vendredi 23 octobre 2020

PAROLES ET DÉCAPITATION


(Edition 24.10.20)

ACTUALITÉ

https://www.journaldemontreal.com/2020/10/19/de-mahomet-en-cours-a-la-decapitation-retour-sur-les-11-jours-qui-ont-conduit-a-la-mort-de-samuel-paty-1

Retour sur les 11 jours ayant conduit à l'assassinat de l'enseignant d'histoire-géographie, qui a provoqué une vague d'émotion et d'indignation en France, cinq ans après l'attentat contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Mahomet en cours

Lundi 5 octobre. Samuel Paty fait cours à ses élèves de 4e au collège du Bois d'Aulne, un établissement scolaire réputé calme au coeur d'un quartier pavillonnaire de Conflans-Sainte-Honorine. Écoutez le chroniqueur Alain Pronkin avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:  Ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans veut illustrer ses propos sur la liberté d'expression en montrant deux caricatures du prophète Mahomet publiées par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

La première est la une du journal publiée juste après l’attentat de janvier 2015, la seconde montre le prophète nu et accroupi avec une étoile sur les fesses, avec pour légende «Une étoile est née». Selon plusieurs témoignages, l'enseignant demande auparavant aux enfants musulmans de sortir de la classe s'ils le souhaitent afin de ne pas être choqués par une caricature du prophète nu.

«Vous avez le nom du prof»

Cette demande passe mal auprès de certains élèves et, par ricochets, certains parents. Dès le lendemain, le 6 octobre, «une mère de famille contactait la principale en pleurs, lui rapportant que sa fille avait été "mise à l'écart" dans le couloir sous prétexte qu'elle était musulmane», selon une note des agents locaux du renseignement diffusée par les quotidiens Libération et Le Parisien.

Écoutez le chroniqueur de politique internationale Loïc Tassé avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio: Le 7 octobre, toujours selon cette note, la principale du collège reçoit un courriel anonyme qui dénonce un «climat d'islamophobie» et accuse l'établissement de «diviser» dès «le plus jeune âge.» Le même jour, sur Facebook, un parent d'élève publie un message dans lequel il évoque un professeur qui «dit en se vantant à ma fille qu'il a participé à la marche de Charlie». «Vous avez l'adresse et nom du professeur pour dire STOP», ajoute-t-il. Les autorités éducatives préciseront plus tard que la fille de ce père de famille n'était pas présente au cours du 5 octobre. Il se rend au collège, accompagné par le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui. Il est reçu par la principale.

Plaintes réciproques

Le 8 octobre, le père de famille diffuse sur Facebook une nouvelle vidéo mettant en cause le professeur et porte plainte au commissariat avec sa fille pour diffusion d'images pornographiques. La vidéo prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux et est partagée par de nombreux comptes, y compris par celui de la grande mosquée de Pantin (nord-est de Paris), qui reconnaîtra après coup «une maladresse». Quatre jours plus tard, le 12 octobre, Samuel Paty est convoqué au commissariat et porte plainte en retour contre le père de famille pour diffamation publique. Une nouvelle vidéo prenant pour cible l'enseignant est diffusée le même jour sur YouTube.

Tête coupée

Vendredi 16 octobre. Samuel Paty quitte le collège pour rentrer chez lui. Il est tué près de l'établissement par Abdoullakh Anzorov, un Russe tchétchène de 18 ans, qui lui coupe la tête. À l'arrivée de la police, l'agresseur tire dans leur direction, les policiers ripostent et le tuent. Dès le lendemain et pendant tout le week-end, des manifestations sont organisées dans toute la France, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes brandissant pour certaines des pancartes «Je suis Samuel».

HISTORIQUE 1 : Trois pays procèdent encore a la décapitation

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9capitation

Au xxie siècle, trois pays procèdent encore à ce mode d'exécution officielle, toujours publique, à l'aide d'un sabre :

l'Arabie saoudite - les Émirats arabes unis - le Qatar

Au début du xxie siècle, la décapitation est utilisée par certaines organisations dans le but de terrifier leurs adversaires. Cette pratique est particulièrement utilisée par l'organisation criminelle Los Zetas au Mexique.

Pendant la guerre d'Irak et la guerre civile syrienne, de nombreuses décapitations de prisonniers et d'otages sont commises par les djihadistes d'Al-Qaïda en Irak, puis de l'État islamique, aussi bien de manière improvisée pendant les combats que lors de mises en scène filmées et diffusées sur Internet afin de terrifier leurs adversaires et de galvaniser leurs troupes. Dans ces vidéos, l'État islamique se caractérise par le soin apportée à la mise en scène macabre de ces exécutions et leur médiatisation mondiale grâce à Internet.

Au sein d'Al-Qaïda, en revanche, les décapitations ne font pas l'unanimité, même si quelques exécutions de ce type sont rapportées. Cette pratique n'est ainsi pas approuvée par Oussama ben Laden. En 2005, Ayman al-Zawahiri, alors numéro deux d'Al-Qaïda, écrit à Abou Moussab Al-Zarqaoui, le chef d'Al-Qaïda en Irak, pour lui demander notamment d'arrêter les décapitations. En décembre 2014, Nasser bin Ali al-Ansi (en), haut responsable d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), condamne également les décapitations d'otages qu'il qualifie de « barbares ».

Lors des conflits irakien et syrien, des cas de décapitations commis par des soldats de l'armée irakienne ou des miliciens pro-gouvernementaux par des soldats de l'armée syrienne et des chabiha par des rebelles syriens par des miliciens chiites pro-iraniens et par des mercenaires russes du Groupe Wagner sont également signalés. 

HISTORIQUE 2 : Alan Henning

https://ca.reuters.com/article/ofrtp-irak-syrie-islamistes-execution-idFRKCN0HS1YE2014100

Des djihadistes de l’Etat islamique ont mis en ligne vendredi une nouvelle vidéo montrant la décapitation d’un homme présenté comme l’otage britannique Alan Henning, volontaire humanitaire enlevé en décembre dernier alors qu’il participait à un convoi acheminant de l’aide vers un hôpital dans le nord de la Syrie. La vidéo, publiée sur YouTube et relayée sur un compte Twitter soutenant Daech, montre un homme vêtu d’un uniforme orange similaire à ceux des détenus américains et se tenant à genoux. Un homme entièrement habillé de noir est debout à ses côtés.

Dans ce document d’une minute et 11 secondes intitulé “Un nouveau message à l’Amérique et ses alliés”, l’otage déclare: “la décision de notre Parlement d’attaquer l’Etat islamique fait que moi, en tant que Britannique, vais devoir maintenant payer le prix de cette décision”. Une voix masculine intervient alors pour affirmer: “le sang de David Haines (otage britannique exécuté le 13 septembre) est sur tes mains (David) Cameron.” Puis, elle ajoute: “Alan Henning va également être exécuté mais son sang sera sur les mains du Parlement britannique”. La vidéo montre ensuite les images d’un corps vêtu d’une combinaison orange allongé sur le ventre avec une tête tranchée posée sur le dos.

Puis, l’homme vêtu de noir présente à la caméra un nouvel otage qu’il identifie comme étant le ressortissant américain Peter Edward Kassig.Il s’adresse alors à Barack Obama et dit: “vous avez commencé vos bombardements aériens sur la Syrie qui continuent de frapper notre peuple. Il est donc normal que nous continuions à trancher le cou de vos compatriotes”. Le président américain est intervenu dans la soirée pour “condamner fermement ce brutal assassinat” et pour promettre que justice sera rendue à Alan Henning.

HISTORIQUE 3 : Steven Sotloff

https://www.journaldemontreal.com/2014/09/02/la-video-de-la-decapitation-de-steven-sotloff-rendue-publique

Les jihadistes de l'État islamique ont revendiqué mardi l'exécution par décapitation d'un second journaliste américain, Steven Sotloff, dans une vidéo qui a provoqué «l'écoeurement» des Occidentaux. Dans cette vidéo intitulée «deuxième message à l'Amérique», on peut voir Steven Sotloff, à genoux, vêtu d'une blouse orange. Debout à côté de lui, un homme masqué, vêtu de noir et armé d'un couteau condamne l'intervention des États-Unis en Irak et porte son arme à la gorge du journaliste de 31 ans. 

Le bourreau, qui s'exprime avec un accent britannique, présente ensuite à la caméra un autre otage, un Britannique identifié comme David Cawthorne Haines, et menace de l'exécuter. «Je suis de retour, Obama, et je suis de retour à cause de ton arrogante politique étrangère envers l'État islamique», déclare l'homme masqué dans cette vidéo de cinq minutes.

Cette mise en scène est en tout point semblable à celle de la vidéo diffusée le 19 août - premier message à l'Amérique - où un insurgé à l'accent britannique décapitait le journaliste américain James Foley, âgé de 40 ans. L'homme avait ensuite indiqué que Sotloff - également montré dans cette première vidéo - serait le prochain, si les frappes aériennes n'étaient pas interrompues.

Le président américain a ordonné mardi l'envoi de 350 troupes supplémentaires à Bagdad, ce qui porte à 820 le nombre de soldats américains déployés en Irak depuis le lancement début juin de l'offensive éclair des jihadistes de l'État islamique (EI).

«Horrible tragédie»

Sotloff, porté disparu depuis douze mois, aurait été kidnappé le 4 août 2013 à Alep, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie, mais son enlèvement avait été tenu secret.

Sa famille, par l'intermédiaire d'un porte-parole, a fait savoir mardi qu'elle était «au courant de cette horrible tragédie et qu'(elle) pleure sa mort dans l'intimité». «Il n'y aura aucun commentaire en public de la famille pendant cette période difficile», a-t-il précisé.

Shirley Sotloff, la mère du journaliste, s'était adressée directement au chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, pour le supplier de libérer son fils, dans une vidéo diffusée le 27 août.

HISTORIQUE 4 : Premier roi Saoudien

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdallah_ben_Saoud_ben_Abdelaziz 

Le 21 avril 18011 ou 1802 (le jour de l'anniversaire de l’événement de Ghadir Khumm et de l'Achoura), une armée wahhabite forte de 12 000 hommes envahit la ville de Kerbala dans l'eyalet de Bagdad, tuant sans distinction plusieurs milliers d'habitants et détruisant le tombeau d'Al-Hussein ibn Ali, le petit-fils du prophète Muhammad. Cette attaque dura huit heures et fut menée par Saoud, le père d'Abdallah. Par la suite, de nombreuses personnes furent tuées à la Mecque et Médine par son armée, qui endommagea même la mosquée du Prophète (le second lieu saint de l'islam). Cela mit les Ottomans extrêmement mal-à-l'aise car ils étaient les dirigeants officiels de la péninsule arabique. De plus, leur chef avait le titre de calife depuis 1517 et se devait donc de garantir la sécurité des lieux saints du culte musulman.

Par ailleurs, Abdallah, un salafiste, prononça le kufr sur la personne de l'empereur, qui suivait lui l'école maturidiste6.

L'exécution d'Abdallah semble donc avoir été motivée à la fois par les crimes de son père (massacres de civils, attaques contre les villes saintes et les mosquées), mais aussi par son takfir de Mahmoud II.

Son exécution se voulut donc particulièrement humiliante. Tout d'abord elle eut lieu le 24 décembre 1818, soit la veille d'une ancienne fête païenne (célébrée depuis par les chrétiens catholiques sous le nom de Noël), particulièrement honnie par les musulmans. Enfin, Abdallah fut conduit à son lieu d'exécution (en face de la mosquée Sainte-Sophie) enchaîné, sous les coups et les insultes de la foule. Lorsque vint l'heure de la mise à mort, il se vit d'ailleurs obligé d'écouter la mélodie du luth (alors que les instruments à corde sont interdits en islam). Sa tête fut finalement tranchée au milieu d'un feu d'artifice, puis jetée dans les eaux du Bosphore.

HISTORIQUE 5 : saint Jean Baptiste

https://eglise.catholique.fr/decollation-de-saint-jean-baptiste-fete-29-aout/  

Mémoire du martyre de saint Jean Baptiste, que le roi Hérode Antipas maintint en prison dans la forteresse de Machéronte et qu’il ordonna de décapiter le jour de son anniversaire, à la demande de la fille d’Hérodiade. Comme une lampe qui brille, le précurseur du Seigneur a rendu témoignage à la vérité aussi bien dans sa mort que dans sa vie.


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