(Édition 22.02.20)
ACTUALITÉ
Consacrés constitutionnellement et validés par la Cour
suprême du Canada, les droits des communautés autochtones se trouvent encore
aujourd'hui au cœur de crises à répétition. L’absence de mécanismes de
résolution de ces conflits fait durer le statu quo.
Après Oka, Ipperwash, Lac Barrière, Elsipogtog et bien
d’autres mémorables bras de fer entre l'État et des communautés autochtones, le
scénario se répète avec les manifestations des chefs héréditaires Wet’suwet’en
et de leurs partisans.
Le conflit né dans cette communauté autochtone du
nord-ouest de la Colombie-Britannique s’est propagé telle une traînée de poudre
dans d’autres régions du pays, avec son lot de perturbations
Il y a dans cet éternel recommencement le signe d’un
malaise profond et généralisé. On y retrouve aussi un air de déjà-vu : des
images fortes de barricades et de slogans enflammés, des face-à-face tendus
entre manifestants et policiers. En toile de fond, des autorités politiques
qui, comme prises au dépourvu, se débattent dans l'urgence de gérer une crise
de trop.
HISTORIQUE 1 : génocide ?
(Normand Lester) Est-ce à dire qu’il n’y a jamais eu
de génocide ou de tentatives de génocide contre des autochtones? Absolument pas.
Du fait des Anglais, il y a deux cas manifestes. Le général Jefferey Amherst, gouverneur
général du Canada et commandant en chef des troupes britanniques en 1760, a
donné l’ordre de distribuer des couvertures infectées de variole à des tribus
en rébellion, sachant la faiblesse immunitaire des autochtones. Selon Peter
d’Errico, professeur à l’Université de Pennsylvanie, les directives de Amherst
indiquent clairement une intention génocidaire. Et il y a le cas des Anglais de
Terre-Neuve qui ont exterminé jusqu’au dernier les Béothuks, qui habitaient
l’île à leur arrivée. La dernière représentante de cette tribu est morte en
1829, esclave d’une famille terre-neuvienne. C’est ce qui explique qu’il n’y
ait plus d’autochtone sur l’île.
Un autre cas patent de génocide est la destruction de
la Huronie par les Mohawks (1649-1650) dans la région du lac Supérieur. Les
rares survivants hurons ont obte nu la protection des Français contre leurs
ennemis mohawks et la permission de se réfugier à Lorette près de Québec.
...
Et comment se fait-il que les autochtones, victimes de
génocide, soient la population dont la croissance est la plus rapide au Canada?
HISTORIQUE 2: en Nouvelle Espagne
Au Mexique, les Espagnols débarquent en 1519. Ils sont
tout d'abord bien accueillis par l'empereur aztèque, mais de nombreuses
révoltes suivent et des combats éclatent entre Amérindiens et Espagnols. Puis
les Espagnols combattent les Incas au Pérou en 1532.
En 1550, l'empereur Charles Quint ordonne
d'interrompre les conquêtes du Nouveau Monde pour des raisons morales. Lors
d'un grand procès (la controverse de Valladolid), l'Église catholique reconnaît
que les Amérindiens « possèdent une âme » et disposent donc des mêmes droits
que les autres hommes. Les colons devront alors trouver une autre source de
main d'œuvre, et pratiquer sur une grande échelle la traite des noirs provenant
d'Afrique.
Toutefois, les Amérindiens ont souffert durant les
XVIe et XVIe siècles. Certains ont été réduits en esclavage ou déportés,
d'autres sont morts en raison de virus et de maladies (comme la coqueluche ou
la rougeole) introduits par les Européens. Certains historiens pensent que,
dans les années 1620, la peste a pu tuer 10 millions d'Amérindiens sur le
continent.
HISTORIQUE 3: en Nouvelle-France
Comment désigner cette guerre en Amérique opposant
Français, Amérindiens,
Britanniques de 1754 à 1765 ? Guerre de Sept Ans
(1756-1763) selon sa durée en europe ? French indian War du point de vue des
Britanniques ? Guerre de la Conquête selon celui des Canadiens ? Quelle période
? Les guerriers des Premières Nations ont combattu pour la défense de leurs
pays contre l’invasion européenne de 1754 à 1765, c’est-à-dire, après la
défaite française, encore cinq ans sous le leadership de Pontiac.Au cours du
conflit, la majorité des nations se sont rangées du côté des Français jugés moins
menaçants et capables de les soutenir. Les tensions furent néanmoins nombreuses
entre alliés. Pour vaincre les Français dont la force tenait à leur alliance avec
les Amérindiens, les Britanniques ont travaillé avec succès à briser celle-ci.
La participation amérindienne à cette guerre fut majeure : raids de frontières,
petite guerre, embuscades, rôles d’éclaireurs et d’espions. Les guerriers ont
toujours refusé leur intégration dans les troupes et la manière européenne de
faire la guerre. ils ont
été 1200 à 1800 à défendre Québec en 1759. Les sources
distinguent régulièrement troupes régulières d’une part et, de l’autre, «
Canadiens et Sauvages ». Les Canadiens ont combattu l’envahisseur avec la
dernière énergie. Une identité canadienne a émergé et la proximité physique et
culturelle avec les Amérindiens en constitue un trait certain. Cela fut source
de tensions pour les conquis placés dans l’œil du vainqueur dont la tradition
était celle de l’apartheid, non pas du métissage. enfin, si les Canadiens
furent conquis, les Amérindiens ne le furent pas, cependant leur position dans
le rapport de force s’en trouva grandement affaiblie.
A
VOUS DE JOUER
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