(Édition 18.04.20)
ACTUALITÉ
Coronavirus : peut-on craindre une carence en vitamine D ?
Pendant au
moins quinze jours, les Français sont confinés chez eux. Ces restrictions de
circulation peuvent-elles engendrer des carences ? Éléments de réponse avec
Florence Foucaut, nutritionniste.
Bonne pour
les os, bonne pour le cœur, la vitamine D joue un rôle essentiel dans la
structure osseuse du corps humain. Elle est nécessaire pour que le calcium se
fixe dans l’organisme et que le phosphore soit correctement absorbé par
l’intestin. L’insuffisance en vitamine D est très fréquente puisque près de 80%
des Français seraient concernés. Quand la concentration sanguine en vitamine D
est inférieure à 20 nanogrammes par mL de sang, elle est alors considérée comme
insuffisante. La source principale de vitamine D c’est le soleil et ses rayons
ultraviolets. Mais le confinement décidé pour tous les Français depuis ce mardi
17 mars pour lutter contre l’épidémie de coronavirus peut-il engendrer des
carences en vitamine D ?
Enfin, la
vitamine D se trouve évidemment en forte concentration dans l’huile de foie de
morue. “Si peu de personnes en raffolent, certaines marques vendent des foies
de morue aromatisés au piment d’Espelette. Sur du pain grillé, c’est une
alternative délicieuse pour un apéritif”, suggère Florence Foucaut. Apéritif
qui, pendant ces prochaines semaines, ne pourra se faire que… par Skype.
HISTORIQUE 1: Maladie suédoise des immigrés
Dans
un article sur rfi.fr, Benoît Derrier souligne les difficultés auxquelles
doivent faire face les immigrés venant d’Afrique ou du Moyen-Orient vivant en
Suède… ils souffrent de la «maladie suédoise»: un manque d’ensoleillement et
donc des carences en vitamines D.
La
«maladie suédoise»
En
décembre 2007 Växjö, une ville suédoise, n’avait bénéficié que de 22 minutes de
soleil dans tout le mois, explique le blog Welcome to Sweden. Cela constitue un
grave problème particulièrement pour les populations immigrées. En effet, leur
peau est généralement plus pigmentée, elle serait donc moins perméable aux
rayons du soleil. Or, ce sont ces rayons qui fixent la vitamine D. Il est donc
nécessaire pour chaque être humain de s’exposer au soleil tous les jours, mais
comme l’explique Benoît Derrier, «les besoins peuvent être multipliés par dix
-soit cinq ou six heures de soleil par jour- pour un individu à la peau très
sombre».
Depuis
2006, un médecin, Hjördis Fohrman, a mené des recherches dans la ville de
Göteborg, peuplé à 90% d’immigrés du Moyen-Orient. Selon lui, 60% de ses
patients souffrent de carences en vitamine D. Il précise: «On ne peut pas
simplement donner à un patient carencé la dose qui lui manque. Il faut lui en
donner plus, mais combien? Deux fois, trois fois, quatre fois plus? On ne sait
pas, et les autorités sanitaires ne se sont toujours pas prononcées.»
HISTORIQUE 2: Fet et Inuits
Une
carence en fer frappe le quart des petits Inuits pendant leur première année de
vie. L'anémie
est un problème majeur de santé chez les nourrissons du Nunavik, révèle une
étude qui vient de paraître dans le Canadian Journal of Public Health. À l'âge
de six mois, près de la moitié des enfants inuits du Grand Nord québécois
souffrent d'anémie et environ le quart ont une sérieuse carence en fer, ont
découvert les chercheurs Éric Dewailly, de la Faculté de médecine de Laval, et
ses collègues Noreen Willows et Katherine Gray-Donald, de l'Université McGill.
Des
répercussions sérieuses
"Les
médecins qui pratiquent au Nunavik savaient qu'il y a un problème d'anémie chez
les enfants inuits, mais aucune étude n'avait encore documenté l'ampleur du
phénomène, pas plus que ses causes", souligne Éric Dewailly. Les carences
en fer peuvent avoir des répercussions sérieuses chez les jeunes enfants,
notamment au plan du développement intellectuel. Le taux d'anémie observé au
Nunavik dépasse amplement le taux "normal" de 2,5 % rapporté chez les
enfants vivant dans une population qui n'a pas de carence en fer.
Le
type d'anémie dont souffrent les jeunes Inuits provient d'une déficience
prolongée en fer, estiment les chercheurs. Il peut provoquer des retards dans
le développement psychomoteur et des problèmes d'apprentissage. De plus, il
prédispose à l'absorption de plomb par l'organisme lorsque les conditions du
milieu s'y prêtent. C'est le cas au Nunavik où les chasseurs utilisent des
cartouches de plomb, dont les éclats sont parfois consommés avec la viande du
gibier. "Le plomb provoque lui aussi des problèmes de développement et il
empêche l'absorption de fer, ce qui accentue l'anémie. C'est une spirale
infernale. C'est pourquoi la prévention des carences en fer est essentielle
chez ces enfants afin de minimiser l'absorption de plomb", insiste Éric
Dewailly.
HISTORIQUE 3: Révolution industrielle
Le
rachitisme est défini comme condition liée à la déformation osseuse due à la
minéralisation insuffisante dans des os croissants. Quoique quelques cas sont
provoqués par la maladie rénale, utilisation de médicament ou les syndromes
héréditaires spécifiques, insuffisance nutritionnelle est la plupart de cause
classique du rachitisme, en particulier dans le monde en voie de développement.
Le
rachitisme était au commencement en mi-1600 s rapporté, quand les enfants qui
ont vécu dans les villes industrialisées polluées de l'Europe du Nord ont
développé une maladie de os-formation sévère caractérisée par des défauts de
forme et le retard de croissance. Glisson et ses collègues ont décrit des
découvertes particulières de déformation osseuse avec courber des pattes.
Au
19ème siècle, Sniadecki était premier pour identifier la signification de
l'exposition au soleil pour la prévention et la guérison du rachitisme. Cette
observation a été étendue par Palm qui a introduit l'utilisation systémique des
bains du soleil. Au début des années 1900, la vitamine D s'est avérée l'élément
essentiel de pétrole de foie de morue, qui s'est avéré efficace en traitant
cette maladie.
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