vendredi 16 décembre 2016

RE-MISE À MORT: le cas Romell Broom


(Publié 17.12.2016)


ACTUALITÉ


Le Figaro.fr et Agende France-Presse 12.12.16

Romell Broom est un cas unique dans les annales judiciaires américaines. Ce lundi, la Cour suprême des États-Unis a refusé d'entendre l'appel de ce condamné à mort qui avait survécu à une exécution ratée. Le prisonnier est désormais menacé d'une seconde exécution tout aussi controversée.

HISTOIRE-1

La décapitation est la forme d'exécution la plus difficile à accomplir (jusqu'à l'arrivée de la guillotine), la tâche nécessitant une grande expérience, que les bourreaux n'ont pas tous. En 1571 à Provins, un noble protestant nommé de Sérelle est condamné à être décapité pour avoir tué son frère et divers autres crimes. Claude Haton, témoin de l'excéution, rapporte que le bourreau, Robert Sénécart, était hésitant sur la marche à suivre car il n'avait jamais encore coupé de tête. Il s'est aussi muni d'une épée beaucoup trop légère. Sénécart manque son premier coup et ne fait que blesser Sérelle. Aux deuxième et troisième coups, il frappe trop haut, au niveau du crâne. Sénécart, ayant perdu espoir, renonce à la décapitation par l'épée et choisit de lui scier le cou. Sérelle, yeux bandés et mains liées, se relève alors et secoue le bourreau tandis que le peuple hurle à l'incompétence. Sérelle tente de s'enfuir et tombe de l'échafaud, mais au terme d'un nouveau corps à corps, Sénécart lui coupe la gorge à la manière des bouchers. Il remonte alors le corps sur l'échafaud et achève péniblement l'exécution avec son couteau. Sénécart tombe dans une profonde dépression, jugeant que le métier de bourreau n'est pas pour lui, et meurt trois mois plus tard.


HISTOIRE-2

Cette exécution a eu lieu le 12 septembre 1831, à six heures du soir, place du Manège, à Albi. Le condamné était un certain Pierre Hebrard, dit Caquet, âgé de 35 ans. L’exécuteur se nommait Jean-Pierre Etienne. Le compte-rendu du procureur de Toulouse, envoyé au garde des sceaux, dit que le bourreau laissa tomber trois ou quatre fois le couteau sans atteindre le condamné (la guillotine avait, semble-t-il, été sabotée). La population, indignée, commença à lapider le bourreau qui se réfugia sous l’échafaud. Pendant ce temps, Hebrard avait réussi à dégager sa tête et à se redresser avec la bascule. C’est à ce moment que l’aide de l’exécuteur (dont le nom n’est pas connu) remonta sur l’estrade et, muni d’un tranchoir de sabotier, saisit le condamné par les cheveux et lui scia la tête. Le parquet dit pudiquement qu’en « plusieurs coups [il] consomma l’exécution ». Poursuivi par les spectateurs, l’aide exécuteur échappa de justesse à un lynchage en se réfugiant derrière le cordon des gendarmes à cheval. Dès le lendemain il avait quitté la ville. La justice choisit d’étouffer l’affaire, se contentant de muter Etienne, deux mois plus tard, à Agen.


HISTOIRE-3

La guillotine: Le principe était très simple: une grande lame s’abattait sur la nuque du condamné, et le décapitait. Aucune souffrance, pouvait-on penser, si la personne était décapitée sur le champ. Cependant, l’Histoire a enregistré quelques ratés. Par exemple, l’exécution de Louis Lefèvre, le 16 avril 1916. Ce dernier a d’abord été scalpé par la guillotine avant que sa tête ne soit finalement séparée de son corps au bout d’un deuxième essai. Ces échecs ont nourri des légendes telles que celle du cavalier sans tête (Sleepy Hollow) ou encore Nick-quasi-sans-tête (Harry Potter).

HISTOIRE-4

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