(Édition 17.05.20)
ACTUALITÉ
Le candidat vaccin Ad5-nCoV, basé sur une technologie
canadienne, a été développé par l’entreprise chinoise CanSino Biologics en
collaboration avec l’armée chinoise. Il fait partie de la demi-douzaine de
vaccins potentiels contre la COVID-19 qui ont déjà commencé à être testés sur
les humains. En Chine, une étude de phase I a déjà évalué sa sécurité et une
étude de phase II visant à vérifier son efficacité est déjà en cours.
Encouragé par les résultats préliminaires en
provenance de la Chine, le Conseil national de recherches du Canada (CNRC), un
organisme fédéral, a signé une entente avec CanSino Biologics pour que le
candidat vaccin puisse être fabriqué et testé ici. « Parmi la centaine de
vaccins et même plus qui sont développés à travers le monde contre la COVID-19,
il s’agit du candidat le plus avancé », affirme à La Presse Lakshmi Krishnan,
directrice générale du Centre de recherche en thérapeutique en santé humaine au
CNRC.
HISTORIQUE
1: La
variole et la vaccine (1796)
Au XVIIIe siècle, la
variole, avec ses pustules hautement contagieuses, fait des ravages parmi les
jeunes enfants, dans la campagne britannique comme ailleurs en Europe. En
Angleterre, on remarque que les fermiers ayant contracté la vaccine, une forme
de variole affectant les vaches mais bénigne pour l'Homme, sont protégés de la
variole.
En 1796, le médecin
Edward Jenner a l'idée d'inoculer chez un enfant du pus prélevé sur une
fermière infectée par la vaccine. L'enfant résiste à la variole. Le Britannique
devient le premier à expérimenter scientifiquement la « vaccination ».
Mais le procédé
existait déjà, au moins depuis le début du XVIIIe siècle, sous une forme
empirique et aléatoire : la « variolisation ». La technique, qui consistait à
mettre une personne en contact avec les pustules d'un malade peu atteint
suscitait craintes, débats et polémiques médicales.
HISTORIQUE
2: 18ème siècle : Jenner et la variole des vaches
A la fin du 18ème
siècle, un médecin de campagne anglais, Edward Jenner, fait une découverte
importante : une maladie bénigne des vaches, la « vaccine », ressemble à la
variole. Les fermières, en contact régulier avec le virus de la vaccine en
raison de leur métier, ne contractent pas la variole lors des épidémies. Jenner
contamine une personne avec la vaccine via de petites incisions dans la peau.
Puis s’efforce d’infecter son « cobaye » avec la variole, sans succès :
celui-ci ne développe pas la maladie.
Le nom de « vaccination
» est donné à cette opération. Elle connaît un succès retentissant en Europe et
donne lieu à l’organisation de grandes campagnes de vaccination antivariolique.
HISTORIQUE
3 : 19ème siècle : Pasteur crée le premier vaccin atténué
Joseph Meister, le premier Homme vacciné contre la
rage
Depuis 1880, Louis Pasteur travaillait sur le virus de
la rage. Avec ses collaborateurs, il a montré par exemple que ce pathogène ne
siège pas uniquement dans la salive comme on le pensait jusque-là, mais surtout
dans le système nerveux central. D'autre part, par des passages successifs dans
des animaux, il met en évidence que le pathogène perd de sa virulence. Il émet
l'hypothèse que les injections successives de souches de plus en plus
agressives permettrait au corps de se protéger.
Durant les mois de mai et juin 1885, on lui amène deux
patients malades de la rage, chez qui les symptômes étaient déjà déclarés.
Louis Pasteur tente donc de leur injecter le vaccin. Sans succès, les deux
personnes mourant de la maladie les jours suivants. Le 6 juillet de cette même
année, il reçoit un berger alsacien de neuf ans, Joseph Meister, mordu par un
chien supposé enragé deux jours plus tôt. À son arrivée, l'enfant ne présente
aucun symptôme. Louis Pasteur hésite à le traiter, mais finit par lui inoculer
son vaccin. L'enfant reçoit en tout 13 piqûres de virus atténué, contenant
chaque fois une souche de plus en plus virulente, en l'espace de dix jours. Il
ne développe pas la maladie.
Succès de la vaccination ? Les doutes persistent
encore, car on ignore si effectivement l'enfant était réellement contaminé par
le virus de la rage. Il semble cependant que les souches injectées n'aient pas
causé la maladie chez lui. Pour en avoir le cœur net, Louis Pasteur prend le
risque de lui inoculer une forme particulièrement agressive du pathogène. Mais
Joseph Meister continue de bien se porter. Il était effectivement vacciné.
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