(Édition 20.07.19)
ACTUALITÉ
Les tensions sont à leur comble entre le maire d’Oka et
le grand chef de Kanesatake. Dans un geste sans précédent, les deux hommes
politiques ont rencontré tour à tour mercredi les citoyens de la municipalité,
inquiets de voir se profiler une nouvelle crise d’Oka.
L’église d’Oka n’était pas assez grande mercredi soir
pour contenir les plus de 500 Okois conviés par le maire Pascal Quevillon à une
séance d’information; quelques Mohawks, mais surtout des citoyens d’Oka venus
poser des questions au maire ou simplement pour l'écouter.
Au cœur du litige : une entente récente entre le conseil
de bande de Kanesatake et un promoteur concernant le transfert de terres
contestées aux Mohawks. Le chef Serge Otsi Simon et le maire Quevillon, à
couteaux tirés, communiquent depuis quelques mois par voie de mises en demeure.
HISTORIQUE 1 : 1990
La crise d’Oka, aussi appelée la résistance mohawk, est
un affrontement de 78 jours (du 11 juillet au 26 septembre 1990) opposant des
manifestants mohawks au service de police provinciale du Québec et à l’armée
canadienne. Au cœur de la crise : l’agrandissement proposé d’un terrain de golf
et un projet immobilier sur des terres en litige où se trouve un cimetière
mohawk. Les tensions sont restées fortes tout au long de la crise, surtout
après la mort du caporal Marcel Lemay, agent de la Sûreté du Québec. Éventuellement,
les Forces canadiennes sont appelées en renfort et la situation prend fin. Bien
que le gouvernement fédéral ait mis fin au projet d’agrandissement du terrain
de golf et ait acheté les terres en litige, il ne les a toujours pas
transférées à la communauté de Kanesatake.
HISTORIQUE 2 : 1914 - 1918
Près de 4000 membres du Corps expéditionnaire canadien
étaient d’ascendance autochtone, nombre impressionnant, compte tenu du peu de
droits civils dont jouissaient les Premiers Peuples du Canada au début du XXe
siècle.
Les soldats autochtones étaient confrontés à une double
barrière culturelle dans l’armée : les préjugés raciaux du monde non-autochtone
et la hiérarchie militaire qui fonctionnait presque exclusivement en anglais,
langue que beaucoup de recrues autochtones ne parlaient pas. Les documents et
les mémoires semblent indiquer que la plupart des unités finirent par
accueillir des soldats autochtones et même leur offrirent un environnement plus
accueillant et plus progressiste que d’autres secteurs de la société
contemporaine.
HISTORIQUE 3 : 1701
À la fin du XVIIe siècle, les Iroquois sont de plus en
plus affaiblis, les Français n'ayant cessé de les attaquer sur leur propre
territoire. Avec le traité de Ryswick de 1697 qui met un terme aux
affrontements entre Anglais et Français, les Iroquois se retrouvent seuls à
faire la guerre à ces derniers et à leurs alliés amérindiens. Lorsque Louis
Hector de Callière envoie une députation en Iroquoisie pour leur proposer une
paix à l'été 1700, ils prennent cette proposition très au sérieux.
En juillet 1701, quatre des cinq nations iroquoises et
les alliés amérindiens des Français, venant principalement de la région des
Grands Lacs, se rendent à Montréal pour discuter d'une paix. Le traité est
signé le 4 août 1701 après deux semaines de pourparlers. Plus d'une trentaine
de nations apposent leurs signatures. En appuyant ce traité, elles renoncent à
se faire la guerre et se considèrent comme des alliés. Elles reconnaissent le
gouverneur de la Nouvelle-France comme médiateur dans l'éventualité où un
conflit les opposerait de nouveau. La Ligue iroquoise s'engage, quant à elle, à
rester neutre dans l'éventualité d'une guerre opposant les Anglais aux
Français. L'accord de paix de Montréal assure à la France la supériorité dans
les questions autochtones et la liberté d'étendre sa présence militaire sur le
continent au cours du demi-siècle qui suit. Le commerce et les expéditions de
découverte peuvent reprendre en toute quiétude.
A
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