(Edition 20.06.28)
ACTUALITÉ
Sous
pression, Facebook durcit sa politique de modération des contenus.
Les publicités incitant
à la haine? Mieux régulées. Les messages problématiques? Mieux signalés. En
apparence timides, ces nouvelles mesures signalent que Facebook n'avait plus
d'autre choix que de céder face aux pressions pour une modération plus stricte des
contenus. Les publicités incitant à la haine?
Mieux régulées. Les messages problématiques? Mieux signalés. En apparence
timides, ces nouvelles mesures signalent que Facebook n'avait plus d'autre
choix que de céder face aux pressions pour une modération plus stricte des
contenus.
Mark Zuckerberg, le
patron du réseau social planétaire, défend depuis des mois son approche a
priori plus laxiste que Twitter ou YouTube, notamment vis-à-vis des discours
des personnalités politiques, au nom de la liberté d'expression. La plateforme
retirera désormais les publicités qui affirment que les personnes de certaines
origines, ethnies, nationalités, genre ou orientation sexuelle représentent une
menace pour la sécurité ou la santé des autres.
Cette décision
intervient alors que Unilever, le géant de l'agroalimentaire et des
cosmétiques, vient de mettre un terme à ses publicités sur Facebook, Twitter et
Instagram aux États-Unis, au moins jusqu'à la fin de l'année.
Coca-Cola, l'une des
marques les plus connues au monde qui dépense des sommes colossales en
publicité, a aussi annoncé vendredi soir qu'elle suspendait pendant au moins 30
jours toute promotion sur tous les réseaux sociaux, exigeant qu'ils fassent
preuve de plus de «transparence et de responsabilité», notamment sur la
question du racisme.
HISTORIQUE
1: Richelieu
La censure royale est
un acte par lequel, sous l'ancien régime, e roi sanctionne un manuscrit ou
autorise sa publication (sous forme imprimée). En 1629, Richelieu
charge le chancelier et le garde des sceaux d'examiner des ouvrages afin d'en
autoriser ou non la publication sous forme imprimée,
avec un privilège royal. Cette censure ne doit pas être confondue avec celle
des livres imprimés à l'etranger, faite par le lieutenant de police. Après la Fronde*, Colbert créé une
direction de la Librairie, qui doit veiller à l'attribut des permissions et
privileges devenues obligatoires pour toutes les impressions en France. Puis,
en 1742, un corps de senceurs royaux est créé. Le roi nommait les directeurs de librairies qui devenaient donc censeurs
royaux, chacun dans sa spécialité, agréés et inscrits sur une liste, publiée
chaque année par l'Almanach royal . Sous Louis XIV, ils étaient au nombre de 40
recrutés, qui étaient, pour la plupart, des professeurs de la Sorbonne. Voici
quelques censeurs royaux: Charles de Beaumont, chevalier d'Eon; Nicolas
Coquelin... Quiconque voulait publier choisissait son censeur, qui lui faisait
des observations, suggérait des corrections, puis donnait le droit d'imprimer.
HISTORIQUE
2: Napoléon
Nous sommes le 5 février 2018, mais en quel 5 février
partons-nous ? Le 5 février 1810, le jour du rétablissement de la
censure par Napoléon. Il la rétablit pour une raison en particulier ? Pour
la sécurité de l’État ?
Non, même pas. Il décrète très clairement la censure
pour s’assurer la mainmise sur l’esprit et les consciences des Français. Pas de
justification particulière. C’est l’empereur après tout ! Ecoutez ce qu’il
disait à propos de ce genre de libertés : "le droit d’imprimer n’est pas
du nombre des droits naturels". Ou encore : "Si je lâche la bride à
la presse, je ne resterai pas trois mois au pouvoir".
Et pourquoi parlez-vous de rétablissement ? quand
avait-elle cessé cette censure ?
Oh elle va, elle vient cette censure officielle. Mais
pendant la Révolution française, la liberté de la Presse est tout de même
inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme. Alors, évidemment, elle ne
sera pas pour autant respectée pendant toute la révolution, loin de là. Enfin,
le principe était acté quand même.
Elle a toujours existé de toute façon, la censure.
Elle a été ensuite plus ou moins forte, plus ou moins oppressive au gré des
différents dirigeants. Elle est donc rétablie avec Napoléon Ier, mais elle
perdure sous Louis XVIII et sous Charles X. C’est Louis-Philippe, beaucoup plus
libéral, qui la supprime. Enfin, elle aura bien des occasions de refaire
surface.
HISTORIQUE
3: Imprimatur, Nihil obstat, Imprimi potest
Les pays européens,
effrayés par la réforme protestante, continuèrent à appliquer la censure pour
tenter d'enrayer la diffusion du protestantisme. François Ier interdit
l'impression d'ouvrages et leur diffusion sans l'examen et l'autorisation
préalable de l'Université de théologie : ils devaient obtenir ce qu'on appelait
l'imprimatur. S'ils étaient contraires à la religion, ils étaient au contraire
mis à l'Index (abréviation pour Index librorum prohibitorum : liste des livres
interdits).
Durant le XVe siècle,
le théâtre est libre. Cependant, durant le XVIIe siècle, le roi chargeait son
procureur de surveiller les différentes pièces et d'interdire celles qui
pourraient choquer le roi ou le clergé. C'est ainsi que de nombreuses pièces,
notamment le Tartuffe de Molière, sont censurées.
Ce contrôle s'exerce
d'autant plus dans le domaine des idées. En 1752, l’Encyclopédie écrite par
Diderot et d’Alembert est censurée car son contenu politique et philosophique
est contesté. De manière plus générale, beaucoup de philosophes des Lumières,
au XVIIIe siècle, ont dû chercher des moyens de contourner la censure.
Napoléon Bonaparte, en
1802, contrôle la presse par des mesures préventives. Les journaux qui ne
respectent pas ce décret peuvent être censurés, interdits. Durant tout le XIXe
siècle, la censure s'exerce dans de nombreux domaines, au gré des régimes
politiques successifs. Ses victimes lui donnent un surnom, Anastasie, et la
représentent avec les grands ciseaux dont elle use pour limiter la liberté
d'expression.
A
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