(Édition 04.06.21)
ACTUALITÉ
L’horreur des camps pour Ouïghours en Chine racontée à Londres. Torture,
stérilisations, viols : un groupe d’avocats et experts des droits de l'homme
qui enquêtent sur le traitement infligé à la minorité musulmane ouïghoure a
commencé vendredi à Londres à entendre des témoins. Les neuf membres du «
Tribunal ouïghour », ainsi nommé malgré l’absence de toute autorité judiciaire
et dénoncé par Pékin comme une « machine à mensonges », recueillent des
témoignages de première main sur les crimes dénoncés à l’encontre des Ouïghours
dans la région chinoise du Xinjiang, qui fait l’objet de tensions entre la
majorité musulmane (principalement ouïghoure) et la minorité han (Chinois de
souche). L’organisation entend à l’issue de ses auditions dire dans un rapport
en décembre si elle estime que Pékin s’est rendu coupable de génocide et de
crime contre l’humanité contre les Ouïghours et d’autres minorités musulmanes
en Chine. Les participants espèrent ainsi attirer l’attention internationale et
entraîner de possibles actions. Qelbinur Sidik une professeure membre de
l’ethnie ouzbèke de la capitale du Xinjiang, Urumqi, a expliqué que les
dirigeants du Parti communiste l’avaient forcée à enseigner le chinois dans
deux sinistres camps de « rééducation » pour les Ouïghours.
HISTORIQUE 1 : Le Goulag
https://www.herodote.net/Le_travail_force_au_coeur_du_systeme_sovietique-synthese-2452-32.php
Le travail forcé au cœur du système soviétique. Le Goulag a eu
de modestes précédents dans la Russie tsariste avec des brigades de travail
forcé en Sibérie aux XVIIIe et XIXe siècles. Mais c’est avec la Révolution
d’Octobre 1917 que le travail forcé devient un élément structurel majeur de la
société. Lénine lui-même, après l’attentat dont il est victime le 30 août 1918
de la part de Fanny Kaplan, ordonne l’incarcération des « éléments peu sûrs »,
ce qui fait déjà beaucoup de monde. Dès les années 1920, les Soviétiques
ouvrent une centaine de camps de concentration qui ont vocation à « réhabiliter
» les ennemis du peuple ou supposés tels. Pour le pouvoir soviétique, la
répression a l’avantage d’offrir une explication à ses échecs en tous genres :
si la société communiste et le paradis sur terre tardent à s’installer, c’est
qu’à mesure qu’on s’en rapproche, on doit faire face à une opposition de plus
en plus virulente et sournoise de la part des « saboteurs » de tout poil !...
HISTORIQUE 2: Le servage
https://www.herodote.net/L_esclavage_dans_l_Europe_medievale-synthese-11.php
En ces premiers siècles du Moyen Âge, sous l'effet de
l'insécurité et de l'affaiblissement du pouvoir central, les paysans sacrifient
leur liberté en échange d'un lopin de terre et de la protection du principal
guerrier du lieu, le seigneur. Ils sont attachés à leur lopin de terre, de père
en fils, et n'ont pas le droit de le quitter ni de le vendre. De là le nom de «
manants » qui leur est souvent donné (du latin manere, rester). En échange de
la terre, ces paysans doivent verser à leur seigneur une redevance annuelle,
généralement en nature (céréales...). Ils doivent aussi travailler une partie
de l'année sur les terres qui appartiennent en propre à leur seigneur, la «
réserve ». Si leur fille se marie à l'extérieur de la seigneurie, ils doivent
verser une taxe spéciale, dite de « formariage » pour compenser la perte de
revenu qui s'ensuit pour le seigneur. Enfin, à leur décès, ils doivent aussi
payer une taxe dite de « mainmorte » pour pouvoir léguer leurs biens meubles
(outils...) à leurs héritiers légitimes. Certains paysans, dépourvus de terre,
sont sous l'entière dépendance du seigneur et travaillent sur sa réserve. C'est
à eux que s'applique plus spécialement le qualificatif de serf (une déformation
du mot latin servus, esclave). Ils peuvent recevoir du seigneur un lopin de
terre en échange de leurs services. On parle alors de « serfs chasés ». À la
différence des esclaves traditionnels, les serfs de l'époque carolingienne ne peuvent
être vendus comme des meubles. Ils ont une existence juridique faite de droits
et de contraintes.
Au fil des générations, les seigneurs en manque d'argent
relâchent leur emprise sur les paysans et les serfs. Ils leur cèdent la pleine
propriété de leur terre, sans servitude d'aucune sorte, contre espèces
sonnantes et trébuchantes, si bien qu'au XIIIe siècle, à l'époque du roi Saint
Louis, le servage a déjà à peu près complètement disparu d'Europe occidentale
(il survivra en Europe orientale et en particulier en Russie jusqu'au milieu du
XIXe siècle).
HISTORIQUE 3 : Les Hébreux
https://lvsmagazine.com/2020/03/joseph-et-les-hebreux-en-egypte-la-responsabilite-de-la-liberte/
Comment les Hébreux en sont-ils venus à être des esclaves en
Égypte?
C’est pendant la grande famine (qui affecta également le pays de
Canaan) que Jacob, père de Joseph, envoya ses autres fils en Égypte pour
acheter des provisions (Gen. 42). Joseph et ses frères furent alors réunis et
Joseph les installa en Égypte afin qu’ils puissent subvenir à leurs besoins
durant la famine. Bien que Joseph fit de son mieux pour éviter que ses frères
soient mis au service de Pharaon (Gen. 47: 2, selon l’interprétation de Rachi)
1, avec les années, les enfants d’Israël, devenus très nombreux, se trouvèrent
aussi sous le joug du roi d’Égypte. En fait, la formulation dans la Tora est
très particulière : « Un nouveau roi se leva sur l’Égypte, qui ne connaissait
pas Joseph » (Ex. 1: 8). Cette formulation s’ouvre à deux interprétations
possibles : il s’agit soit d’un nouveau pharaon qui ne se considère pas comme
redevable envers Joseph et envers les Israélites, soit du même pharaon,
capricieux et désirant satisfaire ses propres intérêts au détriment de celui
des Hébreux 2. En tout cas, peu après les actions entreprises par Joseph, les
Israélites se trouvèrent esclaves, tout comme les Égyptiens, sous la domination
d’un roi insensible à leur souffrance.
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