samedi 28 septembre 2019

CHEF D'ÉTAT ET COLLECTIONNEUR... quelques privilèges pour sa collection perso

(Édition 28.09.19)


ACTUALITÉ


Hommage à Jacques Chirac : l’Afrique aimée

L’amour de notre ancien Président pour le terroir et la bonne chère ne doit pas nous faire oublier qu’il était aussi un remarquable homme de culture. Son goût pour les arts extra-occidentaux l’a conduit à œuvrer pour la création du Musée du quai Branly qui porte aujourd’hui son nom. Ce musée est l’héritier du Pavillon des Sessions au Louvre. Jacques Kerchache, un marchand érudit, lié d’amitié avec Jacques Chirac, est à l’origine de ce projet. Il vise à promouvoir au sein du plus prestigieux musée français un art encore trop oublié : l’art extra-européen, et parmi eux : l’Art d’Afrique.
Le masque que nous présente Jacques, est en bois à patine grise, il figure un animal à la bouche dessinée par une simple incision et deux petites narines. Les yeux, le nez, les oreilles, sont traités par un dessin synthétique qui dégage la forme par un savant jeu sur le vide. À l’arrière du masque, des cordes tressées et un bâton en bois permettent de le porter : le masque a été « dansé ».
Cette forme plutôt rare correspond au Singe Noir. Il s’inscrit dans la mythologie Dogon, un peuple localisé au Mali, dans ce qui était l’ancienne colonie du Soudan français. Ce masque a probablement été porté lors d’une cérémonie, ce qu’il faudrait vérifier en observant les marques laissées à son revers.

HISTORIQUE 1 :CHARLES 1er d’Angleterre – Roi et collectionneur…

Il entrera dans la légende pour avoir voulu tenir tête au Parlement et instaurer une monarchie absolue, ce qui aura pour fin de le voir finir sa vie sur l’échafaud en 1649. Ses parents furent de grands protecteurs des arts. Charles va hériter de la passion picturale et d’un goût certain pour les collections non seulement de sa maman (laquelle lui lèguera, à sa mort,  plus de 300 tableaux) mais également de son conseiller le plus proche, l’influent George de Villiers Duc de Buckingham.

Charles Ier va  être un grand mécène et collectionneur ( l’un des plus grands de l’histoire dit-on souvent ) , notamment de chefs d’oeuvre datant des XVe, XVIe et XIIe siècle : Titien ( il possédait dans son château une salle entière réservée à ce peintre) , Rubens, Tintoret, Van Dyck furent notamment parmi ses préférés. Van Dyck va,  non seulement, être nommé  » peintre officiel du roi  » ( 1633 )  mais Charles Ier l’anoblira et lui allouera une pension.

Il va dépenser sans compter pour les arts, ce qui aura pour conséquence d’amener la couronne à un gros déficit. Il fit venir de grands peintres à sa Cour comme Orazio Gentileschi et sa fille Artemisia, mais aussi Daniel Mytens l’Ancien qui fera des portraits de lui. Ce dernier sera son peintre officiel avant d’être  » détrôné  » en tant que tel par Van Dyck. Sa magnifique collection comprenait environ 2000 toiles et 500 sculptures. 

HISTORIQUE 2 : Georges Pompidou Visionnaire et avant-gardiste 

Durant des années, lorsque Pompidou assurait la fonction de Premier Ministre, un immense tableau de Pierre Soulages (194 x 130 cm) est accroché dans le bureau de Matignon. Un choix qui provoque alors incompréhension et polémique.

"L'art abstrait à l'époque n'est pas encore apprécié à sa juste valeur dans les cercles politiques ou médiatiques. Cette toile de Soulages de 1957 remplace un portrait de Colbert ! C'est la première fois que l'art vivant va faire une intrusion aussi fracassante dans les palais de l'Etat", souligne Yannick Mercoyrol, Directeur de la programmation culturelle de Chambord. 

Chez les Pompidou, l'attrait pour l'art moderne et le design n'était pas une simple posture de salon. Fervent amateur d'art moderne et des avant-gardes des années 50 à 70, le couple présidentiel collectionnait et accrochait des œuvres des plus grands artistes. Dès 1970, les Pompidou achètent de nouvelles pièces dans un style très contemporain : au rez-de-chaussée naissent ainsi une antichambre dessinée par Yaacov Agam, une salle à manger et un fumoir par Pierre Paulin.Mais c'est surtout Claude, la première dame de France, qui introduit au Palais de L'Elysée un style plus moderne et moins rigide. De l'art abstrait et des meubles design font ainsi leur entrée au palais.

HISTORIQUE 3 :François Ier, roi collectionneur d'art italien... et de l'art néerlandais

Le personnage du roi français François Ier, qui a régné de 1515 à 1547 est difficilement dissociable de plusieurs éléments. 1515, date de la victoire de la bataille de Marignan, mais aussi et surtout de la Renaissance dans le Royaume de France. De ses campagnes d'italie, le roi a rapporté le mouvement artistique et culturel qui s'y était développé. Le château de Fontainebleau, qui a fait l'objet de chantiers d'embellissements conduits par des artistes italiens, en est la plus belle démonstration.


Il serait pourtant dommage de négliger un autre aspect de la Renaissance française, celui de l'art des Pays-Bas. En effet, nombre d'artistes néerlandais étaient alors implantés en France et alimentaient la consommation d'oeuvres d'art du monarque. François Ier achetait abondamment des pièces d'orfèvrerie, des tapisseries et des tableaux flamands. Le monarque a aussi favorisé l'émergence d'artistes, comme Corneille de la haye, dit Corneille de Lyon, et Jean Clouet, dont l'oeuvre sera exceptionnellement rassemblée au Louvre.

L'exposition rendra notamment hommage à des artistes tombés dans l'oubli, comme Godefroy le Batave, Noël Bellemare, Grégoire Guérard et Batholomeus Pons.

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lundi 23 septembre 2019

FONCTIONNAIRES SOUS-TENSION


(Édition 21.09.19)


ACTUALITÉ


Réforme de la fonction publique : la loi publiée au Journal officiel

15 000 fonctionnaires en moins d'ici 2022. C'est l'objectif affiché du gouvernement pour alléger la dépense publique. Pour accompagner ces suppressions de postes, le gouvernement a prévu un projet de loi de transformation de la fonction publique pour plus de flexibilité au sein de l'administration.

Le texte prévoit tout d'abord d'élargir le recours aux contractuels. Pour l'instant, pour les emplois permanents (hors remplacement temporaire), les agents de l'Etat doivent être recrutés sur concours avec le statut de fonctionnaire. Mais par dérogation, les administrations peuvent recruter des contractuels si elles ne trouvent pas de fonctionnaire compétent. Actuellement, cette possibilité n'est ouverte que pour les postes de catégorie A. Le projet de loi veut l'élargir aux catégories B et C. Les contractuels ainsi recrutés pourront signer un CDI ou un CDD. Ceux ayant signé un CDD de moins d'un an pourront toucher une prime de précarité, ce qui n'est pas le cas actuellement. Des contractuels pourront par ailleurs être recrutés sur des postes de direction.
Le projet de loi permet aussi la création d'un CDD dit "de projet". Il ne pourra pas donner lieu à un CDI ou à une titularisation comme fonctionnaire. Il prendra fin lorsque le projet concerné est terminé ou si le projet n'a pas pu être mené à son terme. Dans tous les cas, sa durée est limitée à six ans.

HISTORIQUE 1 : Mandarins chinois

En Chine, un système social s'est développé de façon très distincte de celui de la civilisation indienne ou occidentale. La direction y est assurée non par les guerriers, mais par les lettrés ou "gardiens du langage" (au sens strict : ceux qui savent lire et écrire).


HISTORIQUE 2 : Bureaucratie des Égyptiens

La bureaucratie n'est pas une invention moderne; elle fut conçue par les Égyptiens il y a plus de 5000 ans. La création d'une bureaucratie dans l'Ancien Empire fut un facteur clé de la naissance de la civilisation égyptienne. Le roi était le chef suprême de l'État. Après venait le vizir, l'administrateur général, le fonctionnaire le plus puissant de la hiérarchie bureaucratique. Le poste de vizir était occupé par un prince ou une personne aux capacités exceptionnelles. Son titre se traduit par les mots «surintendant de toutes les œuvres du roi».

En tant que juge suprême de l'État, le vizir statuait sur tous les griefs et requêtes présentés devant la cour. Tous les ordres royaux passaient par lui avant d'être transmis aux scribes de son bureau. Ces derniers, à leur tour, envoyaient les ordres aux chefs des villes et villages éloignés et dictaient les règlements relatifs à la perception des impôts.

Le roi était entouré de la cour, de ses amis et des personnes favorisées qui obtenaient des postes administratifs plus élevés. Ces postes étaient le plus souvent remplis de façon héréditaire. Un des souhaits les plus ardents de ces administrateurs était de grimper les échelons de l'échelle bureaucratique grâce à des promotions et de transmettre leurs charges à leurs enfants.

Nombre de concepts des bureaucraties modernes remontent aux Égyptiens. La structure hiérarchique et le code d'éthique de la bureaucratie égyptienne se retrouvent en partie dans les administrations modernes. On conseillait aux bureaucrates de l'Égypte ancienne qui aspiraient à des postes plus élevés d'«obéir à leurs supérieurs et de garder silence en toutes circonstances», c'est-à-dire de ne pas contredire les responsables ou mettre en question leur sagesse. Ils devaient «faire preuve de tact, avoir de bonnes manières, transmettre fidèlement les messages et se montrer humbles jusqu'à l'obséquiosité».

HISTORIQUE 3 :La Révolution et le XIXe siècle 


Sous la Révolution, les effectifs de l’administration gonflent, que ce soit dans les ministères ou, sur le plan local, dans les services chargés d’équiper et de ravitailler les armées. Par ailleurs, on remarque une relative stabilité du personnel administratif. Ainsi, les administrateurs territoriaux ont pour la plupart été formés sous l’Ancien Régime, ont administré les anciennes provinces et conservent leurs fonctions en raison de leur expérience.


Pendant la période napoléonienne, la fonction publique est tout d’abord largement réorganisée et se professionnalise. Les grades et les emplois sont définis de manière plus précise, de même que le système présidant à l’avancement. Les horaires de travail deviennent stricts.

Demeure néanmoins une forte hétérogénéité des agents publics. La haute fonction publique est de facto réservée aux notables et à leurs enfants, le recrutement s’effectuant par cooptation au sein des mêmes milieux. Pour les fonctionnaires des catégories inférieures, le recrutement s’opère dans les milieux modestes, avec des possibilités d’avancement limitées.

Tout au long du XIXe siècle, le pouvoir place le territoire français sous une stricte tutelle administrative, ce qui se traduit par une fonctionnarisation accrue des services publics. Ce phénomène explique l’accroissement constant des effectifs. Parallèlement, apparaît l’idée que les fonctionnaires doivent être à la fois mieux formés et mieux sélectionnés.


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samedi 14 septembre 2019

ESPIONNAGE: rien de nouveau sous... la table




(Édition 14.09.19)


ACTUALITÉ


Il y a quelques jours, le journal  Politico a affirmé qu'Israël aurait mis en place en 2017 un système d'interception des communications portables dans la zone autour de la Maison Blanche, au cœur de Washington (Etats-Unis). « Ces appareils devaient sûrement servir à espionner le président Donald Trump » et ses conseillers, a expliqué un responsable américain cité par le journal.

HISTORIQUE 1 : Antiquité

Dès la plus haute Antiquité apparaissent de nombreuses preuves de l' existence d’organisations de renseignement dans toutes les grandes civilisations : au Moyen-Orient (Mésopotamie, Egypte, Perse), en Extrême-Orient (Inde et Chine) et en Europe (Grèce, Carthage et Rome). L'espionnage est attesté par des textes nombreux : la Bible ; les inscriptions des temples de Louxor ; les récits d’Hérodote et ceux des historiens romains ; et les deux plus anciens traités de stratégie au monde : L’Arthasastra de Kautilya (Inde) et L’Art de la Guerre de Sun Tse (Chine). Au Moyen Âge , les pratiques du renseignement se pérenisent, notamment dans l’Empire byzantin et en Chine. Les Vikings y recourent systématiquement lors de leurs raids, tout comme les Normands pour la conquête de l’Angleterre. Pendant les Croisades, l’espionnage est pratiqué tant par les royaumes chrétiens que musulmans, comme pendant la guerre de Cent Ans. Les opérations clandestines s’observent également dans la péninsule ibérique lors de la Reconquista, dans l’Amérique préhispanique et au Japon, avec les mystérieux ninjas. Ainsi, tout au long de l’Antiquité et du Moyen Âge, principautés, royaumes et empires qui s’affrontent pour la domination du monde conduisent des actions secrètes qui comportent tous les volets de l’espionnage moderne : espionnage , contre-espionnage , écritures secrètes , interception des courriers , assassinats ciblés ...

HISTORIQUE 2 : Guillaume le Conquérant

Eric DENECE  et Jean DEUVE - LES  SERVICES  SECRETS  AU  MOYEN  AGE - Editions OUEST-FRANCE - 11 x 18 cm -176 p - 8 € - Collection "Espionnage"

" Les opérations secrètes menées par Guillaume le Conquérant pour la conquête du trône d'Angleterre sont l'un des plus beaux épisodes de la guerre du renseignement au Moyen-Age. La palette des techniques utilisées ( espionnage, contre-espionnage, diversion, intoxication ) en fait une action d'une très grande complexité qui révèle le très haut niveau de compétence de Guillaume et de son état-major dans l'art des opérations clandestines.

   Surtout son étude ouvre une perspectie historique nouvelle : les similitudes sont frappantes  entre l'opération Fortitude conduite par les Alliés le 6 juin 1944 et l'action conçue en1166 par Guillaume le Conquérant pour la conquête de l'Angleterre".

HISTORIQUE 3 : Louis XIV

Secret et espionnage militaire au temps de Louis XIV. Un article de Lucien Bély

LouisXIV a le goût du secret et ses grandes entreprises militaires en ont besoin. Cet article montre comment le secret accompagne la pratique politique, en particulier dans le domaine de la guerre et la préparation des opérations militaires. A contrario l’État est avide d’information et il rassemble des renseignements venus de tous les horizons, grâce à l’effort de tous les agents du roi et aux réseaux particuliers qui se mettent au service du souverain. Il faut tenter en effet de deviner les stratégies élaborées par le camp ennemi, mais la collecte d’information se fait aussi à l’échelle d’un front ou bien, très localement, aux environs d’une forteresse. Cet article distingue macro-espionnage ou macro-observation à l’échelle internationale et micro-espionnage ou micro-observation sur le terrain. Les généraux envoient des hommes pour surveiller et comprendre le mouvement des ennemis. Les habitants du pays ou des villages près desquels s’établit une armée peuvent aussi jouer un rôle essentiel pour connaître la topographie précise des alentours. Le talent d’un homme de guerre, du général au moindre commandant de place, tient donc à la qualité de son information. Ainsi, pour chaque bataille, s’opère une forme de dialogue ou de négociation, avec, d’un côté, les instructions et les ordres reçus du roi, souvent très secrets, d’un autre côté, les avis rassemblés sur place, les constatations faites par le général, celui-ci gardant lui-même le secret sur ses dernières résolutions et sur les manœuvres qu’il envisage. L’auteur aborde, à travers l’exemple de Feuquières, la façon que peut avoir un contemporain de Louis XIV de penser l’espionnage et d’évoquer les espions.


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vendredi 6 septembre 2019

MANQUE D'ARGENT





(Édition 07.09.19)


ACTUALITÉ

La Presse Canadienne 06.09.19

OTTAWA — Le Nouveau parti démocratique fédéral a terminé la dernière année en s'enfonçant davantage dans le rouge.

Selon le bilan financier annuel du parti publié par Élections Canada, la dette du NPD s'élevait à 4,5 millions $ à la fin de 2018.  Il s'agit d'un troisième bilan financier négatif consécutif pour le parti dirigé par Jagmeet Singh. 
Il s'agit également du pire bilan financier du parti depuis 2001, soit la première année pour laquelle les données sont disponibles en ligne.
Le document montre notamment que le NPD a dépensé environ 1,4 million $ de plus que ce qu'il a tiré en revenus l'an dernier.

HISTORIQUE 1 : innovation-répression

Frappée de plein fouet par la chute des prix du pétrole et confrontée, pour la troisième année consécutive, à un important déficit budgétaire, estimé pour la nouvelle 2016 à plus de 87 milliards de dollars, l’Arabie saoudite ne trouve pas mieux que l’outil de la répression pour prévenir un éventuel soulèvement populaire dans un pays où chaque année plus de 300 000 jeunes arrivent sur le marché de l’emploi. Un marché aux opportunités réduites dans ce pays, dont l’économie dépend de la rente pétrolière. Maintenant que le pétrole saoudien n’est pas aussi indispensable aux puissances occidentales, qui peuvent trouver d’autres sources d’approvisionnement, comme l’Iran, la communauté internationale aura-t-elle le courage de dire stop à cette injustice qui frappe les chiites en Arabie saoudite et changer de traitement avec le régime de Riyad ? Les choses ne sont pas aussi évidentes que cela pour ces puissances, dont l’industrie militaire et la machine de guerre ont besoin d’acteurs comme l’Arabie saoudite.

HISTORIQUE 2 : innovation-livres

Benjamin Sulte fait ainsi l’historique de la monnaie de carte :

“L’intendant de Meulles était venu en Canada en 1682 et s’apercevant que nous vendions à la France moins que nous n’achetions d’elle, il comprit pourquoi le Canada se trouvait sans argent.

Les habitants avaient recours au troc, à la manière des Sauvages. On donnait un objet, un article quelconque en échange de ce que l’on achetait ou du travail exécuté. Cet état primitif était par trop gênant.

En sus, depuis 1684, le roi envoyait un détachement de soldats pour garder les dépôts de pelleteries et mettre obstacle aux maraudes des Sauvages, mais il oubliait de le payer tout en ordonnant de le faire vivre. De Meulles conçut l’idée de fabriquer de l’argent au moyen de sa signature, dans l’espoir que le roi lui ferait l’honneur de rencontrer ces obligations.

Le roi approuva la mesure et ne paya guère. Faute d’imprimerie, on devait écrire les sortes de “bons” à la plume; faute de carton, il y avait le papier ordinaire, mais celui-ci était tellement ordinaire qu’il n’avait aucune consistance. On adopta le dos blanc des cartes à jouer qui abondaient au magasin, paraît-il. Sur le dos de la dame de trèfle, par exemple, on écrivait: “Bon pour la somme de quatre livres”.

L`Intendant de la Nouvelle-France signait et posait son sceau de cire. Le trésorier de la colonie signait. Parfois, le gouverneur signait aussi, la seconde dénomination était de quarante sous, sur une moitié de carte. La troisième, quinze sous, prenait un quart de carte, avec des lettres initiales au lieu de la pleine signature.

Après 1720, on eut recours aux cartons, mais c’était la même chose, en empirant, si bien que, rendu à 1760, il y avait plus de quatre-vingts millions de francs de ces écritures qui n’étaient pas payées et que le trésor français répudia. Rien de semblable à nos cartes n’existait en Europe lorsque l’intendant signa sa première pièce de cette monnaie.

HISTORIQUE 3 : création-francs

Emprisonné dans la Tour de Londres, Jean le Bon a promis à son geôlier, Édouard III, une rançon de 4 millions d'écus d'or en échange de sa libération ainsi que toutes les possessions des Plantagenêt. Mais le dauphin Charles, auréolé de sa victoire face aux bourgeois parisiens, ne l'entend pas de cette oreille. Edouard III tente alors un nouveau débarquement visant à le faire sacrer à Reims. Epuisés par de longs sièges, les Anglais sont contraints de se retirer du territoire. Le traité de Brétigny est signé en 1360, les Anglais y gagnent de nouvelles possessions en France…

La naissance du franc

Après avoir payé une partie de sa rançon, Jean le Bon sort de captivité. En 1360, il crée le franc, pour commémorer sa libération (franc = affranchi). Cette monnaie vient compléter l'écu d'or de Saint Louis et la livre tournois en argent. La pièce de 1360 représente le roi à cheval, une seconde édition en 1365 représentera le roi à pied (le « franc à pied »).

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