vendredi 26 novembre 2021

VIRUS ET ECONOMIE

 


(Édition 27.11.21)

ACTUALITÉ

https://www.journaldemontreal.com/2021/11/26/le-nouveau-variant-fait-chuter-les-marches-1

Habituellement, la journée qui sépare le jeudi de Thanksgiving, jour férié aux États-Unis, et le week-end, se caractérise par des volumes faibles en l’absence de nombreux investisseurs. Ce plateau clairsemé pourrait accroître la volatilité du marché durant une séance qui s’annonce mouvementée. Wall Street n’est ouvert vendredi que le temps d’une demi-séance, avec une clôture avancée à 13 h, trois heures plus tôt que d’habitude. Dès les premiers échanges, les marchés actions américains s’alignaient sur les autres grandes Bourses mondiales, chamboulées par l’annonce de l’apparition d’un nouveau variant très contagieux du coronavirus, pour l’instant appelé B.1.1.529. Les scientifiques n’ont pas encore déterminé quelle était l’efficacité des vaccins anti-COVID contre ce variant, détecté pour la première fois en Afrique du Sud. En l’absence de données sur l’éventuelle résistance au vaccin et la propagation de ce variant, « ce n’est que de la peur », a souligné, dans une note, Patrick O’Hare, de Briefing.com. '' Pour autant, les marchés ont peur de la peur elle-même aujourd’hui''.

 HISTORIQUE-1 : Ebola 2014

https://www.lesechos.fr/2014/10/comment-ebola-affecte-les-marches-financiers-311582

Dans les salles de marché, certains commencent à les appeler indices « Ebola » : les indices boursiers mesurant la performance des actions des groupes de transport et de loisirs. En quatre jours, l’indice européen Stoxx 600 Travel & Leisure (transport et loisir) a plongé de 7,4 %, quand l’indice FTSE 350 Travel & Leisure a chuté de 6,5 %. Le secteur, déjà touché par le, est rattrapé par les craintes de propagation du virus Ebola. « Les investisseurs sont préoccupés par le risque que le virus puisse s’étendre au-delà des trois pays actuellement touchés, d’autant que personne ne sait vraiment comment la situation va évoluer », constate Alison Turner, chez Panmure Gordon & Co, interrogé par l’AFP. Air France chute de 14  % en 4 jours. L’annonce de la contamination d’une infirmière en Espagne a renforcé le sentiment déjà négatif sur les valeurs de tourisme. TUI Travel, Thomas Cook et Carnival plonge de plus de 12 % en quatre jours… Les compagnies aériennes sont aussi malmenées alors que les Etats-Unis notamment vont renforcer les mesures de surveillance dans les aéroports. Air France, déjà pénalisé par le coût de la grève des pilotes, plonge de près de 14 % en 4 jours, alors que Lufthansa et Ryanair perdent plus de 10 % et Easyjet 9,4 %

Panique aussi dans les mines avec le en une journée le 8 octobre. Le petit groupe minier risque une impasse financière en raison des problèmes rencontrés par sa mine de fer de Marampa en Sierra Leone. Mais les autres groupes, plus diversifiés géographiquement, « Il n’y a pour l’instant pas d’impact majeur sur l’activité opérationnelle des groupes miniers, mais le risque d’une évolution plus dramatique est en train de s’accentuer », constate Alison Turner.

HISTORIQUE-2 : Grippe espagnole 1918

https://portail-assurance.ca/article/covid-19-grippe-espagnole-deux-pandemies-deux-situations-economiques-differentes/

Relance également différente

Le réassureur ajoute que la relance de l’économie pourrait « s’avérer plus difficile que dans la foulée de la grippe espagnole ».

Il explique qu’au début du 20e siècle, le secteur manufacturier était le plus touché car il était le plus important, alors qu’aujourd’hui, cette situation s’observe pour le secteur des services.

L’entreprise soutient que, durant la pandémie de grippe espagnole, « le ralentissement avait été relativement de courte durée, car beaucoup avaient économisé pendant la guerre, et les salaires plus élevés avaient également stimulé la consommation ».

« Regarder au-delà »

Swiss Re prévoit que la croissance de l’économie mondiale diminuera de 3,8 %, alors que les prédictions initiales de l’entreprise prévoyaient une baisse de 1,2 %. La reprise des activités « ne sera que partielle », ajoute l’entreprise, qui explique qu’une « perte cumulée du PIB mondial de 12 billions de dollars américains » est à prévoir d’ici la fin de 2021.

Pour sortir de la crise, les gouvernements devront, « en plus d’amortir l’impact de COVID-19, regarder au-delà de l’épidémie pour trouver de nouveaux moteurs de croissance durable, tels que des dépenses renouvelées pour les infrastructures », affirme le réassureur.

HISTORIQUE-3 : Peste noire 1361

https://atlantico.fr/article/decryptage/comment-la-peste-noire-a-booste-l-economie-europeenne

La peste noire a-t-elle permis à l'Europe de se moderniser ? L'épidémie qui a connu deux pics, entre 1348 à 1351 puis 1361-1362, a décimé environ un tiers de la population européenne mais aurait amené, selon certains historiens, l'Europe à repenser son approche économique. Selon James Belich, de l'Université d'Oxford, la peste noire a encouragé l'innovation technologique, permettant une amélioration de la productivité. Le chercheur cite en exemple l'invention de l'imprimerie par Gutenberg, en 1454, fruit de nombreuses expérimentations visant à remplacer le travail des copies des scribes, coûteux et lent.

Une hausse de la productivité pour combler la baisse de la main-d'oeuvre

Car l'effet de la peste noire, horriblement meurtrière, a été de provoquer une forte diminution de la main-d'oeuvre et donc, par voie de conséquence, la hausse son coût. C'est cette hausse subite des salaires qui a forcé les Etats européens à un changement complet de stratégie économique, les couches supérieures de la société craignant que les travailleurs tentent d'exploiter leur position privilégiée. En témoignent les paroles du poète John Gower, qui regrette alors le bon vieux temps pré-peste : "Les ouvriers d'autrefois n'avaient pas l'habitude de manger du pain de blé (...) leur boisson était l'eau (...) des vêtements était gris clair".

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