(Edition 24.10.20)
ACTUALITÉ
Retour sur les 11 jours ayant conduit à
l'assassinat de l'enseignant d'histoire-géographie, qui a provoqué une vague
d'émotion et d'indignation en France, cinq ans après l'attentat contre
l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
Mahomet en cours
Lundi 5 octobre. Samuel Paty fait cours
à ses élèves de 4e au collège du Bois d'Aulne, un établissement scolaire réputé
calme au coeur d'un quartier pavillonnaire de Conflans-Sainte-Honorine. Écoutez
le chroniqueur Alain Pronkin avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio: Ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans
veut illustrer ses propos sur la liberté d'expression en montrant deux
caricatures du prophète Mahomet publiées par l'hebdomadaire satirique Charlie
Hebdo.
La première est la une du journal
publiée juste après l’attentat de janvier 2015, la seconde montre le prophète
nu et accroupi avec une étoile sur les fesses, avec pour légende «Une étoile
est née». Selon plusieurs témoignages, l'enseignant demande auparavant aux
enfants musulmans de sortir de la classe s'ils le souhaitent afin de ne pas
être choqués par une caricature du prophète nu.
«Vous avez le nom du prof»
Cette demande passe mal auprès de
certains élèves et, par ricochets, certains parents. Dès le lendemain, le 6 octobre,
«une mère de famille contactait la principale en pleurs, lui rapportant que sa
fille avait été "mise à l'écart" dans le couloir sous prétexte
qu'elle était musulmane», selon une note des agents locaux du renseignement
diffusée par les quotidiens Libération et Le Parisien.
Écoutez le chroniqueur de politique
internationale Loïc Tassé avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio: Le 7 octobre,
toujours selon cette note, la principale du collège reçoit un courriel anonyme
qui dénonce un «climat d'islamophobie» et accuse l'établissement de «diviser»
dès «le plus jeune âge.» Le même jour, sur Facebook, un parent d'élève publie
un message dans lequel il évoque un professeur qui «dit en se vantant à ma
fille qu'il a participé à la marche de Charlie». «Vous avez l'adresse et nom du
professeur pour dire STOP», ajoute-t-il. Les autorités éducatives préciseront
plus tard que la fille de ce père de famille n'était pas présente au cours du 5
octobre. Il se rend au collège, accompagné par le militant islamiste Abdelhakim
Sefrioui. Il est reçu par la principale.
Plaintes réciproques
Le 8 octobre, le père de famille diffuse
sur Facebook une nouvelle vidéo mettant en cause le professeur et porte plainte
au commissariat avec sa fille pour diffusion d'images pornographiques. La vidéo
prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux et est partagée par de nombreux
comptes, y compris par celui de la grande mosquée de Pantin (nord-est de
Paris), qui reconnaîtra après coup «une maladresse». Quatre jours plus tard, le
12 octobre, Samuel Paty est convoqué au commissariat et porte plainte en retour
contre le père de famille pour diffamation publique. Une nouvelle vidéo prenant
pour cible l'enseignant est diffusée le même jour sur YouTube.
Tête coupée
Vendredi 16 octobre. Samuel Paty quitte
le collège pour rentrer chez lui. Il est tué près de l'établissement par
Abdoullakh Anzorov, un Russe tchétchène de 18 ans, qui lui coupe la tête. À
l'arrivée de la police, l'agresseur tire dans leur direction, les policiers
ripostent et le tuent. Dès le lendemain et pendant tout le week-end, des
manifestations sont organisées dans toute la France, rassemblant plusieurs
dizaines de milliers de personnes brandissant pour certaines des pancartes «Je
suis Samuel».
HISTORIQUE 1 : Trois pays procèdent
encore a la décapitation
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9capitation
Au xxie siècle, trois pays procèdent
encore à ce mode d'exécution officielle, toujours publique, à l'aide d'un sabre
:
l'Arabie saoudite - les Émirats arabes unis - le Qatar
Au début du xxie siècle, la décapitation
est utilisée par certaines organisations dans le but de terrifier leurs
adversaires. Cette pratique est particulièrement utilisée par l'organisation
criminelle Los Zetas au Mexique.
Pendant la guerre d'Irak et la guerre
civile syrienne, de nombreuses décapitations de prisonniers et d'otages sont
commises par les djihadistes d'Al-Qaïda en Irak, puis de l'État islamique,
aussi bien de manière improvisée pendant les combats que lors de mises en scène
filmées et diffusées sur Internet afin de terrifier leurs adversaires et de
galvaniser leurs troupes. Dans ces vidéos, l'État islamique se caractérise par
le soin apportée à la mise en scène macabre de ces exécutions et leur
médiatisation mondiale grâce à Internet.
Au sein d'Al-Qaïda, en revanche, les
décapitations ne font pas l'unanimité, même si quelques exécutions de ce type
sont rapportées. Cette pratique n'est ainsi pas approuvée par Oussama ben Laden.
En 2005, Ayman al-Zawahiri, alors numéro deux d'Al-Qaïda, écrit à Abou Moussab
Al-Zarqaoui, le chef d'Al-Qaïda en Irak, pour lui demander notamment d'arrêter
les décapitations. En décembre 2014, Nasser bin Ali al-Ansi (en), haut
responsable d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), condamne également
les décapitations d'otages qu'il qualifie de « barbares ».
Lors des conflits irakien et syrien, des
cas de décapitations commis par des soldats de l'armée irakienne ou des
miliciens pro-gouvernementaux par des soldats de l'armée syrienne et des
chabiha par des rebelles syriens par des miliciens chiites pro-iraniens et par
des mercenaires russes du Groupe Wagner sont également signalés.
HISTORIQUE 2 : Alan Henning
https://ca.reuters.com/article/ofrtp-irak-syrie-islamistes-execution-idFRKCN0HS1YE2014100
Des djihadistes de l’Etat islamique ont
mis en ligne vendredi une nouvelle vidéo montrant la décapitation d’un homme
présenté comme l’otage britannique Alan Henning, volontaire humanitaire enlevé
en décembre dernier alors qu’il participait à un convoi acheminant de l’aide
vers un hôpital dans le nord de la Syrie. La vidéo, publiée sur YouTube et relayée sur un compte
Twitter soutenant Daech, montre un homme vêtu d’un uniforme orange similaire à
ceux des détenus américains et se tenant à genoux. Un homme entièrement habillé
de noir est debout à ses côtés.
Dans ce document d’une minute et 11
secondes intitulé “Un nouveau message à l’Amérique et ses alliés”, l’otage
déclare: “la décision de notre Parlement d’attaquer l’Etat islamique fait que
moi, en tant que Britannique, vais devoir maintenant payer le prix de cette
décision”. Une voix masculine intervient alors pour affirmer: “le sang de David
Haines (otage britannique exécuté le 13 septembre) est sur tes mains (David)
Cameron.” Puis, elle ajoute: “Alan Henning va également être exécuté mais son
sang sera sur les mains du Parlement britannique”. La vidéo montre ensuite les
images d’un corps vêtu d’une combinaison orange allongé sur le ventre avec une
tête tranchée posée sur le dos.
Puis, l’homme vêtu de noir présente à la
caméra un nouvel otage qu’il identifie comme étant le ressortissant américain
Peter Edward Kassig.Il s’adresse alors à Barack Obama et dit: “vous avez
commencé vos bombardements aériens sur la Syrie qui continuent de frapper notre
peuple. Il est donc normal que nous continuions à trancher le cou de vos
compatriotes”. Le président américain est intervenu dans la soirée pour
“condamner fermement ce brutal assassinat” et pour promettre que justice sera
rendue à Alan Henning.
HISTORIQUE 3 : Steven Sotloff
Les jihadistes de l'État islamique ont
revendiqué mardi l'exécution par décapitation d'un second journaliste
américain, Steven Sotloff, dans une vidéo qui a provoqué «l'écoeurement» des
Occidentaux. Dans cette vidéo intitulée «deuxième message à l'Amérique», on
peut voir Steven Sotloff, à genoux, vêtu d'une blouse orange. Debout à côté de
lui, un homme masqué, vêtu de noir et armé d'un couteau condamne l'intervention
des États-Unis en Irak et porte son arme à la gorge du journaliste de 31 ans.
Le bourreau, qui s'exprime avec un
accent britannique, présente ensuite à la caméra un autre otage, un Britannique
identifié comme David Cawthorne Haines, et menace de l'exécuter. «Je suis de
retour, Obama, et je suis de retour à cause de ton arrogante politique
étrangère envers l'État islamique», déclare l'homme masqué dans cette vidéo de
cinq minutes.
Cette mise en scène est en tout point
semblable à celle de la vidéo diffusée le 19 août - premier message à l'Amérique
- où un insurgé à l'accent britannique décapitait le journaliste américain
James Foley, âgé de 40 ans. L'homme avait ensuite indiqué que Sotloff -
également montré dans cette première vidéo - serait le prochain, si les frappes
aériennes n'étaient pas interrompues.
Le président américain a ordonné mardi
l'envoi de 350 troupes supplémentaires à Bagdad, ce qui porte à 820 le nombre
de soldats américains déployés en Irak depuis le lancement début juin de
l'offensive éclair des jihadistes de l'État islamique (EI).
«Horrible tragédie»
Sotloff, porté disparu depuis douze
mois, aurait été kidnappé le 4 août 2013 à Alep, en Syrie, près de la frontière
avec la Turquie, mais son enlèvement avait été tenu secret.
Sa famille, par l'intermédiaire d'un
porte-parole, a fait savoir mardi qu'elle était «au courant de cette horrible
tragédie et qu'(elle) pleure sa mort dans l'intimité». «Il n'y aura aucun
commentaire en public de la famille pendant cette période difficile», a-t-il
précisé.
Shirley Sotloff, la mère du journaliste,
s'était adressée directement au chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, pour le
supplier de libérer son fils, dans une vidéo diffusée le 27 août.
HISTORIQUE 4 : Premier roi Saoudien
https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdallah_ben_Saoud_ben_Abdelaziz
Le 21 avril 18011 ou 1802 (le jour de l'anniversaire de l’événement de Ghadir Khumm et de l'Achoura), une armée wahhabite forte de 12 000 hommes envahit la ville de Kerbala dans l'eyalet de Bagdad, tuant sans distinction plusieurs milliers d'habitants et détruisant le tombeau d'Al-Hussein ibn Ali, le petit-fils du prophète Muhammad. Cette attaque dura huit heures et fut menée par Saoud, le père d'Abdallah. Par la suite, de nombreuses personnes furent tuées à la Mecque et Médine par son armée, qui endommagea même la mosquée du Prophète (le second lieu saint de l'islam). Cela mit les Ottomans extrêmement mal-à-l'aise car ils étaient les dirigeants officiels de la péninsule arabique. De plus, leur chef avait le titre de calife depuis 1517 et se devait donc de garantir la sécurité des lieux saints du culte musulman.
Par ailleurs, Abdallah, un salafiste, prononça le kufr sur la personne de l'empereur, qui suivait lui l'école maturidiste6.
L'exécution d'Abdallah semble donc avoir été motivée à la fois par les crimes de son père (massacres de civils, attaques contre les villes saintes et les mosquées), mais aussi par son takfir de Mahmoud II.
Son exécution se voulut donc particulièrement humiliante. Tout d'abord elle eut lieu le 24 décembre 1818, soit la veille d'une ancienne fête païenne (célébrée depuis par les chrétiens catholiques sous le nom de Noël), particulièrement honnie par les musulmans. Enfin, Abdallah fut conduit à son lieu d'exécution (en face de la mosquée Sainte-Sophie) enchaîné, sous les coups et les insultes de la foule. Lorsque vint l'heure de la mise à mort, il se vit d'ailleurs obligé d'écouter la mélodie du luth (alors que les instruments à corde sont interdits en islam). Sa tête fut finalement tranchée au milieu d'un feu d'artifice, puis jetée dans les eaux du Bosphore.
HISTORIQUE 5 : saint Jean Baptiste
https://eglise.catholique.fr/decollation-de-saint-jean-baptiste-fete-29-aout/
Mémoire du martyre de saint Jean Baptiste, que le roi Hérode Antipas maintint en prison dans la forteresse de Machéronte et qu’il ordonna de décapiter le jour de son anniversaire, à la demande de la fille d’Hérodiade. Comme une lampe qui brille, le précurseur du Seigneur a rendu témoignage à la vérité aussi bien dans sa mort que dans sa vie.
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