(Édition 24.04.21)
ACTUALITÉ
https://www.lapresse.ca/international/europe/2021-04-23/ukraine/la-russie-entame-son-retrait.php#
(Moscou) L’armée russe a entamé vendredi le retrait de ses
troupes massées depuis des semaines près de l’Ukraine, un déploiement qui a
provoqué un regain de tensions avec l’Occident et soulevé la crainte d’une
attaque contre Kiev.
Le ministère russe de la Défense a indiqué que le retour des
soldats « vers leurs lieux de déploiement permanent » avait débuté en Crimée,
péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
« Actuellement, nos unités et groupes militaires marchent vers
les gares de chargement de chemin de fer et les aérodromes, chargent les
navires de débarquement, les plateformes ferroviaires et les avions-cargo
militaires », a indiqué le ministère.
Présent jeudi à des exercices en Crimée impliquant 10 000
hommes, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé le retrait à
compter du 23 avril et jusqu’au 1er mai des dizaines de milliers de militaires
déployés dans la péninsule, dans le sud et dans l’ouest de la Russie,
officiellement pour des exercices surprise visant à vérifier l’état de
préparation des troupes.
HISTORIQUE 1 : La russification de l'Ukraine
Au XIXe siècle, l'Empire russe était caractérisé par des
politiques très conservatrices et réactionnaires émises par des tsars
autocrates. L'exception est survenue sous le règne réformiste d'Alexandre II
(1855-1881), en particulier dans les années 1860, mais malgré les changements
entrepris cela ne l'a pas empêché d'adopter une politique linguistique
répressive à l'égard de l'ukrainien. Au Congrès de 1815, la Russie obtint
l'Ukraine au complet en absorbant la Pologne. Contrairement à l'Ukraine
occidentale, l'Est et le Sud subirent la russification des tsars. Durant deux
siècles d'occupation, les décrets (les "oukases") se succédèrent pour
limiter, voire interdire l'usage de la langue ukrainienne. Pour les tsars,
l'ukrainien était considéré non seulement comme un «dialecte inférieur au
russe», mais aussi comme un «dialecte de transition» entre le polonais et le
russe. D'ailleurs, l'ukrainien était appelé «dialecte petit russe». C'est
pourquoi les tsars pratiquèrent une vigoureuse politique de russification à l'égard
de l'ukrainien.
HISTORIQUE 2 : 1954 Unions soviétique
En 1954, dans l'indifférence générale, la République autonome de
Crimée est "offerte" à l'Ukraine par Khrouchtchev, alors premier
secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique. Soixante ans plus tard et
au vu des événements de l'hiver 2014, il semble que les Russes aient changé
d'attitude vis-à-vis de cette presqu'île de la Mer Noire qu'ils avaient jadis
délaissée. Lorsque Nikita Khrouchtchev remplace Staline aux commandes de l'URSS
en 1953, il dénonce la politique "injustifiée" de déportations voulue
par son prédécesseur et rend quelques-uns de leurs droits aux Tatars. Ils ne
sont pas pour autant autorisés à rentrer dans leur propre pays. Il faut
attendre 1991 pour que le Soviet suprême déclare "illégales et
criminelles" les lois encadrant ces déportations, réhabilitant (sans
indemnisation) les exilés.
HISTORIQUE 3 : 1917 Indépendance avortée
https://clio-cr.clionautes.org/les-guerres-dindependance-de-lukraine-1917-1921-2.htmlE
C’est à partir de mars 1917, dans le contexte de la révolution
de février en Russie, que l’Ukraine revendique son indépendance, dès le 17 mars
d’ailleurs, avec un conseil central d’Ukraine qui regroupe différentes nuances
du mouvement socialiste, dans une assemblée la rada centrale. Cette assemblée
est présidée par l’historien Mikhaïlo Hrouchevsky.
Pour protéger cette indépendance des troupes qui reprennent
l’organisation cosaque se constituent, et continuent le combat contre les
forces austro-hongroises.
Avec la révolution bolchevique, les tensions entre le nouveau
pouvoir ukrainien et le conseil des commissaires du peuple présidé par Lénine,
se manifestent très rapidement. Le nouveau pouvoir soviétique tient un double
langage en considérant que si le principe du droit à l’autodétermination des
peuples est réaffirmé, l’unité du prolétariat et le projet de révolution
mondiale s’imposent à ce que l’on qualifie alors de nationalisme bourgeois.
Dans la pratique, les questions idéologiques sont moins importantes que les
réalités économiques. Trotsky, juif d’Ukraine, affirme d’ailleurs que sans
l’Ukraine il n’y a pas de Russie, et que sans le charbon, le faire, les
minerais, le blé, le lard, la mer Noire Ukraine, la Russie ne peut exister.
Elle étouffera, et avec elle le pouvoir soviétique aussi.
La rada central de Kiev proclame le 20 novembre 1917 une république
populaire d’Ukraine, le premier État ukrainien moderne.
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