(Édition 29.01.22)
ACTUALITĖ
Le Pérou déclare une «urgence environnementale» après qu'une marée noire a monté sur ses côtes.
Le navire-citerne, le Mare Doricum, battant pavillon italien, était chargé de 965 000 barils de pétrole brut. Pour le ministère péruvien de l’Environnement, la déclaration d’urgence est justifiée par le fait que la marée noire «constitue un événement soudain ayant un impact important sur l’écosystème marin côtier d’une grande diversité biologique» et représente un «risque élevé pour la santé publique».
Cette déclaration indique que Repsol est chargée de mettre à exécution le plan d’action immédiat et à court terme.
HISTORIQUE 1 : Torrey Canyon 1967
https://fr.wikipedia.org/wiki/Torrey_Canyon
Le Torrey Canyon est un pétrolier dont le naufrage est survenu le 18 mars 1967. Ce pétrolier de la filiale libérienne de l'Union Oil Company of California, compagnie américaine, armé par une filiale américaine de l’Union Oil Company of California, chargé de 120 000 tonnes de pétrole brut, s’échoue entre les îles Sorlingues et la côte britannique. Malgré une mobilisation de tous les moyens de lutte disponibles, plusieurs nappes de pétrole dérivent dans la Manche, venant toucher les côtes britanniques et françaises. Il se révélera plus tard que certains des dispersants utilisés pour la lutte étaient plus toxiques que le pétrole.
Cet accident fait découvrir à l’Europe un risque qui avait été négligé. Il donne naissance aux premiers éléments des politiques française, britannique et européenne de prévention et de lutte contre les grandes marées noires.
HISTORIQUE 2 : Ixtoc 1980
https://wwz.cedre.fr/Ressources/Accidentologie/Accidents/Ixtoc-1
Le 3 juin 1979, dans le golfe du Mexique, en baie de Campêche, à 80 km au large de la ville de Carmen, une éruption de pétrole souffle la plate-forme de forage offshore Ixtoc 1, exploitée par la société Perforaciones Marinas del Golfo pour le compte de la société nationale Petroleos Mexicanos (Pemex). Un incendie se déclare. C'est un accident rare, mais pas exceptionnel. De telles éruptions ont affecté en particulier la plate-forme Ekofisk Bravo en mer de Norvège en 1977, le puits de l'île Laban (Iran) en 1971, le puits 21 de Santa Barbara (Californie) en 1969. Dans tous ces cas, l'éruption a pu être stoppée en une dizaine de jours. Cette éruption va durer beaucoup plus longtemps : elle ne sera stoppée que le 23 mars 1980, après 295 jours d'efforts, au cours desquels le jaillissement aura d'abord été réduit de 4200-4300 tonnes/jour à 1400-1500 tonnes/jour, par le creusement de conduits de dégagement abaissant la pression dans le puits en cause.
La quantité totale de pétrole déversée ainsi ne sera jamais exactement connue : 470 000 tonnes selon les estimations les plus prudentes, peut-être jusqu'à 1 500 000 tonnes. Entre le tiers et la moitié de ce pétrole a brûlé, provoquant une vaste pollution atmosphérique. Le reste s'est répandu à travers le golfe du Mexique sous forme de nappes dérivantes.
HISTORIQUE 3 : Prestige 2002
Le 19 novembre 2002, le pétrolier le "Prestige" sombrait au large de la Galice, dans le nord-ouest de l’Espagne. 63 000 tonnes de fioul se sont répandues sur les côtes espagnoles, portugaises et françaises. Remorqué au large de la Galice, le pétrolier libérien le "Prestige" sombre le 19 novembre 2002. Une catastrophe d’abord minimisée par le gouvernement espagnol. Pourtant, c’est une désastre écologique et une faillite pour les pécheurs. Des mois durant, 63 000 tonnes de fioul vont se répandre ; un fioul particulièrement visqueux, dont une partie est pompée dans l’épave. Dix-huit ans plus tard, elle git toujours au fond de l’océan. "Il doit rester encore 34 000 tonnes de fioul lourd dans le "Prestige", à -3 500 mètres", estime Hervé Deiss, rédacteur en chef du site Ports et corridors.
Quinze ans de procédure. Au total, 3 000 kilomètres de côtes sont souillés en Espagne, mais aussi au Portugal et en France. Après quinze ans de procédure, seuls le capitaine et l’assurance du "Prestige" sont déclarés coupable. L’État espagnol obtient un peu plus d’un milliard et demi d’euros d’indemnités. Une somme bien loin de tout ce qu’aura couté la marrée noire.
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