(Publié 04.03.17)
ACTUALITÉ
Carême : Et si on disait que cette année, on se passera plutôt de médisance que de chocolat ? Le carême nous prive de chocolat. Du moins, c’est sa réputation. Mais j’ai une autre proposition. Lisez donc !
On raconte qu’une pénitente venait chaque semaine trouver le futur saint Philippe Néri pour s’accuser de médisance. Le prêtre finit par lui demander d’acheter un poulet et de traverser tout Rome en le plumant, ce qu’elle fit. Mais elle revint s’accuser d’avoir encore médit. "Avez-vous fait votre pénitence ? - Oui, mon père. - Eh bien ! cette fois, je vous demande de ramasser et de me rapporter les plumes de votre poulet. - Mais c’est impossible, le vent les a emportées et dispersées… - Justement ! Il en va de même de vos paroles négatives."
La médisance mine le "vivre ensemble" ou, pour parler comme le grand rabbin Guigui, le "construire ensemble". Comment, en effet, travailler à une société meilleure si je réduis mes concitoyens au mal dont ils sont capables ou que je leur prête et que je casse leur réputation - sans que souvent ils puissent réagir, car on le fait rarement en face ? La calomnie est visée par le huitième commandement du Décalogue, qui interdit le faux témoignage. Or la médisance est de la même famille !
HISTOIRE-1
À l'origine, un temps d'enseignement
"Le Carême n'a pas été inventé pour les chrétiens, mais pour les païens qui voulaient devenir chrétiens."
Autour du IVè siècle, devant l'afflux de personnes demandant le baptême, on a "littéralement inventé une période avant Pâques" pour faire enseigner les fondamentaux de la foi chrétienne. Durant 40 jours, ces adultes venaient vivre autour de la cathédrale pour vivre un temps de catéchèse, de découverte de l'Évangile et de la foi de l'Église. "Le Carême n'a pas été inventé pour les chrétiens, mais pour les païens qui voulaient devenir chrétiens." Aujourd'hui, on pourrait le définir comme "un temps particulier aux chrétiens pour accueillir de nouveaux frères et sœurs", explique le P. de la Tousche.
HISTOIRE-2
Les racines anciennes du carême.
«Lent», qui est le mot carême en anglais, est tiré du mot anglo-saxon Lencten, qui signifie «printemps». Le carême a son origine dans l’ancienne religion à mystères babylonienne. Les «quarante jours d’abstinence du carême ont été empruntés directement aux adorateurs de la déesse babylonienne… Parmi les païens, ce carême semblait être un préalable indispensable à la grande fête annuelle célébrée en commémoration de la mort et de la résurrection de Thammuz» (Les Deux Babylone). En français, le mot carême vient du latin quadragésima ou quanrantaine qui représente les quarante jours de jeûne et de pénitence jusqu’à la fin de la semaine sainte.
La fête de Thammuz était généralement célébrée au mois de juin (aussi appelé le «mois de Thammuz»). Le carême se tenait quarante jours avant la fête et était célébré par «l’alternance entre les pleurs et les réjouissances». C’est la raison pour laquelle carême signifie «printemps», la fête se tenait tôt au début de l’été.
HISTOIRE-3
«Le Carême est inconcevable pour nous protestants»
« Le Carême ne se vit pas en général chez les protestants pour la bonne raison que, la grâce de Dieu étant gratuite, une préparation à Pâques qui passe par des privations ou autres pratiques méritoires ne se justifie pas. C'est même inconcevable pour nous.
Nous ne ratons pas pour autant une occasion de vivre la rencontre avec le Dieu auquel on croit dans les grandes fêtes comme Noël et Pâques. Mais nous ne célébrons pas le mercredi des Cendres. Si nous faisons des choses, ce n'est pas pour être aimés de Dieu, mais parce que nous sommes aimés de Dieu.
Nous ne sommes jamais redevables de quoi que ce soit. Les collectes, les bols de riz, tout cela c'est à longueur d'année chez nous ! Si nous organisons, à la Fédération protestante de France, des conférences de Carême depuis 1928, c'est d'une certaine manière pour faire écho au Carême catholique et faire entendre une prédication autour de l'Évangile.
Notre message unique, c'est la croix : à quoi cela a-t-il servi que Jésus soit mort sur la croix ? Comme je suis aumônière à la prison des femmes de Rennes, qui regroupe les détenues purgeant les plus longues peines en France, je rencontre trois fois par semaine des femmes qui, elles aussi d'une certaine manière, ont été mises à mort. Pour beaucoup, ce sont des femmes qui ont tué, très souvent parce qu'elles-mêmes ont été tuées à petit feu par un mari qui les battait J'essaie de leur annoncer le Christ, une parole qui relève, et, de temps en temps, cela marche, ces femmes courbées se remettent debout.
HISTOIRE-4
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