(Edition 16 janvier 2021)
ACTUALITÉ
Lutte au racisme: la nomination de
Bochra Manaï est une «erreur», dit le gouvernement Legault
Le gouvernement Legault qualifie «d’erreur» l’embauche par la Ville de Montréal de Bochra Manaï à titre de commissaire à la lutte au racisme compte tenu de ses prises de position passées contre la loi sur la laïcité.
«Pour nous, il s’agit d’une erreur de la part de la Ville de Montréal. Le gouvernement du Québec fait déjà de la lutte contre le racisme une priorité, comme en témoigne le rapport déposé en décembre dernier», a indiqué le cabinet du premier ministre, François Legault.
Mardi, la Ville de Montréal a annoncé la nomination de Bochra Manaï, qui deviendra la première commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques dès la semaine prochaine. Ce poste a été créé pour faire suite aux recommandations d’un rapport déposé cet été qui montrait du doigt les lacunes de la Ville dans sa lutte à la discrimination. Saluée par certains pour ses qualifications, la nomination de Mme Manaï a été décriée par d’autres pour son opposition à la loi sur la laïcité. Elle est titulaire d’un doctorat en études urbaines et de deux maîtrises et a été directrice d’un organisme qui lutte contre l’exclusion sociale à Montréal-Nord. En tant que porte-parole pour le Conseil national des musulmans canadiens, elle faisait toutefois partie des opposants qui ont mené la contestation de la loi 21 sur la laïcité devant les tribunaux. Le procès de cette loi instauré par le gouvernement de la Coalition Avenir Québec a pris fin à la mi-décembre. La décision ne sera pas connue avant la fin février 2021.
HISTORIQUE
1 : Angleterre la source
https://www.universalis.fr/encyclopedie/puritanisme/
Le terme de puritain est parfois employé pour désigner ceux qui, dans diverses confessions et à différentes époques, ont recherché un culte sans apparat et une morale très stricte, en conformité avec ce qu'ils pensaient être le christianisme originel et en opposition avec les Églises de leur temps, avec le cléricalisme, le ritualisme, les compromissions de celles-ci. Au sens historique, le puritanisme désigne le mouvement qui, aux XVIe et XVIIe siècles, tenta en Angleterre de poursuivre la réforme doctrinale établie par les règlements d'Élisabeth au travers d'une réforme du système ecclésiastique et du rituel. On donne également le nom de puritains aux adeptes de ce mouvement qui émigrèrent en Amérique entre 1620 et 1640 et tentèrent d'y réaliser une communauté religieuse et politique conforme à leur idéal. Avec des méthodes et selon des problématiques diverses, plusieurs sociologues ont souligné le lien entre la mentalité puritaine et l'esprit du capitalisme.
HISTORIQUE 2 : Europe 16eme
https://www.guidesulysse.com/fr/fiche-contenu.aspx?id=102923
Au début du XVIe siècle, l’Église catholique de Rome règne en maître sur l’Europe occidentale. Tirant profit de son hégémonie, elle abuse de son pouvoir pour s’enrichir et pour dicter à tous ses quatre volontés. Des réformateurs allemand (Martin Luther) et français (Jean Calvin), outrés par cette dérogation à la mission première de l’Église, veulent la dépouiller de son côté princier et souhaitent que l’on mette dorénavant l’accent sur les Écritures plutôt que sur le faste cérémonial. En 1534, le roi d’Angleterre Henri VIII s’adresse au pape afin d’obtenir le divorce. Le refus de ce dernier incitera le monarque à fonder sa propre religion (l’anglicanisme), dont il sera le chef. Cette action ouvre alors la porte à une panoplie de religions et de sectes réformées qui s’implanteront bientôt en Angleterre et en Écosse. Les frictions entre catholiques et protestants des religions réformées (l’anglicanisme et le presbytérianisme) se solderont par des purges qui entraîneront les adeptes des sectes extrémistes de Grande-Bretagne vers les terres lointaines de l’Amérique du Nord.
La secte des puritains se développe dans ce contexte, entre 1517 et 1548. Frustrée par la lenteur des réformes, elle désire accélérer le processus de purification de l’Église, d’où son nom, mais elle insiste aussi pour purifier l’âme humaine, qu’elle considère corrompue et sous l’emprise constante de Satan. Elle commettra au nom de Dieu les pires atrocités, brûlant sur des bûchers des « sorciers » et « sorcières » qui sont en réalité de pauvres garçons et filles probablement trop enjoués aux goûts de l’élite puritaine, obsédée par le Diable. Ainsi, la recherche de tolérance du départ bascule dans l’horreur.
En 1620, un petit groupe de puritains débarque sur les côtes du Massachusetts et fonde Plymouth. Six ans plus tard, d’autres puritains fondent Salem, dont le nom rime encore avec « sorcières ». Enfin, en 1630, John Winthrop et ses colons puritains fondent Boston. Ils ont légué à la capitale du Massachusetts une morale stricte qui contribue toujours à sa réputation de ville puritaine. Cependant, depuis le XIXe siècle, les puritains ont pris une tout autre tournure, sans doute pour exorciser les abus du passé. Le nom de leur secte étant devenu une marque de ragoût en conserve (Puritan), ils ont fait le bonheur des écrivains qui ont multiplié les histoires de bonnes et mauvaises sorcières.
HISTORIQUE
3 : Rome antiquité
Totalement. Rome est une société militariste. De vertu, ils n'en ont pas. D'organisation, non plus. Quand on dit que le système impérial romain est un génie de l'organisation, c'est de la rigolade! Il y avait une guerre civile à chaque changement de règne. Mais les Romains naissaient avec la conviction qu'ils étaient faits pour commander au monde, aux femmes et aux esclaves... Très tôt, les jeunes garçons vont au bordel, encouragés par les pouvoirs publics. Un jour, Caton le Censeur, homme sévère, voit des jeunes garçons entrer dans une maison de tolérance. Il leur dit: «Bravo! C'est mieux que d'aller coucher avec des femmes mariées!» L'important est de ne pas mettre le désordre dans les familles.
Aurait-on raison d'affirmer que la société romaine est
débauchée?
[Paul Veyne explose de rire.] C'est à pleurer! Mais non! On imagine l'Antiquité d'après le Satiricon et Fellini. C'est exactement l'inverse! Le monde romain est un monde mahométan avant l'heure! Il est totalement puritain! D'où, justement, le Satiricon: il décrit non pas ce que l'on fait mais ce que l'on ne fait pas, ce que l'on rêve de faire! On en bave, comme un collégien d'aujourd'hui devant un magazine porno. Dans la réalité, il y a une vraie censure des m?urs. On ne fait l'amour que la nuit, sans allumer de lampes (sinon, dit-on sans y croire, cela souille le soleil). Seuls les libertins le font de jour. L'honnête homme ne voit donc pas son épouse nue, sauf peut-être aux bains... Parfois, la nuit, il peut avoir une chance... Ah! la lune qui pénètre dans la chambre et révèle d'un coup la nudité... C'est le grand cliché des poèmes...
Mais ces statues nues, partout dans les rues, dans les
palais...
Elles montrent à quel point l'imaginaire est différent des conduites réelles et du discours officiel. Avec les statues de déesses, les Romains se sont fait de la femme l'idée la plus noble, la plus sensuelle, la plus distinguée qui soit: Junon est une grande dame; Vénus, une splendeur; Diane, une chasseresse indépendante... Et une Vénus nue que l'on peut voir au musée du Capitole, à Rome, montre une ligne du dos si verticale, si noble, qu'on était tenté de la surnommer «la princesse au beau râble». L'imaginaire va loin... Mais il n'a rien à voir avec ce verbiage civique, ces m?urs d'esclavagistes et ces pratiques de puritains. L'abîme entre le machisme des Romains et leur noble imagination est considérable.
HISTORIQUE
4 : États-Unis aujourd’hui
https://www.clio.fr/bibliotheque/le_puritanisme_aux_etats_unis_du_mayflower_aux_televangelistes.asp
Le puritanisme dans la société américaine d'aujourd'hui
Il serait certes exagéré de qualifier de puritain l'ensemble de la société américaine d'aujourd'hui. La liberté des mœurs qui caractérise, notamment, toute une partie de la jeunesse, tant en Californie que dans les grandes métropoles de la côte Est, n'a vraiment plus rien à voir avec l'austérité des Pères Pèlerins du Mayflower.
Mais la persistance de l'esprit religieux, la référence permanente à Dieu, aux notions de Bien et de Mal – Good and Evil, chers au président George W. Bush, au langage de la Bible, sont évidentes pour tout observateur de la vie américaine. Le spectacle de la foule new-yorkaise après l'attentat meurtrier du World Trade Center, le 11 septembre 2001, était éloquent : tous, jeunes, vieux, blancs, noirs, ouvriers, employés, s'exprimaient spontanément en termes religieux, sans parler évidemment du Président.
On sait le poids politique que représentent aux États-Unis, au niveau des États comme au niveau fédéral, les groupes confessionnels ; on sait aussi le succès des « télévangélistes », qui utilisent la télévision comme véhicule de leur zèle religieux, ainsi que la force des mouvements « revivalistes », directement issus du vieux puritanisme calviniste. Il serait injuste d'attribuer au puritanisme les excès du fondamentalisme qui, ici ou là, se crispent sur une interprétation littérale de la Bible et veulent interdire dans les écoles l'enseignement de théories aussi « hérétiques » que l'évolutionnisme darwinien ou le système copernicien du cosmos. Mais l'esprit de Jean Calvin, qui faisait brûler vif Miguel Servet, n'est pas entièrement absent de ces fanatismes – qui ne sont pas sans évoquer, d'ailleurs, l'intégrisme de certains groupes islamiste au premier plan de l'actualité mondiale.
Quant à l'influence possible du puritanisme sur la prospérité économique des États-Unis depuis le XVIIIe siècle, c'est là un sujet beaucoup trop complexe pour être abordé, fût-ce brièvement, ici. La thèse fameuse de Max Weber sur l'éthique protestante et le capitalisme (1901) se prête à bien des interprétations, et d'ailleurs, malgré sa célébrité, elle n'est pas un dogme intangible. On ne peut que constater que les grands États industriels de la cote Est, d'où est sorti l'essor capitaliste du pays, sont aussi ceux où les colons puritains s'étaient établis les premiers, mais ce n'est pas le cas de la Californie, ni du Texas, tout aussi prospères aujourd'hui.
Il faut donc éviter les généralisations trop hâtives et trop hasarder ses conclusions, s'agissant d'un pays si vaste et si complexe. Mais il est indéniable que l'esprit puritain, même s'il n'est plus aussi exclusivement lié à telle ou telle confession particulière qu'au XVIIe siècle, reste un des éléments constitutifs de la mentalité de l'homo americanus et de la société où il vit.
A
VOUS DE JOUER
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