition 29.08.20
ACTUALITÉ
Navalny: les pays occidentaux demandent
à Moscou d'enquêter
(Moscou) Les pays occidentaux ont pressé
jeudi la Russie d’enquêter sur la tentative d’empoisonnement présumée de
l’opposant Alexeï Navalny, quand le Kremlin jugeait de son côté hâtif de
considérer que son ennemi numéro 1 avait été la victime d’une action criminelle.
La France et les États-Unis ont, comme la chancelière allemande Angela Merkel, appelé Moscou à établir la vérité, après que les médecins allemands traitant M. Navalny à Berlin ont conclu lundi qu’il présentait des « traces d’empoisonnement ». Le Kremlin a jugé prématuré ces conclusions, aucune substance toxique précise indicatrice d’un crime n’ayant été identifiée. « Une enquête doit avoir un motif, pour cela il faudrait déterminer la substance » en cause, a dit Dmitri Peskov, le porte-parole du président Vladimir Poutine. « L’analyse médicale de nos médecins et celle des Allemands concordent complètement. Mais leurs conclusions diffèrent. Nous ne comprenons pas cet empressement chez les collègues allemands », a-t-il ajouté. Selon lui, l’empoisonnement « est une piste parmi d’autres. Mais il y a beaucoup d’autres pistes médicales ». « Nous ne savons pas s’il y a eu empoisonnement ou non », a-t-il conclu.Il a par ailleurs qualifié de rumeur « sans fondement » les accusations d’opposants voyant la main du Kremlin derrière ce qui est arrivé à M. Navalny, qui est placé en coma artificiel dans l’hôpital berlinois de la Charité.
HISTORIQUE 1 : Boris
Nemtsov
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/709078/opposant-russe-boris-nemtsov-abattu-moscou
Boris Nemtsov, l'un des principaux
opposants au président russe Vladimir Poutine, a été abattu au centre de Moscou
dans la nuit de vendredi à samedi. Selon une porte-parole du ministère de
l'Intérieur, M. Nemtsov a été atteint de quatre balles dans le dos, alors qu'il
marchait sur le Grand Pont de pierre, à côté du Kremlin, en compagnie d'une
jeune femme. Il avait 55 ans.
Le tout s'est déroulé devant de nombreux
témoins, selon la police. Le secteur a été bouclé par les forces de l'ordre. Ancien
ministre de l'Énergie et vice-premier ministre chargé de l'économie sous la
présidence de Boris Eltsine, M. Nemtsov avait aussi organisé des marches
pacifiques contre la guerre en Ukraine. Selon Illya Yachine, son allié
politique, Boris Nemtsov préparait une enquête sur les soldats russes présents
en Ukraine. Il avait récemment réaffirmé sur son compte Facebook qu'à ses yeux
l'annexion de la Crimée était illégale. Il y a une quinzaine de jours, il
confiait sa peur d'être assassiné. En 2009, il avait été aspergé d'ammoniac par
des inconnus dans la rue. Il a dénoncé les coûts des Jeux olympiques de Sotchi,
sa ville natale, et écrit un rapport sur la corruption observée à cette
occasion.
HISTORIQUE 2 : Anna Politkovskaïa
http://www.bibliomonde.com/auteur/anna-politkovskaia-1088.html
Née en 1959, Anna Politkovskaïa était
grand reporter pour le journal indépendant Novaïa Gazeta. Ce bihebdomadaire est
quasiment le seul journal russe à rendre compte de la situation en Tchétchénie.
Elle s'est rendue à nombreuses reprises dans les zones de combats en
Tchétchénie et dans des camps de réfugiés au Daghestan, puis en Ingouchie. À ce
titre, Anna Politkovskaïa a été plusieurs fois primée en Russie, et par le Pen
Club International, en 2002. Elle a reçu au Danemark, en février 2003, le prix
du Journalisme et de la Démocratie, décerné par l'Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe (OSCE). En octobre 2002, au péril de sa vie, Anna
Politkovskaïa a accepté de servir de négociatrice lors de la prise d'otages
dans un théâtre de Moscou, qui s'est terminée de manière dramatique.
Régulièrement menacée, elle a subit une tentative d'empoisonement en 2004,
alors qu'elle se rendait dans le Causase. Le 7 octobre 2006, Anna Politkovskaïa
a été tuée par balle dans le hall de son immeuble à Moscou. Elle était l'une
des rares journalistes indépendantes en Russie.
En 2007, le jour anniveraire de sa mort,
à peine deux mille Moscovites commémoraient l'événement. « L’enquête piétine,
les autorités affichent une parfaite indifférence, et la mobilisation est
faible en Russie. Plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup tenaient des
fleurs ou des portraits de la journaliste, s’étaient rassemblées place
Pouchkine, sous une pluie froide. Elles étaient encadrées par un imposant
dispositif de sécurité, comme c’est la règle en Russie. Le jour même, à l’autre
bout de la capitale, plus de 10 000 jeunes activistes pro-Kremlin du mouvement
Nachi («les nôtres») défilaient pour célébrer le 55e anniversaire de Vladimir
Poutine sous le slogan "Félicite le Président, félicite le pays !".
La concomitance de l’anniversaire du
président russe et de l’assassinat d’Anna Politkovskaïa, sa principale critique
à l’intérieur du pays, a suscité des commentaires peu amènes parmi l’assistance
place Pouchkine . "L’exécution d’Anna a été offerte à Poutine, s’étrangle
Elena Krotova , une fervente lectrice des écrits de la journaliste . Bien
entendu, on ne connaîtra jamais l’auteur du cadeau". » (extrait d'un
article d'Emmanuel Grynszpan, Libération, 8 octobre 2007)
HISTORIQUE 3 : Sergueï Skripal
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1204311/affaire-skripal-russie-londres-enquete-independante
Affaire Skripal : un officier russe aux
commandes à partir de Londres, selon une enquête
L'empoisonnement, l'an dernier à
Salisbury, au Royaume-Uni, de l'ancien espion russe Sergueï Skripal a été
dirigé par un haut gradé des services de renseignement militaires russes à
partir de Londres, selon une enquête indépendante.Le site web d'investigation
Bellingcat a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi avoir mené avec la BBC
une enquête qui lui permet d'affirmer que l'opération a été dirigée par un
major général du service militaire de renseignement (GRU), Denis Sergueïev.
Celui-ci, selon Bellingcat, se trouvait
en Grande-Bretagne au moment de l'attentat contre Sergueï Skripal, et était
également présent en Bulgarie en 2015 lors de l'empoisonnement, avec les mêmes
symptômes, d'un marchand d'armes local. La BBC et Bellingcat ont pu observer
les mouvements et les communications téléphoniques de Sergueïev pendant qu'il
était à Londres, avec un téléphone dont la carte non enregistrée ne laisse pas
les traces ordinairement laissées par les numéros normaux.
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